[Lùgh et Agathe] Construire

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C'est dans ce corps qu'il ne reconnait pas qu'il secoue la tête.
Il est au milieu de la Vasque, il croit. Il a dû se plonger dans ce qu'il faisait jusqu'à oublier son enveloppe corporelle encore une fois. Il cligne des paupières et observe ce qu'il tient entre ses doigts.

Ah, oui.
Il façonnait l'argile et le bois, il a bientôt finit le petit bec de sa construction. Veiller à aller dans le sens du grain lui demande sa pleine concentration, il se souvient. Il angle sa petite pierre de taille et pousse délicatement pour continuer son arrondi. Il détache le copeau créé avec une entaille droite à son extrémité. Puis c'est avec une pierre rêche et ronde qu'il ponce pour affiner le profil creux.

Cela termine sa création, il l'inspecte avec attention. Il teste le petit appeau, et le bruit d'une linotte s'élève grâce à ses petits souffles. D'un sourire, il retourne à son travail.

C'est armé de plusieurs qu'il se met enfin en route vers le Refuge.
Ted y est il le sait, sauf que dans sa tête cette fois ce n'est pas le gris qu'il s'est promis de revoir qui revient. C'est plutôt la louve railleuse, qui lui a accordé l'information de ce lieu qui est gagne en importance pour lui. Il a envie de contribuer en retour, alors voilà une maigre contribution, et c'est à elle qu'il aimerait la donner.

Il cherche du cristal des yeux et... Ah !
Elle est là, qui domine les lieux de sa taille immense. Il renifle pour se donner un peu de courage et approche.

"Bonjour-"

Il s'assoit, il est plus stable comme ça.

"Je voulais apporter quelque chose d'utile et hm. J'ai repensé que tu as dit que tu aimais les oiseaux. On communiquait parfois avec ça, chez moi. Ça peut être utile pour rester discret, tiens."

Il dépose les paires d'appeaux qu'il a fait.
Une paire pour la linotte, une paire de buse il fallait bien un rapace, et l'une qui chante une mouette.
La mouette le rend un peu nostalgique, ça aurait été pire s'il avait fait un goéland cependant. Il a supposé que trois suffiraient, et différents types pour adapter selon les endroits, ou pour se démarquer s'ils ne veulent se confondre parmi les rapaces.

Et maintenant, il attend sa réaction.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

C'était une journée ordinaire, passé en plein cœur du Refuge.
La météo était clémente, le ciel dégagé. P't'être que j'irais un peu au terrier, encore, voir si mes plants avaient donnés quelque chose ou bien s'ils étaient tous kanés. Je mastiquais sans trop y songer une racine, coincée entre mes molaires, me donnant un air quelque peu ruminant.
J'n'étais pas comme Prudy ou mon père. J'n'étais pas une digne disciple rose, et ne comptais pas l'être. N'pas être disciple tout court, à vrai dire, si ce n'était celle de la vie.
Je souffle par le nez et raccroche avec un peu plus de sève une guirlande qui avait décidé de quitter son mur ; pour cette envie d'évasion, je l'avais disposé ailleurs, là où elle prendrait un peu plus l'air et le soleil.
Les cristaux finiraient par pâlir à cause d'une telle exposition, mais le temps faisait un bel effet.

J'avais rien, contre les cailloux pâles.
Et pas grand chose, contre les p'tits loups pâles.

Je me retourne vers celui...celle (? transition express ? Ok, tant mieux pour lui...elle..?) qui me vient, lumière plus qu'ombre qui se déplace au travers des rocailles.
Ce n'était pas la première fois, que je le croisais ici. On s'voyait de rien.
Disons qu'il..elle...était de ces personnes qu'on disait gentilles.
Un fragile p'tit être qu'il fallait protéger.
Quelque part, un fragile p'tit être un peu attachant.
Avec ses airs de Dobby qu'aurait voyagé en Bretagne...

Je le..la, disons la toise de ma hauteur, je fais facile une tête de plus. Mais puisqu'elle s’assoie, là, je finis par en faire de même.

« 'lut Lùgh. »

Avant que je lui demande ce qui l'amenait ici, elle déposa quelque chose d'utile à mes pattes. C'était comme des petits instruments, taillés dans l'argile et dans lesquels il fallait vraisemblablement soufflé.
C'était...
Je m'en accapare d'un
Je souffle
Je chante la linotte.
Elle s'est souvenue, du fait que j'aimais bien les oiseaux.
Je joue quelques notes, différentes selon le souffle que j'y insuffle.

« Oh, c'est... c'est génial, comme truc ?! »
Obligé de l'admettre, alors que j'essaye le second, puis le dernier.

« Et...C'toi qui a fait ça ? »

Elle avait peut-être l'air fragile et chétive, mais elle savait faire des trucs de ses pattes...

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Ah, ça lui plait !
Ce qui est... assez incroyable. De mémoire il ne croit pas qu'il ai vu quelqu'un d'aussi enthousiasmé par une de ses cadeaux. Il sent le rouge monter aux joues, tout à fait décontenancé d'une façon positive par cette attention sur lui. Ce n'est pas souvent, voir jamais.

"Oui je. J'aime bien tailler le bois."

Il gigote un peu sur place, une énergie dans les veines qu'il ne sait pas tout à fait comment rendre à l'atmosphère. Il quitte ses bois cassés et les tripote entre ses pattes, un peu pour les montrer aussi.

"J'ai fait mes bois aussi. Ils sont en pin maritime."

Il laisse son regard blanc passer vers ceux verts d'Agathe.

"Il y a beaucoup plus de types d'appeaux, à faire avec différents bois, je ne sais en faire que deux de plus mais je me suis dit que ce serait déjà ça."

Oh, il a bien envie de parler de comment on nourrit le bois avec une huile, comme on ponce, recoller avec un mélange adapté ou comment s'y prendre pour le tailler. Mais elle ne veut sans doutes pas entendre tout ça, peut-être plus sur les oiseaux.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Sous ses poils clairs, le fait qu'il rougisse n'est pas invisible. Il me fait penser à mon frère Ted. Il a aussi, le rouge facile... Ça avait le mérite de moins se voir, sur lui.
J'allais pas le nier : ça avait quelque chose de mignon.
Quoi qu'il en soit, j'avais face à moi une petite sculptrice de bois. Elle avait fait ses bois, p't'être sa broche aussi même si elle le précisait pas : le bois semblait identique, j'allais prendre ça comme un oubli de sa part, ou l'envie de s'étendre sur ce qui se voyait le plus.
Aka les bois.
Tu m'parlas ensuite d'autres appeaux. Faits à partir d'autres bois, pour imiter d'autres oiseaux, dans un savoir que je ne possédais pas (faut dire qu'avec un ing, j'possédais pas grand chose dans la tête)

« J'te savais pas aussi bricoleuse. »

Je souffle par le nez, en même temps que je ramène un appeau à ma gueule pour souffler dedans et produire à nouveau un son plus mélodieux que ma voix.

« Et c'est même plus que déjà ça. Même avec un, j'aurais été conquise. »

Me fallais pas grand chose, en même temps.
J'avais passé mon enfance dans la savane et ce fut l'un des moments les plus formidables de ma life. Et tout était simple, là-bas, y avait pas besoin de trop en faire...

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Bricoleuse.
Oh, c'est vrai, c'est son évènement le plus récent, comment a-t-il pu oublier ? Aussi vite a-t-il cette pensée, un nuage se met à gronder, tonnerre sans éclair. Lui relève le nez vers la masse grise qui menace déjà de pluie. Il ramasse les appeaux et s'adresse à Agathe.

"Abritons-nous ?"

Au refuge, il y a fort de quoi faire, il sait a déjà été invité par deux fois dans la tanière de Ted. La grotte qu'il trouve lui ressemble un peu quand il y pense, il y a un petit capharnaüm dedans. Ce n'est pas ce qui lui occupe la tête cependant. Quand les gouttes commencent à s'écraser, Lùgh se remet à parler.

"Est-ce que."

Il s'arrête, parce qu'il ne sait pas comment lui demander, comment lui dire de continuer de l'appeler. C'est trop frais, trop compliqué. Dehors, la pluie redouble. Il faut une manière simple d'expliquer, plus naturel. Elle semble aimer le simple. Il essaye donc de condenser pour qu'elle comprenne. Peut-être.

"Je me suis réveillé avec ce corps, à cause de la magie d'ici. Mais je crois que je ne me vois pas autrement qu'un mâle."

Il inspire assez d'air pour gonfler ses poumons. C'est le plus bête qu'il puisse le présenter il croit. Il essaie de continuer la conversation débutée, en regardant les gouttes s'espacer un peu. Elle a dit être conquise, il n'a pas pensé avoir visé si juste avec ce présent.

"Tu veux... apprendre à en faire, des appeaux ?"

Ce n'est pas si dur d'apprendre à tailler le bois, il pense. Si même lui y arrive avec sa malchance profonde... Elle elle peut bien y arriver.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Il faut que le ciel se couvre soudain, c'est comme si l'expression voilée qui passa sur le visage de Lùgh avait communiqué à la voute un état nuageux. Je lève le museau vers les nuages que je n'avais pas perçu jusqu'à présent, fronçant le museau devant ce constat. On aurait dit temps de montagne ; et pour m'y être déjà fait prendre une fois, j'y prêtais une certaine attention.
Il fallait cependant qu'j'avoue.
Que j'avais délaissé le ciel pour laisser mes yeux sur elle et ses petits morceaux de bois, bien trop longtemps pour que je puisse observer le moindre changement de ce premier.

« Ouais. »

Je me redresse et je n'ai pas le temps de ramasser les appeaux qu'elle les a déjà pris, rapide, et s'en va vers c'qui se trouvait être ma grotte et son joyeux p'tit bordel. Elle y trouverait tous les pots d'argile que m'avait façonné mon daron, un yucca du casino, trois p'tits sapins qui demandaient qu'à grandir encore un peu avant d'être planté quelque part (autour du refuge, bien évidement).
Un petit capharnaüm, elle aurait pas tort sur ce terme.
J'pousse un profond soupir qui dégonfle entièrement mon ventre, regardant devant moi les gouttes pleuvoir. C'était pas ouf, comme temps ; ça engorgeait mes dreads 'puis ça prenait du temps à sécher.
Puis j'aimais pas, prendre des douches.
Enfin bon, j'passerais un peu le temps avec elle.
Elle.
Qu'est pas vraiment elle.
Je tourne la tête vers celle que je crois encore elle, quand elle commence une question. Puis j'écoute, je comprends, je hoche la tête.

« Elle fait vraiment de la merde, la magie d'ici. »
Je ronchonne à voix basse, avant de reprendre d'une voix plus forte.
« Enfin, c'est noté. Maint'nant que je le sais, je me tromperais plus. »

J'en avais un peu rien à foutre, de l'appeler il ou elle. Fallait juste que je sache comment l'appeler, voilà. Mes darons m'avaient élevés dans la bienveillance et dans la tolérance : du genre, de l'orientation, de tout, je m'en tamponnais le coquillage.
Puis parce que j'ai la flemme de partir sur la psychologie de ce fait, je ne poursuivis pas plus cette conversation, lui préférant les appeaux.

« J'suis pas très douée, avec mes pattes, alors si tu t'en sens le courage... »

J'étais un peu conne et je manquais de dextérité.
Au moins, j'étais forte...

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Son grommellement l'intrigue, sans qu'il ne soit parvenu à bien l'entendre.
Il devra oublier, car déjà au moins lui confirme-t-elle que c'est noté. Il hoche la tête et retient un remerciement, c'est peut-être bizarre de remercier pour ça ? Il a assez hâte de passer à autre chose il est vrai, de se remettre à oublier l'inconfort qu'il ressent qui perce comme une sorte de douleur-

Un petit éclair zèbre le ciel, il le fixe une seconde, avant de se reporter vers Agathe et la grotte.
Mieux vaut penser à ça, et aux appeaux à faire.

Elle a beau dire ne pas être très douée de ses pattes, il est certain qu'elle peut arriver à faire le plus simple qu'il ai passé, celui pour les buses. Il en prend un et détache les deux parties qui étaient précédemment assemblée grâce à un peu d'argile. Il sourit quand il présente l'assemblage : Ce sont les deux côtés d'une branche fendue en deux, où à été creusé un passage d'air au milieu. Remis ensemble avec une feuille c'est elle qui permet la production du bruit.

"C'est un peu comme siffler entre ses pattes en tenant un brin d'herbe", explique-t-il, "ce n'est pas très dur à fabriquer."

Il observe celui qu'il vient de désosser. La branche est assez longue...

"Y'as assez de place pour d'autres encoches, pour que je montre et que tu puisses essayer."

Il a la pierre tranchante qu'il a utilisé, il la sort de sa capuche, et pendant qu'il explique, il s'exécute.

"Tu tailles d'abord au centre de là où tu veux qu'elle soit", il taille un trait, "Puis tu tailles en allant dans le sens de la fibre, vers ton trait."

Il part d'au-dessus de la marque et redescends vers elle, puis du dessous et remonte. Plusieurs fois, en arrondi à chaque fois pour que cela finisse par former un bel arc. Et puis finalise en replaçant la feuille dessus. Il lui remet ensuite la branche et les outils pour qu'elle tente si elle le souhaites.

Schéma psk j'explique comme un pied:

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Il me montre, décollant les morceaux d'un des appeaux pour m'aider à visualiser c'qui se trouve en son milieu. C'est deux morceaux d'une branche, où se cache un brin d'herbe. Un putain de brin d'herbe ! Je suis surprise en l'y découvrant là, celui-là.

« J'sais pas siffler avec un brin d'herbe. »

Je hausse les épaules et m'esclaffe par le nez, consciente d'pas être capable de grand chose, pas même de ce qui semble être chez lui une évidence. Il se dévoile comme une personne avec des ressources insoupçonnées... Jamais je n'aurais pensé, qu'il avait tant à m'apprendre.
L'voilà qui s'exécute, qui explique.
C'est bien. Il parle simple, ça me va bien.

Dans les faits, ça avait l'air simple.
En réalité...
Je prends l'outil qu'il me tend d'une patte et me saisit de la branche par l'autre. Je m'applique, du moins j'essaie.
Mais mes gestes sont moins assurées que les siens, je tremble un peu. Et si je ne me coupe pas avec le silex, il n'en reste pas moins que mon encoche est irrégulière.
Sik.
J'souris, un peu frustrée par c'te constatation mais décidant d'faire preuve d'une habituelle auto-dérision.
C'pas comme si j'étais habituée à tout réussir dans ma vie, de toute façon...

« Eh, ça fera peut-être le bruit d'un oiseau malade. »

Pour n'pas dire à l'agonie.

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Il la regarde faire, la tête penchée.
S'attriste de la voir ne pas assez arrondir peut-être mais ce n'est pas si grave. De plus, elle-même ne se frustre pas tant, elle allège même les choses avec la remarque que ça fera le bruit d'un oiseau malade. Il imagine le bruit d'une buse avec un mal de gorge et il ne sait pas pourquoi, ça avec le petit "eh" en début de sa phrase... Il éclate de rire. Quand il se calme il inspire et tousse un petit peu.

"Ça devrait le faire je pense, le but c'est qu'il y ai un espace où la feuille ne touche pas."

Il sourit à nouveau en ajoutant.

"Même si ça affecte sinon ça peut se changer en oisillon ?"

Il ne sait pas quel serait l'intérêt, même si rien n'est à laisser en terme de sons à reproduire. Attirer une mère oiseau pourra peut-être servir. Dans tous les cas il présente ce qu'elle peut améliorer.

"Tu peux réessayer, tente cette fois de moins pousser ? Moins de force, c'est parfois plus de contrôle."

Il a l'impression du moins que là réside le soucis, à planter trop vite l'outil trop fort on enlève un gros morceau puis plus grande chose et on atteint pas l'arrondi que l'on désire.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Il rit, et je me fais la réflexion qu'c'est la première fois, que je l'entends rire. On dirait un gnome, un peu, sans doute que le bouddig qu'il avait dessiné jadis dans mon carnet produisait le même son que lui. Cette réflexion me fait sourire, voir un peu rire, moins aussi. Voilà que je devais un peu moins ronchonne, et que j'oubliais la moindre miette de frustration qu'il aurait pu me rester suite à cet échec.
Et puis, il a la patience que je n'ai pas, lui. Il reprend mes erreurs, après une autre boutade qui m'fit réagir :

« Ca aura le mérite d'être plus mignon, alors. »
Un peu comme toi putain.
J'ai pas encore envie de l'admettre, ça, alors j'me reconcentre sur l'appeau.

Moins de force. Plus facile à dire qu'à faire.
Je m'y applique. J'essaie aussi de moins réfléchir au fait que je veux bien faire, j'essaie de lâcher prise.
Plus de contrôle... J'en mets moins sur ma personne, j'en mets plus dans mon mouvement. J'y vais lentement, creusant le bois du silex pour former un arc, un vrai cette fois-ci.
Et si le résultat n'est pas parfait, le voilà bien plus correct que le précédent.
Fière de moi, pour une fois, je lève la patte et lui montre.

« Hey ! J'y suis arrivée ! »

Ma gueule a gagné un grand sourire.
Ça me fait respirer bruyamment, une inspiration qui produit le son d'un cochon dans un sursaut de rire. Alors, je veux l'assembler, mais...
« ...Ah mince, j'ai pas de brins d'herbe pour achever l'appeau. Tu crois que ça peut marcher, avec un morceau de mon yucca ? »
Plus à l'aise, il me faut même ajouter :
« Même si ça sera pas sympa pour Lucas le yucca, de s'faire arracher un p'tit bout. »

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Il s'extasie avec un léger bond sur place quand elle lui montre l'encoche réussie. S'il pouvait applaudir il le ferait, à la place il a un couinement heureux. Il sait la satisfaction que c'est de réussir pour la première fois. Puis il est content de la voir sourire, ça illumine vraiment son visage. Fait même prêter attention aux jolis décors qui y sont. Ça a dû faire mal ces blessures intentionnelles, en en valant le coup par contre, c'est très joli.

Un cri d'oisillon serait plus mignon comme elle a dit. Mais ce qui l'est, et drôle encore une fois c'est le nom de la plante. Il ne peut pas retenir un autre ricanement qui tombe de sa bouche avec la précipitation de quelqu'un pris pas surprise.

"Lucas le Yucca ! Le pauvre, sacrifié pour appeler les buses-"

Il se tourne vers la plante pour l'observer, il n'a encore jamais vu de yucca. Pardon, il se tournes vers Lucas. Néanmoins il trouve des feuilles allongées et si elles sont très grandes, il voit bien cela servir.

"Je pense que ça marcherait, pas besoin de prendre toute une feuille même. C'est une espèce d'ici, le yucca ?"

Il a soif d'apprendre, il est curieux.
Donner et recevoir, c'est si plaisant, surtout face à quelqu'un qui ne le juge pas et qui apprécie juste aller à l'essentiel. Oui, c'est ça, Agathe va à l'essentiel, elle ne se prends pas trop la tête. Et c'est rafraichissant, il se met à son rythme. Sa tête déborde toujours trop, ça lui fait du bien. Beaucoup de bien.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Quand Maman avait roulé des yeux en entendant le nom de mon yucca, lui savait le respecter et le nommer ainsi. Ce n'était pas qu'un simple yucca, après tout : le simple fait de lui avoir donné un nom le rendait spécial. Pour un familier, on le disait domestiqué. Pour une plante... Je ne trouva pas grand chose de drôle à dire alors je me décida à passer à autre chose.

« Bah ! Il avait b'soin d'une p'tite coupe, de toute façon. »

Alors j'arrache l'extrémité d'une feuille à l'aide de deux griffes, pensant la même chose que Lùgh : il n'y avait pas besoin de toute une feuille, pour remplacer le brin d'herbe. Ainsi, on aurait quelque chose qui resterait ainsi assez fin pour pouvoir être glissé entre les deux morceaux de branche, là où la cavité avait été creusée.
Nickel.
Quoi qu'il en soit, tu t'intéressas aux origines de Lucas. Quand mes sœurs avaient préféré se faire chié avec Marcel le merle malade et Peter le serpent péteux, moi, je vivais ma meilleure vie avec Lucas mon yucca adopté.
La vérité, c'est que ma joueuse l'avait gagné au casino et m'en avait fait hérité au même titre qu'un caillou du casino. Dans des faits plus concrets :

« Pas d'ici ici, mais plus au sud du continent, oui. Vers le désert ou la savane, on en trouve plusieurs sortes. Tu t'es déjà rendu, vers là-bas ? »

Je soulève le pot contenant la plante mise à l'honneur (qui l'aurait cru).

« Si j'l'ai pris lui, c'parce qu'il était déterré et presque condamné. Du coup, j'étais un peu obligée de l'adopter... »

Je le repose, avant d'le faire tomber : ça serait con, ça, quand même.

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Elle soulève le pot de la plante qui n'est pas si petite, ce qui le force à constater sa force.
Oui, elle est grand. Oui, elle a de larges épaules. Oui, elle a aussi une arrière-main, c'est embarrassant de le penser, généreuse. Mais. Ça fait quand même son effet. Elle a l'air capable de soulever des rocs entiers voir même peut-être lui sur la pointe d'une griffe. C'est... assez admirable.

Il prête attention ensuite à l'origine de Lucas le yucca.
Désert et savane, non, il n'en a entendu parler que dans la bouche des autres de ce genre d'endroit. Il agite la tête de gauche à droite en réponse. Il trouve le fait qu'elle ai empoté la plante parce qu'elle était hors du sol assez touchant, aussi étrange cela soit-il. Il y a une sorte de compassion pour tout être vivant dans cette décision.

"Il a une bonne maison ici, Lucas le yucca."

Réaccueillir quelque chose, il n'a jamais pu. Enfin, sauf si on compte cette fois là.

"J'ai trouvé un petit goéland une fois, tombé de son nid." Ses yeux se perdent un peu dans le vide. "Ils sont les chapardeurs, là où je vis. Personne n'a voulu m'aider à le ramener, 'pas de temps à perdre avec ça' ils disaient."

Il avait été bien triste, de ne pouvoir le sauver, ce petit goéland.
On l'avait juste trouvé encore plus inutile qu'à l'habituée de vouloir s'occuper de ce qui n'est vu que comme peste et voleur. Il taille mécaniquement la feuille pour mettre sur leurs encoches réussies, et rassemble à nouveau les deux morceaux de branche. Il sécurise l'ensemble en nouant ce qu'il reste des fibres vertes. Puis il donne l'appeau à Agathe pour qu'elle essaie si elle le veut.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

J'hoche la tête, sans cacher une certaine assurance face à ce fait. C'est vrai, que Lucas le yucca avait une bonne maison, ici. C'était aussi un miracle qu'il soit pas déjà mort et séché, comme son prédécesseur, avant que je parte faire mon tour du monde et qu'il reste un an sans arrosage.
L'évocation du goéland me fait lever la tête.
Il est de ces loups là.
Des loups qui sauvent, pas des loups qui achèvent.
C'est pas un facho.

Et ça me touche, quelque part, sa tristesse.
Ça serre un peu mon cœur, d'penser au goéland qu'on rejette. J'peux le comprendre, comme peu peuvent le comprendre.
C'est ça. On dit que c'est une perte de temps, d'aider ce qui n'est pas de notre espèce. On s'en fout, c'n'est pas un loup.
Ma patte se lève. Je la pose sur son épaule.

« Ils ont pas compris. Qu'une vie, c'est une vie. »

Alors, on laisse mourir, alors, on enferme. On a pas aidé ce p'tit goéland, on laisse les poules emprisonnées dans une existence merdique.
Je prend l'appeau, touchée par tout ça.
J'souffle, avec moins d'conviction, parce que je dois te dire... Là, en redressant les yeux vers toi, que

« J'suis contente. D'apprendre que tu fais partie de ceux qui sauvent. »

Ça avait son importance, ça.

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Ils ont pas compris. Tu es de ceux qui sauvent.
Il pose les yeux dans ceux d'Agathe. Il sent aussi son cœur gonfler et se mettre à irradier, bien plus que les mots ne pourraient le dire, de chaleur. Ça s'étends jusque dans les creux de son âme. De l'inclusion. C'est aussi simple que compliqué comme chose à ressentir. C'est une dynamite qui secoue des montagnes de déceptions passées qui se sont empilées en lui. C'est une étoile dans le ciel, qui permet de faire renaître de l'espoir.

De trouver des gens similaires, sensibles.
Il a tant envie, de voir et parler à plus de gens qui ont aussi l'envie de rendre à la mer un goéland blessé, de protéger la plage envahie d'algues. Avec qui apprendre, et enseigner. Avec qui rire, comme il le fait avec elle.

"Je peux ?"

Les montagnes s'écroulent.

"Je ne suis qu'un enfant changelin, l'inutile, le sensible, chez moi. Celui qu'on regarde mais dont on détourne les yeux, qu'on entends mais auquel on ne répond pas... Celui qu'on laisse. Tout seul. Derrière."

Il redresse ses grandes oreilles, il s'anime de tout cet espoir qui renaît.
Parce qu'il promet, il sait faire quelques petites choses ! Il mourra avant de décevoir si on lui donne une tâche qu'il pense pouvoir accomplir.

"Mais je peux sauver, je le jure ! Je peux. Je veux tellement, faire partie d'un groupe. Ne plus être seul."

Il le jure.
Il sait sauver, il veut juste être aimé.
Accepté.

Ne plus être rejeté.
C'est sa plus grande peur.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Il est toujours dans la mesure, il croit toujours qu'il dérange. Après un est-ce que, un je peux. J'ai pas la tête à l'embrouille alors je ne dis rien, je me contente de hausser les épaules pour ce qui se veut être une évidence. Bien sûr, qu'il peut. Pourquoi ne le pourrait-il pas ?
Je le comprends peu de temps après, ce pourquoi.

Il est celui qu'on rejette, parce qu'il est différent. Parce qu'il est trop sensible, trop fragile sans doute aussi. Je ne peux pas nier le dernier point, s'il est de ceux qui sauvent, il est aussi de ceux qu'on doit protéger. Il a pourtant assez de volonté pour pouvoir tenir, je l'entends. Il ferait beaucoup pour une autre vie, qu'elle soit loup ou bien autre.
Mes yeux se sont un peu brouillés, un regard mou et des épaules basses.
J'souris pas, j'fais pas la grande gueule.
J'dis rien, juste
Je le regarde.

« Si tu restes ici, tu feras parti d'un groupe. De ceux sensibles à la vie, qui n'font pas de distinctions entre elles. De ceux qui enferment pas les loups parce qu'ils ont marchés sur une terre avec une frontière, de ceux qui enferment pas d'autres espèces sous prétexte qu'elles leur sont utiles à eux sans penser à leur liberté à elles.
Moi, j'avais pas envie de faire partie d'un groupe, parce que je suis trop libre pour ça. Parce que je peux pas assurer sur le long terme, parce qu'être obligée de rester ça me panique, parce que j'ai besoin de faire c'que je veux sans qu'on remarque que j'sais pas faire tout ce que je veux.
Mais un groupe comme ça... Je me dis pourquoi pas. »

Pour quelques mois, pour quelques années.
Pour toute une vie, je ne peux pas m'avancer.
Ne plus être seul. Je voulais la solitude, mais ça ne voulait pas dire toujours être seule.
Je tourne les yeux, un peu gênée, un peu dérangée. L'orage gronde encore mais j'ai un peu plus chaud qu'avant, et l'estomac qui se tort comme quand j'ai la dalle, une bonne grosse dalle.

« J'aime bien, les gens comme toi. Enfin, c'que je veux dire.
C'que j't'aime bien, Lùgh. »

Du genre beaucoup, j'en rougis et ça me fait bien chier, d'ainsi l'exposer.

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S'il reste ici, il peut faire partie de ce groupe ; des gens sensibles, des esprits similaires, des âmes curieuses. Des personnes qui ne posent pas de limites et qui n'exigent rien, qui n'obligent pas. Qui respectent. Et il le sait des gens qui sauvent, qui aident comme Ted, qui partagent comme elle. Son cœur gagne deux ailes qui papillonnent.

Ça lui va aussi à elle, il entends son besoin de marcher et la panique d'une vie statique. De ne pas se voir imposé des choses. Il écoute le besoin de ne pas être trop observé et, s'il peut ainsi le résumer...

"Ne pas être jugée ?"

Il a l'impression qu'il y a peut-être ne pas voir le jugement que les gens qui ne sauvent pas, posent sur la vie. Ça lui est insupportable parfois à lui, peut-être que pour elle aussi. Chaque personne qui respire a peur de quelque chose, et il se sent un peu honoré qu'elle lui ai dit.

Du moins jusqu'à ce qu'elle dise l'apprécier.
Son cœur s'envole.

C'est exaltant, quelqu'un de drôle et forte, indépendante comme elle qui l'aime bien. Et qui fait partie d'un tout où il peut rester et la côtoyer. Pas une meute, mais une petite communauté. Il ne veut plus être seul. Mais pas que.

"Je- Je t'apprécie beaucoup aussi j'aime rire avec toi." Il sourit. "Je resterais. Et, et on pourra se revoir ici, toutes les fois où tu viendras."

Son cœur plane et virevolte.

"Promis ! Et peut-être qu'un jour on ira dans la savane ? Ou je pourrais te montrer le Penn ar Bed... sans croiser les gens."

Oui, oui, ils pourront se voir ici, ou là-bas.
Elle aime bien voyager, et ça ne le dérange pas !

Il se sent juste inclus, il se sent heureux. Il l'aime beaucoup aussi, Agathe.
Dehors, l'orage a cessé.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

« Ouais. Y a de ça. »

J'étais partagée entre deux états. J'avais autant peur que je me foutais du jugement des autres, selon qui était l'autre. D'un inconnu, d'un facho ou d'un cul bénit, j'en avais rien à foutre. Mais plus le lien montait, plus je le craignais...
Cette peur persistante, que de ne pas être assez bien parmi ma fratrie formidable. Eux, capables de grandes choses, eux, capables de trouver leur place en ce monde. Et je n'avais jamais compris pour quoi mes parents, à eux, leurs avaient montrés certaines choses, les plus importantes à leurs yeux, en m'y oubliant. Pourquoi on leur avait appris, à elles, à lui, pas à moi, qui savait toujours rien.
Parler aurait pu arranger certaines choses. Pour d'autres, c'était déjà trop tard : Maman était parti sans que je lui demande, si il lui avait semblé que j'étais pas assez intelligente pour mériter ses savoirs, pas assez courageuse pour voir enfant sa déesse.
Mais j'préférais encore me taire, en ayant peur de la réponse.
A côté de ça, je luttais pour mes causes sans en avoir quelque chose à foutre, des mots et du regard des autres.

« Ça m'va. »

Je lève les yeux vers le dehors.

« On peut même y aller maintenant, dans la savane. Et puis... Ouais, on ira un jour au Penn ar bed. »

Un souffle marqué s'échappe de mon nez.

« On aura qu'à s'en foutre, des gens. Crois-moi, je les menacerais de les cogner pour les faire dégager.
Quand bien même licorne jamais je ne cogne. »

Ils le savaient pas, les autres, que mon sang me l'interdisait. Et ma colère était parfois si forte, si intense, que j'en oubliais ce dogme maintes fois répétées.
Alors je me relève et je me baisse un peu, je lui donne un petit coup de museau discret sur la joue pour sortir de la grotte et l'invité vers la savane.

Il était voyageur.
Nous saurions bien marcher un moment ensemble.

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Le contact sur son museau fait faire un petit looping à son cœur.
Il essaye de limiter le petit arrêt qu'il marque en clignant des paupières et en bondissant à la suite d'Agathe. Comme il essaye de ne pas sourire trop large. Parce qu'il se sent assez béat.

C'est une nouvelle effervescence.
Il iront un jour au Penn ar bed, ce sera bien ! Et là, il va découvrir la savane ; il sait juste que c'est un endroit sec donc à l'opposé de sa brume natale. Le reste, il va découvrir faune et flore. Pendant le trajet; enivré de toute cette nouvelle joie, il se met à fredonner.

Quelques notes celtes, des paroles qu'il recompose pour coller à la situation. Il répète un peu plus bas comme en canon, la traduction. Il sourit vers Agathe en chantant.

"E korn va c'halon 'zo ur gleizhenn
'Baoe va yaouankiz he dougan...

        Dans mon cœur est une blessure,
        Elle est gravée depuis ma jeunesse.

Rak, siwazh, an hini a garen
Ne gare ket pezh a garan.

        Car, hélas, ceux que j'aimais
        Ne comprenaient pas ce que j'aime.

Pep den a dle heuilh e donkadur
Honnezh eo lezenn ar bed-mañ.

        Chacun doit suivre son destin,
        Ainsi en est-il en ce monde.

Met dezhañ enorioù, dispriz
Drokfen ket evit teñzorioù.
Va buhez, karantez ha an franziz.

        Mais à eux mépris et richesse,
        Je n'échangerais contre aucun trésor,
        Ma vie, l'amour et la liberté."

Il lui répond ainsi, qu'il apprendra à se moquer de l'avis des gens. Il essaiera au moins de le faire. Elle lui donne envie, alors il a voulu chanter pour offrir un petit quelque chose. Puis il dresse les oreilles, le paysage change à mesure qu'ils avancent.

"Tu aimes, la savane ?"

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Sur le trajet, il chante et j'écoute cette voix qui me transporte. C'est une langue que je ne maîtrise, il le sait et m'en fait la traduction. Ça donne à l'ensemble un peu plus de beauté, ça me prend un peu aux tripes et je l'envie de connaître une chanson comme celle-ci. J'ai l'impression que ça parle de lui, j'ai l'impression que ça parle de moi.
Si l'on excluait, du moins, que les miens ne comprenaient ce que j'aime.
Je prends une inspiration chargée d'émotions que je n'ose même plus expirer, de peur que mon souffle trop fort ne compromette la douceur de sa chanson.

Et quand il a finit, mes yeux reste sur lui.

« Elle est belle, ta chanson. »

J'le murmure à voix basse, comme si c'était une confidence.
J'aurais aimé chanter quelque chose en retour, moi, pour occuper le reste du chemin ! Mais je n'avais, encore une fois, pas cette compétence là. Je n'étais pas très poète, pas très lyrique.
Un peu...
Un sourire s'étend sur mes babines, je reprends un peu la confiance. Il aime rire avec moi, qu'il avait dit.
Alors, si c'était raté, j'n'aurais qu'à prétendre que c'était pour être drôle. Ma voix se lève, vite-fait chantante :

« J'aurais aimer aussi te chanter
Mais j'sais rien composer.
Je suis vite fait paillarde
Surtout campagnarde
C'n'est pas pour moi
Qui aime la vie, l'amour et la liberté
Et qui va arrêter, car elle n'sait toujours pas chanter. »

C'est le partage d'une intention, de c'que je m'étais efforcé d'faire pour lui même si c'était pas mon truc. L'expression est goguenarde et gênée, j'hésite entre les deux états et préfère regarder le chemin qu'on emprunte.
Au moins, à sa question, je peux vite rembrailler sur autre chose :

« Ouep, beaucoup. J'y ai vécu toute ma jeunesse et j'y retourne souvent, mon père vit là-bas, enfin, quand il est pas au Refuge. »

J'aime la terre sèche et craquelée, les brindilles qui croustillent comme des crackers, les aloès et la flore grasse, la vision au loin des zèbres et des gazelles.
Respirer l'air chaud me ramène en enfance...

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Il rosit au compliment, ne sachant les accepter.
Sa chanson est peut-être à moitié parlée, ça ne l'empêche pas de beaucoup l'aimer ; elle est drôle, et elle la résume bien. Surtout, il admire l'autodérision dont elle fait preuve. Lui, il ne sait pas vraiment en faire sans se dévaloriser pour de vrai. Parmi le tout, il trouve aussi son sourire fort joli. Il laisse un rire affluer encore une fois comme une vague.

Elle a passé son enfant ici alors, dans cet endroit qui se fait de plus en plus doré.
Il gratte le sol qui s'effrite comme une pierre éclatée, renifle des parfums qu'il n'a sentit qu'en été, voit des plantes qu'il n'a encore jamais admiré. Mais c'est un animal qu'il n'a encore jamais admiré, qui embrase sa curiosité ; un gros scorpion tout vert et tout d'épines couvert.

"Oh, qu'est-ce que c'est, lui ? Il ressemble un peu à des plantes qu'on a vu ! Il y a une fleur dessus !"

Il observe Agathe, les yeux grands ouverts, les esgourdes tout autant : il veut tout savoir.

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

Il a sourit, ça lui a plus et ça me fait plaisir, que ça lui a plus. Au moins, il était désormais au courant que je savais pas chanter, pas composer, pas faire des appeaux et...
Il se dressa non loin un scorpion aux attributs de cactus, que je regarde la bouche ouverte. Il me demandait, c'que c'était. A moi, qui sais pas grand chose, qui sais même pas nommer les espèces qu'on pouvaient trouver dans la savane où elle a passé toute son enfance.
J'en avais déjà vu, des comme ça, c'était pas ça le problème.
Le problème, c'est que je m'étais pas questionné plus que ça, à leur sujet.

Il allait voir, en plus, que j'avais qu'un pois-chiche dans la tête.

« C'est un...scorpion-cactus. Un scactus. Ou un carpion, si c'est une femelle. »
...
Je serre les dents et affiche un sourire aussi crispé que ça

Du bout des griffes, je retourne un peu la terre.

« ...Non, en vérité, j'sais pas comment ça s'appelle. Un scorpion-cactus, c'est comme ça que je les nomme, ouais, mais p't'être qu'ils ont un vrai nom. Quoi qu'il en soit, ils sont venimeux, alors t'approche pas trop... »

J'passe une patte dans mes cheveux, jouant avec une dread.

« J'sais pas grand chose, moi, en vérité. J'me contente surtout de...regarder la flore et la faune. »

J'me sens un peu idiote, il va remarquer que je le suis putain.

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Elle lui avoue ne pas savoir, même, ne pas savoir grand chose.
Pourtant elle vient de lui apprendre plein de choses, et il s'en exclame très vite.

"Je ne savais pas ce que c'était, un scorpion ! C'est incroyable que vous ayez des animaux magiques qui ont de la plante en eux. Puis tu sais aussi qu'ils sont venimeux."

Il bat un peu de la queue, il n'est jamais, jamais allé dans une savane donc il n'en connait rien. Et même si elle ne peut pas lui dire autant que d'autres ça lui va déjà même la base, il part de rien après tout. Ou, puis-ce qu'elle regarde plutôt, il a une idée...

"Oh, ou plutôt que d'en parler, tu peux me montrer les plus jolis que tu ai vu ici ? Tes préférés."

Oui, il veut savoir ce qui retient son attention.
Elle aime les oiseaux, quoi d'autre ?

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▬ ft. Lùgh

Un rêve en hiver 2022.
7ans.

« Oh, c'sans doute pas grand chose par rapport aux korrigans de chez toi. »

Je sais pas s'il le faisait exprès pour me rassurer, de prétendre ne pas connaître les scorpions. D'un autre côté... Il était légitime qu'il en ait jamais vu, dans ses terres brumeuses, car il leur fallait un minimum de chaleur, à ces bestioles-là. Je me gratte la tempe d'une griffe, le regard vers le bas, n'sachant pas trop quoi en penser, de tout ça.
Mais il avait raison sur un point : c'est vrai que c'était assez incroyable, d'avoir des bestioles magiques, comme ça.

Sa proposition me fait sourire. Il est gentil. Vraiment gentil. Dans le vrai sens du terme, pas par condescendance.
Ça faisait du bien.

« Challenge accepté. »

Alors, je l'invite à me suivre.
Dans la savane, il y a beaucoup d'herbes sèches et d'arbres peu avenant. Des plantes avec des piquants, comme les acacias. Et puis... quelques trésors, aussi.
Le faisant se stopper, je lui désigne une fleur rouge et jaune, aux allures de petites trompettes. Vint ensuite une orchidée rose, discrète.

« On les voit à peine, mais je les trouve si belles, cachées comme ça dans les hautes herbes. »

Je glousse, en désignant une fleur jaune.

« Ça m'a toujours fait penser à des p'tits poulpes. »

Et, reprenant cette balade plus contemplative que ludique, je l'emmène jusqu'à un petit champ de fleurs oranges dont je connais rien non plus.

« Et elles, elles font comme des p'tites flammes. »

Ma gorge se serre un peu, à cette évocation.
J'ai peur du feu. Je l'aurais presque oublié, ça.

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Ah, les korrigans, le re vihan, c'est vrai que c'est unique de chez eux, quoi que-

"C'est beaucoup ! Et tu sais, j'ai vu une boudig, dans la Sylve."

Il ne fait rien de plus de cette déclaration parce qu'il la suit, au petit pas de course. Il ne perd pas cette énergie qui le fait presque vibrer sur place. Haut, haut flotte son cœur tant qu'il ne le sent même plus battre. Tout n'est qu'expérience, voir, se gorger des détails. Et de sa présence.

Les rouge et jaune en forme de trompette font rebondir ses oreilles, et renifle très intrigué les jolies roses. Il ne peut que confirmer l'affirmation qu'elles sont de toutes beauté. Les jaunes... oh oui les jaunes il en produit un petit bruit étonné, il s'esclaffe, c'est si épatant.

"Oh, elles sont fantastiques, des petits poulpes !" Il murmure pour lui-même, an morgazh en rigolant.

Les oranges il aime aussi, même s'il ne les commente pas comme il s'est ébahit devant les jaunes, il prend le temps de les toucher, le geste léger. Il se tourne vers Agathe.

"Merci, c'est superbe, tu aimes beaucoup les fleurs aussi alors ?"

Il se procure un carnet et un charbon, tiens, c'est comme leur première rencontre. Sur le papier il dessine quelques formes. Son poil étale, très prévisible, une partie du pigment noir et salit un peu le résultat. Il grimace en regardant son poil grisé aussi, avant de continuer. Et présente le résultat.

"C'est quelques unes que j'aime beaucoup aussi. L'hortensia, on raconte qu'elle n'en vient pas, mais elle s'est tant répandue qu'elle est incontournable. Je l'ai toujours connue aussi, alors c'est la première à laquelle je pense."

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