Se construire une carapace ✴ Valériane

Il y a quelques semaines de ça, le koridé qu'il avait lui même tué en compagnie de son père avait été ramené de la moère à la tanière de celui-ci.
Durant son créneau suivant, ils avaient pu commencer à le dépecer. Papa avait déjà commencé sans lui, pour le nettoyer et éviter que la chair ne se putréfie et n'abime le cuir qui devait servir à la conception de son armure, celle qui porterait la griffe de dragon que son père lui avait offert. Il en avait retiré toutes les viscères et l'ensemble des organes, pour les dévorer ou les jeter, quand la viande, elle, fut proposée à la meute.
Basilic lui-même s'en était délecté.
C'était après tout la première grosse proie qu'il abattait et pouvait montrer ! La vraie première, la vase, n'avait malheureusement pas pu être apporté comme preuve, puisqu'elle avait éclaté en plein de morceaux.
Il avait juste pu s'en vanter auprès de sa fratrie, d'avoir pu réussir à abattre deux ennemis au sein de leur moère en une seule sortie avec Papa Dez !
Mais c'tout.

La peau de l'animal retiré de toute la viande, dont il récupérait parfois les derniers morceaux du bout des crocs, il fut convenu de bien la nettoyer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus la moindre trace de sang.
Puis...

« Nous allons tanner le cuir. Mmh. Nous allons tremper les morceaux de peau dans un bain de tannin de chêne, quelques semaines. »

La mention de quelques semaines avaient fait naitre une putain de déception en lui.
Mais puisque c'était nécessaire...

« 'accord. »

Il a prit le soin d'articuler et de placer sa langue derrière ses crocs, calmant la petite épine dans son coeur qui ferait monter trop vite les émotions.
Être calme, et patient.

Y a que comme ça, qu'il finirait par l'avoir.
Son armure qui le rendrait plus fort et surtout plus impressionnant.


C'est l'heure de son créneau.
Surtout.
C'est l'heure de se servir du cuir. Après l'avoir retiré des tanins, il avait été laissé à séché. Éclaircie par ceux-ci, il avait aujourd'hui une texture ferme et quelques irrégularités de la peau qu'il trouvait plaisante à percevoir encore après traitement.
Basilic se plut à le toucher, à le manipuler entre ses pattes.
Et dire que bientôt, il le porterait sur son dos !
Ou sur son épaule.
Ou sur son plastron.
Il savait pas trop encore.

Papa Dez avait disposé de grandes aiguilles, jadis utilisées pour concevoir les capes utiles au voyage dans le Grand Nord. Il trouva aussi le crin du koridé, bien brossé, s'il voulait s'en faire une doublure ou un col. Le crin de manticore, pour s'en servir de surpicage ou du fil. Du fil de suture, pour mieux maintenir l'ensemble.
Des anneaux en or vieilli ou un argent, selon le choix qu'il ferait ; de quoi faire quelques attaches, en bref.

Ça allait être génial.

Plus que la griffe de dragon, Basilic avait aussi prit avec lui le caillou qu'il avait vomit après le rêve trop chelou', pour en faire il savait pas quoi, mais quelque chose en tout cas.

« On accr'ô'che 'a grifffe ? »

C'est ce qui le rend le plus impatient. La griffe en patte, il essaie de la poser sur un morceau de cuir.

« Il faut faire son support, pour commencer. Son harnais, ou son épaulière. Mmh. Je peux prendre tes mesures ou coudre, ou tu peux essayer toi.
- Ch'esssaie. »

Papa Dez prit une petite chute de cuir, pour lui montrer comment faire. Il le fit lentement.
Basilic essaya, sans succès.
Papa Dez reprit, plus lentement encore.
Basilic se frustra un peu, de ne pas y arriver.

« Gngh- »

Désastre se dit alors qu'il devrait le faire pour lui. Ou le laisser progresser dans cet apprentissage.

« Ce n'est pas grave. On peut reprendre à ton prochain créneau, et prendre tout de suite tes mensurations.
- MAIS CH'VEUX 'E FFAI' OUT'SUITE ! »

Il envoie valser l'aiguille, en se relevant. Ça l'énerve, de pas y arriver ! Et de voir son père rester aussi inerte !
Il se sent vraiment trop nul, à pas y arriver.
Il pousse un couinement, avant de s'éloigner un petit peu, pour se calmer parce qu'il a pas a être méchant avec Papa, il culpabilise déjà un peu d'avoir crié.
L'oreille de son père s'est couchée en arrière ; il aime jamais, quand on crie.

Désastre laisse passer un temps calculé ; c'est celui qu'il faut au fils, pour se calmer un peu.

« ...On peut réfléchir à comment tu veux ton armure, avant de la faire. En la dessinant.
- Mmh. »

Il revient plus proche, Basilic, pour se pencher sur la feuille que lui tend son père, avec un petit morceau de fusain. Il dessine avec lui sa forme, petite et longue, trop chelou, et réfléchit à ce qu'il pourrait avoir sur lui.

C'est le harnais, qu'il retient pour la griffe. Ca le fera paraitre plus gros, et il pourra mieux l'afficher en bombant le torse. Mais quoi d'autre ? Un col en poil de koridé ? Des plumes de Papa Dez autour de la griffe ?
Il met tout dessus, Basilic, se calmant en dessinant.

Désastre, lui, dresse l'oreille entendante.
Il reconnaissait ces pas.

Le créneau de Basilic n'était pas pleinement fini, bien qu'il touchait à sa fin, et il se voulait anticiper la situation à venir...

Meep.
Désastre a surprit tôt Valériane, lorsqu'elle passa sa tête au travers de l'embrasure de la grotte, avant même de prononcer un son. Basilic, lui, a besoin du son, pour redresser ses oreilles et adresser un regard aux sourcils encore plus froncés que c'qu'ils étaient d'habitude à sa sœur.
Qu'est-c'qu'elle foutait là !
C'était son créneau et il voulait pas être dérangé. Comme le dirait certaines épées qu'il commençait à fréquenter : putain.
Mais alors qu'il fronce une de ses babines pour en afficher un bout de canine, dans une tentative de faire un p'tit peu peur et de lui montrer à distance qu'il était pas content, Val' s'approcha et lâcha sur son dessin une tentacule aussi dégeu' qu'elle.

« Beeh. »

Il doit pousser un son de contestation, en touchant de la patte ce truc trop cheum. Qu'est-ce que c'est ?! Mais s'il a râlé pour la forme, un cadeau reste un cadeau.
Elle lui a donné, donc maintenant c'est à lui, il va le garder quoi qu'il en pense ok. Pour la peine, il le ramena même contre son flanc, avant de continuer son dessin.

Non sans lui jeter des p'tits coups d'oeil.

Il veut pas que Papa Dez lui accorde plus d'attention qu'à lui.
C'est son créneau, lui il vient pas dans le sien !

Et Désastre observa l’interaction brève entre deux de ses enfants. Deux de ses enfants qu'il devait désormais surveiller et occuper sans qu'ils ne se battent.
...
Ses yeux hétérochromes observent le lichen. Sa fille le questionne. S'il donnait une réponse, son fils en profiterait aussi, et ne serait donc pas tant dérangé par la présence de sa sœur...il croit.

« C'est du lychen géant. Une sorte de champignon associé à une algue, qui pousse sur le bois ou les rochers.
...
Tu peux le replanter tel qu'il est. Il prolifère vite et facilement, dans un milieu humide. »

C'est l'information qu'il peut lui fournir. Et il enchaine, sur ce que Valériane a donné à Basilic, en l'associant à ce qu'il fait, pour avoir son intérêt.

« Basilic. Tu pourras récupérer le cuir de la tentacule. Il est souple, sans doute durable. Mmh. La chair ou les ventouses contiennent peut-être du poison. Il faudra faire attention. »

!!
Là il l'a, ouais, son intérêt. Il tourne sa tête aux sourcils toujours froncés vers c'que lui a donné sa sœur.

« Oh..! »

...Et avant qu'ils se disputent pour la répondre, parce que depuis le début il s'est dit qu'il la lui rendra pas mais maintenant encore plus, il tira un lambeau de cuir de sa patte et le glissa dans sa direction.
Voilà !
Elle, elle pouvait prendre de ce cuir là ! Un Koridé c'était grand alors il en avait plein, de toute façon.

« Sss'est 'u ko'i'é que ch'ai 'ué. »

Il est fier de le dire, encore.
Et son père, apprend à sa soeur :

« Basilic s'en sert pour se faire une armure. Tu peux faire pareil. Ou bien, mmh, quelque chose pour transporter ce que tu trouves. »

Il le remarque : Valériane récupère beaucoup de choses de la moère. Alors le père se lève, pour sortir sa propre sacoche en pot de lapin.

« ...Comme une sacoche. Avec des lanières. En cuir. »

S'il concentre les deux sur une tâche précise, alors il n'y aura pas de dispute.
Et le créneau coupé de Basilic ne sera pas un problème, s'il fait un peu plus durer ce moment. C'est d'ailleurs de lui dont il s'occupe, passant son attention de l'un à l'autre.

« Je peux t'aider à récupérer le cuir de la tentacule. Pour y nouer ta pierre. »

Basilic hoche avec énergie la tête.
Oui ! Il veut !

Val', elle préfère se faire une sacoche. Les armures, ça l'intéresse pas. Papa Dez lui a sorti la sienne, pour qu'elle l'étudie, mais il remarque rapidement qu'elle a du mal à le faire, et la laisse prendre un papier et un fusain, comme lui.
Et voilà qu'elle aussi, elle se dessine, pour réaliser ce qu'elle veut faire..!
Basilic relève parfois la tête pour observer ce qu'elle fait.
Mgh !
Lui aussi il en veut une, de sacoche !
Mais où la mettre ?
AH.
Là. Sur son flanc. Lui il y rangera..! Bah il sait pas. Des trucs cools, comme des griffes ou des crocs de monstres, ou bien des billes d'argile de Papa Dez pour se soigner quand il ira chasser ou combattre.
Ca lui semble être un bon plan.
Ceci fait, il s'arrête pour que Papa Dez s'occupe de sa tentacule avec lui, puisqu'il a cessé de dessiner pour de bon et lui a tendu le morceau.
Il veut en faire du cuir !!

« Avec un scalpel, ou une fine lame, on peut faire une entaille là où le morceau a été coupé, et soustraire la peau à la chaire. »

Désastre fait lui-même l'incision, le long de la tentacule.

« Tu peux tirer. »
- Iiih ! »

Du bout des griffes, il en attrape la peau, là où le morceau à été sectionnée et là où l'entaille va, pour la retirer du membre. Il s'enthousiasme de le faire, et de récupérer ainsi le cuir fin.

« Je vais le tanner. Nous pourrons y monter ta pierre d'ici quelques jours. »

Lorsque le cuir sera prêt. Le morceau, petit et fin, sera plus rapide à préparer que celui issu du Koridé.

« 'accord »

Il en râla un tout p'tit peu, Zil'. Mais bon, il avait bien comprit qu'il n'avait pas d'autre choix que d'attendre. Désastre se décida, par ailleurs, de ne pas les faire attendre et de les occuper suffisamment.
Il prépare pour le cuir nécessaire à la conception de l'équipement de chacun, s'équipant d'un fusain.
Il va y dessiner le patron sur le revers de chaque pièce, se basant sur les dessins et sur l'évaluation du corps de ses enfants. Un système de lanières modifiables se devra d'être mit en place, pour qu'ils puissent tout adapter lorsqu'ils prendront davantage de masse, leur jeune âge faisant qu'ils allaient encore changer de taille et de poids durant au moins une année.
Mais avant...
Il explique.

« Je vais reporter vos dessins sur le cuir, adapté à votre taille. Ça s'appelle faire un patron.
...
Pour ça, je vais venir vous mesurer. Ensuite, vous pourrez couper vous même chaque pièce, pour qu'on les assemble ensemble. »

Arh ! Basilic roule des yeux, avant de se lever pour se laisser faire, les yeux sur sa soeur. C'est qu'il sait pas transformer son dessin en vrai armure, de toute façon, alors Papa Dez va le faire pour lui.
Et puis, c'est un peu réjouissant, de découper soit-même.

Il a hâte d'être à cette étape.
Mais faut d'abord que Papa Dez mesure Val.
Il espère qu'elle se tiendra tranquille ! Déjà qu'elle venait empiéter sur son créneau, pft.

Basilic plisse les yeux, en regardant avec intensité Val'. Elle avait pas intérêt à faire la sauvage et à faire n'importe quoi, lui il voulait profiter de Papa Dez pour avancer sur son armure ! Mais elle l'agace pas, et elle se tient même sage. C'qui fait que Papa Dez non plus, ne s'agace pas.
Il prit toutes ses mesures, une à une, les reportant sur un papier avant de commencer les tracés des liens, de son plastron, de la pochette de Val', de tout ce que la peau de korridé pouvait recevoir comme tracé.
Il organise le patron de telle façon à gâcher le moins possible de cuir, pour pouvoir leur faire recommencer au besoin.
Car s'il traçait pour ses enfants le patron, il comptait leur apprendre à faire d'eux même. C'était important, il croit. Pour ne pas qu'ils s'ennuient, en ne faisant que regarder, bien que regarder permettait d'apprendre.
Mais Basilic avait besoin de pratiquer. Plus que Valériane, qu'il jugeait plus calme.

Il achève par ailleurs ses mesures.

« C'est bon. »

C'est donc à Basilic !
Lui se lève et se tient droit, rigide dans sa posture. Lorsqu'il sent sa queue bouger, sous l'effet d'un certain enthousiasme, il la fige soudainement. Non ! Il fallait que Papa Dez puisse prendre au mieux ses mesures.
Ce qui est tout aussi rapidement fait que pour Val'.
Leurs laissant à chacun le morceau de cuir correspondant à leur patron, Désastre sortit de sa propre pochette deux lames. Il montre la façon de couper, en plongeant la lame dans une quasi verticale, avant de la pencher puis de tracer en diagonale, la patte en appuie contre la surface pour rester droit.

« Vous allez pouvoir suivre les tracés avec la lame. Faites doucement, pour ne pas vous couper. Ou couper le cuir là où il ne faut pas. Mmh. Il faudra recommencer sur un autre morceau de cuir, sinon. »

Basilic sssiffle, en empruntant la lame. Il lui faudrait être soigner, consciencieux, usant d'une dextérité certaine ! Il plonge donc le bout tranchant dans le morceau de peau tanné.
Bien décidé à réussir !

[ Zil' coupe le cuir selon le modèle...
RC - C'est parfait et rapide !
RS - C'est un travail propre, fait calmement
ES - Gnh. Un travail un peu sale. Il s'agace.
EC - Il manque de se couper en se pressant, Dez le stoppe avant ]

« Mmgh- »

Il voit, que la peau n'est pas aussi net que là où Papa Dez à coupé lui. Il voit, que c'est pas parfait. Pourtant il y va pas trop vite, alors que c'est chiant, et que lui préférerait passer à l'assemblage et l'avoir, son armure !

« Penche un peu plus ta lame, et appuie. Tu couperas de façon plus nette. »

Est le conseil que délivre alors Désastre, alors qu'il surveille ses deux enfants.
Pour ne pas les laisser se couper, s'ils ne travaillaient pas de façon adéquate.

« C'est bien, Valériane. »

D'un regard attentif, Désastre constate le travail impeccable de sa fille. Le tracé le long de la lame est propre, sans bordure rapeuse. Il est important de la féliciter, il sait.
Basilic, lui, la foudroie du regard.
C'est une fraction de seconde avant que ses sourcils ne se haussent et qu'il ne détourne les yeux sur son travail, pour reprendre de la façon que lui a indiquée Papa Dez.

Il veut bien faire. Mais il y arrive pas.
Val', elle, elle arrive presque toujours mieux que lui, quand ils sont devant Papa Dez, et ça le frustre. Parce qu'elle avait bien réussit l'accupressure, elle. Parce qu'elle arrivait bien à couper le cuir du premier coup, sans avoir besoin d'être reprise, et qu'elle avait même un c'est bien. Et Papa Dez ne distribuait jamais gratuitement des compliments : quand il le faisait, c'était pas pour encourager, c'est parce que c'était vrai.
Ses plumes se resserrent derrière son crâne, et après la colère éprouvée, dû à une intense jalousie...
Il sent la peine venir lui piquer les yeux.

Et s'il y arrive encore pas, il va complètement s'humilier putain-

Le pire c'est que sa sœur est cool, et elle est sympa' avec lui, même si lui lui a souvent fait des crasses -comme à chaque membre de sa fratrie-. Elle se montre encourageante, avec son meep qui lui fait tressauter une oreille, même si
Lui il a l'impression d'avoir un p'tit peu plus la pression, quand il reprit le scalpel,
Un peu plus penché,
En appuyant un peu plus fort...
Pour couper un peu plus net...
Il avait bien écouté.
Il avait bien écouté mais ça marchait toujours pas.
Ca faisait toujours un tracé maladroit, des morceaux en trop, pas en moins, heureusement, mais- La tenue sur la lame est un peu moins certaine, elle commence à trembler un peu plus qu'avant, il a un p'tit peu l'envie de chialer, mais il veut pas faire sa pleureuse devant Papa Dez et Val'.

Pourquoi ça marche pas, quand c'est lui ?!

Désastre agit. C'est ce qu'il doit faire, il croit. Sa patte se pose sur celle de son fils, pour l'accompagner dans son mouvement. Dans un tracé droit, net, propre, cette fois-ci c'est bon.

« Pour concevoir, on réfléchit. Pour réaliser, on utilise la finesse de ses mouvements... Mmh ! Utilise plus tes pattes que ta tête, tu n'as pas besoin de réfléchir autant. Détend tes muscles. Voit le tracé comme une trajectoire. »

Ses sourcils se froncent, cette fois. Il visualise, c'que veux dire Papa Dez.
Et-
Et ça fait écho en lui, cette image.
C'est comme un combat. Il peut visualiser, ce qu'il va faire ou ce que va faire son adversaire. Enfin. Il commence, mais il en a les bases.

« Che comp'ends. »

Ouais. Ouais ça a du sens, pour lui.
Le tracé qu'il fait tout seul est aussi propre que celui que Val' avait elle-même fait.
Et devant cette réalisation plus réussie, il se détendit assez pour remercier Val d'un petit sourire tordu. Il se laisse le temps de terminer sa découpe, puisque tout le monde est patient avec lui, même s'il croit que son créneau est fini à force.

« Nous allons pouvoir tout assembler, maintenant. Avec des attaches et des sutures. »

C'était l'heure d'un grand final.
L'existence de son armure allait bientôt être concrête.

Prenant le cuir, Papa Dez leur montra alors comment, à l'aide de crin, on pouvait lier deux morceaux ensemble à l'aide d'une aiguille.
Avant de leur tendre deux chutes.

« Vous pouvez vous entrainez, avant. »

Mais lui
Lui il est de plus en plus impatient, et se dit qu'il ne testera pas.

Désastre observe d'un oeil attentif, la réalisation de ses enfants. Valériane s'applique dans sa suture, et lorsqu'elle se retourne vers lui, il lui donne validation d'un petit hochement de son museau.
Cela vaut comme un c'est bien, dans son langage.
Il observe ensuite Basilic, qui semble plus intéressé par le fait de coudre immédiatement. Mmh. Il ne peut le forcer à essayer avant la technique : l'enfant penserait qu'il ne l'en croit pas capable, il croit, et cela l'énerverait.
Il le laissera donc manipuler sur les découpes servant à son harnais, et reprendra au besoin les sutures par derrière, s'il le faut. En correction.

Le crin de koridé donné à Valériane, Basilic préfère quant à lui montrer les crins de manticore à son père.

« Che 'feux utiliser sssa ! »
- D'accord. »

Désastre n'a pas d'objection. Il faut simplement des crins solides et suffisamment épais, et tous le sont. Alors qu'il les laisse assembler chaque partie, indiquant en avance laquelle se devait aller avec laquelle, et dans quel sens...
Il précise, aussi :

« Comme pour la découpe, vous pouvez accorder plus d'importance à vos mouvements, qu'à vos pensées. Le geste doit rester fluide, il est répétitif. »
S'ils se calaient un rythme, le tenir jusqu'au bout permettrait la bonne exécution.
« Sinon, resté bien concentré sur ce que vous faites. Trouvez ce que vous préférez entre la mécanisation de vos mouvements, ou la réflexion amenant ceux-ci. »

Basilic visualise bien l'idée. Il croit qu'il est meilleur dans ses gestes que dans sa réflexion, lui..! Alors, le poignée lâche, il se veut copier les mouvements effectués par Papa Dez, pour trouver son rythme, et piquer, repiquer, passant l'aiguille et le crin dans les trous faits par la première...

[PC AGI:2 : mécanisation d'un mouvement précis.]
[Il a la scoumoune c'est pas possible ]

Gnh- Il rate un peu souvent, et son projet n'avance pas très bien. Papa Dez l'observe du coin de l'oeil, sans montrer qu'il l'observe, en s'attardant alors de façon plus visible sur Valériane.
Il n'intervient pas tout de suite, préférant le laisser réessayer.

Désastre observe la façon dont ses deux enfants tente de coudre.
Ce n'est pas concluant.
Mmh. Valériane, appliquée jusqu'à présent, semble perdre en précision. Basilic, lui, se frustre à nouveau de son échec.
...

« Faire une pause est important. C'est connaitre ses limites. Vous pouvez marcher un peu, pour détendre vos pattes et vos yeux. Ou jouer ensemble. »

Les jeux des enfants sont bruyants. Mais parfois nécessaire. Basilic fronce le museau, et pose l'aiguille. Mgh ! C'est sans doute parce qu'il a trop raté : Papa Dez lui faisait tout le temps faire des pauses, quand il n'arrivait pas tout de suite quelque chose qu'il voulait faire avec lui.
Il pousse un petit râle contenu, et se tourne vers Val'.

« On court ? »

Et qu'elle le veuille ou pas... Lui fera le tour de la grotte à toute allure, pour décharger son trop plein de frustration et la tension qui régnait dans ses pattes. Ca le détendit un peu, de faire ça. Assez pour s'arrêter, et s'écrouler couché aux pattes de Papa Dez.

« Qu'esss'-que 'u as décha coussu, papa ?»

L'oreille entendante se dresse.

« Mmh. Une cape pour le grand nord, avec des bottines qui me servirent aussi pour affronter le dragon sur les terres sombres. Et une épaulière, pour moi comme pour Quetzalcóatl.
- Ch'aime'ais foir, la cap' 'u nord.
- Je peux tout vous montrer. »
»

Les yeux une seconde sur le fils... Il se dit que ce n'est pas une mauvaise idée, que de montrer. Alors Désastre se détourna d'eux, pour lier autour de son plastron, les scratchs de sa cape chaude. Il glisse ses pattes dans les bottines abimées. Et ressort, aussi, les lunettes qui protégeaient ses yeux fragilisés par la lumière éclatante du soleil sur la neige.
Basilic le fixe, gueule entrouverte.
Et
Sss sss sss !
Lui, il trouve Papa Dez très drôle, habillé comme ça.

Et si Basilic rit, sans déclencher la moindre réaction chez Désastre, incapable de se sentir vexé... Valériane, elle, eut beaucoup d'intérêt pour ce qu'elle vu. Le père baissa les yeux sur sa fille, la regardant au travers des lunettes qu'elle désignait, leur témoignant un grand intérêt.
Ce n'était pas un accessoire coutumier, c'est vrai.
Basilic cessa de rire au Meep de sa soeur, pour retrouver un p'tit peu de calme. C'est qu'il allait finir par se faire gronder, sinon..! Enfin. Il disait ça comme si Papa Dez ou Mamanita les grondait souvent, alors que c'était vraiment pas le cas.

C'est quand le silence ce fut, que Désastre expliqua :

« Ce sont des lunettes de protection. Pour protéger mes yeux de la réverbération du soleil sur la neige, quand j'ai été en mission au grand Nord. Mmh. Avoir le visage blanc rend les yeux plus sensibles.
...
Elles sont aussi utiles pour protéger ses yeux des projectiles et des insectes. Tu veux les essayer ? »

D'une patte, il en retira la sangle de sa tête, pour les proposer à Valériane. Si elle les mettait, il viendrait resserrer l'attache à son maximum, pour ne pas qu'elle les perdre de trop.
Basilic, lui, buta sur un détail.

« Sssa feut dire que ch'aurais ausssi des p'ob'èmes aux yeux ?
- C'est possible, si tu t'exposes à une lumière trop forte. Mmh. Qu'ils soient foncés aidera en leur protection, mais tu devras quand même y prêter attention. »

Ah. Il siffle entre ses crocs, les babines froncées. C'était donc une faiblesse à ne pas négliger.
Il y penserait, si il venait un jour à monter jusqu'à la grève gelée, comme le firent Papa Dez et Mamanita.