Fièvres [Ibéris + ?]

Sujet: Fièvres [Ibéris + ?] Lun 07 Mar 2022, 00:43

[Fait suite à ce rp + un echec critique en rétablissement après les soins approximatifs]

-Iris-

Iris avait fait quelque chose de stupide : elle s'était attaquée à plus gros qu'elle. Trop fière du rouge qu'elle portait depuis peu, elle était allé dans la rougelande et s'était battue avec un lion, visiblement trop fort pour elle. Le jeune mâle ne l'avait pas tué, heureusement : mais elle avait été salement amoché, notamment au flanc gauche où elle présentait une belle déchirure. Honteuse, non pas de s'être fait vaincre mais d'avoir piétiné tous les principes qu'on lui avait inculqués et d'être partie seule, elle s'était soignée en solitaire, avec les moyens du bord le temps de pouvoir voler quelques bandages propres à la tanière des panseurs. Elle avait caché la gravité de la blessure à sa famille, prétextant une blessure en entraînement, et avait changé ses pansements loin des yeux.

Sauf que ça n'allait pas mieux. Au début, elle avait mal, et c'était normal. Sa plaie n'était pas belle à voir, mais elle savait qu'elle guérirait vite comme toutes ses blessures. Son sang était comme chargé de nacre, donnant un aspect laiteux à ses cicatrices, mais en contrepartie elle guérissait bien. Sauf que cette fois-ci, la plaie ne fit que s'aggraver. De moche, elle passe à hideuse : les bords jaunirent, toute la zone s'enflamme jusqu'à presque l'empêcher de marcher. Iris ne put cacher cet état très longtemps : elle avait essayé toute la journée, lorsque la fièvre la rattrapa enfin, sur sa couche parmi sa famille.

Elle se débattit un moment contre les démons qui venaient hanter ses rêves. Brûlante, elle finit par se réveiller, la patte pulsant d'une douleur sourde et la tête lui tournant. Le souffle court, elle comprend bien qu'elle ne guérira pas spontanément, et que c'est une infection qui lui gangrène le corps : il lui faut ravaler sa fierté, et appeler un panseur. Un panseur qui la jugerai, d'avoir été si stupide. Qui peut-être même préviendrait sa mère, qui la ferait surveiller ... La louve serre les crocs, épuisée. Puis, une idée lui vient : Ibéris et Nirvana, ils suivaient des formations de panseurs !

Sa sœur n'était pas là, ce soir, alors Iris se traine vers la masse bleu nuit qu'était son frère. Elle le secoue, fébrile, en chuchotant :

Ibéris.

Sa voix est rauque, pâteuse, et elle a du mal à tenir sa tête droite. Elle murmure :

Je suis malade.

Sujet: Re: Fièvres [Ibéris + ?] Lun 07 Mar 2022, 00:59

ft. Iris

Image par Aeva

Fièvres

Iberis rangea soigneusement les bocaux contenant les plantes séchées nécessaires aux soins.
Il avait passé quelques heures en compagnie de Perrine, à apprendre, avant que cette dernière ne doive s'absenter. Le jeune panseur en devenir s'était donc occupé, seul, de nettoyer les lieux et de remettre chaque chose à sa place.
Ca avait été une journée productive et il était satisfait de ses progrès, quand bien même il lui restait bien des choses à apprendre.

N'ayant plus rien à faire ici, il rejoignit la tanière familiale. Nirvana et Maman n'étaient pas encore rentrées mais Iris s'y trouvait déjà.
Elle n'eut pas besoin de lui parler, pour qu'il sente que quelque chose n'allait pas. Par conscience acquise, il posa sa patte sur le front de la jeune louve, lorsqu'elle vint à lui.

- Tu es brûlante.

Ses pattes descendirent dans son cou, pour palper des ganglions gonflés.
Son regard s'arrêta sur le flanc bandé d'Iris.

- Est-ce que je peux regarder ta blessure ?

Autant commencer par ça.

Sujet: Re: Fièvres [Ibéris + ?] Lun 07 Mar 2022, 01:06

-Iris-

Elle grimace à la manipulation : même son cou était douloureux, courbaturé de fièvre. Elle inspire avant de se pencher sur son bandage, qu'elle avait changé le soir même. Elle savait ce qu'il y avait en dessous, et ce n'était pas très beau à voir. Elle dénoue avec application ce qu'elle avait fait il y a quelques heures, essayant de ne pas se faire mal sans parvenir à retenir les spasmes qui l'agitèrent lorsqu'elle enlève la dernière bande. Elle écarte ses pattes pour laisser son frère l'examiner, reposant sa tête lourdement sur le sol. Elle inspire, faiblement, avant de grommeler :

C'était un lion. Pas besoin de me dire que j'ai été stupide, je sais.

Elle se tait. L'effort était trop grand pour continuer de parler.

Sujet: Re: Fièvres [Ibéris + ?] Lun 07 Mar 2022, 01:18

ft. Iris

Image par Aeva

Fièvres

Il avait eu raison, de lui demander cela, et s'en félicita mentalement.
Ca faisait trop longtemps qu'Iris gardait, sur elle, un pansement pour qu'il ne s'agisse que d'une blessure bénigne, il avait pensé, et sa façon de se mouvoir, dernièrement, ne lui inspirait rien de bon.
Ainsi, il fut à peine surpris de découvrir une plaie infecté, ce soir là.

- Il aurait fallu s'occuper de cette blessure bien plus tôt, qu'importe, ce qui l'a causée.

Par ce que désormais, la situation l'inquiétait réellement et il savait qu'il n'étais pas encore assez formé pour savoir soigner efficacement, et qu'il ne prendrait pas le risque de perdre sa sœur à cause d'un lion stupide et d'une blessure négligée.

- Je vais chercher de quoi te soigner.

Et, surtout, un panseur plus compétent qu'il ne l'était.
Sans laisser sa sœur ajouter quoi que ce soit, il courut en direction de la tanière des panseurs, à la recherche d'un individu bien précis.

- Désastre. J'ai besoin de toi, s'il te plait. Ma sœur à une plaie infectée, et beaucoup de fièvre, je ne sais pas quoi faire.

Sujet: Re: Fièvres [Ibéris + ?] Sam 12 Mar 2022, 18:47

Fièvre

▬ ft. Iris et Iberis

Hiver 2022.
8ans.

Il échange les instructions avec Perrine dont il prend la relève, estimant par ses traits à la fatigue modérée que la journée n'avait pas été trop chargée, malgré la saison mauvaise. L'hiver apportait un nombre considérable de maux du froid, qui s'ajoutaient aux blessures habituelles du peuple Etelkrus que la saison ne semblait refréner. Il n'y avait que lui, pour toujours avoir trop froid.
Prenant place au sein de la tanière des panseurs, où il évolua auprès de deux blessés légers qui n'eurent besoin que d'un changement de pansements ou de quelques plantes et manipulations pour éteindre leurs douleurs, la soirée s'annonçait correcte.
Il aurait le temps de lire et d'apprendre, encore, si l'activité n'était pas plus dense que maintenant.

La voix d'Iberis lui fit tourner une oreille. Il lui venait hors de son créneau, avec un besoin autre qui lui fit avoir toute son attention.
Une plaie infectée, beaucoup de fièvre.

« Mmh. »

Il sait, comment les soigner. Il aimerait d'ailleurs ne pas avoir à en soigner autant, Désastre, mais il était fréquent que les boucliers et les épées négligent leurs blessures. Elle ne dérogeait pas à cette règle, Iris. Ou peut-être Nirvana : il n'a pas précisé quelle sœur, il sait cependant qu'Iris se bat davantage que Nirvana et que, de ce fait, c'est probablement elle qui est blessée.
Il se saisit de plantes, d'un onguent, de bandages, d'un fil et de quelques aiguilles. D'une lame, d'une solution de plantes infusées. D'une jarre d'eau chaude, gardée prêt d'un âtre. De tissus, de bandages. Il sélectionne l'ensemble sans la moindre hésitation, tout est un mécanisme milles fois répétées.
Huit ans qu'il soigne des plaies infectées.
Dessus, il n'a plus rien à apprendre.

« Je vais te montrer. Allons-y. »

Iberis a dit qu'il ne savait pas : ce n'est pas son créneau, mais il fera comme si celui-ci aura été décalé du lendemain à maintenant.
Jusqu'à là où se trouve Iris, il le suit, non sans un dernier regard sur la tanière des panseurs. Il se permet cette brève absence, il reviendra vite.

« Bonsoir Iris. Iberis m'a dit, pour la plaie et la fièvre. »

Il n'a pas un mot de trop. C'est peut-être pour ça, aussi, qu'il a soigné tant de plaies infectées : il n'est pas moralisateur, Désastre. Il est toujours neutre, toujours calme : ce n'est pas ça, qui peut provoquer chez lui une moindre variation dans l'expression ou l'attitude.
Après un regard sur la plaie moche, il tend un morceau séché d'écorce de saule blanc.

« ...Pour ta fièvre. »
Un regard vers Iberis, sans que son museau ne se détourne de la plaie.
« De l'écorce de saule blanc, pour lutter contre l'inflammation. A condition qu'il n'y ait pas d'hémorragie, car cela peut l'aggraver. »
Puis les yeux hétérochromes retournent sur la plaie.
Il détaille les tissus, leur aspect. L'odeur, aussi : il n'a pas un don comme Odon, mais toute purulation est nauséabonde. Il la juge légère.

« C'est infecté mais il y a peu d'exsudats. Demain, ça aurait été grave. »

La prolifération bactériennes est exponentielles : elle l'évite de justesse. Il décide de ne rien suturer, délaissant aiguilles et fils pour se tourner vers ses plantes et ses bandages.

« C'est une plaie fibrineuse. Il faut protéger avec un pansement adapté. A changer trois fois par jour, par moi, pour que je fasse le suivi. C'est important, ça peut s'aggraver...Mais tu ne mourras pas.
Quand la plaie deviendra plus propre et sera en voie de cicatrisation, tu pourras le faire, Iberis. »

Il racle sa gorge et se saisit de l'onguent. Il apportera plus tard la composition à Iberis, lors d'un autre créneau : du miel, de l'algue marine brune, couplé à du charbon végétal, pour une combinaison d'actions antibactériennes et cicatrisantes. Ici, ce n'est pas le bon moment.
Désastre nettoie la plaie avec l'eau chaude et quelques tissus, retirant de ceux de sa patte quelques billes d'argiles qu'il fait rouler aux abords de la gueule de la louve.

« Si tu as trop mal. »

Ici, seules les plantes peuvent aider à soulager la douleur : toutes les autres manipulations sont impossibles, du moins inutiles.
Lorsqu'il achève cette étape, il applique l'onguent en une bonne épaisseur, avant d'appliquer un tissu replié et de bander le flanc de la louve pour maintenir l'ensemble.

« Il faut bien boire, bien manger, ne pas trop bouger. D'accord ? »

Ce sont les dernières consignes : il n'y a rien à faire de plus, pour le moment, si ce n'est attendre que l'onguent, le temps et le suivi de ses conseils fassent leur effet.

Sujet: Re: Fièvres [Ibéris + ?] Mar 15 Mar 2022, 13:07

-Iris-

Son frère examine la plaie, et prend un drôle d'air. Puis il se met -évidemment- à lui faire la leçon. Iris lève les yeux au ciel : malgré la fièvre il arrivait quand même à l'agacer, c'est que la situation ne devait pas être si critique que ça. Finalement, il accepte de l'aider, et elle soupir de soulagement avant de reposer sa tête sur la couche, le laissant partir. Elle sombre dans un mi-sommeil fiévreux, incapable de se rendre compte du temps qui passe, harcelé par des rêves étranges où Ibéris lui revient pour lui annoncer sa propre mort.

Finalement, il revient accompagné de Désastre. Iris relève légèrement la tête, fronçant instinctivement le museau à la vue du panseur. Elle le regarde s'avancer, défiante, les yeux brillants, mais il est égal à lui-même : neutre. Son frère ne devait pas encore avoir les compétences nécessaire pour le soin de sa blessures : au moins, elle était entre de bonnes pattes avec le loup noir et blanc. Il lui tend un morceau d'écorce, et elle le regarde un moment avant de le prendre en gueule, espérant que c'était bien ça qu'il fallait. Si elle avait eu quelques notions de soin plus jeunes, la fièvre était hors de ses compétences.

Puis, il se concentre de nouveau sur sa blessure. Elle le laisse faire, le souffle court, yeux mi-clos, mâchonnant son morceau de bois avec molesse. La fièvre lui a coupé toute énergie, et seule la douleur occasionnelle que lui provoque les manipulation de Désastre la maintient éveillée. Elle avait confiance, entre les pattes des deux panseurs. De toute façon, elle n'avait pas le choix. Elle capte vaguement lorsqu'il s'adresse à elle, bouge les oreilles dans sa direction : il faudra changer le bandage souvent, bien manger, bien boire. Et elle ne mourra pas. Elle hoche la tête : elle avait compris. La fatigue l'abat plus que la douleur, et elle voudrait s'excuser, d'avoir été stupide et de s'être attaqué à plus gros qu'elle. Desastre ira-t-il en parler à sa mère ? De toute façon, elle verrait probablement son état. Alors, Iris ferme les yeux et marmonne :

Merci. Tous les deux.

Même son idiot de frère.

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