La chasse au cerf [PV Vanhir]

-Ted-

Ils avaient redescendu la montagne en silence, Ted étant trop concentré dans son effort pour vraiment pouvoir parler. Mais une fois les hauteurs quittées, Ted et Vanhir avaient pu discuter un peu, le temps de marcher jusqu'à la Sylve. Le chemin n'était pas très long, mais ils ne devaient pas trop se fatiguer. Et malheureusement, le grand mâle brun se fatiguait quand même sacrément vite. Être avec un aventurier tel que Vanhir lui donnait des ailes, néanmoins : il admirait et craignait un peu ce grand mâle et les secrets de ses aventures.

Finalement, ils arrivent rapidemment à la Sylve. Ted connait bien le lieu, et Vanhir semblait le connaître aussi, alors le mâle brun y entre avec précautions mais sans peur. Il regarde les alentours, précautionneux, avant de poser sa truffe au sol pour en sentir les effluves.

[Jet ING pour la traque :
RC : piste fraîche de cerf
RS : piste de lapin
ES : aucune piste
EC : fausse piste]

Mais il ne sent rien. Peut-être que les animaux ont pris peur, ici, à force du passage des loups à cet endroit ? Il tique avant de se tourner vers Vanhir, l'air un peu désolé :

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-Ted-

La truffe au sol, les deux prédateurs s'avancent dans la Sylve avec précaution. Vanhir ne dit rien, à ses côtés, se contentant de chercher lui aussi une trace fraîche de cerf ou de renne, même si pour ce dernier, il était peu probable qu'il en existe dans cette forêt. Ted se concentre d'autant plus, désireux de ne pas faire perdre trop de temps à l'aventurier qui l'accompagnait. Mais si sa truffe ne relevait rien tout à l'heure, en s'avançant, elle ne capte que quelques odeurs fraîche de lapin. Un peu dépité, il se redresse, examine la brume, les traces, les passages d'animaux, avant d'avoir une autre idée. Il revient vers Vanhir et lui propose en chuchotant, comme pour ne pas déranger la brume qui se prélassait entre eux :


Il relève le regard, avant de le baisser de nouveau. S'il avait été meilleur en traque peut-être qu'ils auraient perdu moins de temps, mais il n'était clairement pas le meilleur en chasse, se nourrissant principalement de végétaux comme ses sœurs, ou de petites proies, lapins ou aviaires. Il se retient de s'excuser, Ted, préférant se concentrer sur leur efficacité.

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-Ted-

Alors que, comme souvent, le doute prend Ted lorsqu'il émet des idées, Vanhir le rassure : d'une patte, il lui remonte le menton, le forçant à croiser son regard avant d'approuver l'idée de chercher un point d'eau. Ted sourit, doucement. Le contact était inconfortable, tendant son corps, mais le fond était compris : c'était une bonne idée. Doucement, il dégage sa tête avant de la baisser de nouveau, sans perdre le fin sourire qui avait fleuri sur ses babines. Il hoche la tête : il irait chercher un point d'eau.

Il remonte la piste du lapin, avec application. Elle le mène vers d'autres pistes, et il cherche toujours à intensifier les marquages, cherchant le passage de plusieurs animaux. La tâche n'est pas aisée, surtout pour le pisteur médiocre qu'il était, aussi il lui faut de longues minutes se transformant peu à peu en heures pour finalement arriver à un grand point d'eau où glissait lentement la brume. Mais ici, les traces étaient multiples, et souvent fraîches. Plus énergisé malgré la fatigue, il se met à chercher une piste de cerf, non sans noter qu'il devenait de plus en plus endurant : les entraînements de son père payaient. Finalement, il en trouve une fraiche, et appelle Vanhir, la queue battant doucement dans son dos :

Il sourit. Il avait réussi. Bon, maintenant restait la chasse, ce qui n'était pas non plus son fort ... Tant pis. D'un regard, il invite Vanhir à le suivre avant de se mettre à remonter la piste.

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-Ted-

Pister, Ted savait à peu près faire. Chasser des animaux gros comme le cerf par contre était une première pour le grand mâle brun. Enfin, si on excluait son combat avec l'un des vers du Désert où seul son instinct de survie l'avait sauvé. Ici, les animaux seront des proies : la technique devrait nécessairement être différente. Lui sait, en théorie, chasser. Evidemment, son savoir théorique ne lui est d'aucune utilité lorsqu'il observe Vanhir remonter la piste et observer le troupeau. Cherche-t-il sa proie ? Qui choisirait-il ? Le plus gros, pour faire une grande cape ? Ou bien le cerf plus vieux, qui vivait probablement son dernier hiver ?

Soudain, Vanhir part. Ted le suit, le coeur battant dans sa poitrine, sans savoir vraiment quoi faire. Il remarque enfin le regard du solitaire, rivé sur l'une des proies : un animal vieux, affaibli, que Vanhir cherche à isoler ou à rendre confus. Ted se joint alors à l'effort : il part, rapide, pour disperser le troupeau et essayer de rabattre le vieil animal vers Vanhir. Puis, il relève la tête, à la recherche d'un signe quelconque lui indiquant quoi faire.

-Ted-

La course était lancée, et maintenant que la proie était séparée, Ted comprenait mieux ce que Vanhir faisait. Comme dans les livre sur les grandes chasses, le solitaire cherchait à épuiser sa proie, profitant d'être en surnombre pour harceler le cerf, le forcer à courir. Les loups étaient endurants, Ted le savait. Lui, un peu moins, mais son entraînement avec papa commençait à porter ses fruits : il était essoufflé, mais tenait encore la distance. Il claque ses crocs derrière les jarrets du cerf pour le faire avancer, continuant à galoper derrière sa proie. Finalement, Vanhir le blesse, mais le cerf continue.

Au bout d'un certain moment, le cerf ralentit, épuisé. Ted en profite pour sauter, et finit par choper sa patte arrière entre ses crocs. Le coeur battant d'adrénaline, il serre et tire, jusqu'à ce que la proie tombe au sol. Un éclair de lucidité le prend, alors qu'il réalise l'horreur de la situation. Mais ici, c'était tuer ou être tué ; vivre dans le Nord nécessitait des sacrifices. Il roule, immobilisant le cerf au sol pour permettre à Vanhir de le tuer, se débattant les yeux écarquillés et le coeur au bout des crocs. Jamais il ne parlerait de ça à ses soeurs, non. Mais il était un loup, il le savait.

-Ted-

Le cerf se débat un peu, épuisé, et Ted le maintient au sol sous sa lourde masse. Il bénit l'adrénaline qui en cet instant lui permet de ne ressentir ni peur ni remords, comme lorsqu'il s'était battu contre le vers géant dans le Désert. D'un coup d'œil, il voit Vanhir qui s'avance et se place sur le cou du cerf. Ce dernier bouge de moins en moins, et d'un coup, c'est terminé. Ted s'écarte du corps, les yeux écarquillés et le coeur battant. Ils avaient réussis. Le cerf était mort, pour lui. Sa gorge se serre alors qu'il essaye tant bien que mal de se convaincre que ce combat là était nécessaire. Ils étaient loups, lui était proie : c'était l'ordre des choses.

S'occuper, pour oublier un peu les remords qui commencent à l'envahir. Il hoche la tête à la remarque de Vanhir : la Sylve était un endroit précieux pour lui, et il était d'accord. Ils en avaient déjà assez dérangés l'équilibre. Il se saisit d'une patte, la tenant fermement dans ses crocs, et se met à tirer le corps lourd du cerf vers l'extérieur. Avec ça, il n'aurait plus faim pendant des jours. Il sera même peut-être judicieux de sécher certains morceaux en prévision de son voyage. C'était le moins qu'il puisse faire : utiliser jusqu'au dernier sabot, jusqu'à la dernière dent de l'animal qu'il avait tué.

Ils finissent par sortir de la Sylve en remontant un cours d'eau. Là, Ted s'asseoit, épuisé. Il avait eu bien moins de mal que prévu à tirer la carcasse hors de la forêt : ses entraînements payaient. Mais il atteignait le pont où une pause était nécessaire. Il se lèche le museau, un peu engourdi, avant de dire d'une voix faible :



Il avait du mal à expliquer. Mais Vanhir ... Vanhir comprendrait, il espérait.

-Ted-

Le mâle et lui échangent un regard, avant que finalement Vanhir ne vienne lui ébouriffer les cheveux. Il sourit, se laissant faire. Le geste lui faisait penser à son papa, ou bien à un grand frère qu'il n'aurait jamais eu. Finalement, le solitaire était la figure la plus proche du frère qu'il ne puisse trouver : à la fois proche et distant, et surtout, source de son admiration et inspiration. La pensée est fugace, bien vite pondérée par la réalité, et Ted se demande un instant pourquoi le mâle s'acharnait à l'aider et à rester avec lui pour le tirer vers ses objectifs.

Les paroles du mâle gris rassure Ted, qui hoche la tête. Une prière pour remercier les esprits de la Sylve, il était d'accord. L'équilibre du lieu était important, car il était un endroit de chasse privilégié pour tous les solitaires du refuge. Les montagnes étaient bien trop dangereuses, et le reste habité par les claniques. Il se penche alors de nouveau sur le cadavre pour commencer son travail. D'abord, il fallait ouvrir le ventre, en sortir les abats et peut-être les manger dès maintenant. C'était lorsqu'ils étaient encore chauds qu'ils étaient les meilleurs, les plus nutritifs. Ensuite ils pourraient s'atteler à la récupération de la peau, processus long et fastidieux que Ted avait déjà effectué quelques fois sur des animaux beaucoup plus petits avant de passer aux végétaux pour ses écrits. Il fronce légèrement le museau, réfléchissant à comment s'y prendre avant de se lancer.


Il jette un regard en coin à Vanhir pour essayer de le sonder : qu'en pensait-il ?

-Ted-

Vanhir regarde la proie, et Ted est incapable de deviner ce qu'il pense. Il patiente jusqu'à ce qu'un grand sourire vienne déformer le visage du loup plus vieux. Puis, il s'attelle à l'ouverture du cerf, avec mille précautions. Ted observe : elle doit être minimale pour éviter d'abimer la peau, qui servira à sa cape. Une pointe de culpabilité le prend encore, jusqu'à ce que l'odeur des viscères chaudes viennent lui titiller le museau. Ted avait beau être élevé par une licorne, il restait un loup, et son instinct lui criait de se satisfaire du festin avant qu'il ne refroidisse. Alors, il se joint à Vanhir pour manger jusqu'à ce qu'il soit repus pour plusieurs jours.

Finalement, il s'écarte en se léchant les babines pour en retirer le sang. Peine perdue : son pelage était poisseux du rouge de l'animal, il était bon pour un bain. Il jette un regard vers Vanhir, comme cherchant sa validation, avant de s'avancer de nouveau. Là, il s'attelle à la dure tâche de séparer la peau de la viande. Il commence doucement, avec application, mais tâche de ne pas perdre trop de temps : il fallait encore parer la peau, la préparer, la sécher et la tanner. Il connaissait le processus, l'avait fait pour des pièces de cuir plus petites, et imaginait assez le temps qu'il faudrait pour effectuer tout ça avec un tel animal. Il y serait probablement encore cette nuit. Alors, il ne perd pas de temps et essaye de faire au mieux.

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'PC - Réussite' :

-Ted-

La tâche est ardue et minutieuse, les gestes se doivent d'être lents, appliqués, précautionneux pour ne pas faire de trou dans la peau. Ted choisit de taper plutôt large lorsqu'il coupe, au risque de devoir enlever plus de chaire lorsqu'il tannera une fois au refuge. Il sait qu'une longue et dure tâche l'attend encore, mais pourtant, cela ne le rebute pas tellement. D'une part, parce qu'il se sait patient avec ces choses là. Comme pour le dessin, il fallait une certaine dose de patience pour voir d'esquisser sur le papier un semblant de plante ou d'animal ressemblant. D'autre part, parce qu'il était en compagnie de Vanhir, et même si leur travail ne laissait pas beaucoup de place à la discussion, il l'appréciait.

Vanhir va boire, et revient en lui proposant de l'eau. Ted se redresse, ne réalise que maintenant qu'en effet, il est assoiffé. Il hoche la tête, sourit et repart vers la rivière a son tour. La, il boit tout son saoul avant de revenir pour continuer à retirer la peau avec précaution. Il profite du silence pour demander au mâle :

Qu'est-ce que tu vas faire toi, après ? Repartir ?