Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na Na) (ft. Séléné)

Elle en savait déjà pas mal.
Surtout, elle connaissait le contexte qui régnait avant même la naissance de Susie - peut-être même mieux que la Pirate elle-même. Cela arrangeait plutôt les bidons de cette dernière, puisqu'elle n'aurait pas à s'empêtrer dans la citations d'histoires qu'elle avait entendue sans jamais els avoir vécues.
- Exactement ! Et, cette situation à attiré à nous une murène géante du nom de Céto. Cette garce avait en attrait tout particulier pour la violence, et tu peux imaginer que les Raeders en colère, pleins d'espoirs, on accédé à sa demande ! En effet, en échange de quelques sacrifices, celle qui prétendait être leur nouvelle Déesse leur assurait de lever leur malédiction.
Susie était lancée, et ne faisait maintenant plus qu'un avec son récit, y allant à grand renfort d'éclats de voix - malgré la règle implicite du lieu quant au silence - et de mouvements de pattes.
- Mais voilà : la situation était trop belle pour être vraie ! Céto, en réalité, n'offrit que de misérables reliques aux pirates, tous justes bonnes à donner un peu plus de répits aux porteurs de celles-ci. C'était donc bien loin de leurs espérances ! Et pourtant, la mascarade a semblé duré quelques temps, avant que les pirates ne réalisent que le prix payé n'était sans doute pas à la hauteur de la récompense reçue.
La louve sombre marqua une pause, observant les réactions de Séléné.
- C'est dans ce contexte que je suis née : celui de la rancœur portée envers une fausse déité, et je savais, qu'un jour, j'affronterai cette maudite murène ! Ma meute s'est préparée durant toute ma jeunesse à cet affrontement, organisant la résistance, planifiant la bataille et son issue.
Se préparant tellement, d'ailleurs, que sa mère avait jugé utile de les envoyer, ses quintuplés et elle, crécher sur le Continent. Cette partie, elle choisirait de l'omettre, d'autant qu'elle avait regagné à temps l'Ile de Morne-Œil.
- Certains des miens sont partis jouer les appâts dans la demeure même de Céto, alors que ceux restés à terre étaient sur le pied de guerre, attendant la venue de la bête. Mais voilà : des heures, des jours, des lunes, même s'écoulèrent avant qu'ils ne reparaissent, avec à leurs poupes notre gros poisson ! Et ce délai ne nous a pas empêché de nous montrer réactifs : nous avons sonné l'alerte et étions tous parés ! Et, c'est dans cet affrontement que j'ai subi ce terrible assaut !
Sur la fin de la dernière phrase, le ton s'était fait un peu moins vivant, un peu plus plaintif, mais reprit rapidement le rythme antérieur. Dans son jeu de conteuse, Susie essayait également de transmettre la tension du moment, voire d'effrayer son auditoire.
- La gueule de l'énorme bête s'est refermée sur mon corps ! CRAC.La douleur était affreuse, intolérable !
Tellement intolérable qu'elle s'était évanouie et avait sombré dans un cauchemar de plusieurs jours, l'empêchant de vivre la fin du combat. Il fallait donc donner l'illusion d'avoir pu faire partie des héros, de ceux qui avaient triomphé, et non d'avoir été celle ayant repris conscience une fois Céto enfermée.
- Mais nos pertes ne nous ont pas empêché de vaincre ! Grâce à nos médecins, nous avons pu mener bataille jusqu'à venir à bout du monstre !
Monstre enfermé dans une prison divine, mais quel panache ça avait, exactement ? Est-ce qu'elle devait vraiment raconter la partie où Edessa avait fait des claquettes et où cette Nakhu avait fait des dessins sur une paroi, pendant qu'Astrid récitait un beau discours ? Non, elle ne croyait pas, non.
- Céto est donc décédée de nos pattes - et celle de votre Oracle - quand j'ai perdu la mienne.
Il ne fallait surtout pas oublier Ajani, qui devait être un monument, voire un héros de guerre, par ici. La grande louve tenta de prendre un air contrit, posant une patte sur l'une de celles baguées, comme si elle se serait inquiétée que la Nakhu eut pu ressentir de la peine à la mention de ce détail.

Codage par Libella

Na na na

Séléné ne se contente pas d'écouter ; elle dévore.
Les détails, la façon dont la narration pose ces ancêtres qui ont donner des vies et se sont fait roulés comme prix et récompense pour leurs médaillons. Pas qu'elle juge ! Ces loups ne sont plus la même génération et eux se sont désolidarisés de Ceto. Même si le mot résistance est encenseur. Mais ça la divertie, au plus profond d'elle, ces exagérations ou euphémismes qu'emploie Susie sans s'en rendre compte, pour faire de cette histoire la sienne et une aventure palpitante : c'est ce qui fait la saveur des histoires. Elle se prête au jeu et ouvre grand les yeux quand elle lui retranscrit le combat et la morsure.

"Ah, vaillante Susie !" S'exclame-t-elle en réaction.

Et elle rit, au conte de la victoire, presque à applaudir l'exploit qu'il a été de terrasser, enfermer la murène entité. Qu'elle encense feu l'Oracle Ajani lui apparait tout de suite comme une stratégie de séduction, surtout avec la moue qui accompagne le tout. C'est le même jeu que joue Séléné chaque rencontre, alors c'est un qu'elle ne dénoncera jamais, quand bien même elle le détecte.

Elle sourit, plutôt.
Une sincérité transperce malgré tout dans sa voix : on ne peut pas retirer à l'ancienne tête de la meute d'avoir eu noble fin, pour aider ainsi une cause qui lui tenait à cœur.

"Une histoire faite de pertes, pour gagner la liberté."

Ha, oui, la plus grande trouvaille de ces chapitres aura été pour les Raeders une réelle liberté : plus de malédiction transmissible, plus de sensation de brulure à quitter leur terre passé un certain âge. Et un navire. Quel navire ! Bien qu'elle comprenne que ce ne soit pas tout à fait le leur et donc que Susie veuille commander le sien.

"Me voilà comblée, d'avoir entendu ton interprétation. Quel courage, d'avoir tenu tête à l'entité rouge."

Elle roucoule contre Susie, tel est le jeu.
Un peu plus de compliments et d'admiration.

"Et votre nouveau lien avec l'Océan alors, que penses-tu de lui ? J'ai entendu dire qu'il vous donnait lui aussi, une sorte de pouvoir."

"Vaillante" ? "Courage" ?Peut-être l'est-elle, sans doute, maintenant : plus qu'à l'époque du combat conté, en tous cas. Gamine, elle avait été couarde, adolescente, presque suicidaire. Maintenant ? Téméraire, sans aucun doute !

Au point d'essayer de garder à elle une louve qui mangeait à tous les râteliers.

Susie secoua la tête, s'efforçant de chasser cette pensée fort désagréable.
Pourquoi était-elle jalouse, exactement ?
Elle était à elle. À elle.

Pour l'instant.

Un grondement bref résonna dans la cage thoracique de la grande louve à l'encontre de cette voix pour le moins gênante.
Elle aurait aimé, au moins une fois dans sa vie, être capable d'apprécier ce que l'instant présent lui offrait.

Sa conquête d'un jour - au moins - se presse davantage contre elle, poursuit le jeu de la séduction, et Susie s'efforce d'y revenir. Chose aisée quand Séléné évoque le pouvoir de l'Océan. Un sourire distord la face de la brute.
- Tu voudrais voir ?
Naïvement, la Raeder s'imagine que la Nakhu n'a jamais eu le loisir d'observer tel spectacle que celui de la transformation propre à ceux ayant passé l'épreuve de Paquot. Oh, elle n'a pas encore trouvé quel autre don lui a été confié, mais la simple exhibition d'une hybridation encore plus poussée peut donner un sacré spectacle, non ?

Codage par Libella

Na na na

Voilà que Susie élude sa question !
Bon, à son honneur et défense, elle le fait par une autre qui est en réalité une proposition. Une proposition que bien sûr, Séléné va se devoir d'accepter. Quelle personne curieuse refuserait de voir les talents donnés par l'Océan ? Pourtant, ceci, elle a bien envie de se le garder pour une future rencontre. Une chose à faire pour une prochaine fois.
Ainsi est l'art de fabriquer des promesses et des bons moments.

"Pourquoi pas pour notre prochain rendez-vous ?"

Elle étire une patte, nonchalante et charmante.

"Je serais ravie de te retrouver sur une plage, et te voir jaillir de l'océan en pleine possession de ton don. Car hélas, le temps file je le crains, pour aujourd'hui."

Puis, comme elle n'est pas avare et qu'il faut bien construire un peu plus d'anticipation que juste cela, elle offre :

"Je pourrais apporter un instrument, pour jouer le long des vagues et chanter peut-être un petit quelque chose. Si tu m'apportes des ingrédients de la mer, je peux même préparer quelque chose à déguster ~"

Elle n'est pas exactement calée en cuisine, mais rien que son oncle ne peut pas lui apprendre en attendant de revoir Susie. L'offre en tout cas est lancée, il ne tient plus qu'à la pirate de confirmer, infirmer ou offrir quelque chose qui lui plairait mieux.

"Non seulement décroche-t-elle un prochain rendez-vous, mais en plus, elle va pouvoir se la péter grave ! Si ça, c'est pas la classe !
La Raeder suit du regard la patte étendue par Séléné, pour l'instant satisfaite.
Pour l'instant, car voilà que la belle se défile.
- N'y a-t-il donc rien que je puisse faire pour te retenir ?
On en revient au jeu de la séduction et au charme, pour éviter que ne transperce la colère et le sentiment d'injustice.
La Pirate espérait que le moment s'étendrait encore un peu. Mais, après tout, elle a bien compris que, plus que les faveurs, le temps de Séléné peut être acheté. Et, elle ne lui a, pour le moment offert aucun cadeau. Brièvement, la Pirate passe en revue les biens dont elle dispose, mais tous n'ont qu'une valeur sentimentale plutôt que pécunière, à tel point qu'à ses yeux ils valent bien plus qu'une soirée à garder entre ses pattes la louve couleur nuit.
Toutefois, indication est donnée.
- Des denrées de la mer, hein ? Si je ne peux pas te trouver ça, je ne suis pas Raeder !
Heureusement, elle ne sera pas celle en cuisine. Enfin, si elle veut des smoothies ou des soupes, la Séléné, ça peut s'arranger : à force d'en faire pour son daron, Susie a acquis une certaine expérience. Mais pour le reste…

Codage par Libella

Na na na

Susie se lamente de ne pouvoir la retenir pour ce jour.
Ce qui fait rire Séléné, d'un son mélodieux, il u a eu petite mésentente dans la conversation. Rien d'irrattrapable, elle pense !
Elle lui promet ensuite des denrées, foi de Raeder, car ne savoir en trouver serait un déshonneur si elle lit bien entre les lignes de ses paroles. La louve étoilée approche son visage de celui de Susie assez pour toucher leurs truffes, une lueur amusée dans les yeux.

"Alors c'est une promesse. Mais pour ce jour, Susie ? Mon pelage reflète le ciel, et regarde le, il est déjà bien sombre."

Sa tête se penche.

"Je t'ai promis la nuit, mais dans son voile ce n'est pas vers la mer que je vais."

Et un sourire taquin se fiche sur ses babines. Elle reste poétique, on ne saurait être outrancier avec ces sujets. Ou du moins elle ne pourrait être autre chose que la courtisane élégante qui utilise les mots avec toute leurs figures de style. Elle frotte son museau sous le menton de Susie.

"Tout est mieux au chaud, dans une alcôve lorsque tous seront partis, n'es-tu pas d'accord ?"

Poétique ne veut pas dire subtil pour autant.
Mais si elle voit ce qu'elle a voulu dire par refuser une autre activité au profit d'une autre, alors Séléné est certaine que le moment sera épicé et gratifiant.

Au cœur de la nuit, une danse qu'elle sait mener sur le bout des pattes.

[Si ça te va, ce serait une bonne conclusion ? Et on pourrait en faire un plus récent ]

Comme Séléné approche sa truffe du museau de Susie, celui-ci s'égaie d'un sourire satisfait.
Elle part pour mieux revenir.
Intéressant comme une simple promesse d'une jolie louve permet à la Pirate de s'apaiser, et d'oublier la jalousie qu'elle a choisi d'enterrer.
Et, bien évidemment, d'observer le corps de la Nakhu, la Raeder ne s'en prive pas. Toutefois, c'est sand oute davantage pour apprécier ses courbes que son pelage.
Jusqu'à ce qu'elle ne comprenne le sous-entendu des paroles de cette nouvelle rencontre. Et les joues de Susie irradient soudainement de chaleur, comme son cœur accélère son battement sous l'effet du stress.
Pour la plus jeune des deux adultes, ce serait une première fois.
Et Susie a toujours eut peur des premières fois.
Celle-ci ne fait pas exception.
Pourtant, elle se veut le cacher, et se fait soudain timide, se contentant d'opiner face à la question posée.

Comme paralysée, elle ne sera pas en mesure d'ajouter un mot, ni un geste, face au départ de la belle Nakhu.

Dans quelle merde elle ne s'était pas foutue…

Codage par Libella

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