La pie voleuse [PV Séléné]

-Edessa-

Quelques jours s'étaient écoulés déjà depuis qu'on avait donné le défi a Edessa d'aller voler des légumes, des graines et des plantes chez les nakhus. Elle avait préparé son voyage pendant ce temps, et puis ses chaleurs s'étaient déclenchées : elle y avait trouvé un signe qu'il était temps de partir. Après tout, elle ne dirait pas non a un peu d'amusement, et n'était pas gênée par l'idée d'avoir des louveteaux. Ils seraient de petits readers qui viendraient grossir leurs rangs, et elle saurait en faire de fiers pirates.

Elle s'était rendue chez les nakhus en passant par la mer, sa nage étant bien plus rapide que sa marche. Elle était arrivée en milieu de journée, et était directement partie vers le jardin. Sa besace au flanc, l'oeil alerte, elle s'était fait la réflexion qu'elle devrait rentrer par les terres, ou bien protéger les fruits pour le voyage. Soit : elle y arriverait, elle avait un mari a tenir ! Elle avait retrouvé le chemin vers le jardin, et s'y était rendue, feignant une ballade d'entretien. Du regard, elle cherche l'endroit où les nakhus entreposaient leurs graines, tout en ramassant ici et là un légume, un fruit qu'elle savait plein de graines.

-Edessa-

La pirate renifle l'air, fronçant le museau, attentive. Elle ramasse un autre légume, sans savoir vraiment ce que c'était : les readers n'avaient pas ce genre de choses, ils se nourrissaient très bien de poisson frais péché aux alentour de leur île. Du moins, elle le faisait : elle savait que des alternatives existaient m, notemment chez les nakhus font beaucoup ne mangeaient que des légumes. Peu lui importait : chacun était libre de manger ce qu'il voulait, par Paquot !

Mais alors qu'elle fourre son butin dans son sac, une voix s'élève. Elle se retourne, pour trouver une frêle -mais non moins elegante- nakhus, qui l'avisait d'un air nonchalant. Son pelage était tout à fait fascinant, ressemblant au ciel lors d'un coucher de soleil, ou bien à la mer lorsque les étoiles sur reflètent. La face d'Edessa se pare d'un sourire malicieux : elle avait été prise sur le fait, il allait falloir s'en tirer, si possible sans donner quoi que ce soit en échange. La frisée penche légèrement la tête, ses cheveux courts (*soupir*) emmêlés de colliers de perles et d'algues séchés, de coquillages et de breloques tintant lors de ses mouvements. Elle prend un ton innocent, se rapproche de quelques pas de la jolie nakhu :


Elle baisse l'échine, cherchant de ses yeux ambrés la sympathie de la femelle en face d'elle. Elle n'avait pas été habile lors de son vol, mais en même temps, ne tenait pas vraiment les nakhus en haute estime lorsqu'il s'agissait de surveillance. Encore là, elle pensait pouvoir s'en sortir avec une pirouette, un mensonge ou bien une belle histoire à raconter. Elle aurait bien dit à la belle avoir quelque chose de différent a lui offrir, mais ce serait laisser ses chaleurs parler à sa place : elle n'était pas assez stupide pour faire cette erreur en position de faiblesse.

-Edessa-

La rencontre se change en une joute verbale, polie, mais où aucune des deux opposantes ne désire lâcher du terrain. Cela plaît presque plus à Edessa qu'un nakhus trop docile : l'affaire aurait été trop facile, sinon. Elle aurait presque pensé avoir le droit de voler, ce qui était un comble pour une pirate. La louve étoilée marque un point, bien au fait de leur situation après la défaite de Céto. Le sourire d'Edessa s'agrandit : son mensonge -sa semi-vérité, plutôt- avait été dévoilée, avec une facilité déconcertante.

La louve continue, d'une sorte de menace à demi-mot, mais la frisée a du mal à y croire. Et puis, la vérité se dévoile : elle voulait quelque chose en échange, pour elle. Une sorte de pot-de-vin, juste assez pour la soudoyer et ne rien dire. Le regard d'Edessa se plisse, joueur : peut-être même que contre le bon cadeau, la reader pourrait obtenir des graines plus rares, celles qu'elle avait eu du mal à trouver dans le fouilli du jardin qu'elle ne parvenait à analyser. Cette louve venait de se rendre moins dangereuse, et bien plus intérressante.

D'un pas souple, elle se rapproche encore, jusqu'à une distance presque trop proche. D'ici, les effluves puissants de la louve couvraient ceux du jardin, mais cela ne dérangeait pas Edessa : elle était habituée à pire, chez les pirates. Ils n'étaient pas vraiment connus pour leur hygiène impeccable. La frisée répond, d'un ton plus bas :


Plus qu'une mission de vol, cela se changeait en une négociation. Mais tant que les deux parties s'entendaient à négocier, Edessa s'y trouvait à l'aise.

-Edessa-

La belle papillonne des yeux en un geste maîtrisé. Après sa proposition d'échange pas tout à fait orthodoxe, Edessa ne croyait plus en l'innocence de la louve au pelage de nuit. Alors, lorsqu'elle joue un peu, se plaint de n'avoir pas été couverte de proposition pour faire fermer sa délicate gueule, le sourire de la frisée s'agrandit, un peu carnassier. Ses espoirs de s'en sortir sans rien donner s'amenuisaient, mais la rencontre promettait d'être pour le moins intéressante. Elle regarde la louve s'approcher, remarquant la démarche un peu balançante, un peu raide, témoignant d'une blessure ou d'un autre problème. Elle ne la quitte pas des yeux, la dévore presque du regard.

Mais la nakhu ne s'arrête pas là : elle lui fait une proposition. Et quelle proposition ! Navire, rien que ça ! La pirate cille, prend une expression choquée, non : scandalisée. Elle recule un peu, secoue la tête comme si elle n'en croyait pas ses oreilles, avant de s'exclamer :


Elle fait demi-tour, jouant de la distance entre les deux, exagérant la réaction au tribu demandé. En même temps, il est presque insultant, et Edessa ne peut croire que la proposition est sérieuse. La belle a entamé les négociations sur de bien hautes attentes ! La frisée se retourne de nouveau, s'approche encore, plus, jusqu'à presque toucher la louve du museau. Le regard jouant avec le sien, elle se doit de refuser :


Tout en parlant, elle détache de sa chevelure une unique perle, une denrée qu'elle avait appris à pêcher dès son arrivée sur l'ile. C'était son ornement préféré, et sa chevelure en était pleine, l n'en restait qu'elles étaient rares et belles, nacrées et laiteuse. Elle la fait miroiter devant elle, s'improvisant marchande, ou arnaqueuse, cherchant la valeur de sa proposition dans le regard de la nakhu.

-Edessa-

La louve d'en face se rend d'un rire, pas dupe face au jeu de la frisée qui pourtant, ne s'en offusque pas. C'était bien un jeu, oui, où chacune savait les enjeux, et où importait peu de bien savoir mentir ou non. Enfin, cela restait à prouver : peut-être que justement, c'était la qualité du jeu qui déterminerait la peine de la voleuse, qui sait. Edessa s'en trouvait, de toute manière, fort bien lotie : la louve était ouverte à la négociation, et la rencontre était pour le moins agréable.

La pirate se laisse faire sous les pattes un peu tremblantes de la nakhu : deux perles était un prix encore bien bas. Par contre ... Le trésor des Océans l'inquiétait d'avantage. Edessa n'était pas de ceux qui aimaient partager leurs secrets ou leurs ressources, surtout lorsqu'elles venaient de leur Océan, et qu'elles pouvaient être utilisées contre eux. Mais est-ce que vraiment la délicate louve chercherait à leur nuire ? Elle pèse le pour et le contre, gagnant du temps dans la négociation en répondant à la remarque d'une voix taquine :


Du reste, la louve enchaîne comme si l'accord avait été trouvé. Edessa s'assoit face à elle, lève une patte pour la stopper dans ses réflexions. Sa tête se penche un peu, son sourire est toujours malicieux :


Elle soupire de manière exagérée, écarte les patte en une expression d'impuissance. Comme avec Navire, la demande était bien haute. Cependant .... Cependant, elle pouvait accepter de céder un trésor plus grand, en échange de quelque chose de plus précieux. Elle approche son museau, les yeux plantés dans ceux de la nakhu, la voix un peu plus basse :


Ses yeux se plissent, joueurs. Elle ne savait pas encore quel trésor elle allait devoir ramener, mais elle avait confiance en elle. Peut-être qu'un peu de plante pour respirer sous l'eau suffirait à la frêle louve.

-Edessa-

La louve au pelage de nuit rit un peu plus fort, et Edessa la suit doucement. Elle s'amusait beaucoup, elle aussi, même si elle n'avait pas idée des pensées qui traversaient la tête de la nakhu. La négociation s'allonge et se complexifie encore lorsque la belle louve lui dit qu'elle ne connaissait pas les plantes. Une surprise ! La frisée prend une mine un peu déçue : après tout, elle l'avait trouvé dans un jardin, et avait supposé que tous les nakhus connaissaient plus ou moins la botanique. Elle parle d'impliquer les Oracles, et Edessa grimace : elle avait espéré passer inaperçue ... Car si toute cette histoire arrivait aux oreilles de son capitaine, il serait sûrement en colère de ne pas avoir été consulté. La dernière fois qu'ils étaient venus, il avait expressément demandé à ce qu'ils fassent profil bas !

En tout cas, l'accord semblait être plus ou moins trouvé : deux perles et un trésor utile contre des légumes et des graines. Mais il restait encore plusieurs points à régler, d'abord celui de la confidentialité auprès de ses chefs, et ensuite, celui de la confiance.

Edessa s'approche un peu, plus joueuse. Son ton se fait plaintif, et elle frôle du museau celui de la nakhu. Ses yeux papillonner un peu, prennent une expression de surprise alors qu'elle demande, presque innocente :

Alors tu ne me fais pas confiance ? Pourtant moi je te crois lorsque tu dis que tu ira voir tes chefs, et je ne connais même pas ton nom !

Elle ville, sourit pour agrémenter ses dires.

-Edessa-

L'expression change, le ton aussi, et il semble à la frisée qu'elle a franchi une limite en demandant la confiance aveugle de la louve inconnue. Le regard se fait plus détaché, sur ce visage qui riait encore il y a une seconde, et la tension revient. La nakhu lève une patte pour pousser avec délicatesse une Edessa qui se laisse partir en arrière avant de choir au sol, en confiance mais dans l'expectative de la suite. Et puis, la louve se fait plus entreprenante, venant mêler leurs pelages et enflammer d'une décharge les reins de la pirate. Ses chaleurs la rendaient sensibles, mais contrairement à lorsqu'elle était solitaire, elle avait appris à apprécier la sensation.

Cependant, alors que la frisée souriait de nouveau, elle se fige face à la remarque soudaine: la nakhu s'était armée, et s'était armée lourdement. Le corps se tend, et le sourire disparaît, alors que le regard se fait plus sérieux, toujours posé dans celui azur de la louve postée au dessus d'elle. La louve au pelage de nuit avait bien caché son jeu, et la mention du sacrifice de l'Oracle -qui avait été un point un peu tendu entre eux, Edessa le savait- déséquilibrait le rapport de force. En somme, elle était presque à sa merci.

La patte vient relever son menton, et le regard de la pirate se fait plus défiant : elle ne se laisserait pas faire, et n'aimait pas se sentir piégée. Cependant, les mots suivant réengagent le jeu, auquel Edessa consent avec un peu plus de prudence. La louve lui offre son nom, faisant un pas en sa direction : Séléné. Un nom inspiré de la Lune, qui sied bien à celle au pelage de nuit. La pirate se dégage de l'emprise avec souplesse, roulant pour exposer son dos et s'étirant à la manière d'un chat pour se relever. Elle joue des hanches, autant pour les étirer que parce qu'elle aimait ça, avant de pencher légèrement la tête. Le ton est un peu plus sérieux :


Elle se fend d'une légère révérence torve, avant de relever deux billes éclatantes de malice. Puis, elle se redresse pour lentement dénouer son bandana noir de sa ceinture, celui qui était la preuve de son appartenance. Son bien le plus précieux sans doute, derrière sa tresse qui lui avait été volée par un dragon de mer. Elle le pose devant Séléné avant de s'approcher, mangeant la faible distance entre les deux louves.


Elle s'éloigne légèrement, retrouvant son air rieur. Le deal était posé : quelques legumes contre deux perles, une parole et un trésor contre des graines plus rares et la promesse de se revoir. La négociation avait été rude !

-Edessa-

Le bandana lui va, encore heureux, car il touchait plus a l'honneur de la frisée qu'autre chose. Elle regarde la nakhu s'en emparer non sans un serrement de ventre : elle n'avait plus le choix que de revenir à présent. Séléné avait bien joué son jeu ! Heureusement, Edessa avait sacrifié beaucoup, mais elle s'en t'irait avec les légumes, la promesse de graines plus rares, ainsi que l'espoir d'obtenir de la belle un rendez-vous, ou même peut-être une nuit agréable à passer chez les nakhus. Comme pour confirmer ses dires, la louve s'approche de nouveau, jouant de la distance entre elles, soupirant. La pirate s'approche d'un pas, souriante, rit à la blague, plus détendue a présent.

Et puis, elle part. Lui laissant un dernier sourire charmeur qui ravive la soudaine absence, Séléné lui tourne le dos pour rentrer Paquot-sait-ou et laisser une Edessa fiévreuse et, il faut l'avouer, frustrée. Elle n'avait même pas pu lui demander un date, lui proposer une ballade ou une visite des mers. La frisée s'assoit, la mâchoire un peu serrée et le ventre en vrac. Mmh, au moins, elle avait dégoté les légumes demandés par Naël : la mission était réussie. Elle lève le museau vers le ciel, souffle un peu et respire l'air frais, apaisant après s'être enveloppée de l'odeur de l'autre louve. Elle n'était pas du genre à perdre de vue ses objectifs, mais venait peut-être de s'en rajouter un : elle reverrait Séléné, et alors elle lui demanderait peut-être un peu de temps, histoire de déchiffrer le mystère qu'elle venait de lui poser. Edessa sourit, avant de se relever pour rentrer. Elle avait beaucoup à faire !

[Merciii c'était cool ! Rendez-vous très vite pour la suite ]