Fleur des champs [Libre]

-Edessa-

Le soleil était rude, ces derniers temps, et Edessa passait plus de temps sous l’eau à jazzer avec la poiscaille que sur l’île où elle risquait de cramer au vu de son pelage. Malheureusement, cela avait impacté son avancée sur son projet de canon, l'empêchant d’aller tester ses poudres. Au moins, la fabrication de ces dernières avaient été facile, au vu du soleil cuisant, mais maintenant Edessa avait trop peur d’enflammer les terres solitaires pour s’essayer à ses explosions.

Alors, à la place, elle était allé chez les nakhus. Fouinant un peu, à droite à gauche, elle y était allé presque par dépit, bien que l’apparition de ses chaleurs n'avait pas été étrangère à sa décision. Elle voulait jouer, et se sentir un peu plus en sécurité qu’en terres solitaires : les nakhus étaient parfaits pour ça.  Elle était donc partie, le coeur guilleret, pendant la nuit pour éviter les chaleurs de la journée.

Ha ! Les nakhus. Les nakhus, les nakhus, les nakhus ! Ils avaient du potentiel, ces enfants là. Ils étaient le clan qui les avait acceptés, eux, pirate, et pour cause : leur ancien chef l’était avant, pirate. Leurs liens étaient plutôt proches, même si depuis le sacrifice d’Ajani, Edessa avait l’impression de leur devoir quelque chose. Mais, la frisée devait avouer qu’il y avait là-bas beaucoup de loups intéressants, de connaissances et de potentiel. Ce n’était pas pour rien qu’elle trainait souvent là-bas, surtout en période de chaleur : peut-être qu’un jour elle serait motivée pour ramener à l’île de nouveau mousse.

Enfin ! En attendant, si elle voulait être présentable, il allait falloir s’occuper de sa chevelure. Depuis que sa tresse avait été coupée par un dragon des mers, Edessa ne savait plu trop quoi en faire. A chaque fois qu’elle y touchait, elle avait envie de pleurer de désespoir, et les miroirs étaient devenus un ennemis aussi grands qu’Aboleth. Mais aujourd’hui, elle était d’humeur coquette : elle arrangerait ça, un peu du moins. En passant dans les champs mystiques au lever du soleil, elle en profite pour trouver une flaque d’eau réflechissant les rayons naissants du soleil. Là, elle s’admire un instant, et la boule dans sa gorge revient : elle était hideuse. Immonde même. Ses cheveux formaient une sorte de boule emmêlée, qu’elle avait cessé de coiffer depuis l’évènement. Elle les détestait, t cela la rendait profondément triste.

Ses cheveux avaient toujours été sa fierté, et maintenant, ils étaient une preuve de son laisser-aller. Alors, elle inspire, avant de commencer à lentement les démêler. La tâche était longue et fastidieuse, tant ses frisotis rendaient la texture difficile, mais elle y était habituée. En le faisant, elle repense un peu à sa famille, et cela lui donne de l’énergie : ils auraient ri de la voir si moche, alors elle devait se faire belle pour leur montrer. Le matin passe et enfin, ses cheveux sont démêlés, et elle se sent un peu plus elle-même. Elle sort alors un petit couteau elle avait perdu sa dague quelque part …) pour commencer à les tailler en une sorte de carré frisé, égalisant les longues, supprimant un peu de la masse. Elle se sentait un peu mieux, maintenant, un peu plus belle. Mais toujours pas elle-même, cela dit.

Elle soupire. Que pouvait-elle faire de plus ? Peut-être … Des ornements. Elle reprend ses colliers de perle, les fixe dans ses cheveux, les laissant pendre en lui redonnant un semblant de longueur, et déjà, elle se sent mieux. Alors, elle part en quête de fleurs : elle en trouve, et entreprend d’en constituer une couronne éphémère. Nouer les fleurs et les herbes entre elles la fait sourire, et lorsqu’elle pose enfin sa couronne sur la tête, elle se sent bien mieux. Plus confiante, elle se croit Reine des Champs, et esquisse quelques pas d’une danse chaloupée. Peut-être que ce n’était pas ce dont elle avait rêvé mais … Ça irait !

642 mots

-Edessa-

Une brise de vent lui apporte une odeur nouvelle, teintée de lavande et de madeleine : un nakhu approchait. Elle se tourne, souple, pour apercevoir le nouvel arrivant. Un important loup blanc aux longues ailes colorées, qui lui rappelait sans aucune équivoque le capitaine nakhu venu sacrifier sa vie sur leur île perdue. Ils avaient la même stature, le même pelage dense et blanc ... Les mêmes yeux calmes. La frisée s'approche, la tête penchée. Ils étaient probablement de la même famille, un frère ou un fils peut-être.


Elle insiste sur la marque de politesse, lui offrant une courbette tordue et un regard malicieux et curieux. Puis, elle s'approche encore d'un pas, mangeant la distance qui les séparait. Elle n'aimait pas rester à distance, et l'appartenance du blanc aux nakhus le classait tout de suite sur sa liste de loups fiables. Ils étaient ici en terrain sécures.


Ses yeux sont joueurs, un soupçon impertinents. Edessa sait être dans son bon droit, du moins elle le croit, et bien qu'elle joue avec les règles, chafouner les nakhus n'était pas sur sa liste. Elle bat des cils en penchant légèrement la tête, presque charmeuse.

-Edessa-

La malice ne quitte pas les yeux de la reader. Celui-ci semblait être un beau spécimen nakhu, en plus d'un beau spécimen tout court. Droit, parlant bien, mais ne comprenant pas le jeu des sous-entendus. Peut-être alors qu'elle pourra chercher à le pousser un peu, oh, pas jusqu'à l'énerver ! Seulement pour voir si elle parviendrait à le faire danser. La frisée avait besoin de distractions, et le grand loup blanc venait de lui en offrir une sur un plateau d'argent. Edessa se plait à le suivre du regard, détaillant parfois ses ailes gigantesques. Il s'assoit, et elle s'approche pour se présenter :


D'une patte posée sur son torse, elle se présente avant de s'approcher encore du mâle blanc, jouant sur la distance les séparant. Elle penche la tête pour le regarder d'en dessous, plus petite, et lui sourit pleine de malice.

-Edessa-

Le compliment vient flatter l'égo de la frisée, bien qu'il ne soit pas fort bien venu : c'était ses parents qui lui avaient choisi ce nom, et si elle l'appréciait, elle se refuser à les complimenter, eux. Mais le grand loup ne pouvait pas savoir, ha ! Elle prendrait tout de même la flatterie pour elle, ne laissant aucune miette à ses géniteurs. Joueuse, elle fait mine de rougir en penchant la tête, cherchant à capter l'attention masculine du nakhus. Il lui confirme sa parenté, et elle sourit, heureuse du point commun. Ses deux pattes dextres viennent saisir une des siennes, si épaisses qu'elles peinent à les contenir même à deux, et elle plonge un regard enjoué dans le sien :


Elle rit. Elle ne croyait pas au destin, mais se complaisait dans le jeu qu'elle instaurait et saurait guider. Elle prend un air plus pensif, relâchant la patte du fils d'Ajani pour mimer de l'inspecter.


Le regard se fait très légèrement charmeur, les compliments peu subtils. Elle n'était pas louve à faire dans la dentelle. Soudain, elle hoche la tête avant de se relever pour s'éloigner. Son ton se fait plein de regrets.

-Edessa-

Le Hasard, plutôt que le Destin ? Elle cille, charmeuse, avant d'écouter ses regrets de ne jamais avoir visité leur île. Elle baisse un peu la tête, laissant ses cheveux frisés et ses bijoux de perle tomber devant ses yeux qui pourtant, se relèvent pour venir capter ceux du nakhus. Le jeu est intéressant, car il était innocent, et elle se délectait de ses paroles candides. Elle se rapproche de nouveau, le teint rosit.


Elle rit légèrement, penchant la tête au sous-entendu. Mais très vite, elle se fait de nouveau plus sérieuse, le regard baissé sur les épaisses pattes du loup blanc. Elle s'approche encore, presque jusqu'à frôler le pelage du mâle, électrisant sa peau, enflammant ses reins et les enveloppant de son odeur.


Son sourire est malicieux, mais son regard est brûlant.

-Edessa-

Le pauvre loup avait l'air bien imperméables à ses charmes, malgré son air avenant. Elle ne s'avoue pas vaincue tout autant ! Ce n'était qu'un challenge de plus pour la louve aux longs cheveux bouclés. Il lui parle des Dieux, et elle penche la tête en souriant, sans se soustraire au quasi-contact entre eux deux.


Un sourire malicieux, puis un petit rire.


Elle s'éloigne, joueuse, avant de sortir son harmonica. Quelques souffles, et les notes s'élèvent, joyeuses et lentes, et elle roule des hanches pour les accompagner dans l'air.