-Iris-

Un vent de printemps soufflait sur les terres etelkrus ce matin, et la Rougelande semblait s’éveiller d’un long sommeil. Lorsque la truffe d’Iris pointe de l’entrée de sa tanière, le jour perçait à peine les rares nuages, mais promettait une journée belle et chaude. Il y avait dans l’air un parfum doux de fleurs et de renouveau, et dans le coeur du guerrier une paisible assurance. Ses doutes s’étaient taris, avec la fin de l’hiver, et il savait désormais où il voulait aller. Cette sureté ne lui était pas familière, et ce choix n’était pas sans angoisse face à ce à quoi il renonçait. Mais, s’il ne savait pas si ce choix était le bon, c’était celui qu’il avait fait.

Et d’un pas tranquille, il sort de sa tanière pour entrer dans la lumière hésitante du jour.


Son corps au pelage légèrement frisé se baigne dans le soleil avec plaisir, dénouant les dernières contractures de la nuit. Dans un mouvement lent, Iris retourne à l’intérieur pour attacherson armure, et se préparer pour la journée. Ses yeux violets tombent sur la lumière rouge, accrochée dans la lune de son épaule gauche. Iris savait qu’Aka l’attendait - il le lui avait dit, la dernière fois que le guerrier s’était trouvé en son temple. Il savait que pour s’engager totalement dans la voie qu’il avait choisi, il passerait nécéssairement par ce lieu où il avait grandi, appris, combattu, perdu. Où il s’était relevé, toujours, et où i lse relèverait une fois encore.

Mais après avoir vu son glowstick vaciller, Iris savait qu’il ne pouvait revenir les pattes vides, il en allait de son honneur, et de montrer sa volonté. Alors, il profite d’un signalement fait hier à ceux patrouillant près de la Rougelande pour se mettre en marche, l’esprit absorbé par la mise en place d’un plan. Un lion solitaire avait été aperçu il y a peu, aggressif envers leur clan et possessif des proies sur son territoire. Il représentait une menace latente, mais surtout, évoquait un souvenir lointain à Iris. Sa première rencontre avec un lion lui avait laissé sa plus belle cicatrice, lui barrant l’épaule ; Lorsqu’à l’époque, le jeune Iris avait voulu s’y frotter pour honorer ce glowstick à peine obtenu. Il avait fini blessé, puis terrassé par une infection qui avait bien failli l’emporter.

Alors, s’il y avait une chance que ce lion soit le même, Iris irait se charger de lui, à la fois pour la protection de leurs guerriers, et pour prouver sa progression à son Dieu et à lui-même. Il avait prévenu son binome que cette mission, il voulait la faire seul. Cela ne l’empêchait pas de garder l’aide de l’autre guerrier sous la patte, en cas de besoin. Il ne referait pas la même erreur que la première fois, et savait que leur groupe était plus fort qu’un individu isolé, et le serait toujours. Cependant, c’est seul qu’il s’avance dans la Rougelande déjà réchauffée par le timide soleil d’hiver, seul qu’il traque les pas de l’autre prédateur, seul qu’il aperçoit sa silhouette au loin, épaisse et dangereuse. Cette solitude ne le pèse pas, au contraire, lui permet de mieux se concentrer sur le plan qu’il met lentement en place. Car si il y avait une chose que le porteur de rouge avait appris avec les années, c’était qu’il ne pouvait se permettre de foncer sans réfléchir, et qu’honorer Aka n’était pas forcément montrer de force brute. Un plan bien exécuté, une volonté froide et calculée menant à l’anihilation de l’ennemi satisferait tout aussi bien le dieu Ours.

Alors, il observe. Le comportement du lion ne lui était pas si étranger, et il ne fallut pas si longtemps pour élaborer un plan lui permettant de prendre l’avantage. La première fois, foncer droit devant ne lui avait pas permis d’utiliser l’effet de surprise ; Cette fois-ci, il attend que le lion ai terminé son repas sur une carcasse et ne s’endorme pour agir. Couché sous le vent, il s’approche en silence, se fondant dans les herbes. Et lorsqu’il est sur de son approche, le bouclier bondit hors des hautes herbes pour frapper le sol de la patte, étendant une toile rouge et brillante autour de lui.

Un éclair de lumière rouge se reflète dans le regard du lion.
Son torse est barré d’une cicatrice ancienne, trace de crocs qui aurait pu être lupin.
Leurs regards se croisent, juste avant le choc, en un instant de suspens.

Et un instant après, les crocs pénètrent la chaire en un grand fracas. Grognement, rugissements résonnent dans la lande alors qu’Iris s’attaque à l’animal plus gros que lui. Mais sa toile le blesse, sa toile l’informe aussi ; Et dans son combat, il évite et frappe avec justesse lorsque le fil lui offre un ouverture. Ce genre de combat n’est généralement pas long, et celui-ci ne fait pas exception. Iris ne parvient pas à éviter le premier coup de croc du lion, qui vient lui déchirer la joue, mais il rétorque avec force, déséquilibrant l’animal pour le projeter au sol en l’emportant avec lui. Là, il évite un coup de griffe, enfouissant son museau dans la crinière pour trouver la jugulaire. Sans y parvenir, il roule en se dégageant pour éviter les longs crocs du lion, se remetant sur ses longues pattes avec la rapidité d’un loup s’étant relevé mille fois. Il retourne au combat, feignant une attaque frontale mais choisissant le flanc, selon les informations que lui transféraient la toile au sol qui ne faiblissait pas. Et enfin, il percute de nouveau l’animal en lui ouvrant le ventre avant de le laisser s’affaisser et se vider de son sang. Chancelant, lui-même blessé en de nombreux endroits, l’adrénaline le laisse encore vibrant quelques instants avant qu’il ne réalise pleinement sa victoire. Il avait réussi. Il avait réussi.

Il lève la truffe et pousse un bref cri d’alerte pour prévenir son compagnon de sa victoire. Ce dernier le rejoint pour l’aider à le soigner, et à ramener la carcasse de l’animal qui servira de bonne viande pour le clan, quoi que très peu tendre. Iris l’aide à porter le lion sur une partie du trajet, avant que leurs chemins ne se séparent. Il prend la peine d’en détacher la tête, en une découpe sanglante et sale, pour l’amener avec lui au temple de son Dieu, prouvant ainsi sa victoire sur celui qui avait été son ennemi.

Pour la première fois depuis quelques semaines, ses pattes viennent fouler la pierre dure du temple de l’Ours. Le sang coagulé du lion laisse une trainée brune sur les dalles, alors qu’Iris lève son trophée pour le déposer avec lourdeur devant la fontaine. Ses yeux violets remontent vers la statue, qui le couve de son regard minéral. Iris attend, un instant. Il savait que devant son Dieu, son coeur était ouvert, en entier, mais cela ne lui avait jamais fait peur. Il l'avait accepté, avait accepté de lui faire confiance et aujourd'hui, acceptait de renouveler son voeu de le suivre dans la lumière rouge.

Bonjour, Aka.

Ses yeux restent fixés sur lui, mais un sourire fin se dessine sur sa gueule.


Et maintenant, vas-tu me pardonner ?

Chasses, gardes des frontières, écoutes dans les couloirs du Castel pour en comprendre les nouvelles dynamiques et courants. Retrouvailles avec sa soeur, son frère, quelques temps passés avec Holly aussi, des temps toujours aussi durs, mais l'indulgence de la Fin adoucissait sa fermeté sur le sujet. Ah ! Elle pouvait bien souffrir un peu, si c'était garder d'elle un souvenir proche plus doux que les engueulades passées.

Elle se sentait...

Etrangère.

Elle connaissait tout le monde - sauf les petits, qui ne lui accordaient de l'attention que pour sa stature impressionnante - et tout le monde la connaissait. Mais elle sentait aussi, là où le temps et le regard des autres l'épargnait au Grand Nord, le poids des années. Elle ne le sentait pas dans ses articulations, dans la rigidité de son corps ou de ses idées (ça, c'était le froid de toute façon, non ?), mais dans le passé qui s'immisçait dans toutes ses discussions.

Eh, tu te souviens. Eh, le temps d'avant.

Le respect, la distance qui s'instaurait aussi avec certains. Elle ne faisait déjà plus partie de ce monde, ils la considéraient comme elle considérait maintenant Holly et son corps qui flanchait.

Peut-être n'était-elle plus que l'attente de la mort.

Comment l'avait vécu ses mères ? Elle ne comprenait pas vraiment. Ces dernières avaient fait preuve, jusqu'aux derniers instants, d'une présence si impactante qu'elle ne s'imaginait pas un instant devenir le fantôme qu'elle était. Etait-ce son absence qui l'avait menée ici ? Toutes ces nouvelles interactions, ces échanges, apportaient beaucoup de réflexions à ses journées de silence et d'isolement.

Car si elle était revenue, elle était toujours cette coquille abrupte qui, en plus d'être isolée, avait perdu communication.

Elle soupir, et son glowstick gagne en intensité. Elle louche dessus, l'attrape du bout des griffes et le fait tourner. Au bout de sa chaîne, le crâne de dragon laisse sortir de sa gueule, sécurisé entre ses crocs bien trop longs, le tube rouge rempli de liquide magique.

Les battements de son coeur s'accélèrent. Son dieu l'appelle. Elle se redresse d'un coup, vive, mais aussi prise d'une légère angoisse. Elle a... Une petite idée de la tâche que son dieu veut qu'elle accomplisse. C'est la suite logique de son poste actuel, tout ce dont la nature a besoin, et cette tâche la terrifie.

Mais elle ne peut s'y soustraire.

Alors elle déglutit, et son dieu l'appelant, se rend à larges foulées à son temple.

Du Castel, il ne lui fait qu'un bon quart d'heure, ses pattes foulant le sol sec réchauffé par les rayons joyeux d'un doux soleil de printemps. Le temps se réchauffe, et si elle ne porte pas sa cape ici, elle aurait presque besoin de se départir d'une couche supplémentaire - si elle le pouvait. Le temple approchant, elle ralentit. Ses pas se font lourds, sa tête massive se balançant de gauche à droite.

Elle s'arrête devant l'entrée du temple, mais ne prend pas le temps de réflechir.

Elle entre.

Au centre, devant la statue du dieu rouge, Iris.

Son coeur cogne une fois, deux fois dans sa poitrine.

Une vague de jalousie intense la ravage, alors qu'elle pince les babines. La lame de fond part de sa cage thoracique, remonte et descend le long de son échine et s'étale de la base de son crâne, le long de ses pattes, dans ses ailes et sa queue jusqu'à la recouvrir entièrement. C'est une vague tellement intense qu'elle a l'impression de suffoquer ; une émotion qu'elle n'a jamais connue et jamais connue à cette intensité. A-t-elle jamais été jalouse de quelqu'un ?

Iris, devait elle, représente tout ce qu'elle aimerait être, tout ce qu'elle avait été.

Une âme jeune et ne cherchant qu'à rêver, une âme cherchant à être accompagnée pour pouvoir se développer jusqu'à devenir le pinacle de la meilleure version d'elle-même. Une âme qui n'avait besoin que de quelques coups de patte pour se diriger vers la bonne direction, une âme qui pouvait consolider une expérience première, complexe, mais dont l'histoire se trouvait toujours au devant, si loin devant.

Une âme rouge.

La jalousie la ravageait, devant cette âme qui lui ressemblait tant. Elle, des années auparavant. Emplie de peut-être et de demain.

Mais elle n'en laissa rien paraître, si ce n'était la flamme indescriptible au fond de son regard.

Il n'avait pas à recevoir ces émotions qui l'agitaient et la submergeaient au risque de la faire chavirer. Il n'était qu'une âme aussi rouge que les autres voir plus, prête à recevoir, et prête à transmettre et accompagner à son tour.

Alexandrine reste immobile de longues seconde, tirant parti pour une fois de cette impassibilité qui était nouvellement sienne. De livre ouvert, elle était devenue couverture rigide et presque illisible à force de patine.

Puis elle s'approche. Doit-elle interpréter la volonté du dieu son père, ou ce dernier allait-il s'exprimer face à eux, appelé visiblement par le jeune Iris ?

-Iris-

Si Iris s'attendait à une présence, il ne s'attendait pas à celle de la prêtresse, qui arrive dans son dos, ses griffes frappant la pierre érodée par les ans avec une régularité millimétrique. Légèrement surpris, Iris se tourne vers elle et croise le feu de son regard ; Un feu indescriptible, qui bloque son salut respectueux dans sa gorge. Un feu qui, s'il est incapable d'en déceler les nuances, lui fait comprendre sans mal que le moment est important, autant pour lui que pour elle. Et cela le fait douter : Pourquoi serait-elle ici ? Aka l'avait-elle appelée ?

Soudain, la statue s'écaille et leur Dieu, resplendissant, apparait. Il leur parle, à tous les deux, de son ton paternel, semant un instant encore la confusion dans le coeur d'Iris. Alors, il les avait bien tout deux appelés, elle pour une mission, et lui pour son choix. Le bouclier reste silencieux, un peu confus, alors que son Dieu ne perd pas de temps et explique la situation : Il voulait qu'Alexandrine l'aide à devenir prêtre.

...

Un léger froncement de sourcil, alors que les mots viennent lentement s'instiller dans son cervelet. Prêtre ? Lui ? C'est le doute, qui prend la place de la confusion. Il ne pouvait pas devenir prêtre, il n'était pas assez fort, pas assez décidé, pas assez ... Tout. Il pense à sa soeur, à son amour inconditionnel pour Dairo et à sa montagne de doutes, et tout cela ne devait être qu'une vaste blague. Pourtant ... C'était bien Aka, qui lui demandait. Et il avait confiance en son Dieu, de manière totale. Il lui faut encore un peu de temps pour qu'il ne réalise que ces doutes, les mêmes qui l'avait toujours harcelé, l'empêchait de voir la vérité. Aka le voulait comme prêtre. Pas maintenant, mais un jour, surement.

Il tourne les yeux vers Alexandrine, comprend un peu mieux le feu qui brule dans ce regard si vif. C'était bien un moment important, alors, et en un sens, il était soulagé qu'elle soit là, à ses cotés. Celle qui avait compris, un peu, celle qui l'avait guidé alors qu'il était censé devenir celui qui guide. Il pourrait devenir lumière, avec elle. Et ses doutes, s'ils seraient surement toujours là, il arriverait à les vaincre comme il avait vaincu la peur. C'était peut-être ça, que voulait Aka. Ou peut-être qu'il n'avait encore rien compris. Peu lui importait à présent, car son choix le rendait plus sur.

Lentement, il hoche la tête, sans quitter Alexandrine des yeux.

Son regard glisse d'Iris à la statue du dieu rouge. Aka, brise chaleureuse, s'immisce dans son col et réchauffe son corps et son coeur.

Et la voix retentit, partout à la fois, dans le temple. Puissante, rassurante, père qui accompagne et qui tance - qui jamais sur Alexandrine n'a levé la patte. Après tout, pourquoi frapper l'enfant modèle ? Des bêtises, pourtant, furent faites. Sont faites, jour après jour, nuit après nuit.

La louve observe longuement la pelure de lion gisant au sol. Intérieurement, elle sourit. Un signe, encore un. Les symboles qui se succédaient. Qui, mieux qu'Iris, saurait prendre sa suite ? Iris, qui, malgré lui, reproduisait tous les schémas qu'elle avait suivi - ou presque. Elle n'aurait pas du, mais elle trouvait ça intimement amusant. Peut-être tirerait-il d'autres conclusions qu'elle de ses aventures, peut-être prendrait-il d'autres chemins, d'autres destinations.

Mais leurs pattes, longtemps, s'entrecroisaient sur les fils du temps.

Alexandrine inspire longuement, toute ouïe de la proposition de l'ours. Pas aussi définitive qu'elle ne l'avait pensé, mais dans la lignée devinée. Après tout, elle se faisait vieille, et elle aussi la mort la guettait. Plus que les autres, fourrée qu'elle était au grand nord, parmi les monstres géants. La jalousie brûle, mais c'est une jalousie nourrie du temps qui passe. Elle est assez... Vieille pour s'en rendre compte. Nul besoin d'aller chercher Tita pour explorer les sources et racines de son mal.

Elle avance de quelques pas et se redresse fièrement.

C'était probablement pour le mieux.

'Videmment.

Un crachement rauque, assuré.

Elle n'était pas sûre qu'Iris - ni qu'elle - estimait correctement le travail caché derrière ces quelques mots, la responsabilité incombant à la situation.

Ils apprendraient.

-Iris-

Il aurait pu croire qu'elle allait refuser, la dragonne toute de cicatrices vêtue. Le soupire qui l'agite est incompréhensible, levant une foule de questions dans le coeur de celui qui attend, tête droite, la réponse. Est-ce qu'elle ne le pensait pas à la hauteur ? Voulait garder sa place ici, auprès de son Dieu ? N'avait pas envie de le former lui ? Il repense à leur dernière rencontre, celle au dents de roc, où il s'était montré si ...

Perdu.

Le regard brule d'une autre determination. Il avait toujours été, au fond, un peu perdu. Avait toujours douté. Et malgré tout, il avait appris à faire des choix. Devant elle qui avait tant donné à Aka, au Nord et à leur clan, il n'aspirait qu'à une seule chose : Apprendre à faire les bons. Et puis, comme en réponse à cette fierté qui brule et qui grandit dans son ventre, chassant les doutes et la peur, le grandissant d'un peu de confiance, elle accepte.

Iris sourit. Il apprendrait à devenir lumière.

Et comme tout passage chez Aka se soldait par un combat, l'appel du Dieu est accueilli avec un plaisir évident. Des mois durant, Iris s'était torturé après avoir quitté le temple sans pouvoir frapper, honorer. Maintenant, sa voie se montre enfin tracée,
lumineuse. Il restait encore des doutes - heureusement. Mais c'est avec un soulagement notable qu'il se met enfin en position, accordant son diapason avec celle qui sera pour la première fois sa partenaire de combat.

Ensemble.

Des mots qu'il aurait aimé partager avec beaucoup, plutot que s'ooposer. D'un regard plissé, il avise leur adversaire, cherchant la faille dans la bête qui venait d'apparaitre. En duo, il évitait en général d'utiliser son pouvoir, à part lorsqu'il était avec Sakura, qui savait combattre autour. Mais avec la dragonne ... Ils pouvaient s'accorder, bien mieux qu'avec n'importe qui. Il aurait pu y voir un signe, s'il avait cru au destin. Mais Iris ne croyait qu'en le choix.

Il s'élance pour venir planter ses crocs dans la viande de leur adversaire, simple distraction pour activer son glowstick, et piéger l'animal dans sa toile. Il espérait qu'Alexandrine comprenne qu'elle devait utiliser ses ailes - mais au fond, se disait que peu importe s'ils faisaient des erreurs, si tout n'était pas parfait.


Ils apprendraient.

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#1 'PC FOR - Attaque' :


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#2 'PC - Pouvoir' :

Elle ressent au plus profond d'elle-même les tourments, les doutes mais aussi l'assurance qui se battent chez Iris. Ses babines séchées par le temps s'étirent et se craquèlent d'un sourire, qu'un éclat rauque accompagne. Le temps n'était pas à l'abattement, il pouvait bien passer tout ce qu'il voulait, le présent est aux vivants que le consomment à pleines dents. Alexandrine se redresse, et son corps frémit. Le frisson parcours son poil ras, son échine, et étire chacun de ses doigts dont les griffes crissent au sol ; sa queue fouette la mesure. Elle déplie ses ailes à demi, puis entièrement d'un claquement sec. Le temple est grand, assez pour accueillir moult disciples.

Assez pour accueillir un dragon.

Il n'est aucune raison que cette forme ne vienne à elle, car bien certaine elle est de cette victoire aux côtés du loup bleuté. Son coeur pulse du combat à venir, face au soldat du dieu rouge. Au grand nord, envahie du froid, de la pluie et des glaces, congelée au plus profond d'elle même, elle avait du longtemps lutter pour que naisse le dragon solaire. Il était devenu source de frustration autant que d'émerveillement et de réjouissance, lui qui se refusait au gel. Mais ici... Il faisait doux, chaud, le combat qui se profilait miroitait dans leurs regards carmins.

Alexandrine exultait, louve dont le corps peinait en permanence à contenir les émotions. Le grand nord l'avait peut-être rendue roche, mais rien ne pouvait enfermer ce trop plein bouillonnant qui la caractérisait.

Surtout face à un combat.

Elle jette sa gueule en arrière, et au plafond hurle son bonheur d'une avalanche rocailleuse qui s'effiloche en gargouillis de toux amusées. Elle baisse l'échine, se penche en avant, assure sa prise au sol avant d'en appeler au rouge. Il brille, sur sa poitrine, au bout de sa chaîne, bien précieux qui résonne au diapason des battements de son coeur, pulsation du sang dans ses veines. Son corps change, se tord, bout. Son cou s'allonge, ses crocs aussi, ses oreilles deviennent cornes et son volume triple, emplit l'espace. Son caquètement devient rugissement, et de flammes sa gueule s'emplit. Elles roulent, glissent sur sa langue, tombent au sol où elles s'évapore et se consument.

Dragon.

Elle bondit, ses ailes claquent de nouveau, et elle prend son envol pour encercler les personnes présentes. Aka n'est que souvenir, son pion occupe la place centrale de l'échiquier, qu'entendent bien détrôner les deux disciples.

Les deux prêtres.

Sous l'excitation, la forme d'Alexandrine se brouille de nouveau. Une, deux, trois, quatre gueules en guise de museau se dessinent et claquent, bavent de l'espace aérien, affamées de victoire. Ses ailes se dédoublent, parées de mille victoires, scintillantes, embrasées, sa queue en arcs rémanents trouble la vue, son corps déjà imposant ne ressemble plus à rien - monstre qu'elle est.

Elle plonge, sûre de frapper, sûre d'attirer la bête à elle pour laisser le champ libre au plus jeune.

Spoiler:

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Alexandrine - forme dragon
FOR : •••
AGI : ••○
END : •••
ING : ○○○

Punktober : Aspect muté - Votre apparence chance du tout au tout, vous donnant l’air plus..sauvage, mmh ? Un J’attire l’Attention systématique sous cette forme, utilisable ou non. (Lors d'émotions fortes >> Exaltation du combat).

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'PC FOR - Attaque' :

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#1 'PC FOR - Attaque' :


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#2 'PC FOR - Attaque' :

Concentré, il met quelques instants de trop avant de réaliser qu'à ses cotés, son partenaire de combat fait bien plus qu'attaquer. Un rugissement retentit, un claquement d'ailes, et lorsqu'enfin Iris tourne les yeux pour l'observer, quittant leur ennemi du regard, il ne trouve plus Alexandrine. A la place, c'est un dragon portant la couleur de son Dieu qui s'envole, grondant de monstruosité, la face agitée de soubresauts.

Le milicien se sert de cet instant pour le repousser, le rejetant un peu plus loin, légèrement hébété. Il se sent étrangement petit, face aux deux monstres qu'il doit considérer, petit et faible. Il se surprend à être heureux, que le dragon qui s'abat en un souffle rauque sur l'animal d'Aka, soit de son coté plutot que contre lui.

Et puis, le rouge le rappelle à l'ordre.

L'attaque d'Alexandrine a changé l'attention du Milicien, c'est là son moment de frappe. S'il n'est pas aussi impressionnant, son pouvoir savait faire des dégats, et avec un allié volant ... Les conditions étaient parfaites. La lumière crépite à son tour, flamboyante, et il abat sa patte au sol en bondissant vers l'ennemi. Immédiatement, les informations affluent dans son esprit, lui indiquant par filins tendus ou mous les failles de sa carapace.

Le temps se suspend, un instant, alors qu'il choisit soigneusement parmis ces filins le plus fort, le plus facile d'accès, celui lui permettant d'effectuer le plus de dégats. Et lorsque son choix est fait ... Il frappe.
Pour tuer.

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'PC FOR - Attaque' :