Europane ou le dernier bal (ft. Ann)

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

La petite sorcière s'éveilla tendue ce matin-là. Ses muscles crispées et ses articulations craquantes la rappelèrent à l'ordre une fois de plus : son temps approchait. Celui de partir vers l'Océan, celui de rejoindre son père devenu poulpe et sa mère devenue écume. Celui d'aller profiter de ses derniers instants avec son cher et tendre dans les abimes les plus sombres d'un monde tout autre. Elle s'étira lentement, pour déverrouiller ses épaules et sa nuque avant de lisser un peu son poil hirsute plein de sel. Elle devait avoir l'air plus échevelée et aliénée que d'habitude la Maitresse des Rituels avec son air chiffonnée et son regard sanguin fatigué. Ses songes ne lui avaient pas permis un excellent repos. Comme si elle avait su, senti, qu'aujourd'hui ne serait pas un jour comme les autres. Machinalement, Ann rejoignit le fond de la tanière pour se désaltérer à grandes goulées. Immédiatement son organisme s'apaisa au contact de l'eau fraîche. Elle chercha ensuite dans la nasse ramenée la veille, un crabe pour son petit déjeuner. Elle agrémenta son repas de quelques algues séchées. S'installant sous l'une des torche à la lumière turquoise, elle s'apprêta a entamer son festin lorsque l'odeur d'alcool chatouilla sa truffe. Elle releva la tête pour voir le museau de sa fille pénétrer dans la grotte. Voilà donc la raison du trouble de sa nuit. Susie ne venait jamais la voir. Pas pour parler du moins. Jamais. Son attitude glaciale, fidèle à la louve qu'Ann avait presque toujours eu face à elle, était comme à chaque fois, douloureuse et incendiaire dans son coeur de maman. Elle pencha la tête sur le côté, invitant la belle pirate à s'asseoir et exprimer ce qu'elle avait à dire alors qu'elle même se levait pour chercher un bol et un crabe. Si Susie le désirait, elle pourrait se servir au bon rhum de la fontaine ou briser une coque sous ses crocs. Puis elle revint s'asseoir sous sa torche, dont la luminosité étrange donnait l'impression qu'elle était encore plus petite et trapue qu'à l'accoutumée.

« Je t'écoute. »

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

Susie fit quelques pas de plus mais ne s'installa pas. Quelque chose dans son attitude, dans sa posture et son regard, indiquèrent à la sorcière que l'instant était important. Primordial. Comme si l'atmosphère se suspendait, chargée d'électricité, d'animosité, comme si la tension bondissait de plusieurs échelons avant de s'arrêter juste avant le sommet. Dans l'attente que tout explose. Alors la petite louve repoussa tout ce qu'il y avait devant elle, et planta ses prunelles dans celle de son enfant. Lui offrant une attention immédiate et complète. Aucune barrière, aucun trouble-fête. Juste Ann et sa fille. Un échange silencieux entre les orbes couleur violence de la matriarche et ceux lumineux et solaire, mais porteur d'une infinie douleur, de la pirate.

Ann Revenge de son nom complet n'avait jamais pleuré. Jamais. Pas quand, toute jeune enfant elle se faisait maladroitement mal. Pas quand sa mère, Sayuri était devenue écume alors qu'elle n'avait pas un an. Pas quand elle avait perdu des proches. Pas quand leur vie de pirates avaient fait d'eux des parias. Pas quand elle avait vu une autre louve arriviste lui voler l'amour de sa vie. Pas quand elle avait perdu son premier-né avant terme. Pas quand elle avait perdu son père, pilier immuable de sa communauté et de son sang. Pas quand la vie était devenue difficile sur Morne-Oeil. Pas quand la peur avait rongé ses entrailles. Pas quand enfin elle avait avoué à Abysse tout ce qu'elle avait tenu caché des années durant. Pas quand ses petits avaient disparus de la plage où leurs alliés étaient censés les protéger de Céto. Pas quand les Nakhus avait de cette manière trahis la confiance qu'elle avait mis si longtemps à donner à autrui. Pas quand elle avait enfin, au retour de son aimé et ses amis, après la bataille, retrouver ses merveilleux enfants qui comme elle avaient prit le pli de vivre sans mère... Non. Vraiment. Peine, joie, colère, souffrance. Rien n'avait jamais su tirer les larmes sur les joues de la noiraude. Jamais... Jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ces mots brutaux, infernaux, dans la bouche de Susie. Une accusation cuisante qui transperça son âme, qui poignarda son thorax comme un million d'aiguilles d'oursin, qui déchira son coeur. La culpabilité rendait la douleur si réelle que la sorcière en eu le souffle coupé et que ses yeux s’inondèrent. A tel point qu'on aurait dit que l'Océan lui-même fuyait par là.

« Je... »

Sa voix se brisa. Que pouvait-elle dire ? Que pouvait-elle exprimer maintenant ? Des années trop tard ? Alors, à l'instar de la louve hybride, c'est la dure vérité qui franchit ses crocs serrés, celle qu'elle ne savait comment maquiller pour faire de jolies phrases faciles à entendre. Celle qui était le pire des aveux : elle avait échoué. Elle était, de tous, la plus faillible.

« Je te chéris plus que tout. Tu es devenue une louve si puissante. Si fière. Tu es mon trésor, Susie. Le plus précieux de tous. Je regrette tellement de ne pas vous avoir cherché dès que les Nakhus nous ai trahis. J'avais si peur que Céto se venge sur vous. J'étais terrifiée à l'idée de vous voir souffrir sous ses dents et Navire... L'équipage... ne revenaient pas... J'ai cru vous protéger au mieux. J'ai pensé vous assurer la survie. Et je regretterais par delà ma mort de ne pas avoir été auprès de toi, de vous. J'ai failli dans mon rôle de mère et je ne me le pardonnerais jamais, Susie. Parce que vous méritiez tellement mieux que moi comme maman... »

Si toute sa vie son butin le plus aimé de tous avait été le loup abyssal, il avait été -malheureusement pour lui mais dans l'ordre plus ou moins naturel des choses- relégué au sixième rang. Après Susie, Astrid, Cimerii, Nael et Makara. Eux pour qui elle avait tant sacrifié, jusqu'à leur prime enfance pour espérer les protéger de la colère d'une entité surpuissante par rapport à eux qui n'étaient que des loups. Elle avait tant de regrets. Tant de peine. Mais le passé ne pouvait être changé. Le ruminer n'apportait rien de plus que de la colère et de la souffrance. Et de la culpabilité.
Qu'aurait-elle pu faire pour préserver leur vie si le monstre avide de sang avait décidé de prendre la vie de ses enfants pour l'affront fait par les parents ? C'était une impasse pour Ann, parce qu'il avait fallu faire le choix le plus horrible du monde : abandonner ses petits un temps, au risque de ne jamais les revoir si elle venait à mourir pour les protéger, ou abandonner tout son équipage, leur héritage et mode de vie et se perdre à jamais loin de leurs racines à tous ?
Elle avait tant prié l'Océan pour une réponse. Sur cette question, il avait toujours fait la sourde oreille.
Et elle était restée seule lorsque son âme s'était déchirée en autant de morceau que de distance entre elle et ses petits.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

Elle s'était attendue à du rejet pur et simple, à un déchaînement de colère en relâche de tant de temps à se contenir, à du dégout, peut-être, de voir la noiraude lâcher prise si aisément face à l'accusation qui avait débloqué la parole. Certainement pas à cette réaction trop calme et posée, qui ne correspondait pas à Susie. Sa fille avait plutot le sang chaud et la langue claquante. Tout sauf soulagée, Ann regardait la louve finalement s'installer dans un rictus. Elle affichait de l'empathie, elle se montrait compréhensive. Susie alla même jusqu'à toucher la patte de sa mère dans une tendresse qui lui inconnue de la part de la pirate. C'est là que l'esprit de la sorcière tiqua. Même aveuglée par ses enfants, on ne pouvait se jouer d'elle si facilement. Peut-être seule Astrid pourrait y parvenir tant l'idée était improbable... Et encore. Malgré cela, une certaine forme de fierté teinta les pensées de la Maitresse des Rituels. A defaut d'avoir été une mère présente et complice, elle avait su faire devenir ses petits de vrais teignes qui savaient se sortir de toute situation et en profiter à leur avantage. C'était une récompense meilleure de les savoir si capables. Les oreilles d'Ann tiquèrent cependant. Toutes les deux ? A qui Susie faisait-elle allusion ? A ele-même et sa mère ? Pour qu'elle lui pardonne et que la noiraude se pardonne à elle-même ? Parlait-elle d'Astrid ? Lui en voulait-^elle également ? Se sentait-elle aussi désaimée que sa soeur ? Cette tournure de phrase, sans doute utilisée volontairement, sema le trouble dans le cerveau de la sorcière et fit remonter la bile dans sa gorge. Une nouvelle angoisse monta de ses entrailles. Et si aucun de ses petits n'avaient compris ? Et si tous pensaient qu'elle ne tenait pas à eux ? Et si tous la haïssait ?

Elle se redressa un peu, la petite louve, le regard toujours humide mais les joues moins inondées. N'était-ce pas ce qu'elle faisait déjà au quotidien ? Se rattraper ? Il lui faudrait plus d'une vie sans doute, mais avec chacun elle s'efforçait de récupérer ce temps perdu. Chacun sauf Susie, jusqu'à maintenant. Et dans ce cas, qu'attendait-elle, Susie ? Parce que jusqu'ici elle n'avait laissée aucune ouverture possible à Ann pour reprendre sa place de matriarche dans sa vie. Il serait étonnant que subitement, toute porte lui soit ouverte.

« C'est mon plus grand désir. »

De quoi as-tu besoin enfant ? Qu'est-ce que tu cherches ?

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

Un bateau, rien de moins que ça. Les oreilles d'Ann se dressèrent. La louve verte avait donc pour projet de prendre la mer avec son propre voilier, son propre équipage probablement aussi. Sous le drapeau Raeder ou sous son propre pavillon ? Susie pensait-elle supplanter le Capitaine ? S'opposer à lui ? Ou pire, diviser les pirates les uns contre les autres ? Le regard de la petite sorcière scruta le visage de sa fille, se fit plus perçant alors que les mots de la canonnière coulait jusqu'à ses écoutilles. Elle s'était fait lire les cartes, prédire l'avenir. Loin de l'Océan forcément, car nul n'officiait cette magie là dans les environs. Du moins pas au sus de la Maitresse des Rituels de l'Océan. Une pique dans le cœur de la mère, encore. Et une inquiétude en plus. Il n'était jamais bon de connaître son destin avant qu'il ne se produise. Le fait même d'en avoir indice pouvait tout chambouler, tout renverser, voir même agacé les grandes puissances du monde. Ann voyait la fièvre dans les prunelles pâles de son enfant. Elle comprenait sa détermination. D'un geste Susie fût plus proche, trop proche même. Dans un rapprochement brutal et imprévu qui aurait pu faire s'entrechoquer les fronts des deux femelles si la sorcière ne s'était pas reculé d'un pas instinctivement. La pirate était volontaire, agressive mais terriblement audacieuse et entreprenante. On ne pouvait pas le lui retirer. Mais on ne jouait pas avec des forces supérieures sans être certain d'y sacrifier ses plus gros trésors. N'était pas la première à en témoigner, la sorcière ? Céto lui avait ravi l'enfance de ses petits matelots.

« Chacun est libre et maître de sa destinée. Seuls tes choix et réactions aux épreuves avancées sur ta route par le Destin te feront réussir ou échouer. »

Un fin sourire se dessina sur les traits de la sorcière. Aussi effrayante que veuille paraître Susie, la matriarche n'était pas réceptive à ce genre de menace. Elle avait déjà vécu le pire pour elle, rien ne saurait l'atteindre plus que la perte de ses petits. Elle reconnaissait bien là sa fille, pourtant, dans la violence des mots et des gestes. Toutefois, il y avait bien une chose qu'elle pouvait faire sans que cela ne soit influencée par la façon d'être de la canonnière, c'était tenter d'amener sa fille à se révéler, à être la véritable version d'elle-même, à hurler haut et fort sa propre vérité. C'était ainsi qu'on avançait, ainsi qu'on devenait plus forts que les obstacles sur son chemin.

« Je sais cependant comment t'aider, mais tu devras me faire confiance au moins aujourd'hui. Je peux t'envoyer faire un voyage que toi seule peut faire. Un voyage de l'esprit qui mettra en lumière ce qui est susceptible de te nuire. »

Ann avait exactement ce qu'il fallait pour que Susie se découvre. Il fallait pour cela qu'elle rencontre sa plus grande peur et la surmonte. Ou au moins la comprenne pour plus tard, apprendre à s'en servir à son avantage.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

Il était évident que Susie était méfiante. Et pour ça, la petite sorcière ne pourrait jamais se sentir moins coupable de son échec. C'était une relation coincée dans les remords et la colère qu'elles entretenaient. Il serait difficile, et probablement très long, de débloquer de telles émotions.

« J'ai un mélange de plantes, qui, inhalées, t'emmèneront aux tréfonds de ton âme rencontrer ta plus grande peur, celle dont tu n'as peut-être même pas conscience encore. Ce sera peut-être effrayant et difficile de croiser ainsi la pire des choses pour toi. L'avantage cependant, sera que tu ne pourras en aucun être blessée, ni physiquement bien sur, ni mentalement, car les plantes ne vont pas titiller la partie qui active réellement la peur et l'adrénalilne. Tu auras l'impression de les ressentir, mais ce sera factice donc ton cœur et ton corps n'enregistreront pas de désagréments. Ce sera un peu comme être spectatrice et actrice à la fois. De ce fait tu pourras étudier, analyser et comprendre de quoi il s'agit. »

Le jour où sa fille se verrait rencontrer la situation dans laquelle l'aurait emmené l'hallucination, elle aurait ainsi l'impression de déjà-vu pouvant suffir à ce qu'elle ne se laisse pas dépasser et puisse agir, puisse se battre et vaincre. De fait, en ayant conscience aussi de sa plus grande peur, elle pourrait travailler à l'apprivoiser peut-être ou au moins ne plus être surprise. Et si par chance la Cannonière parvenait à maîtriser cela, à se maîtriser donc, plus rien ne l'arrêterait. Jamais. Ann n'attendait plus que l'aval de sa fille, et elle commencerait à mettre des pierres à chauffer ainsi que le bouquet nécéssaire. Il suffirait ensuite à Susie de se coucher sur la paillasse du fond de la grotte à côté de la fontaine et une fois le tout bouillant, la Maîtresse des Rituels viendraient faire couler de l'eau froide directement sur les pierres pour lancer les vapeurs. Puis elle resterait à l'entrée de la grotte pour empêcher toute personne de venir déranger sa fille et pour ne pas être trop atteinte elle-même par les plantes hallucinogènes, ainsi elle serait en mesure de remettre régulièrement de l'eau froide sur les pierres chauffées et permettre à la pirate de terminer son voyage sans encombres.

ANN REVENGE
Maîtresse des Rituels Raeder ; 11 ans
F A E I

Comme promis, Ann installa le tout, vérifia que Susie soit aussi confortable que possible, m$ême si cette dernière ne l'a laisserait sûrement pas trop faire, puis elle enfuma la grotte avant de se poster en gardienne, à l'entrée. La sorcière laissa donc sa fille partir en quête et conquête de ses démons...


Les fumées te montent rapidement à la tête Susie. Tu sens à chaque inspiration l'odeur épicée du bouquet de ta mère remonter tes naseaux, tes sinus et chatouiller ton cerveau. À chaque bouffée d'air chaud, tu t'éloigne de toi-même, de tes sensations physiques. C'est comme longer un couloir tranquille, qui semble ne pas avoir de fin. Et puis c'est là, soudain, devant toi.

Tu es face à elle.
Ce corps qui aurait pu être aussi gracieux que celui de ta soeur, s'il n'était pas couvert d'autant de cicatrices et d'ecchymoses.
Ce corps svelte et musclé qui aurait pu inspirer plus le respect et l'attirance que la crainte...
Ce corps mutilé par des combats, des echecs, des fardeaux... Que tu aurais pu éviter.

Et elle se retourne.
Elle te fait face, et te sourit, de ce rictus tordu et mauvais que tu connais si bien.
Elle te jauge, te juge, de ce regard laiteux qui t'appartiens.
Elle te domine de sa simple présence. Elle s'impose.

Elle te rit à la truffe, Suzie.
Elle se marre, se moque, Suzie.
Ton propre reflet ricane à ta vue.
Car c'est bel et bien toi, la devant, que tu regarde et qui te regarde.

Il y a quelque chose qui semble clocher cependant... C'est toi. Mais... En même temps, il manque quelque chose.
Et tu comprends, tu sais, tu réalises ! Elle est la pire version de toi, la plus mesquine, la plus cruelle.
Celle qui n'a pas le peu qui te retiens encore, toi.
Celle que tu pourrais être, si tu t'abandonnais complètement...

Fais donc connaissance... À moins que ce ne soit nécessaire.
Après tout elle est toi. Une partie du moins...

Qu'en penses-tu Suzie ?
Veux-tu en voir plus ? Car assurément, elle t'attends pour te montrer quelque chose.
Mais tout dans son expression incite à rester prudent.
Peut-être vaut-il mieux rester là...
Peut-être n'a tu pas envie de voir ce que le monstre en toi veut te montrer ?

Attention RP sanglant, pour lecteurs avertis.




Que de colère en toi, Susie. Que de mépris.
C'est pourtant toi en face.
C'est ton corps, tes cicatrices. C'est ton visage, ton sourire.

Elle rit, la fausse toi. L'est-elle d'ailleurs ? Fausse ?
Ça n'a rien de plaisant.
J'espère, Susie, que tu ressens ce frisson de doute. J'espère que tu as peur.

Elle te tourne alors le dos et file d'un bond. Elle court vers le coin le plus sombre de la grotte.
Littéralement, en plus de la pénombre les murs semblent presque noir dans ce coin-là. Et l'odeur y est soudain... Nauséabonde.
Tu comprends que la pierre est peinte ici. Peinte de sang, qui depuis à séché et foncé, d'où la couleur.
Tu vois dans ces murs des traces de griffes profondes. Des entailles de désespoir de quelqu'un qui a cherché à fuir.
Fuir en grimpant aux murs ? C'est ridicule comme idée. Personne ne peut marcher à la verticale...
C'est un bon indice quand à l'horreur qui a dû se produire ici, si la victime à essayer de s'échapper ainsi.

Et la victime elle est là-bas. Tu l'a connais bien. C'est ta victime. La gamine Nakhu. Tu reconnais son minois sous les litres de sang qui noient son pelage. Elle est morte, eviscérée, sa gorge est tranchée également.
Beau travail, Susie. C'est pas très propre, mais c'est efficace.
Une fois que ton regard à englobé la scène macabre, un chuchotement parvient à tes oreilles.
L'autre toi bouge et s'approche d'un autre corps. Tu aurais pu jurer qu'il n'était pas là avant. Mais maintenant il y est.
C'est là que ça commence Susie. C'est là que tu pourras, peut-être, sentir la nausée te prendre.
Car ce loup étendu là, son gabarit et sa silhouette ne font aucun doute. Même sans le voir vraiment, même avec cette odeur d'hémoglobine et d'abbats qui te sature la truffe, tu sais qui il est.
Naël git-là, la respiration sifflante, difficile, il souffre. Tu l'entend à son souffle erratique.
Tu comprend qu'il a essayé de protéger l'enfant que tu as assassinée.
Si tu te décale tu verras qu'il est, lui aussi, éventré. Encore en vie, cependant... Pour combien de temps ?
Déjà l'autre Susie s'approche pour le faire taire définitivement alors qu'il crache contre elle ses dernières insultes.

Mais tu n'as pas le temps de réagir qu'une petite ombre bondit en travers du chemin de ton reflet démoniaque.
C'est la sorcière qui se dresse, haute comme trois pommes mais avec le cran et la férocité d'une mère qui défend son petit. Normal, c'est son fils dont il s'agit. Son fils prodige d'ailleurs. Pas vrai ?! Parce qu'il est comme elle. Il lui ressemble et a les mêmes centres d'interêt.
Pas comme toi Susie. Tu est trop différente toi. Ou bien ? Crois-tu l'être ? Après tout, vous ne vous connaissez pas vraiment, elle et toi.
Elle t'a abandonné. Tu l'a rejetée. Et tu vois bien qu'elle est prête à tuer ton double plutôt que de laisser Nael partir pour un monde meilleur. Il est évident qu'il ne survivra pas de toute façon. Mais elle le choisi lui, quand même. Toujours un autre de ses enfants plutôt que toi.

C'est ce que tu penses non ?
Elle passe du temps agréable avec Astrid et lui transmet son savoir.
Elle donne des leçons de magie et d'herboristerie à Nael.
Elle a entraîné Makara à devenir une ombre.
Elle traite Cimerii comme la première merveille que le monde lui a offert.
C'est normal d'être jalouse. C'est normale de la haïr et d'en vouloir à ta fratrie.

Voilà que l'autre toi attaque Ann. Sans hésitations. Tu connais l'issue de cette bataille avant qu'elle ne soit terminée : ta mère ne fait pas le poids physiquement. Et les quelques tours que tu sais qu'elle pourrait utiliser pour se protéger de toi, elle ne s'en sert pas. Elle ne fait qu'essayer d'éviter les crocs meurtriers, presque en vain face à la rage que se déverse sur elle. Comme si, finalement, elle refusait d'attaquer aussi. Quelle idiote. Cela causera sa mort.

Peut-être aimerais-tu réagir Susie ?
Ou peut-être que cela ne t'atteint pas tant que ça. Après tout ils l'ont cherché.
Nael à préféré défendre une inconnue inutile contre toi, ta propre mère à choisi Nael avant toi.
Ils ont été stupides. Et faibles.
Ils n'avaient qu'à pas s'opposer à toi.
Leur sang n'est pas versé sans raisons. Sont-elles bonnes ? Qu'en dis-tu ?

De toute façon, même si tu avais voulu intervenir, tu réalises que tes pattes sont bloquées.
Peu importe ta volonté, tes coussinets restent collés au sol. Tu ne peux pas bouger.
Parce qu'Elle n'a pas fini de te montrer. L'autre toi. Elle gronde et ricane en même temps.
Tu sens que ce qui arrive maintenant... Tu n'as pas envie de le voir.

Mais c'est trop tard. Tu as choisis de la suivre. Tu lui a demandé de te montrer, pas vrai ?
Regrettes-tu maintenant ? Non ? Tu le feras sûrement bientôt.

Car elle disparaître, l'autre Susie, dans un couloir d'où elle ressort quasi instantanément avec un louveteau en gueule.
Il est très jeune. Trop jeune. Il est minuscule entre ses dents assassines.
Il couine. Il est donc vivant. Ses pattes s'agitent, sa queue se tend. Il a sans doute mal : l'autre n'est pas douce malgré sa fragilité.

Tu entends un cri, derrière toi. Un hurlement de peine et de peur.
C'est la mère du loupiot. C'est...
Séléné.
Et ce bébé... Tu le réalises. C'est le vôtre. C'est le tien.
Susie.
Ta chair et ton sang.

L'autre toi le laisse tomber au sol et pose sa patte sur sa soeur. Prête à écraser son crâne encore trop souple.
Et elle s'adresse à toi, alors que tu te sens soulagée d'un poids : tu peux à nouveau te mouvoir. Pour la première fois elle cesse de rire. Elle est devenue stoïque, observatrice, prédatrice.

< Il te retiendra. La famille, les liens, c'est ce qui t'empêchera de voguer loin. Regardes. Regardes bien. Moi, je suis libre. Je n'ai aucune attache et je fais ce que je veux, quand je le veux. Aucune responsabilité, aucun compte à rendre à personne. Juste moi, en toute impunité. >

Le rêve non ?!
Est-ce vrai Susie ? Crois-tu que tes proches te bloquent la route ?
Regardes. Regardes bien oui. Car si la version de toi que tu vois est la plus brute et libre de toutes contraintes, sans foi ni lois pour guider ses pas...
Dis moi Susie, où est son bateau ? Où est son trésor ? Où est sa liberté quand tout ce qui t'entoure n'est qu'une grotte froide, vide et humide. Dis moi Susie, qu'il y a-t-il vraiment autour de toi ?
Regardes. Regardes bien. Dis-moi Susie, si c'est là la meilleure version de toi et une promesse d'avenir glorieux pour toi et uniquement toi, pourquoi est-ce qu'elle vit ici ?
Dans une cellule, loin, si loin de l'Océan ?

Attention RP sanglant, pour lecteurs avertis.

Dark-Susie ; 3 FOR - 2 END - 1 ING - 13 PVs


Ça y est, ça commence à bouillir en toi ?
Sens-tu le tumulte, Susie ?
Vois-tu la tempête qui te menace ?
Ou bien est-ce toi l'ouragan qui gronde et cogne ?

Tu choisis de défendre l'enfant, pour elle. Pour celle que tu désire tienne la nuit.
C'est une étoile dans ce bourbier d'encre noir où tu pourrais te noyer.
Accroche-y toi. C'est peut-être ce qui te sauvera.

Tu attaque et ton reflet te laisse venir, elle t'accueille, pattes tendues.
Elle embrasse même tes coups tandis que vous roulez dans la poussière et le sang coagulé.
Elle encaissé autant que toi tu peut encaisser. Et malgré ta victoire, elle rit. Elle se moque.
Serait-elle folle à lier ? L'es-tu ? N'oublions pas que c'est toi. Tu l'as créée après tout. Elle grogne en toi et gagne en force à chaque fois que tu agresses Susie. Tu lui donnes le pouvoir de tout détruire. La laissera-tu te détruire toi ?

À toutes tes questions précédentes, elle n'avait que sourit d'un rictus mauvais, malgré le souffle hâché que provoquent tes griffes sur sa trachée. Elle semble ne pas souffrir physiquement cependant, mais tu sais qu'elle ne pourrait résister longtemps, elle est comme toi.

< N'est-ce pas ce que tu fais de mieux, Susie, te cacher ? >

Derrière tes muscles, derrière ton ironie et ta méchanceté.
Derrière tout un tas d'excuses pour prouver que la culpabilité n'est pas tienne.
Ton double te laisse croire que tu as la patte sûre, qu'elle est coincée mais...
Elle retourne la situation aussi aisément que toi. Elle tente de te maîtriser à son tour...
Mais tu as eu raison, il lui manque quelque chose, elle n'est pas tout à fait toi non plus.
Tu es meilleure... Et c'est flagrant.

Pourtant elle ricane toujours alors qu'elle est forcée de te lâcher, de reculer devant toi.

< Des alliés tu dis ? Ils n'ont pas confiance en toi. Ils font barrage contre moi. Aucun d'eux ne te choisiras jamais. Même elle... >

Elle désigne Séléné qui ne se préoccupe pas de toi, et à couru vers l'enfant, sans même un coup d'œil pour toi, la sauveuse du nouveau-né.

< Tu es un jouet. Un parmi tant d'autres. Elle n'a pour toi que mépris... >

D'ailleurs comment a-t-elle réagit en apprenant la nouvelle de l'agression de la jeune Nakhu ? Crois-tu véritablement t'en tirer sans rendre des comptes ? Crois-tu vraiment qu'elle te choisirait toi, au lieu d'un membre -enfant- de sa meute ?

Qui crois-tu berner ? Toi-même ? Ou ta hargne grandissante ?
Comprends-tu ce qu'il se joue ici et maintenant ?
Un nouveau choix s'offre à toi.

Celui d'abattre sans vergogne la toi sauvage, malveillante et avide de pouvoir, de domination, qui n'a besoin de personne, et ne veut rien d'autres qu'être crainte. Il te faudra alors abandonner tout ce qui te coince encore pour devenir elle et prendre sa place en espérant que cela te donne la force de détruire tous les obstacles et embûches de ton cheminn.
Ou celui de te détourner de cette image de haine, de rejoindre Séléné, votre petit, ta mère, ton frère, et même cette débile de Nakhu qui t'attendent tous, bien debout et... Bienveillants, dans ton dos, vers ce qui semble être une sortie mais ne l'est peut-être pas. Vers un inconnu donc, où tu seras entourée, soutenue. Ce qui signifie abandonner ici ta rage et ta colère, te défaire de la violence de ton cœur pour découvrir ce que ton âme a en réserve sous ta carapace.
Dans les deux cas tu perds pour gagner. Quel sacrifice vaut la peine d'être fait ? Quel sacrifice es-tu prête à faire ?

À moins que ton esprit retors ai une autre idée. Une pensée brillante qui changerait la donne ?
Tout ne tient qu'à toi. Tout ici, n'est qu'à propos de toi. De ton avenir. De ta réussite future.

Dark-Susie 5/13 PVs
Susie 8/13 PVs

Attention RP sanglant, pour lecteurs avertis.

Dark-Susie ; 3 FOR - 2 END - 1 ING - 5 PVs
Susie 8 PVs



Tu as compris. Il ne s'agit pas ici d'une simple chamailleries à régler à coup de crocs et de griffes.
Tu es plus maligne que ça, pas vrai ?

< Impatiente que tu es. >

Encore une fois, l'autre toi ricane. Mais tu as bien raison, il y a un objectif à tout ça, à ce spectacle charmant, à ces piques mordantes, à sa présence même. Et elle cherche à te faire perdre du temps, à te perdre tout court d'ailleurs. Elle veut que tu oublies pourquoi tu es là et que tu t'abandonnes. Elle veut que tu restes avec elle. Elle veut que tu embrasses cette partie de toi à mille pour cent. Elle veut ta perte.
Et pourquoi ?
Parce qu'elle, elle a déjà tout perdu.

Ses traits se tordent en un rictus supérieur, victorieux, trop fier. Tu as trouvé les bonnes questions, Susie.

< Qu'es-tu venue chercher ? Qu'as-tu trouvé ? >

Elle rit. Son âme est noire, mesquine et cruelle. Elle veut te faire mal, elle veut t'abbatre et te réduire en miette. Tu le sais. Tu le sens. Son but à elle est de te restreindre, de t'opprimer, de t'empêcher d'avancer.

< Je suis ton plus gros obstacle. Je suis celle qui toujours, te bloquera la route. Je suis celle que tu deviens chaque jour un peu plus. >

Tu as demandé, Susie, tu l'as rendue bavarde. Peut-être un peu trop. Après tout, elle aime le spectacle, le théatral, le grandiose. Elle est douée là dedans. Tu es douée pour ça. Elle t'as donc répondu avec hâte et t'as probablement donné la clef, si tu sais la saisir.
Elle a joué ses cartes, on dirait un beau carré d'As tiens. Avec pour acolyte un valet. Un valet ? Comme si elle se moquait de toi. Seras-tu son laquet, Susie ? Ce n'est pas une métaphore. Tu as maintenant devant toi son jeu, ses cinq cartes.
La mise ? Ton existence, Susie. Ton avenir.
Il te faudra faire mieux que ça si tu veux gagner cette manche.

Devant vous, il y a trois cartes retournées : un as de trèfle et deux valets, de cœur et de carreau. Il reste deux cartes face cachées.
Devant elle il y a donc les trois autre as, une dame de cœur et un dix de carreau.
Quelles sont les cartes dans ta patte Susie ?

Attention RP sanglant, pour lecteurs avertis.

Dark-Susie ; 3 FOR - 2 END - 1 ING - 5 PVs
Susie 8 PVs


Tu ne gagnes pas, Susie ? Tu n'es donc pas encore prête à remporter la victoire. Pas encore prête à domestiquer ton alter-égo ? Pas encore prête à te dominer toi-même alors.

Elle est là la clef, elle est là, la solution.
Si tu veux veux devenir plus puissante que jamais, si tu veux vaincre tous tes obstacles, si tu veux conquérir le monde et voguer Susie, il te faut d'abord te conquérir toi-même.
Parvenir à ordonner, où et quand, à tes instincts de se libérer de leurs entraves et ne pas, au contraire, les laisser te contrôler.

Le noir complet se fait autour de vous deux. et le sol se met à trembler, à grincer, à tanguer.
Vous êtes soudain sur Navire, sur son pont humide et salé.
Et il pleut à torrent. Les gouttes glacées te tombent dessus comme des petits cailloux.
D'immenses vagues viennent frapper la coque du bateau.
Et le ciel et si sombre, si bas, si... en colère !

Tu veux être Capitaine Susie ? Soit. Soit le et sauves tes fesses de cette tempête.
Sauves ton batiment, ton équipage.
Il sont tous là, derrière toi, en attente certes... Mais surtout prêt à se mutiner derrière ton second : l'autre Susie, ton ennemie.
Car c'est toi qui les as emmenés dans cette ouragan, c'est toi qui les as convaincu de te suivre jusque là...

A toi de leur prouver qu'ils ont eu raison de te faire confiance et de te suivre en tant que chef.