Glaciale après-midi [PV Lùgh]

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'PC - Réussite' :

-Ted-

L'adrénaline qui envahit ses veines ralentis le temps, ou le font penser plus vite, plus clairement. Devant ses yeux, il revoit ses recherches en une danse effrénée, revoit les contes et légendes qu'il a parcourus, alors que devant lui l'ombre s'est arrêtée, déçue par ses mots. Et soudain, les souvenirs affluent et le frappe. Les informations éclatent, et il pose un nom sur l'ombre : Mange-Emotion.

Il n'a pas le temps de réfléchir plus, car elle avance vers lui. Le sourire revient, déformant le visage de Lùgh en une mimique horrifique, que Ted ne peut quitter des yeux tant elle est fascinante. La peur l'envahit, d'abord, puis une terreur, simple et blanche, aussi pure que l'instinct de vivre. Il sait ce que l'ombre veut. Elle veut cette terreur, elle veut s'en repaître et le dévorer entier, et une solution simple alors se profile. Arrêter d'avoir peur.

Sauf que c'est impossible.
Jamais Ted n'avait ressenti l'émotion d'une telle puissance, jamais ... A part pendant ce cauchemar, il y a longtemps, cauchemar dont les souvenirs affluent, refoulés pour la plupart qui à présent le frappe comme des coups de massue.
Le noir qui l'avait envahi, noir habité, noir dévorant comme le corps du mange-émotion. Et puis, la solitude la plus pure.

Celle qu'il vivrait s'il ne parvenait pas à repousser leur attaquant.

Il y a comme un lien bref, qui se tend. L'ombre s'avance encore et il sent sa faim, se sent proie face à un prédateur plus grand. Mais le lien ténu se renforce, encore, encore, jusqu'à ce que dans ses veines explose quelque chose d'autre, quelque chose qui ne lui appartenait pas. Quelque chose de caché, une réminiscence d'un ancien cauchemar. Quelque chose qui ne demandait qu'à se libérer.

Et la colère vient remplacer la peur, la terreur devient un outil. Un flash d'ombre noire, un souvenir puissant, la patte qui se resserre sur le porte bonheur autour de son cou. Et c'est à Ted se sourire, découvrant ses crocs. Il savait comment lui donner tant de peur qu'elle en serait repue.


Son corps s'étend, son poitrail se gonfle et son esprit se perd, un court instant, soumis à l'ombre débordant de son souvenir. Il l'utilise, la laisse faire, la guide vers son attaquant. Les mots ne sont pas les siens, mais ceux de la Pénombre.

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'PC - Réussite' :

La peur coule dans ses affres, le grandissant, encore et encore, jusqu'à ce que l'ombre en soit bouffie, déformée par, affolée en une myriade de tentacules éthérés. Et puis. Et puis...
Le courage prend place, soudaine implosion stellaire dans l'obscurité. Elle l'absorbe, se tord soudainement sous l'effet du poison qu'est cette lumière qui émane de toi, cette vaillance, ce courage. Car il n'est pas de courage sans peur, mais bien dans sa confrontation. Et tu la tiens, par la gorge, par la faim.

Elle couine, bref écho lointain ; recule, régresse, devient si petite que le visage coule doucement comme un chiffon, tombant à terre sans un bruit.

- H h h h

La voix se brise, la forme s'évapore doucement, trainée de poudre dans le vent glacial, et bientot, il ne reste qu'un souvenir de son passage vers toi. Un bref murmure entre les flocons.

- J e t ' a i m e t e l l e m e n t

Et le silence retombe. Brutal. Froid.
Vide.

L'ombre est partie. Le visage de Lugh est au sol, et ce dernier est toujours comme endormie.
Pas besoin de jet, tu vas certainement essayer de replacer son visage sur sa tête, et il reprendra place sans problème. Lugh se réveillera avec ses PVs maximaux, une très légère trace de poils comme brûlés sur le pourtour du "masque" qui lui a été prit. Cela disparaitra avec le temps. Il sera cependant fatigué, et, fatalement, pas le plus heureux du monde dans l'immédiat.

-Ted-

La puissance qui pulse dans ses veines n'est pas la sienne, et les émotions qui l'agite non plus. Sous ses yeux, comme s'il voyait au ralenti, l'ombre se ratatine et couine, crisse, se déforme en un tableau cauchemardesque qui ne l'affecte pas. Sa rage est puissante, son envie de détruire aussi, de faire reculer l'ombre, de lui ifnmiger autant de terreur que ce qu'il avait vécu. Et ça fonctionne. Elle gémit un dernier avec d'amour qui glisse sur lui, avant de s'enfuir, laissant le masque du visage de Lugh tomber au sol. C'était terminé.

Comme marchant dans un rêve, Ted s'approche pour se siasir du visage encore chaud. Ses pattes tremblent, ses yeux écarquillés ne donnent qu'une fenêtre vide sur son esprit encore ratatiné derrière ce qui m'a habité un instant. Quelques secondes plus tard, le visage est remis à sa place, et son compagnon revient à la vie. Il lui parle, mais les mots glissent sur lui. Peu a peu, Ted reprend le controle de son corps, et comme une vague qui passe la colère se tait, remplacée par ....

Rien.

Il s'asseoir lourdement sur le sol, les quelques flocons tombant du ciel s'amassant sur ses épaules. Son regard est figé sur Lugh, et soudain, une vague plus intense que tout ce qu'il n'a jamais pu ressentir le submerge. Du soulagement. Il ouvre la gueule , balbutie quelque mots mais ne parvient a rien articuler, alors se tait. Ses pattes tremblent tellement qu'il ne tiens plus debout, et doit se coucher. Il ferme les yeux, les oreilles bourdonnantes. Il avait envie de vomir, de hurler, de s'enfuir. Il n'arrivait a rien. Il était vidé. Son regard hagard passe sur Lugh, puis tombe au sol, encore trop effrayé. Il était peut-être dans un cauchemar. Il hoche la tête, sans le sentir.

"J'ai ... Eu peur."

Un euphémisme. Il tremblait de tout son corps, et sa voix lui semblait extérieure. Il cille, le ventre en vrac, les images de l'ombre lui revenant encore, serrant sa poitrine et son coeur.

-Ted-

Les gestes du grand loups sont confus, hasardeux, mais il finit par poser une patte sur le visage du loup beige. Ses yeux rencontrent les siens, inquiets, mais si ... Normaux. Après les avoir vus rouges et vides, après avoir vu son visage détaché de-

Soudain, il repousse son compagnon, fait un pas de côté, vacille et vomit le contenu de son estomac. Il tousse, manque de s'étouffer, de tomber sur ses pattes flageolantes, mais laisse les reflux passer un à un jusqu'à ce qu'ils se calment et enfin le laisse tranquille. Il s'assoit, s'écarte un peu, honteux et confus, gémit. Il ferme les yeux, encore trop remué, et souffle. La vision s'impose à lui, comme incrustée dans sa rétine, et il ouvre de nouveau les yeux, avide de regarder Lùgh, de s'assurer qu'il allait toujours bien. Il inspire, et halète :


Comme pour s'en convaincre lui-même. Comment pouvait-il aller si bien, après ... Après ça ?! Il sent son ventre se soulever, encore, mais lève les yeux au ciel pour se concentrer sur les nuages, l'air frai et les sons redevenus normaux du vent et des oiseaux. Sa poitrine se soulève en une respiration encore un peu hachée :


Qu'il était mort ? Pire, peut-être. Il ne savait pas ce qu'il avait cru. Il ne voulait même pas savoir. Il secoue la tête.

-Ted-

Ted ferme les yeux, se rendant compte que son coeur ne s'était pas calmé dans sa poitrine. Il expire longuement, se répétant que tout allait bien, que Lùgh n'avait pas eu mal et qu'à présent, tout allait mieux. Enfin, c'était ce que le beige lui disait. Et s'il avait des séquelles de cette attaque ? Ted rouvre les yeux pour le regarder, ne sachant pas vraiment quoi faire. Perdu. Il s'éclaircit la gorge avec difficulté.


Que faire, à présent ? Son regard tombe sur la marmite qu'il avait renversé, la peau de phoque qui à présent venait d'une réalité lointaine. Il se reconcentre lentement, essaye de se ressaisir. Ils devaient reprendre leur vie maintenant, leurs projets, partir dans le Nord ... Il cille, avant de hocher la tête. Il se tourne lentement vers Lùgh, pose une patte sur la sienne et frémit. Le contact était étrange, mais Ted en avait besoin. Un peu absent, il répond :


Puis, il se dit qu'il aimerait se reposer. Non ...

Et il s'assurerait que Lùgh allait bien. Ses crocs se serrent brièvement, avant qu'il ne se dirige avec lenteur vers le bol renversé pour le récupérer. Il devra le surveiller, pour s'assurer que tout allait bien. Que son visage ne-
Non.
Il valait mieux ne pas y penser. Il souffle.

-Ted-

Il lui avait fallu une bonne nuit de sommeil pour recommencer à penser normalement, et encore deux jours pour vraiment cesser de frissonner dès qu'il passait à côté du foyer du Refuge. Les autres aidaient, évidemment, Lùgh le premier, mais il ne pouvait que revoir son visage tombé et la mange-émotion venant se nourrir de sa terreur dès qu'il repassait devant le lieu où cela s'était produit. Heureusement, la fatigue avait fini par se dissiper, et il s'était rassuré chaque jours : le visage du loup beige n'allait pas retomber, et il n'avait pas l'air de souffrir de séquelles.

Avec tout ça, ils avaient quand même réussi à avancer et à tanner cette peau de phoque. Ils avaient prévu de la coudre à présent en une cape après l'avoir séché, et puis ... Ils partiraient. Ted s'était levé, et avant de rejoindre son compagnon, s'était arrêté un instant. L'attaque l'avait laissé affaibli, et il avait du mal à se le dire mais il avait peur, plus que jamais, d'aller dans le Nord. Il passe une patte sur son visage : il avait toujours eu peur. Mais partir avec Lùgh, c'était avoir encore plus peur. Son glowstick était finalement la seule chose sûre pouvant le rassurer, mais après la rencontre avec l'ombre, il n'était plus sûre. Elle ne l'avait pas tué.


Il s'était relevé et était sorti pour aller le retrouver, lui offrant un timide sourire. Les jours ensembles étaient doux, même alors que l'hiver arrivait, et jusque là, Ted s'était laissé porter. Ils avaient encore beaucoup de projets à réaliser, l'un d'entre eux se trouvant devant eux. Il souffle, un peu nerveux. Il fallait qu'il secoue cette appréhension avant de partir, mais c'était plus difficile à dire qu'à faire. Il relève le regard pour sourire à Lùgh.


La peau tombait bien autour de son corps plus fluet. Elle allait être une belle cape, s'ils ne rataient pas la découpe.

-Ted-

Ted observe les traits, le regard interressé que la fatigue venait tout de même faire légèrement tomber. Ils partaient bien, il avait l'impression, mais il avait d'expérience vu avec Vanhir qu'il fallait mieux prévoir un peu trop grand pour mieux coudre les ourlets et les replis. Il attend que Lugh pose la peau tannée sur son dos pour l'inspecter. Il la regarde tomber le long de son corps menu, et lorsque Lugh finit de faire un tour sur lui-même, il se fige, le regard posé dans le sien. Puis, son museau s'approche pour lui caresser doucement la joue, avec une tendresse presque fiévreuse, inhabituelle pour le grand loup timide. Il ferme les yeux, réalisant a quel point il était heureux d'être avec lui, de ne pas l'avoir perdu une fois encore.

Ça te ... Va bien.

il s'éclaircit la gorge, avant de s'écarter un peu, regagnant un peu de sa contenance. Il se sentait un peu mieux, comme si le contact qui avait souvent été "trop" était maintenant ce qui l'aider a s'ancrer, a arrêter de penser à ce qui s'était passé ici il y a si peu de temps. Il inspire, et penche la tête pour désigner les côtes.

"Mais il va falloir prévoir la place pour les coutures un peu partout. Il vaut mieux couper trop large que trop court ... Enfin, c'est ce qu'on avait conclu avec Vanhir."

Il hoche la tête, plus décidé. Puis, se dirige vers leurs affaires pour se saisir d'une craie et corriger les traits.