La bataille du Dragon

> Grimalk - 6 PV

Le couteau ensanglanté reste solidement ancré à ses mâchoires quand la membrane se déchire, que le dragon se cabre puis hurle, quand Grimalk bondit en arrière pour éviter de se voir son arme arrachée.
La suite est un déchaînement de plus de rage et d'éléments, mais lui ne se trouve pas frappé ni ne se laisse déconcentrer. Les yeux plissés, le visage fermé, il ignore le vent qui hurle et le tonnerre qui explose. Son seul objectif reste fixé sur le dragon et sur les quelques voix qu'il discrimine par dessus le lot.

Et l'ordre vient, lui permet de raffermir sa prise sur sa lame pour planter à nouveau dans l'aile.

Résumé:

A peine a t'il eu le temps de déverser sa rage foudroyante sur le monde qu'une brume mystique l'entoure. Il lutte, de ses ailes, pour la faire s'évaporer. En vain. Il le sent, sa gorge se serre, sa langue s'endort, et le mutisme le touche. Très bien, il ne pourra plus rugir ni parler ; mais qu'importe. Le Ragnarok s'est déjà déversé sur ce monde.

Et vous, pauvres canidés stupides, vous cherchez à briser son armure d'écaille. Vous prenez à la gorge, à la mâchoire, aux yeux. Trop grand il est, et vos coups ne le font que sourire. Qui s'efface aussitôt en une grimace de douleur lorsque vous vous acharnez sur son aile déjà blessée. Sous la couche écailleuse, vous mordez, griffez le muscle, le tendon. Un hurlement de rage aurait dû sortir de sa gueule, mais seul le silence accompagne sa fureur. Il ressent même vos attaques jusqu'à ses parties les plus intimes.

Il se débat, vous propulse hors de lui, comme s'il s’évinçait de parasites, et se gonfle de hargne. L’électricité ambiante parcourt son corps, ses yeux meurtris, ses crocs et ses griffes ; réclamant votre fin à tous.

Et s'abat sur vous votre propre impudence.

Ceux qui dansent avec la Foudre

       

Dragon Bleu, adulte.
PVs inconnus
Constitution (via Stendhal) :
Force :
Agilité :
Ingéniosité :

Le silence, n’est-ce pas là chose redoutable, dragon ?
Nirvana sent l’esprit lutter, tente de maintenir son emprise. Pour pas que cette fois, il ne parvienne à récupérer, quand les frères et les autres s’élancent sur l’aile. Sa truffe est humide.
Ça commence.
Mais nous ne pouvons plus reculer, n’est-ce pas Dairo ?
L’air qui s’alourdit, quand la foudre frappe à plusieurs endroits. Un corps qui s’affaire, quand Nirvana elle aussi est touchée. Un gémissement qui s’échappe de sa gueule, un sifflement strident qui résonne dans ses oreilles. Un long moment. Elle pose ses pattes sur son crâne, cherchant à chasser la douleur, cherche appui sur le gardien de Dairo.
Et quand le sifflement cesse…
…
Il n’y a plus rien.
Le bourdonnement qui sonne encore. Quand ses yeux pâles cherchent quelqu’un n’importe qui. Les babines bougent, les pattes frappent le sol. Alors…

« — Iberis ! Iris ! »

Ses babines bougeaient, n’est-ce pas ? Elle le sentait. Pourquoi ne s’entendait-elle pas parler ? Les yeux deviennent humides, le petit corps se recroqueville entre les pattes du gardien.

« — Iberis… » Larme qui coule sur sa joue. « … je ne les entends plus… »

Toi. Les autres. Les idiots, comme les intéressants. Les cris. Les grognements.
Il n’y a tout simplement plus rien. Simplement un silence, le même que lorsque la solitude fut là. Le museau qui se tourne vers le dragon. La douleur se transformant progressivement en colère, déformant les traits de la sirène.
C’est là, ta punition dragon ?
Nous nous condamnons mutuellement au silence ?
Ou est-ce toi, Brume qui décide enfin que le moment est venu ?
La prêtresse se redressa, serrant les crocs. Les paupières qui se ferment un instant. Étais-ce là sa punition, pour toutes ses erreurs ? Le prix à payer, pour tenté de protéger ses frères ? Avoir désobéi à Dairo ? Un silence éternel ? La solitude tant redouté ?
Pour t’avoir tué maman ?
Un sourire triste qui étire ses babines, quand son regard se pose à nouveau sur l’adversaire. Une patte qui effleure la joue du gardien.

Protèges-les.

La démarche n’est pas droite, l’environnement rend Nirvana confuse, l’absence de sons quelconque l’empêche de savoir ce qui se passe autour.
Aucune importance, seul toi compte, Dragon.
Rien ne m’importe plus que toi.
Si je ne peux plus m’entendre, ni t’entendre.
Alors écoutes-moi.
La petite silhouette s’approche encore, jusqu’à se retrouver presque sous la gueule écailleuse de l’ennemi, la Brume continuant de l’entourer.

« — Ne regardes que moi. Je suis la seule, qui mérite ton attention. »

Peut-être crie-t-elle, c’est difficile à estimer. Les pattes de Nirvana tremblent un peu, mais elle s’efforce de ne pas quitter le dragon du regard.
La Brume est en train de la consumer, lentement.
Venir lui faire perdre sa concentration, cela la condamnerait.
Si le dragon venait à lutter, cela la condamnerait.
Abuser encore de la Brume…

…

Qu’est-ce que tu ressentais maman, à cet instant ?
Toi qui te sacrifiais uniquement dans ton intérêt ?
Uniquement pour nous abandonner.
Étais-ce du soulagement ?

Je veux les protéger, qu’importe le prix.
Je le ferais.

résumé action:

> Anita - 10 16 Pv

Bénédiction 1/2 - Dur comme l'acier : -1 PV sur les dégats reçus par tour pour tout le combat
Pouvoir actif - Anita copie pour 2 tours les stats actuelles d'Alexandrine, pouvoir et bénédiction compris, et possède actuellement 4 FOR, 2 AGI, 4 END, 0 ING

Quand le dragon se releva cette fois, il n'y eut aucune insulte et pas même un rugissement.
Sourcils froncés, Anita observa cette gueule meurtrière grande ouverte qui pourtant ne laissait aucun son s'échapper, essayant de comprendre ce qu'il se passait de là où elle était, à travers la poussière et le vent trouble de l'orage. Mais elle ne voyait pas grand chose, et se concentra rapidement à plutôt suivre avec attention la suite des actions.

La créature se contenta de se secouer, débarrassant son immense corps des parasites qu'ils incarnaient. Rapide dans son attaque et son vol, Anita s'était déjà éloignée, gardant dans le coin de son regard Dez qui l'avait accompagnée dans son attaque et sa sœur qui frappait du côté de l'aile trouée.

Le danger ne vint pas du dragon directement.

Explosant dans les cieux, la foudre s'abattit de nouveau, en traits de feu électrique qui déchiraient l'air.
Nombreux, ils frappèrent. Alors qu'elle même sentit la morsure fugace de la foudre, son attention fut volée par les assauts plus violents qui provoquèrent plus de dégâts. Il y eut quelques loups qu'elle ne connaissait pas, mais aussi deux qu'au contraire elle chérissait.
Son cœur manqua un battement quand automatiquement, comme si ce fut elle qui reçut le coup, l'éclair déchira la peau de sa sœur.
Une balafre rouge apparut sur le côté de son visage, dévorant l'un de ses deux yeux, réduit à néant.
Tout ce qu'il y avait d'empathie en elle déchargea un choc violent qui l'ébranla, comme un poignard planté dans ses côtes, à l'idée que sa sœur, sa si chère sœur, souffrait à l'instant.
Mais tout ce qu'il y avait de raison en elle, à l'inverse, urgea à ses émotions de se calmer.

Sa sœur, qui avait passé des années entières dans les terres gelées du Nord.
Sa sœur, qui s'était frottée à des dizaines d'adversaires féroces sur ces territoires hostiles.
Sa sœur, dragonne doublée d'une montagne.
Sa sœur, au corps déjà criblé de cicatrices et aux nombreux morceaux manquant.

Elle ne vivrait ce coup que comme une égratignure de plus, probablement qu'à la grimace de douleur succéderait un rire carnassier de défi, et qu'elle continuerait à fondre sur l'ennemi sans avoir ralenti une seule seconde.

En revanche...
Sa tête se tourna cette fois sur une autre silhouette qui lui serra le cœur tant elle était petite, recroquevillée, si neuve.
Si frêle et exposée, tout proche de la mâchoire d'un dragon qui pouvait les mettre à mort.
De là où elle était, Anita distinguait tout juste les pattes plaquées sur le crâne et devinait le regard hébété et la perdition due au choc.
Elle ne voyait pas tout, mais elle comprit.
Tout comme elle comprit ce qui animait son esprit quand elle la vit se relever pourtant, planter sa détermination sur la cible, et se remettre à avancer en voulant capter toute son attention.
Et cette fois ci surgit Iberis, se découpant de la masse pour se mettre plus avant encore et l'empêcher d'avancer.

Le sang d'Anita ne fit qu'un tour en même temps que ses mâchoires se crispèrent et qu'un grondement naquit dans sa gorge.

Pourquoi fallait-il que les choses se passent toujours ainsi ?
Que face au péril qui menaçait les âmes aimées, chacun veuille assumer l'entièreté de la tâche quitte à envisager le pire.
Quitte à penser qu'il était bon de se sacrifier, si cela pouvait sauver une vie chérie.
Pourquoi fallait-il aussi que malgré la couleur qu'ils incarnaient, les disciples de l'orange soient toujours les plus déraisonnés ?

Pepper et son ambition débordante de rage, Holly et son impulsivité guerrière, maintenant Nirvana et sa ténacité bornée.

En tant qu'Alpha aussi bien que tante, Anita ne pouvait pas les laisser faire.
Elle ne les laisserait pas faire.
Elle ne laisserait pas Nirvana, qui n'était même pas censée être là et qui était blessée et trop embuée pour se contrôler, se proposer en cible de choix et se suicider dans cette bataille.
Elle ne laisserait pas Iberis, qui ne s'était jamais tant intéressé à la guerre et savait à peine se battre mais révélait un cœur qui brillait pour le salut de ses proches, se mettre en danger à son tour et possiblement emporter deux vies plutôt qu'une.

Les pensées défilaient dans sa tête à toute vitesse, mais sa décision était déjà arrêtée depuis le début et elle tourna la tête dans la direction de Dez, devant encore forcer sur sa voix pour se faire entendre.

— Iberis et Nirvana. Porte-les en dehors du champ de bataille, s'il te plaît.

Il pourrait les porter tous deux, elle l'avait déjà vu faire. Surtout au vu de la carrure de Nirvana, aussi petite que Pepper le fut.
Cela obligerait Dez à s'éloigner lui aussi, à être absent un moment, mais elle savait qu'il saurait s'occuper de lui et trier ses propres priorités pour ensuite décider où il serait le plus utile. Là bas, à leur côté pour les protéger et les tenir hors de danger, ou de retour ici après s'être occupé de ses blessures.

Quant aux deux principaux intéressés... Elle ferait face au feu de leur mécontentement et de leurs protestations en temps voulu, après la guerre.
Au moins cela voudrait-il qu'ils étaient vivants.

L'ordre donné, l'Alpha savait ce qu'il lui restait à faire la concernant.
Le pouvoir de Kiro invoqué quelques minutes auparavant l'avait entièrement enveloppée d'une aura jaune, illuminant le fond de ses pupilles comme deux soleil, dessinant sous sa peau des muscles plus gonflés, étirant ses ailes en de bien plus vastes et puissants appendices, couvrant quelques zones de sa peau d'écailles moins délicates que celles d'un serpent.
Empruntant la force de sa sœur au mépris d'un peu de son agilité, elle se sentait à son tour plus dragonne.

Ouvrant les mâchoires et piquant vers sa cible, la louve savait encore comment détourner pour de bon l'attention de la bête loin de ceux qui avaient voulu s'offrir.

En frappant le plus fort possible à un endroit qu'il ne pourrait plus ignorer.

Résumé: