Vanitas ▬ Secret Place [Neisseria] (rp terminé)

Souche pourrie et creuse : check. Sous un vieux tronc d'arbre : check. Par terre au milieu de tout comme un clochard : check.

Mais Vanitas en a marre de dormir comme un clochard. Il rêve d'une grotte, avec tout le monde, comme avant. Mais dans cette fichue forêt cramée, y'a pas grand chose, et Emilitia est stricte quant au fait de garder ses fesses dans le coin. Et si tatie reste, Père aussi. Sauf que c'est Père qui connaît la suite du plan, quand il s'en rappelle.

Aujourd'hui il pleut, la terre noire de charbon et restes brûlés d'une autre époque (ou de leur dernier brasier avec Nei, il ne s'en souvient plus) colle à sa fourrure, et il est bien heureux qu'il soit trop sombre pour que ça se voie. Il ne sait pas pourquoi il préférait le sable, même humide, pourtant c'est tout aussi envahissant. Nostalgie, peut-être ?

Parlant de la cousine, il la regarde du haut d'un arbre, où il s'est perché pour éviter un peu le crachin.

« Nei. Viens on explore. »

Ils ont déjà exploré, déjà gambadé, trop loin, trop souvent, auprès de créatures trop dangereuses. Mais ce sont des jeunes, et des jeunes qui s'ennuient. Alors il continue, même si ça leur attire souvent des ennuis, des fois que.

Les oreilles du loup sombre tiquent à peine au blabla de la plus jeune, sachant que si elle lui parlait à lui directement, elle gueulerait spécifiquement dans sa direction. C’était le point un peu compliqué avec leur petit pot-pourri, avec son partage physique on avait parfois un peu de mal à comprendre à qui elle s’adressait, mais l’habitude aidait.

Prince mon c-

Les yeux dorés de Vanitas percent le côté moisi de sa cousine, leur teinte acide appuyant son ton sec.

« Futur Roi, même. »

Le débat est sempiternel, Drippir aussi a tendance à lever les yeux au ciel. Les démons pure souche étaient bien trop chaotiques pour suivre une hiérarchie autre que “manger ou être mangé”, malgré la présence de cardinaux infernaux dans leur dimension. Alors si encore ils pouvaient courber l’échine devant un démon plus puissant qu’eux, leur mépris pour les hybrides comme eux était infini. Mais Vanitas s’en fichait ; il se sait Prince de ce monde, car ils avaient beau rouler des mécaniques dans leur univers, ici leur pouvoir était extrêmement limité, quand sa présence à lui, en tant qu’être mi-loup, le rendait profondément ancré ici. Aucun moyen de l’expatrier dans l’autre dimension, car il appartenait autant à celle-ci que l’autre. Cela le rendait à la fois plus et moins fragile, mais à ses yeux, surtout supérieur ; du moins, sur ces terres. Il était Prince des démons de Punk Wolf.

« Des rats ou n’importe quoi d’autre, j’ai faim ! »

Vanitas avait toujours faim. Peut-être un malus d’être un démon.

« Trouver quoi, hm… »

Il s’élance de son arbre, les ailes déployées, filant à travers le sous-bois. Il passe près d’un étang, mais s’en désintéresse immédiatement. Il fait déjà bien assez humide, et il n’a ni soif ni envie de faire trempette.

« Je veux un vrai abri. La pluie, le vent tout ça, ça me saoule. »

La grotte de la plage me manque.

Vanitas lève les yeux au ciel.

« Ouii, j’ai vu ta mare. Oui elle est bien. Mais j’irais pas y dormir. »

C’est logique, pourtant. Il n’écoute pas plus que ça les élucubrations des deux énergumènes, négligeant et désintéressé. Il crachouillait déjà, mais voilà qu’il se met à pleuvoir. Qu’il en a marre ! Qu’il désire un abri permanent ! Son poil va finir par moisir comme celui de Neisseria, et ça l’horripile d’avance. Il se pose au sol, mauvais et agacé.


Il l’observe shooter dans un caillou. Il ne sait pas vraiment, ce n’est pas comme s’il avait une imagination débordante de fantaisies.

« Quelque chose avec des murs. Des murs de pierre, solides, qui ne laissent pas passer l’eau. Quelque chose de cool. »

Les murs rocheux de la grotte de la plage l’inspirent. Il se demande quelle tête ça pourrait avoir dans une forêt. Il connaît la haine de son père pour les temples divins, mais il a volé près des plus proches ces derniers temps, et il doit avouer que l’architecture ne lui déplaît pas. Même si en vérité, n’importe quoi de plus inspiré qu’une souche pourrie lui plaira déjà infiniment mieux. Que ce soit un endroit volé, construit, invoqué, il n’en a cure. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il désire un endroit à la hauteur du Prince qu’il est. Et un prince ne dort pas à la rue.

« Je le bâtirais de mes propres pattes s’il le faut. »

Il s'esclaffe, son museau se fendant d'un sourire aiguisé. Emilitia n'arrêtait pas de le répéter, Nei est la plus belle. La plus douce, la plus jolie. Vanitas n'a aucun goût pour le beau, ni la douceur, alors il ne s'étonne pas de la trouver la plus quoi que ce soit, mais il doit admettre que si quelqu'un devait être princesse avec lui, ce serait elle. Après tout, elle avait déjà la couronne de fleurs. La pensée le fait battre de la queue, étouffant un grondement. Wymond ne m'a toujours pas donné la mienne. Une couronne noire, hérissée de pics. Il l'a vue...dans leur rêve. Depuis il n'en veut d'autre.

Neisseria se dandine royalement, et malgré lui il a un sourire affectueux. Légèrement. Tout petit peu. Ce qu'il s'empresse de lui faire ressentir physiquement en lui lançant un petit caillou dessus.

« Tiens. Un caillou. »

Il bondit prestement et s'envole en ricanant, s'éloignant lâchement d'une quelconque revanche en quelques battements d'ailes.

« Trouvons ce château ! »

Le Prince n'a pas vraiment espoir à trouver un véritable château bâti au fond de la Sylve, mais il reste des endroits à explorer, alors qui sait ce qu'ils pourraient trouver ?

Content de sa bêtise, le prince des ténèbres se pose dans un amas de branches, profitant éhontément de son avantage pour toiser sa cousine de haut. Le duo entre Nei et Morbus l’amusera toujours, par leur symbiose décadente. Quelle n’a pas été sa surprise en découvrant que les enfants d’Emilitia, sa démone référente, la déesse noire à laquelle il souhaite ressembler depuis toujours, ne sont pas nés à proprement dit aussi démons qu’eux deux. Ils sont teintés, plus obscurs et au sang interdit que la norme, mais ont en eux cette part agaçante du mortel avec lequel elle les a conçus. Par chance, Neissy fut “sauvée” par Père, fusionnée très vite avec un démon pure souche, mais Aconit et Asaravos tendent plus du côté de mages noirs que de véritables démons. Ce qui n’empêche en rien Vanitas de les considérer comme la cousinade, la famille c’est la famille, et ils gardaient tous une cohésion et des intérêts communs.

Perdu dans ses pensées, il fouille avec Nei, observant çà et là, ignorant la pluie lui trempant le poil.

« Jcrois c’est grand ouais. Je peux aller voir... »

A première vue, avec la brume et la pluie, il voit pas grand chose. Sa vision thermique ne lui servira à rien pour chercher quelque chose d'inanimé, alors il ronchouille sous la pluie, son poil gonflé d'eau l'alourdissant un peu. Mais en continuant de tourner dans le coin, il plisse les yeux en voyant une trouée parmi les arbres, et en s'en approchant, croit y voir un petit quelque chose perdu dans des ronciers épais.

« Hé, Neissy, amène ton fiac par ici ! » lui crie-t-il, avant de planer vers la clairière pour l'observer d'en haut.

Il la regarde en planant au-dessus d'elle, et finit par éclater de rire quand il la voit s'agacer sur une grosse pierre cachée dans le roncier.

« Hah ! J'vous ai eus. »

Est-ce que c'était vraiment prévu comme une farce de base, ça il se gardera de le dire. Cependant la découverte n'est pas totalement inutile ; le bois est effectivement plus clairsemé par-ici, et la présence d'une pierre taillée implique qu'il pourrait peut-être y en avoir d'autres. Eventuellement empilées sous forme d'une construction, même. Etait-ce trop demander ?

Il prend son élan avant de reprendre sa ronde, mais il va bientôt devoir continuer à patte, c'est que ça fatigue de faire des aller-retours en volant, même avec des ailes d'ombre.

Dans l'idée de se reposer, il cherche un perchoir, et trouve une large pierre dépassant du haut d'un bosquet. Inattendu, mais confortable.

« Je crois je commence à sécher. »

Pas littéralement, en tout cas, vu le temps de chien.

Le jeune prince prend toujours un malin plaisir à abuser de l'avantage indéniable que lui procure le vol. Il manque cruellement d'endurance, mais il arrive très bien à se débrouiller avec ce qu'il a, et c'est largement suffisant pour éviter un grand nombre d'ennuis.
Il ricane à la remarque de Morbus, présomptueux et ingrat. Sa maladroite cousine avait bien pour elle d'être effectivement la plus belle des fleurs, d'un point de vue démoniaque.

Vanitas la regarde rejoindre le bas de son perchoir, la queue balayant doucement l'air d'un geste félin. A défaut de trouver leur château, ça les occupe bien. Les oreilles penchant vers Nei à sa remarque, il hausse un sourcil, en la voyant une patte posée sur un gros caillou.

« Tu veux faire quoi, un puzzle ? »

Il n'est pas vraiment connu pour sa force herculéenne, alors si elle espère qu'il empile des pierre pour faire leur domaine, ils sont pas rendus. Le loup sombre se penche sur le rebord de l'épaisse pierre sur laquelle il se trouve, et observe le tas de gravats king size qui s'étale autour d'eux. Le tout est entremêlé de branches, plantes grimpantes variées, et autres verdures aléatoires. Peut-être qu'en défrichant, ils trouveraient...qui sait, une entrée secrète, un truc ? Ce qui les entourait avait objectivement été construit, et à sa connaissance aucune pierre n'apparaissait magiquement taillée.

Le démon redéploie ses ailes, et attrappe entre ses crocs une épaisse branche de lierre qui remontait jusqu'à lui, tire un peu dessus pour en décrocher un bout de la pierre, puis bondit dans le vide en battant désespérément des ailes pour essayer d'en arracher un large pan.