Rencontre crépusculaire (Pv Valens)

[right]Valens

Le camp était calme ce soir, suffisamment pour que Valens puisse sortir avant la nuit tombée sans avoir à croiser personne et profiter des dernières lueurs du soleil.
Elle lui manquait, cette lueur, à force de rester terrer toute la journée au fond de son terrier. Assis sur la petite butte à l'intérieur de laquelle il avait creuser son trou, il ne lâcha pas de son regard bicolore, l'astre déclinant au loin, relevant son museau vers cette chaleur qui s'estompe jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le froid de la nuit.

Son pelage se gonfle, il s'ébroue, ça le sort de sa torpeur et le petit mâle jaune s'enfuit d'un pas rapide au travers de la zone habitée qu'était le refuge, sa patte métallique cliquetant sur le mélange de poussière tassé et de pierre qu'était le sol du gouffre. Sa taille et la façon dont il file l'aurait presque fait passer pour un renard s'il avait eu une queue plus longue.
Cependant, à la vue de ces yeux brillants sur cette ombre immense, celle qui se dresse dans la périphérie de son regard alors qu'il longe quelques murs, Valens se fige d'un seul coup. Ses pattes refusent d'avancer plus, de fuir pour se vrai, pour se préserver d'un véritable danger présent. Son pelage se hérisse entièrement, son cœur bat plus vite, lui donnant le tournis alors que sa gueule s’entrouvre sur une respiration qui se saccade.

Valens

Son instinct hurle dans son esprit cette pensée unique, celle de fuir le plus loin et le plus vite possible. Son cœur résonne jusque dans ses oreilles, il n'entends plus que lui et il a l'impression que la totalité de ses poils sont redressés droits. Pourtant, ses pattes refusent de bouger, elles sont comme bloquées, presque douloureuses.
Et l'autre bête, cette ombre dans la nuit, celle qui se détache comme étant une louve immense et cornue, évidemment qu'elle s'approche. Elle est comme un prédateur, elle est, il en est sûr, aussi malveillante que celui qui l'avait capturé et fait avaler des choses immondes avec l'autre mâle bleu. Plus que la louve, c'est son agresseur passé que Valens voit, mêmes coloris et surtout aussi grands, immenses tout les deux face à lui.

Elle lui tourne autour et chaque instant de passant, Valens découvre qu'il peut se tendre un peu plus, hérissé toujours intensément son pelage. Ses babines tressautent, la proximité fait enfin bouger ses pattes qui acceptent de le tourner pour qu'il fasse toujours face à la grande louve. Ses oreilles sont en arrière, sa queue entre ses pattes et celle métallique crisse contre la pierre, le mâle ocre ne parvenant pas à totalement maîtriser celle-ci.

Il ouvre sa gueule, les mots ne sortent pas. Il n'a pas entendu la question mais voudrait hurler qu'elle n'avait pas intérêt à lui faire quoique ce soit. Cette fois-ci il connaissait des loups... cette fois-ci surtout, il était prêt à tenter de mordre.

Valens

Elle n'allait pas le manger, ça voulait dire qu'elle en avait eu l'intention à un moment donner ? Ça n'apaisa pas du tout Valens qui demeura cette petite boule nerveuse prête à exploser si on lui soufflait un peu trop fort dessus. Son cœur est dans ses oreilles, l'adrénaline lui fait tourner la tête et sa poitrine est si douloureuse qu'il a l'impression que d'un coup, tout peut s'arrêter.
Sa mâchoire s'ouvre et se ferme mais le mâle ocre demeure muet. Parler est difficile, répondre aux questions lui paraît impossible. Il y a bien quelques syllabes qui s'essayent, poussive.

« V... va... len...s »

Valens a l'impression d'étouffer. Sa gueule est sèche, il a du mal à déglutir. Il essaye toute de même de se reprendre un peu malgré l'effort considérable que ça lui demande.

« J'm'appelle... Va...lens »