Ma première fois

Pandore

(

habitué, 600 mots: :

Pandore ne savait plus où donner de la tête ces derniers jours. Elle se sentait nauséeuse, frustrée et à cran. Il ne fallait pas lui parler, il ne fallait pas l'approcher, car tout ce qui en découlerait à cet instant, serait des insultes ou des coups de mâchoires.

Cette nuit, semblait longue et interminable.. Le vent soufflait fort dehors, balayant les plages de ses détritus organiques, la mer était agitée, venant claquer ses vagues contre les rochers. Et elle n'était pas la seule. La louve maudite était dans l'une des tanières de la meute, essayant de ne pas craquer sous les hurlements marins, essayant de ne pas devenir ce qu'elle est vraiment.. Une folle. La folie.

Mais le jour arrivait bien vite, et elle ne ferma pas l'oeil de la nuit. Comme elle aurait eu envie de chialer. Déjà, parce qu'elle n'était pas bien, et de deux, parce qu'elle allait se taper des cernes du diable.

Songeant que la journée serait plus douce et clémente, la demoiselle quitte les lieux pour aller prendre l'air, son regard rosé rivé sur des points invisibles. Elle prend son foulard blanc pour se couvrir un peu. La voilà grimpante sur le vieux Navire, lui déchu depuis un moment déjà. Lui mort. Un long bâillement étire les mâchoires de la louve, et, dans ce geste des plus banals, l'empêcha de voir le bord du bateau.

Avec la fatigue, Pandore ne vit rien et se retrouva bientôt à l'eau.

L'horreur la frappait d'abord, la peur et la crainte. Le manque d'oxygène la prend, alors que ses yeux s'ouvrent en grand. L'eau ingérée par mégarde la dévore de l'intérieur. Elle sent son esprit divaguer, elle sent son corps changer. "Haine. Colère. Soif.." Ces mots revinrent plusieurs fois.

Maintenant grande, elle put contrôler cet esprit détraqué - A la manière de la Pandore maudite- et remonte à la surface. Sous sa chevelure d'ébène, Pandore regarde ce nouveau monde devant elle. En quête, la voilà qu'elle file le long des côtes.

La lagune fut sa première escale. Silencieuse et patiente, elle se laisse porter par les flots, jusqu'à ce que son odorat l'avertisse. Un loup en approche. Odeur portée par le vent, elle fixe ce loup plus loin, qui semblait fatigué. Elle ne savait pas pourquoi, ni comment, à dire vrai, elle s'en balançait royalement. Tout ce qu'elle voyait, c'était ce loup qui pourrait assouvir sa soif qu'elle n'a pas pu satisfaire depuis sa naissance.

Sa gueule s'ouvre sur une rangée de dents éclatantes. Son corps famélique ondule vicieusement dans l'eau. La sirène sort de l'eau quelques instants plus tard, couvrant son corps de son châle blanc et regarde le mâle plus loin. Un hurlement sort de sa gueule, elle l'appelle. Le mâle lève la tête et la regarde, intrigué de la voir. Pandore papillonne des yeux, tournant la tête, elle l'invite. Lui, remue la queue, pensant qu'elle voulait lui parler, partager un repas, un endroit pour dormir, une compagnie. Innocent, il la rejoint au bord de l'eau, il lui parle, lui demande comment elle s'appelle, ce qu'elle voulait.

Mais Pandore ne répond pas. Elle se retient, de plus en plus fort, pour ne pas commettre d'erreur. Il se rapproche encore un peu, jusqu'à ce qu'il pénètre dans l'eau. Le coeur de la louve bat si fort, les murmures deviennent des cris.

Et puis, quand il pensait avoir une réponse, elle lui saute dessus. Pandore tente de l'attraper par la nuque, elle mord et tire avec force pour noyer le pauvre étranger. Lui, se débat comme un beau diable, la forçant à user de ses réserves pour ne pas le lâcher. Mais rien n'y fait, le malheureux se retrouve immergée par l'eau salée, il crie, gesticule, absorbant les bouffées d'air qu'il parvient à avoir en remontant à la surface. Mais pandore ne lâche rien, et détache son châle pour revenir vers lui, l'idée voulue?? L'étrangler. Elle l'attrape brutalement par-derrière et enlace le cou du mâle qui ne voit rien venir, et puis, subitement, le tire vers le fond.

Elle joue avec lui dans l'océan. Le tire comme une poupée de chiffon. Elle zigzag. Et, pendant qu'elle reprenait de l'air à la surface, lui était prisonnier de l'eau. Jusqu'à, ce qu'il remplisse ses poumons d'eau salée et succombe. Pandore le vit et vint le rejoindre. Avec un sourire satisfait, elle remonte pour de bons et se pose sur un rocher pas loin, sortant le loup de la mer pour le coucher à ses côtés. Il était mort.

Mais voir un cadavre, ne dérangeait pas pandore. Au contraire, elle se rapproche et sourit, elle rit. Tendrement, elle vient caresser la joue du condamné, et vint lui faire un baiser. Un baiser, qui finit en boucherie. Elle le dévore.

Sa faim rassasiée, la louve sombre dans un profond sommeil. Se réveillant quelques heures plus tard. Plus sereine.

Elle portait toujours la forme de sirène, mais étrangement les cris avaient cessé. L'eau avait balayé le sang, ne laissant qu'un corps ronger dont les crustacés ne se privaient pas de terminer. Elle se souvient. De tous cette fois.

Sa patte vint se poser sur son propre visage, un sourire niait apparaît. Elle adorait cette sensation. Elle le ressentait jusqu'au fond de ses tripes. Une joie remplissait son coeur, l'envie de hurler son bonheur était présent. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait bien.

Si c'était ça, pour qu'elle se calme. Pandore n'hésiterait plus. Elle tuerait encore pour calmer sa faim.

Mots: 970

Pandore

Pandore entendue des bruits pas loin, et tournait brusquement la tête vers le nouveau venu comme si cette entrée était la plus violente jamais connue. Un geste qui vint camoufler un peu son visage de ses mèches sombres parsemées de blanc. Un regard rose brillant comme jamais, accroché à celui qui venait d'arriver. "Un loup". Un petit sourire en coin fendit ses lèvres dont l'odeur de sang y était encore. Qu'il se sente chanceux, elle avait le ventre et l'âme repus.

Ce moment d'extase se perd, quand l'odeur familière la fait revenir à elle. Pandore cligne des yeux plusieurs fois, la brume de son inconscient se dissipe pour voir qu'en fait, ce loup, c'était Donatas. Lentement, elle se lève sur son perchoir et vint s'immerger dans l'eau. Quelle agréable sensation, quand on ne te crie pas dans le cerveau. Quelle joie, de pouvoir nager sans se perdre.

Pandore rejoint la rive et s'approche de Donatas.

"-Donnyyyyy!" Sa voix était douce. Son regard apaisé. "Je suis contente de te voir!" Elle s'approche de lui, encore mouillée, pour aller se frotter à lui. -Ou pas-. Qu'importe sa réaction, elle irait enfouir sa tête sous le menton du mâle brun.

Pandore

A l'entente de son nom Pandore, ouvre les yeux plus grands pour regarder Donatas. Il se souvient d'elle malgré son corps famélique? Malgré sa beauté dévorée par la mer? Il se souvenait. Oh... C'est qu'elle n'était pas si laide finalement. C'est qu'elle était toujours elle.. Ce qui était, elle ne peut le cacher, une bonne nouvelle. Un sourire horrible, caché du regard du mâle, se pointe, il est vicieux.. Mauvais.

Un sourire bien vite effacé quand il parle du tas d'os. Du cadavre. "Mon repas.." Sa tête, se tourne vers son œuvre. Aaaaah. Rien que le voir lui donnait limite faim à nouveau, alors qu'elle était pleine pour un moment. Rien que de penser à ce moment, la rendait brumeuse.

"- Ne fait pas attention!" Et pour accompagner ses paroles, Pandore vient lécher le menton de Donny. Remuant la queue. Lentement elle recule pour s'asseoir, ses mèches noir et blanc retombant sur son museau gris. Sa patte famélique se pose sur sa poitrine mouillée..

"-Moi?" Un semblant de peur, de choc. Elle allait lui dire que personne ne pouvait la tuer maintenant. Elle allait lui dire, que ce loup n'était rien que son repas. Qu'il ne devait pas s'inquiéter et tout le blabla. Mais elle se retient.

"-Voyons Donatas! Bien sûr que non!" Elle se relève et cette fois quitte la mer pour se secouer et aller sur le sable fin. Maintenant qu'elle avait profité de la mer et de sa malédiction, Pandore souhaitait retrouver son bleu magnifique et ses cheveux doux et secs.

Pandore

Pandore écoutait qu'à moitié les paroles du mâle brun. Soit parce que son bain de soleil était plus important, soit parce qu'elle s'en fichait un peu de ce qu'il racontait. Soit tout simplement parce qu'elle vivait mieux à cet instant et qu'elle ne voulait pas l'entendre se plaindre. C'est vrai quoi. Mais il continue et cette fois la louve se couche sur le flanc, tête relevée vers lui.

"- Oui! Je sais! Je sais! Je suis une moule au combat! Mais toi-même tu sais que je sais quand même me défendre et qu'à défaut de ne pas savoir retourner quelqu'un, je peux mordre!! Ce n'est pas un faiblard qui va me faire peur! Et jamais, au grand jamais, je laisserais une inconnue me prendre mes affaires!" Elle roule des yeux. Se couchant sur le dos en exposant tout le reste.

"- Tu ne devrais rien croire du tout! Point final!" Quel idiot.

Le soleil vient réchauffer le corps de la demoiselle, lui rendant ses formes peu à peu en échange de ses os voyant, ses couleurs ternes contre celle de la mer. En parlant de changement, Pandore se redresse vivement pour fixer le mâle d'un oeil sévère. Vivement elle se lève et vient se poster devant lui, sourcils froncés.

"-D'ailleurs! Je peux savoir tu étais où? Tu n'as pas le droit de partir sans prévenir! Tu n'as pas le droit de disparaître sans rien dire!" Elle ment. Mais elle s'en fichait. Une patte sur sa tête, Pandore détourne la tête, l'ignorant.

"-Tu me fuis c'est ça??"

Pandore

Une exploration? Bah voyons. Monsieur quittait les terres, et partait faire sa vie ailleurs, il a cru qu'ici, c'était un hôtel ? Il a cru qu'il pouvait aller ou bon lui semblait ?? C'était une blague? La louve dresse la tête, et cette fois vient lui tourner carrément le dos. Comment elle aurait aimé pleurer parce que ça renforçait le fait qu'elle se sentait un peu seule et oubliée. Et que voyager ce n'était que pour les autres. Ses babines tremblent, mais elle ne lui montrerait certainement pas.

Il la fuit, elle le sait. C'était juste lui qui n'avait pas le cran de le dire voilà tout. Il se justifie même que Morne- Oeil n'était pas un bon endroit pour ses entrainements. Il justifie sur le fait qu'il voulait devenir plus fort. Elle fut même presque choquée de savoir qu'il s'était battu contre un croco.

Pourtant, elle ne le voyait pas plus musclé. C'est sûr, il lui ment. Comparé à avant, elle ne lui sautera pas dessus, elle ne criera pas, elle ne fera rien. Telle une dame, elle essuie délicatement les larmes sur le bord de ses yeux comme si elle avait du maquillage et se lève. Toujours dos à lui.

"-D'accord! Contente pour toi alors!" Voilà. Pas de cris, pas de crocs, pas de reproches. Son repas dévoré juste avant était-il réellement responsable? Elle ne savait pas.

"-Bon retour à toi alors!" Et, sans rien dire de plus, se met à marcher vers la lagune. Faire quoi, pourquoi, elle ne sait pas.

Pandore

Pandore s'arrête pour le regarder. Un silence long, qu'elle brise d'un non. Non il ne la suivrait pas, non elle ne rentrerait pas avec lui. Parce qu'il était parti sans prévenir, qu'il l'avait laissée seule. Alors pourquoi rester près d'elle aujourd'hui? Elle aurait pu même lui dire qu'elle avait un peu souffert de son absence mais elle ne lui dirait pas.

Et puisqu'il n'avait rien eu à faire d'elle quand il était parti, alors elle n'en aurait rien à faire de lui aujourd'hui.

"- Rentre! Ta famille te cherche sans doute! Je vais marcher seule!" Elle dresse la queue, lui laissant un dernier regard avant de reprendre sa route. Elle avait besoin de réfléchir à ce qu'il a dit. Oui, pour une fois elle allait y réfléchir. Elle verrait ce soir. Si elle lui pardonne ou pas.