L'habitant du terrier

Valens

Les aléas du temps avaient fini par rendre quelques travaux nécessaire pour sa tanière alors Valens avait attendu une journée ensoleillée pour s'y mettre.
Il n'était pas non plus sorti tout de suite, attendant qu'il y ait moins de passage, que le peu d'habitants du refuge aillent s'atteler à leurs propres activités. Lorsque le silence régna dans son coin de canyon, Valens sortit une tête, oreilles en avant, puis le corps entier avant d'entreprendre d'arracher quelques herbes qui commençaient à envahir l'entrée, l'empêchant de passer convenable. Il alla également chercher quelques grosses pierres qu'il utilisa pour stabiliser la butte sous laquelle se trouvait son trou et dont la pluie commençait à trop lisser. Puis le mâle ocre s'occupe de recreuser la galerie, disparaissant à demi dans son terrier pour y extirper la terre, tordant sa patte artificielle presque comme une pelle pour ne pas avoir à se faire mal à l'autre.
Parfois, il relève la tête quand il pense avoir entendu quelque chose, se remet bien vite à creuser ensuite, la terre un peu plus foncée que son pelage lui rougeoyant ses poils ocres.

Valens

Il creuse, continue ses petits travaux et puis à un moment, Valens se sentit observer. Une sensation étrange comme un picotement le long de sa peau qui l'incite à se détacher de son activité et relever la tête pour balayer les alentours du regard. Il sursaute légèrement lorsque ses yeux bicolores tombent sur la silhouette clair d'un mâle aux larges oreilles.
De loin, Valens l'a déjà vu, entraperçu, parce que c'est un des habitants permanent du refuge, le mâle en est certain. Il ne le connaît pourtant pas pour autant, Valens étant resté jusque là assez casanier, cloîtré au fond de son terrier par crainte du monde entier.

Le mâle ocre resta silencieux lorsque l'autre s'approcha, sans le quitter des yeux. Il se ratatina un peu sur lui même cependant au fur et à mesure que la distance entre eux deux diminuait, rentrant la tête entre ses épaules, la queue entre ses pattes.

« Euh...Bonjour. »

Valens ne trouva pas grand chose à dire de plus non plus, n'osant même pas reprendre ce qu'il était en train de faire, se contentant de garder un regard déconcerté sur l'autre loup.

Valens

« J'm'appelle Valens. »

L'autre loup à l'air gentil. Il l'est probablement, c'est ce que Séléné lui avait dit des habitants du Refuge, c'était pour ça également qu'elle lui avait conseillé de venir s'installer ici. Il y a une crainte qui monte pourtant jusqu'à l'esprit du petit loup ocre, un instinct qui fait qu'il ne se rassure pas bien que la peur ne le pousse pas à se tétaniser – ce qui en soit, était un pas énorme pour qui suivait sa progression. Il se recroqueville pourtant un peu plus, finit presque comme accroupie, sa queue revenant vers l'avant comme pour le cacher un peu.

« Séléné m'a dit de venir. Ça fait... » Il n'arriverait pas à compter, là comme ça. « … un moment maintenant. »

Mais il ne s'était jamais présenté.
Nerveux, son regard dévie un peu.

« Merci. »

Ses oreilles se rabattent vers l'arrière. Il était désolée de ne pas y arriver mieux, il devait paraître un peu bizarre mais... Il y avait encore quelques difficultés que Valens ne parvenait pas encore à surmonter de nouveau. Les interactions sur les relations encore non acquises étaient devenues très compliquées.

Valens

Valens ne sourit pas face à celui de Lùgh, il reste la tête en dessous des épaules, les oreilles en arrière mais il remue faiblement la queue en signe de réceptivité de la bienveillance du blanc et beige. Il le laisse cependant mener la conversation.

Est-ce que le coin est joli?

Hé bien... Valens préférait le premier endroit qu'il avait trouvé, plus chaud, des proies plus abondantes et plus grosses. Mais ce petit coin de paradis, deux loups avaient décidé d'en donner une vision de l'enfer, bien plus effrayante encore que celle des souvenirs lointains de son enfance au milieu du Désert Blanc.

« Ça va... il ne pleut pas trop et il y a des proies si on remonte les parois rocheuses »

Elles étaient encore plus abondante si on pillait le jardin d'Holzer mais Valens luttait chaque jour face à la tentation, parfois il échouait mais essayait de remettre ce qu'il avait pris. Le mâle ocre ne comprenait pas très bien pourquoi le blanc avait tout un élevage d'insectes mais qu'il ne fallait pas y toucher alors qu'il lui avait expliqué que c'était des plantes qu'il entretenait ici maaaais...

Valens

« Hé bien... »

Ça faisait longtemps que Valens n'avait pas parlé du Désert Blanc où il avait grandi. Il ne se souvient même plus s'il l'avait évoqué à Holzer, Séléné ou Mimosa. Peut-être à leurs rencontres respectives ? Dans tout les cas, ça commençait à remonter de plus en plus à présent et le mâle ocre n'aurait trop su dire précisément comment les choses s'étaient passées.

« Il ne pleuvait presque jamais. Je viens d'un désert assez loin d'ici. »

Cet ici qui avait été présenté comme un bout du monde, les littérales dernières terres sans pouvoir aller plus loin à cause de l'eau. Cet ici qui aurait du être meilleur mais qui ne l'avait pas été mais là bas, pour lui, il n'y avait pas mieux non plus.
Valens chercha une question à poser en retour à l'autre loup, n'y parvint pas. Son regard baissa au fur et à mesure vers le sol, penchant un peu sa tête alors qu'il se perdit sur ses méandres de sa réflexion. Hm, il ne pouvait pas renvoyer à Lugh question similaire, avec sa lumière, il devait plutôt être quelqu'un originaire d'ici.

Valens

« Oh !»

Dans ce que Lugh disait, il y avait une chose qui débloquait un peu plus la conversation, et qui l'étonna aussi.

« Tu n'es pas originaire d'ici non plus ? Pourtant tu as une lumière, comme... les loups d'ici. »

C'était une chose qu'il n'avait vu qu'ici, tout comme il n'y avait des errants que dans le Désert blanc. Valens ne fit pas de commentaire sur le fait qu'un pays où il pleuvait tout le temps ne lui aurait pas beaucoup convenu. Après tout, un où il y avait un soleil brûlant et constant n'était pas non plus une véritable définition de coin chouette pour vivre, les conditions restaient plutôt extrêmes.

« Le Désert blanc, parce que... le sable est blanc. » Il fit un sourire un peu grimaçant, ce n'était pas très imaginatif.

Valens

« Oh, je vois. »

Le mâle blanc s'était donc probablement bien acclimaté quand Valens lui... hm disons que c'était compliqué. Il peinait déjà à trouver un bon lieu de vie alors s'intéresser aux dieux locaux au point d'avoir une lumière aussi... il était très loin d'avoir atteint cette étape, doutait de d'y arriver un jour. Ce n'était pas non plus un objectif qu'il souhaitait spécialement atteindre.

« Je suppose que les habitants du Désert blanc auraient appeler comme ça les terres d'ici s'ils avaient connu ces mots. On m'avait décrit l'endroit comme les terres les plus lointaines avant d'être arrêté par l'eau. Le bout du monde, ça doit être une question de point de vu. »

C'est une réflexion qu'il se fait un peu à haute voix. L'information donnée par Lugh le laisse pensif sur ces quelques instants et une de ses oreilles tombe sur le côté. L'attention est rattrapée par une question qui lui est posée.

« Hm, ça doit faire cinq ans, peut-être six. »