Fuir le familier | Anathème

Qu'est-ce qu'une louve comme elle pouvait bien faire ici ?

C'est ce que l'on pouvait se demander en voyant cette louve aux allures délicates. Pourtant, sous ce voile gris, se cachait une femelle qui en avait vu des horreurs. Sous sa fourrure blanche, des muscles habitués à monter des tombes, à déplacer des corps. Tout autant que des pattes qui savaient faire les plus beaux bouquets, et qui savait donner les meilleurs câlins. Umaïma était un contraste sur quatre pattes, mais elle le vivait bien. Et aujourd'hui, elle avait envie d'explorer.

Sortir de sa routine, et aller voir ce qui se passait ailleurs. Les terres abandonnés et autrefois habitées par le dragon lui semblait être un choix stupide de prime abord, mais quelque chose lui disait qu'elle allait tomber sur quelque chose d'intéressant aujourd'hui.

Elle regarda l'étang boueux qui se présentait devant elle, et elle écoutant dans le silence le bruit des grenouilles. Peut-être qu'il y avait de la végétation qui serait magnifique dans son cimetière, ou des plantes qui pourraient former de bons remèdes ? Mais pour l'instant, rien qui lui sautait aux yeux.

Il fallait être patient.

Fuite du Monochrome avait eu lieu quelque chose jours plus tôt. Pas l'avaient ramené ici. Prudence devenait sa coutume et Azurs veillaient sur les environs. Tâches floues dansaient dans ses yeux, vision était mauvaise mais Flou savait se mouvoir et indiquer danger. Charognes il parvenait à trouver. S'en nourrissant, il survivait. Terres étranges lui offraient couvert et protection. Mort était présente à chaque pas.

Marché au ras du sol, il avançait parmi les cimes mortes. Étang il recherchait pour s'abreuver. Soif le serrait quand Faim était calme. Chemin il trouva mais il s'arrêta. Odeur étrange lui vint. Se plaquant, il guetta. Fourrés bougèrent. Silhouette blanche apparue. Forme floue, elle semblait canine. Monochrome ? Fumet était différent. Femelle vivante marchait. Azurs n'en avaient encore jamais vu. Peste ne comptait pas, Ange de la Mort qu'elle était. Patience devint de mise et camouflage s'empara de lui. Végétation semblait tenter de la cacher dans ce paysage désolé quand chevelure le trahissait.

Tic tic tic.

Le temps passe, et la femelle ressent le vent contre elle, et une odeur lupine qui se mélange à l'odeur humide de l'endroit. Elle ne reconnait aucunement l'odeur, ce qui voulait certainement dire que c'était un être solitaire. L'inconnu semblait être très près de la nature, car son odeur de mammifère était faible, laissant place à une sorte... de végétal. Peut-être un loup qui cueillait des plantes, ou qui portait une couronne de fleurs ?

Elle essayait tout de même d'être positive, mais la peur l'habitait, se rappelant de son altercation avec deux jeunes solitaires. C'est donc avec prudence qu'elle fit face à la direction du vent, et fit quelques pas vers ce qu'elle pensait être la cachette de celui qu'elle ne connaissait pas encore. Elle siffla, appelant à l'ordre sa chouette.

Autant ne pas être seule.

[Dé Réussite (ING) :

- RC = Umaïma détecte le loup
- RS = Umaïma sent une odeur
- ES = Juste un sentiment de se faire épier
- EC = Rien du tout]

Blancheur s'approchait. Peur le prit. Bouger il ne pouvait. Fuite était impossible, fuite le trahirait et Poursuite aurait lieu. Monochrome avait réussi à le piéger. Piège ne devait pas se reproduire. Se tassant un peu plus, il demeura caché. Pas résonnèrent sur le sol. Oreilles se plaquèrent. Souffle se fit plus court. Disparaître était la solution. Hululement le dit sursauter. Chouette arrivait. Azurs ne pouvait la voir mais il savait. Blanche n'était plus seule. Conviction sans affirmation, il le sentait. Panique l'embrassa et mouvement se fit. Léger recul trahissait sa position dans un bruit de claquement. Figer il se retrouva, inquiet. Peur tendait ses muscles.

La croque-mort était déjà plus calme en ressentant les griffes de son familier contre ses épaules.

La chouette hulula faiblement, se demandant bien ce que sa maîtresse voulait. Elle ne voyait pas d'autres loups autour, ce n'était donc certainement pas pour de la traduction... mais elle resta auprès d'elle quand même, patiente, les yeux bien ronds.

La louve entendit alors un craquement de branche, et les poils de sa queue s'hérissèrent, se demandant pourquoi l'inconnu ne s'avait pas encore présenté, ou pourquoi ne s'avait il tout simplement pas enfuit.

Était-ce un loupiot, un loup ayant besoin d'aide ?

Son instinct lui disait de continuer d'avancer, elle ne savait pas trop pourquoi.

Alors que ses pas continuaient de la faire avancer, elle vit enfin l'inconnu. Sur son pelage marron semblait pousser de la végétation, et sa chevelure bleu royal était tenue par une couronne... d'os. Il avait plusieurs accessoires fait en os maintenant qu'elle le regardait. Peut-être pratiquait-il le voodoo, ou encore était-il un simple collectionneur.

Elle lui sourit, prudente.

Elle pouvait sentir son regard la scanner d'haut en bas, alors que son corps tentait de rejoindre la terre.

Son expression était de glace, et Uma ne savait pas trop que faire avec cette réponse à sa venue. Démontrait elle une présence intimidante sans le vouloir ? Elle garda sa distance afin de ne pas empirer la situation, et flatta le dos de sa chouette, l'invitant à faire le premier pas.

« Bonjour. », fit le piaf d'une voix douce.

Uma regarda le sol, n'osant pas voir l'expression du loup, peut-être que de faire parler son oiseau allait juste rendre l'inconnu plus confus que jamais. En même temps, rien valait la malédiction de Moiro qui empoisonnait ses mots. Elle ne pouvait pas gagner dans les deux cas, mais laisser sa chouette prendre les rennes de la conversation semblait être la solution pour le moment. Peut-être pour se créer un mur entre eux deux, pour qu'elle se protège aussi... avait elle peur de ce que cette rencontre pouvait amener ? Elle l'ignorait à vrai dire.

« Il n'y a rien à craindre. », ajouta le familier sans l'approbation de sa maitresse.

Bon, même l'oiseau pouvait ressentir la tension dans l'environnement, c'était mauvais signe.