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 Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre

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Elle
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MessageSujet: Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre   Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre EmptyMar 19 Jan - 22:52

Khal avait eu une belle surprise la veille au soir. Un des membres de sa meute était venu le voir pour lui parler. C'était Sean. Le géant aimait bien le Lanterne orangé, même s'il parlait trop à son goût. Et même s'il sortait avec une Séide. Khal n'était pas du genre à juger les gens parce qu'ils appartiennent à une meute au lieu d'une autre sans les connaître. Pour tout ce qu'il savait, elle pouvait être très bien, la meuf. Et il s'en fichait bien, tant qu'elle ne se mettait pas à chasser chez eux ou qu'elle ne se donnait pas des droits qu'elle n'avait pas. Et puis, Illa sortait bien avec un Séide aussi. Cela réglait le problème pour le mastondonte.

Mais Sean avait donc à lui parler. Khal, de mauvais poils dernièrement, se contenta d'abord d'écouter. La copine de Sean était parmi eux, actuellement endormie dans la tanière du Lanterne. Déjà, ça commençait fort. Qu'Illa sorte avec Caïn, il s'en fichait, mais il n'aimait pas trop que les Séides viennent chez eux ainsi. Qu'importe, il le laissa parler. Sean lui expliqua que sa copine muette avait réussit à lui faire comprendre - par une méthode qui ne sera pas divulguée parce qu'il faudrait que j'en trouve une - qu'elle voulait rejoindre leur meute. Enceinte, elle souhaitait mettre bas parmi leur clan et vivre avec eux dès à présent. Le Conseiller n'y voyait aucun mal et il approuva aussitôt la venue de la femelle. Mais l'autre avait encore à parler. Il fallait que la louve l'annonce aux Séides. De plus, elle avait des gamins là-bas. S'ils voulaient l'accompagner, ils seraient les bienvenues, mais il fallait que quelqu'un les mette au courant. Et, bien sûr, Sean l'aurait fait. Mais une telle annonce de sa part, en teritoire Séide, risquait de faire un peu de tapage. Alors il voulait de mander à Khal s'il voulait bien accompagner Fireheart au creux du loup pour y annoncer son départ.

Vraiment, il aurait dû dire non. Il avançait, dans un silence qu'il savourait, avec la jolie loupiotte de feu, en direction de son ancienne meute. Il savait bien que personne là-bas ne lui chercherait trop de noises. Après tout, il était imposant et impressionnant. Et fort. Il pourrait se protéger, et protéger la louve. En plus, ses nouvelles cicatrices lui donnait l'air encore plus terrible. Et c'était tant mieux. À ses côtés, la femelles carmine avait aussi son lots de cicatrices. Mais plutôt que de la rendre terrifiante, elles semblaient crier au monde : " Regardez, on a tenter de me tuer et j'ai survécu. Je suis une battante, une survivante ". L'effet était atténué par son ventre rebondit. D'ailleurs, elle devait être presque à terme. Le mâle s'assurait de marcher bien assez lentement pour ne pas l'épuiser. L'épreuve qui l'attendait s'en chargerait bien assez.

Elle le guida donc jusqu'au creux du loup. Khal ne connaissait pas l'endroit, et il le découvrait avec prudence. Ne manquerait plus qu'on leur tombe sur le poil par surprise. Mais, curieusement, personne ne les surpris. Ils réussirent à se rendre en plein centre du repaire des Séides. Le Brethen s'assit sous le regard des loups présents. L'ancienne Soldate, ancienne Gamma, fit de même, tout près de lui. Malgré les regards qui pesaient sur elle et celui qui l'accompagnait, elle n'avait aucune honte, aucun remord. Elle rebâtissait sa vie. Elle tournait la page.

« Ahem, commença le Brethen, cherchant un peu ses mots. Au moins n'avait-il pas à chercher à attirer l'attention des gens. Il en avait un peu trop à son goût en fait, d'attention. Cette louve ici présente est venue nous voir hier soir. Étant dans l'incapacité de parler, on m'a demandé de le faire à sa place. Cette louve appartient désormais aux Brethens. Elle est notre sœur, nous sommes ses frères. On m'a dit qu'elle a des enfants ici. Si ceux-ci souhaite la suivre, ils seront acceptés parmi nous »


EDIT : Note aux gosses de Fireheart. Tout ce qu'ils savent est qu'elle était enceinte et qu'elle avait repris son boulot. Ils auront surement sentit l'odeur d'un inconnu sur son pelage à plusieurs reprises, mais elle n'aura pas tenté le rapprochement SeanxLesGosses par crainte de leur réaction. Ils auront, comme tout le monde, remarqué sa grossesse récente.
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MessageSujet: Re: Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre   Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre EmptyMer 20 Jan - 19:11


    Caïn était allongé à l'entrée de sa tanière, laissant l'air froid de l'hiver transir ses muscles. Il ne faisait rien de particulier, si ce n'était regarder d'un air quelque peu las ce qu'il se passait en contrebas. Le camp grouillait à cette heure-ci de la journée. Entre les chasseurs qui revenaient avec quelques proies en gueule pour aller les déposer sur le tas de gibier, les soldats terminant leur patrouille et saluant d'un mouvement de la tête les prochains à partir surveiller les frontières, les maternelles qui surveillaient les louveteaux nés il y a peu, et les savants leurs malades, il était on ne peut plus actif.
    Le temps avait beau être frais, il était aussi sec, la neige ayant cessé de tomber pour l'instant, même si le ciel conservait cette blancheur laiteuse. Il continuait donc à ainsi se reposer, hésitant parfois à aller retrouver la tiédeur de son antre et à s'allonger sur sa couche de paille et de mousse. Mais il n'était pas de ce genre là, à dormir à longueur de journée, se perdant dans leur oisiveté. Il restait avant tout quelqu'un d'actif, et même lorsqu'il avait besoin de repos il préférait encore s'allonger ici pour surveiller d'un regard attention ce qui se passait ici-bas.

    D'ailleurs, deux silhouettes attirèrent tout particulièrement son attention. Fireheart, la gamma, s'avança à travers le camp aux côtés d'un mâle qui n'appartenait guère à leur meute. De suite, le Bêta bascula les oreilles en avant, intrigué par cette petite scène. Le mâle, qui lui semblait être Khal s'il ne se méprenait pas, se mit alors assit au milieu de tous pour prendre la parole, comme l'aurait fait un chef convoquant son assemblée.
    Caïn se dressa un peu plus, écouta ce que le conseiller Brethen disait, ne loupant le moindre mot. Ainsi, il était venu jusqu'ici, attirait l'attention de tous en se plaçant à ce point stratégique -soit au beau milieu du camp, histoire d'être entendu du plus grand nombre-, pour dire que Fireheart s'en allait les rejoindre. Et que s'ils le désiraient, les enfants nés de sa précédente et malheureuse union, pouvaient aussi les rejoindre.
    Le gris tiqua, avant de se redresser. Sans attendre le consentement d'un de ses supérieurs, soit l'un des alphas, il descendit de sa place, se laissant tomber sur les rochers en contrebas jusqu'à atteindre la terre ferme. Il était temps d'exercer un peu son rôle de Bêta. Il s'avança alors, perçant la petite foule occupée à bien des choses pour s'approcher du conseiller, un large sourire se dessinant sur ses lèvres. Il s'avança encore, la tête légèrement penchée, lançant au passage une petite pic.

    « Eh bien, les Brethens recrutent. »

    Puis il se plaça en face du mâle brunâtre, le dos droit. Il ne le craignait nullement. Même si sa carrure était bien moins imposantes que celle de Khal, Caïn était loin d'être faibles. Des combats, il en avait eu aussi, sans doute plus que lui. Il était un plus âgé aussi, ce qui lui conférait une expérience supplémentaire. Aussi, on ne jouerait guère à ce petit jeu avec lui.
    Son sourire se rétracta et son expression se changea en quelque chose de beaucoup plus sérieux.

    « Même si je n'ai rien contre le fait que Fireheart vous rejoigne, ainsi que ses enfants s'ils le désirent, la démarche prise pour l'annoncer n'est pas des plus adéquate. Je ne vois pas en quoi il y a besoin d'ainsi l'annoncer publiquement : aller voir Raw et en discuter avec les enfants directement aurait été plus convenable. »

    Qui plus est, il espérait que les gamins avaient été un tant soit peu mis au courant auparavant, car c'était un peu se manger une claque dans la gueule, là. Et pour réfléchir à cette proposition et anticiper le coup, il y avait un peu mieux.
    Surtout que ladite louve possédait un post d'importance dans la meute, qu'elle laissait ainsi soudainement vaquant. Ce qui n'était en soit pas un drame : ils étaient tous plus ou moins remplaçables. Mais sur le fait, sa façon de s'y prendre lui faisait plus penser à une campagne de recrutement. Et sa façon d'annoncer que la louve de feu était des leurs, désormais, laissait un brin à désirer. Elle semblait presque en retrait, ne laissant pas transparaitre son avis. A croire qu'il l'avait forcé à les rejoindre. Ou que la grossesse lui faisait perdre de son éclat. D'ailleurs, qui en était le père ? Ce mâle justement ?
    Merde, de toute façon, il n'en avait rien à foutre.
    Caïn haussa finalement les épaules, les sourcils arqués, nullement hostile dans son attitude.

    « M'enfin, je transmettrais son départ aux Alphas, si l'un d'eux ne viens pas se joindre à nous d'ici votre retour au Squat. »

    Ils étaient importants qu'ils sachent, après tout, la louve ayant une place importante au sein de la louve. Il n'y aurait plus qu'à réfléchir à son remplaçant, mais ça n'était pas vraiment son boulot, à moins qu'on lui laisse son mot à dire.
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MessageSujet: Re: Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre   Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre EmptyLun 25 Jan - 20:28

Marcus avait relevé la tête de son repas aussitôt que l'odeur Brethen avait réussi à recouvrir celle de la poiscaille. Ça lui arrivait d'être sur le qui-vive, comme ça. Il avait remarqué ça depuis qu'il s'était fait attaquer par les Precursors. Inquiet, il avait balayé les alentours du regard à la recherche de l'intrus. Son cœur avait manqué un battement.

What the fuck ?

Flamme se tenait là, au beau milieu du Creux aux Loups. Enfin, peu de gens auraient pu la remarquer du premier coup ; si Marcus avait repéré aussitôt sa crinière de braise, c'était bien parce que les deux larrons étaient - avaient été ? - de bons copains.

En effet, la Gamma se tenait dans l'ombre d'un putain de titan.
Brun tigré, bâti comme un ours, le guerrier avait l'air de tout sauf d'un keupon. Sauf que cela comprenait l'air du mec qui allait te péter la gueule dans l'instant si tu le lui faisais remarquer.

Les oreilles du manchot se plièrent en arrière et ses yeux se plissèrent sous l'effet de la méfiance. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Pourquoi Flamme était avec lui ? S'il venait avec de mauvaises intentions, il ne doutait pas que le Clan finirait par venir à bout de lui, mais sa carrure faisait rentrer plusieurs pertes dans l'équation.
L'échine basse, le pêcheur abandonna sa proie - c'était pas comme si quelqu'un oserait lui piquer son filet gluant - pour s'approcher de l'improbable duo. Il tressaillit lorsque le géant se racla la gorge.

Puis son corps se figea.

***

Blair, quant à elle, avait tout de suite senti l'odeur de sa mère. Retenant un sourire - ça n'allait pas trop avec son image de grosse dure - elle quitta d'un bond le rocher plat sur lequel elle prenait le soleil pour atterrir sur la place centrale.

« Môman ! »

Elle eut un instant de perplexité en avisant le gros mec qui lui faisait de l'ombre. Mais bon, elle était une badass ou pas ? Ça faisait sûrement partie du boulot de Fire, elle avait pas à poser de questions. Après tout, sa môman c'était la Gamma. C'était la meilleure.

Prenant son courage à quatre pattes, elle décida d'ignorer le tas de muscles pour trotter directement vers sa mère, pressant son front contre la joue de la louve. Il y avait à peine quelques mois de cela, elle peinait à atteindre sa poitrine pour un câlin maternel ; mais aujourd'hui, du haut de sa première année révolue, elle faisait à peine quelques centimètres de moins que Fire. C'était peu dire qu'elle était fière de ses hautes gambettes. Pour l'emmerder, elle lui souffla un rond de fumée dans les narines.

Toutefois, son attention fut retenue quand l'escorte de sa mère déclara qu'il allait parler en son nom. Grommelant, elle daigna extraire son museau de la douce fourrure de Fire.

***

« ... Quoi ? »

Le monde s'écroula.

***

Les yeux de Blair s'écarquillèrent.
Son cœur battait la chamade.

Un goût amer dans la gueule, elle fit un pas pour s'écarter de sa mère.
Elle la contempla de haut en bas.

« ... C'est quoi ce bordel ? »

Quelque part à sa droite, le Bêta avait jailli de sa tanière et s'adressait au prétendu Brethen.
Elle s'en foutait complètement.

« Maman, c'est quoi, ça ? »

Comment aurait-elle pu lui répondre ?

« C'EST QUOI, CA ? RÉPONDS, BORDEL DE MERDE. »

Le cri était sorti tout seul.
Ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire.

C'était la première fois qu'elle parlait mal à sa mère.

Elle ouvrit la gueule pour parler, mais rien n'en sortit après la beuglante. Trop de questions se bousculaient dans son crâne, mais elle n'arrivait pas à en articuler une seule. Pourquoi ? Pourquoi ? C'était quoi ce bordel ? Un jour tout allait bien, et puis le lendemain sa mère se ramenait avec un mastodonte pour qu'il lui assure qu'elle pourrait changer de Clan sans craindre de représailles ? C'était quoi ce bordel ? C'était vraiment sa mère, sa mère à elle, qui avait pu décider de ça ? Mais whaaaat. Whaaaaaaat. Ça y est elle buggait. Et il y avait de quoi.

Pourquoi sa mère ne leur avait rien dit ? Pourquoi ? Elle avait bien cru sentir l'odeur d'un mâle sur son pelage, et personne dans le Clan n'avait pu passer à côté de sa seconde grossesse. Et puis, les gosses grandissant, il y avait bien des matins où ils se réveillaient sans leur mère, mais sans se poser de questions. Au contraire, ils étaient pas cons. Ils se doutaient bien qu'ils allaient avoir bientôt des petits frères et sœurs. Que leur môman avait trouvé quelqu'un, et que ce quelqu'un allait sûrement devenir leur pôpa. Peut-être bien que secrètement, au fond d'elle-même, Blair avait espéré chaque jour que Fire les enjoindrait de venir avec elle, et qu'elle les emmènerait voir ce parâtre fantasmé : ce mâle qui dissiperait de sa lumière l'ombre pesante du dénommé Edan.
Ce jour n'était jamais arrivé.

Mais non.
C'était trop, là.

Leur mère était enceinte.
Leur mère s'absentait la nuit.
Leur mère ne leur disait rien.

Et maintenant, ils étaient censés accepter sans mot dire le discours de cet inconnu, selon lequel leur mère s'en allait dans un autre Clan ?

Et il les invitait à les rejoindre ?!!

??!!!!!§§????
????????????
§§§§!!???????§§§!!!

« Comment... »

Sa gueule était sèche.

« Comment tu peux nous faire ça ? »

Son museau se plissa.

« Comment tu peux nous faire ça, et croire qu'on vA GENTIMENT TE SUIVRE ? »

Sa voix se brisa. Les larmes brouillaient sa vue.

Non. Non elle ne pouvait pas se mettre à pleurer. Pas maintenant. Pas comme ça. Elle aurait l'air ridicule. Elle ne pleurait jamais devant les gens.

Serrant les dents, elle tenta de les refouler. Pour la première fois, son don se manifesta de la manière la plus étrange et la plus tragique qui soit : la chaleur lui monta au visage, et assécha ses yeux donc le blanc devint rouge. Un rouge veiné et cruel, qui se fondait avec le vermeil de ses iris.

Les larmes revinrent aussitôt à l'assaut de sa vue.
Ses propres yeux la brûlaient.

Elle ne les laisserait pas couler devant sa mère.
Sa mère qui venait de la trahir.
Les trahir.
Elle, son frère, ses sœurs, et tout le Clan.

Blair cracha aux pattes de Fire. Elle la foudroya de son regard meurtri.
Malgré cela, sa voix était toujours tremblante.

« A... Amuse-toi bien... »

Elle fit un nouveau pas en arrière.

« A... Avec tes nouveaux frères... Et ta nouvelle... famille... »

Connasse.
Connasse connasse connasse. Putain de mes deux. Connasse connasse connasse. SALOPE. Va te faire. Va te faire va te faire VA TE FAIRE.

Tu te crois maline, hein ?
Tu te crois maline parce que t'as plus besoin de nous ?

Tu nous jettes comme de grosses merdes et tu nous piétines, tout ça parce que tu peux te faire engrosser par qui tu veux pour avoir de nouveaux jouets à pouponner ?

JE VEUX PLUS JAMAIS ENTENDRE PARLER DE TOI.

TU M'ENTENDS ?


« Je te déteste. »

Et avec tout le tragique d'un adolescent né de la main de John Green, Blair fit volte-face et disparut du camp.

***

Marcus ne savait pas quoi dire.
Marcus ne savait pas quoi faire.

Il avait assisté, impuissant, au pétage de câble de Blair.

Il aurait voulu faire quelque chose.
Quoi ?
Il en savait rien, bordel.
Réagir.
Faire quelque chose.
Quelque chose.
Rien que ça.

Flamme allait partir.

Il ne put que la fixer avec détresse.
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MessageSujet: Re: Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre   Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre EmptyMar 26 Jan - 15:13

Y'avait quelque chose de pas net dans l'air.
Ça, Joshua en était certain.
C'est l’œil morne et le visage sombre qu'il quitta la petite cavité qu'il avait adopté comme chambre d'hôtel une demi-étoile. Cela faisait déjà trois jours. Trois longs et pénibles jours qu'il restait allongé dans la pénombre, ne se souciant guère du givre fondu lui coulant de temps à autres sur le museau. Cela faisait trois lever de soleil qu'il avait quitté sans un mot la tanière familiale, se retirant le plus loin possible pour réfléchir. Il n'avait guère craint les représailles, après tout il était grand, maintenant. Trois petites nuits hors de la tanière n'allait tuer personne.
Le mâle chocolat avait donc réfléchi, les paroles dures et inévitables d'une connaissance Séide résonnant avec cruauté dans son cerveau meurtri.
« T'es qu'un déchet. Personne ne veut de vous ici...»
Déjà, ça aurait pu aller. Josh ne se souciait guère de ce que pouvaient penser les autres. Ce n'était pas la partie la plus douloureuse, bien au contraire.

« Toi et tes salopes de soeurs, vous savez ce que vous êtes, hein ? Vous le savez ? Le fruit de la semence d'un meurtrier, voilà ce que vous êtes.»

...
C'est là que le seul garçon de la petite famille de charbons ardents avait réalisé à quel point ce loup peu délicat avait raison. Des liens s'étaient formés dans sa tête. Le souvenir des histoires horribles qu'on entendait sur toutes les lèvres, les histoires qu'il avait prit pour des légendes, les Precursors, lui remontait l'échine sous forme d'un frisson glacial, d'un frisson de pure horreur. Edan, qu'il s’appelait. Il l'avait déjà su, mais ce n'était jamais vraiment posé de questions à son sujet. Si, alors qu'il était petit, des camarades lui posait la question, il répondait : «J'en sais rien. J'ai pas de papa.» Ce à quoi les loupiots répondaient avec verve que c'était impossible que tout le monde avait un papa et blablabla. C'est souvent à ce moment que Josh se renfrognait et décidait de s'isoler du groupe de joyeux lurons, sans même prendre la peine de répliquer. Il était convaincu qu'il avait raison, bon, et que personne allait lui dire s'il avait de papa ou pas.

Mais maintenant que l'enfance se dissipait peu à peu, autant sur son corps aux pattes allongées et aux épaules renforcées que dans sa caboche de plus en plus sombre, il prenait peu à peu conscience de sa provenance et de tout ce que cela impliquait.

Lui, Blair, Sawyer, Insane. Ils n'étaient que le résultat du désir malsain d'un être tout aussi malsain, de posséder, de déchirer, de briser. Ils étaient à moitié faits d'une louve victime, à moitié fait d'un loup assassin, d'un loup violeur.
Que leur réservait l'avenir à présent ?
Voilà ce à quoi réfléchissait le jeune loup, seul au fond de sa grotte. Il n'osait plus sortir à l'extérieur, le poids des regards devenant maintenant bien plus tangible que lorsqu'il courait encore après les oiseaux. Le poids des regards qui jugent, des regards désolés, des regards haineux. Le poids des chuchotements dans son dos lorsqu'il passait près de certains groupes.
Il et elles rappelaient à tous le cauchemar qu'ils avaient vécu.

Joshua se sentait comme un parasite, comme un héritage empoisonné. Étrangement, lors de ces trois jours et trois nuits passées à l'écart, il n'avait pas laissé couler une seule larme. Ces yeux bicolores étaient restés aussi secs que le sable de l'Erg Ocre; ce n'était pas de la tristesse que le mâle ressentait. Mais de la honte. Et une colère sourde, grondante, terrible, lui brûlant au fond du torse. Oserait-il encore regarder sa mère en face ? Était-il digne de vivre parmi tout ces loups et louves qui n'oublieraient jamais l'enfer qu'ils avaient traversé ?
Joshua n'en savait rien.
Mais il savait que jamais deux sans trois, et bien souvent jamais un sans deux, et ce pressentiment désagréable qui l'avait poussé, telle une puissante force surnaturelle, hors de sa cachette s'avérait de plus en plus fondé lorsque l'odeur d'un inconnu flotta jusqu'à ses narines.
Presque la même odeur qui collait maintenant de temps à autres sur le pelage carmin de Fireheart.
L'odeur des Brethens.

***

Se dressait devant lui un véritable titan.
Des yeux orangés comme il n'en avait jamais vu, le genre à faire faire de cauchemars aux louveteaux.
Des crocs puissants sortant des babines, capable de dissuader n'importe quel âme brave de s'en prendre au mâle.
Le premier Brethen qu'il voyait de sa vie.
Et il était en compagnie de sa mère.

Joshua fronça les sourcils, ses oreilles se repliant momentanément vers l'arrière l'espace d'une seconde, son poil se hérissant doucement, réprimant un grondement qui montait en sourdine dans sa gorge. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Que voulait-il ? Et pourquoi, bordel de dieu, sa mère était avec lui ?!... L'espace d'un instant Joshua pensa qu'il s'agissait du responsable du ventre grossit de Fireheart, mais la pensée s'en alla aussi vite qu'elle était venue. L'odeur était semblable, mais pas exactement la même. Ça ne pouvait pas être ça.

Le jeune bigarré de rouge vit du coin de l’œil sa sœur Blair se frayer une place jusqu'à leur mère, fourrant son museau dans la fourrure vermeil de la Gamma. Joshua, légèrement plus inquiet, garda ses distances. D'autant plus que c'était la première fois qu'il se montrait depuis trois jours e_e

Le titan se racla la gorge, réclamant l'attention des loups présents. Ça sentait pas bon.

«Cette louve ici présente est venue nous voir hier soir. Étant dans l'incapacité de parler, on m'a demandé de le faire à sa place. Cette louve appartient désormais aux Brethens. Elle est notre sœur, nous sommes ses frères. On m'a dit qu'elle a des enfants ici. Si ceux-ci souhaite la suivre, ils seront acceptés parmi nous »

Wait... WHAT ?!?!

Les yeux de Josh s'écarquillèrent. Il recula de quelques pas.
Il n'arrivait pas à réaliser ce qui se passait. Est-ce qu'il rêvait ?
Non, malheureusement.

Il se sentait coincé dans un étau. D'un côté, les Séides qui avaient laissé comme les sales chiens lâches qu'ils étaient leur mère se faire engrosser par un connard sans rien tenter. De l'autre... Une meute inconnue, peuplée de loups inconnus. Des loups qui leur avaient volé leur maman.
Plus que jamais, Joshua se sentait perdu.
Elle les abandonnait, comme ça ? Pour, il l'avait bien deviné, un mâle inconnu, des enfants qui lui était inconnus.
Elle ne voulait plus d'eux.

Non mais.
bordel.
de.
merde.

Tremblant, il ne dit pas un mot. Blair s'avança et gueula tout les mots qui traversaient l'esprit du jeunot en ce moment. Son cœur battait fort. Et il devait bien l'avouer, la réaction de sa sœur lui brisait presque plus le cœur que la décision de sa mère. Il s'avança sans un mot près d'elle et posa sa patte sur la sienne.
Même si leur mère les abandonnait, ils restaient une famille. Joshua, lui, ne les abandonnerait pas.
À l'instant où ses coussinets effleurèrent les pattes de sa sœur, il s'en fit la promesse.
Ils allaient rester unis, quoi qu'il arrive.

Cette dernière se faufila rageusement entre les corps des autres lupins présents sans qu'il n'eût le temps de la retenir, et bientôt, sa silhouette disparu au loin.
Son regard croisa celui de Caïn, le Bêta. Un autre qui ne faisait absolument rien pour empêcher le drame qui se déroulait devant les yeux à tous.

La rage qui montait en lui était insoutenable.
Tremblant comme une feuille, il s'approcha de sa mère, le regard brûlant.

- J'espère qu't'es contente.

Il fit volte-face sans ne rien ajouter de plus. Ce n'était pas nécessaire.
Après tout ce qu'il avait fait pour elle. Toutes les histoires qu'il lui racontait, le soir, avant de s'endormir. Toutes les fois où il avait essayé de lui redonner le sourire en faisant le clown devant ses sœurs et elle.
Tout ça n'était plus que le néant.
Il ne savait pas si Fireheart se rendait compte de tout ce que cela impliquait.
Il avait toujours eu beaucoup de respect pour sa génitrice, mais aujourd'hui, il la trouvait complètement stupide.

Il se précipita sans plus attendre à la suite de Blair, sa longue queue enflammée virevoltant derrière lui.
- BLAIR, ATTENDS !...

Lui, il ne les abandonnerait pas.
Jamais.
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Dee
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MessageSujet: Re: Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre   Dites à tous mes amis que je m'en vais | Libre EmptyJeu 3 Mar - 4:19

[Désoler du retard. J'ai pas mis grand chose, je suis encore en dilemme sur la décision de Sawyer mais je sais qu'elle a envie de se barrer, parce qu'elle se sens mal, mais je sais aussi qu'elle as envie de savoir, qu'elle as envie de comprendre, d'entendre les gens lui expliquer tout ça. Normalement je vais clarifier tout ça après la réponse des autres :)]

«Mère,

Ce que je sens, c’est un immense découragement, une sensation d’isolement insupportable, une peur perpétuelle d’un malheur vague, une défiance complète de mes forces, une absence totale des désirs, une impossibilité de trouver un amusement quelconque.»
* - Baudelaire, à sa mère

Maman, le savais tu toi, que parfois…la nuit ; surtout la nuit : j’angoisse. Oui. À l’heure la plus profonde de la nuit, profonde comme le point le plus profond de mon cœur qui bat ou comme le creux d’une vague qui viens geler le sable fin de la plage, étendu dans la poussière d’orgueil de Blair, il arrive souvent que mon cœur s’arrête et quand il repars, tu est revenu et je suis toujours un peu surprise voir dépitée de te revoir vivante. C’est comme ça, n’est-ce pas ? C’est comme ça que font les gens ? Que font les familles ? Nous nous inquiétons lorsque l’un des leurs est laisser derrière en leur laissant l’angoisse et la peur de connaitre l’avenir ? Alors c’est comme ça qu’on t’a appris à faire ?

Ahaha.

Et quand l’avenir est encore plus effrayant que le passé qui nous poursuit, on fait comment ? Dit moi que tu n’est pas réellement en train de faire ce que je pense ? Continue, s’il-te-plaît, de me faire croire que les choses ne sont pas toujours ce qu’on voit; que les formes extérieur trompe beaucoup; que mon esprit –rare- n’arrivera pourtant pas à discerner ce que tu est en train de nous faire subir et que tu cache, soigneusement caché en d’dans, quelque chose de moins mauvais.

***
Blair a finalement décider de prendre la poudre d’escampette, toujours sans dire où elle allait. Joshua l’a suivit comme il a l’habitude de le faire, brandit par un cœur remplis de ce monde immense. Quant à moi, maman, je crois que je viens de réellement prendre goût à disparaitre. Je ne sais pas ou je vais, mais j’imagine que cet endroit ne sera jamais pire qu’ici. Ici où je meurs à petits cris. Je ne veux que voir quelque chose de moins laid. Toute seule, je m'en vais toute seule, maman. Sans peur, j’avance sans avoir peur. Mais la poudre sur mon corps tremble, trahis mes mensonges, trahis mon regard. Maman je t’ai menti, parce qu’au fond j’ai peur, j’ai tellement peur.

J’ai peur peur que quelqu’un me reproche de ne pas avoir su quoi faire, d’avoir gaspillé ma chance de faire quelque chose, de m’être noyée dans ce monde immense, de m’être trompée dans la solution et d’être tombée sur celle la plus proche de la déception. Blair elle, elle continuais de gueuler comme une demeuré devant tout le monde, mais elle avait raison. Elle avait tellement raison et ça faisait tellement mal à l’intérieur. Mais il fallait garder la tête droite, regarder droit devant, comprendre ce qui se passait, c’que tu nous faisait là, devant tout le monde. Tu partais ailleurs en espérant rester unis avec nous quoi qu’il arrive, mais ce ne sont pas comme ça que les choses se passe, tu me l’avais montrer. J’ai tellement l’impression que c’est la fin de quelque chose et surtout pas le début d’une autre…Maman si madame la nuit ne m’a toujours pas porté conseil, peut-être bien que le jour, lui, va pouvoir me retrouver.

Hey, je suis désoler de devoir à avoir à être forte comme le vent mais de toujours agir en enfant. Et puis c’était donc cela ? Tu partais, grosse comme une pomme, porteuse de nouveau frère et sœur. Je ne sais pas comment, je ne sais pas par qui, ni…avec quoi réagir. Comment attraper ce qui ne se tiens pas debout ?

-Josh…


Mes lèvres étaient si tremblante, si sèche, si froide. This house no longer feels like home. . Quand le grand à tes côtés s’est proposé de nous héberger, pour nous dire qu’on aurait pu partir, j’ai eu l’impression de ne plus pouvoir respirer, mon cœur douloureux tombas au fond de ma gorge. Quand j’ai essayé de calmer Blair, j’avais tellement peur de savoir, et ça me blesse encore plus de le dire, j’ai pris plaisir à la regarder gueuler et extérioriser ce qui ne sortirais pas, ce qui ne sortirais jamais. En te regardant, toujours aussi silencieuse, j’avais l’impression d’avoir enfin l’envie de te supplier de dire quelque chose. J’avais terriblement envie, dans mon cœur d’enfant, de t’entendre nous rappeler, nous entendre dire que tu t’excusais, mais tu ne l’a pas fait et pour ça je ne comprends rien. Même pas un mouvement et tandis que Blair s’en va, Josh accroché derrière elle, pourquoi moi suis-je si glacée ? Et pourquoi tu t’en va pas ? Je n’ai pas envie de t’arrêter et les deux autres qui s’en vont. Comment vais-je savoir ou faire ma destiner ? Ou suivre mon chemin ? Saurais-je comment quelque chose de bien ? Retenir les crises de colère de Blair, l’énervement à tout contrôler de Josh et l’effacement prononcé d’insane ? P’tain m’man j’suis bien mal là.

Mes yeux sans tremblant te posèrent un regard, avant de s’épancher sur les autres, puis sur le ciel. Il n’y avait plus rien à faire. Je me suis fait mal aujourd'hui. Pour voir si je ressens toujours quelque chose.. Je me concentre sur la douleur. Après tout, présentement ce n’est que la seule chose qui semble vraie. Puis je la ressens, cette aiguille… La vieille piqûre familiale. Sous les tâches du temps mes sentiments disparaissent. Tu commences à devenir quelque d’autre, mais je suis toujours ici, maman et même à un million de kilomètre plus loin je vais me préserver, je trouverai une solution. Partir ne dois pas réellement être si facile.

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