Toi qui est comme moi [Ft Prudence ]

Pouf ! Elles étaient apparues par magie ces ailes, au p’tit matin alors que l’estomac de Prudence il avait vraiment gargouillé très très fort. Bien sûr, maman elle avait affiché une mine plutôt inquiète, il paraît que papa il avait était transformé en louveteau juste avant qu’elles ne viennent au monde alors… Mais la louvette, elle, adorait ces petites ailes, même si pour courir c’était pas pratique. Leur principale utilité ? Les journées de plein soleil dans la savane, hop, un p’tit parabole au-dessus de la tête et c’était p a r f a i t.

Leikn donna un petit coup de museau à sa fille en lui souriant, la poussant à explorer un peu. Après tout, la Licorne surveillait l’enfant et son don lui permettrait de percevoir la moindre trace de vie. Aussi, Prudence sautilla un peu partout, avant de s’approcher des hautes herbes. La solitaire passa sa tête à travers les plantes pour apercevoir une inconnue occupée avec une souris.

« — M’man ! M’man ! Y’a une agression de souris ! »

Mais Leikn était déjà aux côtés de sa fille. Un louveteau. Aux aguets, la louve recula en remarquant la présence d’une autre louve non loin. Hum…

Prudence était trop occupée à observer la queue de la petite souris qui s’agitait. Elle n’aimait pas ça, mais alors pas du tout. Son côté Licorne la poussait à sauver le petit rongeur, de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Mais ce serait malpoli de s’en prendre à la louvette…

« — Faut laisser la souris, hein, c’est pas gentil… S’il te plaît ? »

La loupiote fit ses petits yeux amadouer qui charmaient tant son père, en espérant que cela suffise à convaincre l’inconnue.

La louvette elle tait toute drôle ! Avec ses grandes ailes et les petites lumières bleues qui brillaient sur son corps. En plus elle ressemblait aux grands lycaons, les prédateurs dangereux qui rôdaient en meute. C’était trop zouliiiii ! Puis en plus, elle avait le bout de la longue queue tressée comme Prudy. Han ouais, c’était trop bien ça. Bon, elle semblait pas vraiment méchante, vu qu’elle laissa partir la p’tite souris. Prudence se sentit soulagée, son côté Licorne n’aurait pas supporté la mort du petit animal qui n’avait rien demandé à personne.

« — Ah tant mieux alors ! Parce que maman elle aime pas qu’on fasse du mal aux autres… et moi non plus. »

Puis c’était pas juste pour la petite souris qui n’avait rien demandé…

Te Hari ? C’était rigolo comme nom ! La jeune Licorne ne savait pas ce que ça signifiait, mais en tout cas ça se prononçait facilement, comme une petit chansonnette qu’on pouvait répéter en marchant dans les flaques de boue.

« — Prudence ! Mais ‘Gathe et Onyx elles m’appellent Prudy ! »

Parce que c’était plus court à dire, puis plus mignon aussi ! Prudence elle aimait bien quand c’était mignon (c’était pas la fille à Teddy pour rien).

« — Qu’est-ce que tu fais ici ? D’habitude les autres ils viennent pas… »

P’tite curieuse.

Parce que la savane c’était bien dangereux quand même, surtout quant-on avait pas un papa super fort pour vous protéger ou une maman magique sui soignait les bobos !

Whouahhhhhh ! Elle aussi elle avait une maman soigneuse professionnelle de bobos, comme maman et papa ! Prudence remua sa queue noire, toute contente. Du coup quant-on soignait, ça voulait dire qu’on était pas méchant, hein ? Parce qu’on voulait aider celui qui avait un bobo et que le bisous magique était pas suffisant.

« — C’est normal ! Faut pas faire de mal à ceux qui peuvent pas se défendre… ni à ceux qu’ils le peuvent d’ailleurs… »

Parce que c’était pas gentil et qu’en plus ça nous faisait passer pour de gros méchants. Prudence sautilla sur sa place lorsque son interlocutrice lui demanda qui étaient Agathe et Onyx. Les meilleures soeurs du monde. Ses meilleures amies. Ses meilleures complices. Bref. Ses meilleurs tout en fait. Parce que ses soeurs étaient parfaites.

« — Agathe et Onyx ce sont mes soeurs ! Puis y’a aussi Maman (dis bonjour maman) et Papa ! Papa c’est le plus fort et il est trop drôle aussi ! Il nous fait faire pleins de trucs, vraiment le meilleur des papas. » Prudy afficha un sourire innocent. « Enfin, sans vouloir vexer ton papa ou ta deuxième maman ! »

Qui sait ? Maman elle avait dit que des fois y’avait deux mamans ou deux papas. Ça aussi ça devait être trop trop classe. Même si Prudence elle préférait sa famille. Te Hari parla des ailes et la louvette utilisa son pouvoir, faisant apparaître une patte mauve devant la gueule de l’ailée.

« — Chuuuuuut ! » Prudence fit un sourire innocent à l’attention de sa mère non loin qui haussa un sourcil en souriant avec douceur, avant de reporter son attention sur Te Hari. « — Je m’en sers surtout pour me protéger de la chaleur, puis ‘Gathe et Onyx elles ont pas d’ailes, du coup j’peux pas jouer avec elles… Mais j’ai déjà essayé le soir, après avoir regardé Papa… »

Parce que Papa des fois il utilisait son pouvoir pur faire apparaître des ailes et… AH ! En parlant de pouvoir, Prudence fit disparaître la patte qui empêchait Te Hari de parler. Oupsi.

Mais avec cette nouvelle amie volante, pourquoi pas essayer de nouveau ? Après tout, ce n’était pas tous les jours que Prudy pouvait croiser d’autres loups de son âge (ils étaient même plutôt rares).

Oh, Te Hari ne voyait pas son père ? Prudence trouva ça un peu triste, elle qui pouvait compter sur la présence permanente de son père qui faisait toujours des trucs géniaux avec elle et ses soeurs. Mais si ça se trouve, c’était un super Ninja son papa à son amie, genre il faisait des missions mégas dangereuses pour sauver le monde comme dans les romans d’aventure !

« — Whouah c’est genre une sorte d’agent secret ?! Le mien aussi il fait plein de missions, c’est un super papa, il fait toujours pleins de trucs mais trouve toujours le temps de jouer avec nous ! »

Ah ça, qu’est-ce qu’elle l’aimait son p’pa Bélier ! Au point que son absence même pour quelques jours la rendrait bien triste. M’man était cool, d’accord, genre vraiment, mais P’pa c’était P’pa.

« — Quatre frères ?! C’est beaucoup et que des garçons en plus ! Ils sont gentils avec toi ? »

La louvette s’estimait heureuse de n’avoir que des soeurs, mais se demandait ce que ça donnerait si elle avait été la seule fille… Hum trop bizarre ! Prudence sortit la tête des hautes herbes en mode Ninja pour apercevoir la maman de sa nouvelle amie. Whahhhh elles se ressemblaient vachement ! Comme les lycaons qui traînaient en meute dans la savane.

« — D’accord, mais faut que j’demande à maman avant, sinon elle va pas être très contente… bouges pas ! »

La petite licorne sortit des fourrées, sautillant jusqu’à une Leikn qui se stoppa dans sa cueillette, écoutant la demande de sa fille. Hum. Mais Prudence savait comment amadouer ses parents, faisant ses yeux doux en battant doucement des cils, promettant de faire attention. En soupirant, la mère hocha la tête, surveillant tout de même les agissements de sa fille qui était encore un peu maladroite avec ses ailes.

Ravie, Prudy retourna auprès de Te Hari, bondissant à la manière des grands prédateurs juste devant son ami.

« — C’est parti, allons-y ! »