Les pattes de Saqqarah avancent dans les sous bois. Dans ses crocs un trophée dont il est assez content. Les oreilles sont dressés et le pas souple et agile. Il glisse entre les branches et les ronces. Il saute par-dessus les rochers et les troncs. Il s’est entraîné, il a fait de son mieux pour faire honneur à ce dieu qu’il a choisit. Il ne veut pas s’arrêter, il n’est jamais assez satisfait de lui-même. Il ne se pense jamais assez bien. Cette insatisfaction perpétuelle qui coule dans ses veines et le fait avancé toujours plus loin. Le regard est fixe et quand enfin il arrive devant le grand arbre il s’incline avec respect envers ce dieu qui est sien pour l’heure, mais qui se détournera de lui sans doute. Le reptilien n’a que faire du regard de Kiro. Qu’importe qu’il se détourne ou non. Saqqarah l’avait choisi et il était le seul dieu qu’il prierait avec plus de ferveur que sa fratrie qui vielle sur les Etelkrus. C’était de Kiro dont il voulait l’approbation et le soutient.

Mais il ne venait pas ici pour parler de lui. Il ne venait pas sous le grand arbre du serpent pour demander quelque chose. Il venait sous les feuilles qui le couvrent du soleil pour déposer un cadeau. Une plume d’autruche, belle et longue, plumeuse et agréable. Qu’il déposa calmement avant de s’asseoir et de rabattre sa queue sur son corps. Sa queue encore déchirée et marquée par les plaies faites par les ours. Il a eut du mal à s’en remettre correctement mais maintenant il avance. Il ne demandera guère de soin au grand reptile doré.

« Un présent pour vous remercier d’avoir rendu à Tawana le corps qui était le sien à l’origine. Le voir à nouveau bien dans ses pattes me rend infiniment heureux et c’est probablement en grande parti à vous que je le dois. Cette plume vient d’une autruche de la plaine savane. J’y ai fais une course avec Te Hari elle est digne fille de son père d’ailleurs. »

Oh oui digne fille de Tawana. Il était aussi si content de voir Sushi avancer enfin sur la voie qu’il rêvait. Que les choses aillent bien pour chacun d’entre eux. Que Meshret ai enfin l’enfant qu’elle espérait tant. Elle qui s’occupe si bien d’Epine depuis l’absence de ses parents. Saqqarah savait qu’il le devait aux dieux et à la force personnelle de chaque loup. Eux en qui il avait une confiance aveugle malgré les critiques qu’ils pouvaient porter parfois à son égard.

« Je m’apprête bientôt à retrouver Désastre et Anita sur la Grève. Merci encore, d’avoir veiller sur eux lors de l’attaque de Mosasaure… »

Ils étaient saufs car il avait été là, dieu qui est le leurs et qui les veillent. Il est certes taquin plein d’humour, mais il est un dieu que Saqqarah respecte et admire. Sa queue s’agite, il s’incline encore, prêt à se relever. Il ne s’attend pas à la moindre réponse. Il est juste venu remercier le dieu serpent avec un présent.

Le reptilien c'était incliné, il était prêt à s'en aller, pour rejoindre le froid du nord et le travaille de ses compatriotes. Prêt à porter patte forte à ceux là même qui était sa famille. Sa queue se mouvant doucement dans son dos, il ne s'attendait à rien, et il ne désirait rien non plus. Kiro était son dieu, c'était dans le coeur même du reptilien qu'il vénérait la divinité qu'était le serpent. Et si Kiro ne voulait guère de lui, alors il n'irait pas ailleurs, Saqqarah avait des convictions stupides qui le rendait parfois idiot, mais il se fichait profondément du jugement des autres sur sa personne tant qu'il pouvait aider et soutenir tout à chacun à son niveau, sans prétention et sans arrogance. Deux choses qui avaient fait parti de son caractère mais qu'il avait délaissé en la présence de Tawana et qu'il avait finit par oublier également.

Il sent la force s'écouler plus fortement dans ses veines, son glowstick éclairant un peu plus son visage. Le jeune mâle leva l'oeil, puis tourna la tête de trois quart vers le grand arbre. Il s'inclina calmement, et ne dit pas un mot de plus. Un sourire s'étirant sur ses babines, la fierté se glissant dans ses entrailles, la joie aussi. Il quitta la demeure du serpent dans le silence, se glissant sous les lianes et part dessus les troncs, retrouvant plus tard les plaines et la dent de roc pour aller se préparer au voyage qui l'attendait.