We are young — Libre

D’accord c’était vraiment pas cool ce que Nirvana avait fait. Planter la nourrice chargée de la surveiller pour sortir en douce… nan vraiment la gamine se sentait envahie par les regrets. Ah en fait non. M’man était partie dans le nord et personne n’avait pu l’accompagner. Du coup elle se retrouvait entre Moustique (bon la plus intéressante on allait pas se mentir) et l’autre Puceron pleurnichard. Pff, quelle plaie. Du coup elle avait quand même pris son p’tit bain à l’abri des regards pour hydrater ses écailles avant de se faufiler (bon à tous les coups quelqu’un l’avait surpris et elle se ferait sûrement grondé un p’tit cup). Trop barbant la vie de gosse.
La truffe levée, la p’tite observait les arbres immenses. C’était une sensation drôle sous ses coussinets, le sol était différent que celui du Castel.
L’endroit parfait pour explorer un peu et s’inventer une super histoire.
Nirvana bondit sur un rocher en montrant ses crocs à un ennemi invisible.

« — Tu crois pouvoir me vaincre le super soldat démoniaque ? Viens me chercher si tu l’oses ! »

Puis la voilà partie, à faire divers mouvement de sa gueule comme pour chasser cet ennemi invisible.

Emilitia

Et une ombre noire surgit d'entre les fourrées, d'un bond, atterrissant juste en face de l'enfant, les ailes noires déployant projetant leur silhouette sombre sur le sol, cachant le soleil. Les plantes buissonneuses qui avaient été traversée flétrir au contact des pattes et des ailes.

« Bouh ! »

Il se pouvait que Nirvana s'était approchée de la frontière, ou alors il se pouvait qu'Emilitia l'ait légèrement traversée malgré la véritable autoroute d'odeur que la meute présente en ces lieux prenait bien soin d'entretenir. Emilitia se voulait un peu aventurière, peut-être un peu provocatrice aujourd'hui également, bien plus envers ce dieu dont l'influence sur cette terre lui brûlerait presque les pattes avant même d'atteindre le moindre temple qu'envers cette meute visiblement très appliquée dans l'exercice du maintiens des frontières. Beaucoup moins dans celui de garder les enfants cependant.

Ou alors il ne fallait pas invoquer les êtres démoniaques et être surpris d'en voir un se pointer devant son nez, quand bien même Emilitia n'était que la moitié d'un démon.
Le hasard de son passage à porter de la menace l'avait attiré, la louve noire était adulte mais restait jeune, elle se montrait parfois joueuse.

Elle se redressa, replia ses ailes perpendiculairement dans son dos, penchant légèrement sa tête masquée sur le côté.

« Malheureusement je ne suis pas soldat. »

Plongée dans son aventure, Nirvana ne prend pas particulièrement garde aux alentours. Ouais elle savait que y’avait des trucs qui rôdaient dans le coin, m’enfin elle avait entendu parler du super soldat d’Aka qui veillait, donc si jamais ça tournait vraiment très très mal elle pourrait toujours appeler à l’aide… normalement.
Un sursaut quand l’inconnue apparaît, ainsi qu’un petit grognement par réflexe. Un petit moment de silence, tandis que l’Etelkrus observe la louve bleue. Elle sentait pas comme la meute. Une solitaire donc. Hummmmmm. Un sourire presque narquois qui étire ses babines.

« — Tu n’es pas Etelkrus non plus. »

Remise de la surprise, la gamine s’assit sur son rocher, gardant ainsi une petite hauteur (ça compensait au moins sa petite taille).

« — Ma maman m’a dit que ceux qui n’avaient pas de meute, c’était pas des loups fréquentables… vous avez des puces… »

Méchants. Menteur. Ce genre de trucs, m’enfin Nirvana n’allait pas prendre trop trop de risques avec cette inconnue fallait tâter un peu le terrain avant.
Puis les puces c’était chiant, fallait se rouler dans les plantes qui sentaient hyyyyyper fort pour les chasser. La barbe.

« — T’as l’intention de me manger ? »

La gamine bombe son petit torse avec fierté, soutenant le regard (enfin elle esprit, elle savait pas trop où étaient les yeux avec ce masque) de la solitaire.

Emilitia

Ses oreilles eurent un tic de mouvement en entendant le nom d'Etelkru. Oh c'était donc cette meute, ça expliquait certainement la frontière si marquée. Emilitia s'était rendu littéralement dans ce cauchemars voulu de son enfance, du moins celui contre lequel sa mère l'avait mise en garde mais les démons ne cauchemarde, même les demis, n'est-ce pas ? Ou peut-être de dieux lumineux plus que de loups.

« On ne peut pas tout être. »

Elle n'était pas soldat, elle n'était pas Etelkru.

« Des puces ? » Elle releva la tête vers Drippir qui voletait non loin au dessus d'elle. « Est-ce possible ? »
« Ton sang est corrompu, elles se nécroseraient de l'intérieur. »
Le regard revint sur la jeune.
« Drippir dit que non. »

En réalité, elle s'était fortement douté de la réponse. Emilitia s'était coupée, blessée, elle savait que ce qui devait être rouge était pour elle aussi noir que ses ailes. Il était indéniable que ça avait des avantages, jamais elle ne serait victime de parasite, une chance quand on ne peut toucher les plantes salvatrices.

A la dernière question, la louve noire s'avance d'un pas face à l'enfant au torse bombé et à l'air fier.

« Hum... » Elle s'assoit. « Non, je ne mange pas de loups pour l'instant. »

Donc si pas soldat, si pas Etelkrus….

« — Mais du coup tu n’es rien ? »

Parce qu’être solitaire ça représentait quoi au final ? Visiblement pas grand chose… Enfin tout cas Holly n’avait jamais parlé en bien de ceux qui n’avaient pas de clans donc bon à partir de là…
Nirvana observe l’étrangère, ainsi que son étrange bestiole. Trop bizarre. Elle lui parlait en plus ?

« — Comment Drippir fait pour parler ? »

Comment cette louve faisait pour l’entendre ? Ça frustre un peu Nirvana, dont les oreilles se couchent sur son crâne. Elle veut comprendre pourquoi elle peut pas entendre la bestiole.
En voyant la solitaire approcher, la sirène ne fait pas un mouvement. Pour l’instant ?

« — Tu ne pourrais pas de toute façon, avec ce masque. »

Il faudrait le retirer, mais qu’est-ce qu’elle cherchait à cacher dessous ?

Emilitia

« Oh non, nous sommes tous quelque chose, ou au moins la moitié de quelque chose. »

Demi-louve, demi-démon et pour la jeune en face d'elle, demi-portion. Et tout dépendait au final de ce qu'on choisissait de nommer ou non. Emilitia était peut-être aussi un peu exploratrice ou au moins, chercheuse de mystères avec spécialisation sur ce qui était lié aux démons enfin, si elle décidait d'officialiser ces titres ou de les nommer.

« Il parle de la même façon que nous. » Il n'était pas si différent que ça. « Mais il parle la langue des démons, il faut aussi en être un pour l'entendre et le comprendre. »

Toutes oreilles n'étaient prêtes à percevoir cette voix. Ce n'était pas quelque chose de perdu, il ne disait pas toujours des choses intéressantes et se plaignait beaucoup.  

« Je le pourrais si je le relève un peu. »

A ces mots, elle s'exécute, le relevant légèrement, faisant apparaître son menton et sa vue sur le monde se faisant à présent au travers des fentes de la deuxième paires d'yeux.

   

N'es-tu pas encore un peu jeune pour t'éloigner seule, Nirvana ?

Et même si une jeune adulte te rejoint, ils ont été curieux, il semblerait.
Ils se font souvent massacrer dès qu'ils pointent leur long nez, alors ils ont appris à le cacher. Mais toi, tu étais toute petite ! De quoi éteindre suffisamment de méfiance pour qu'ils te suivent.

Ils ont hésité quelques instants en retrait, en voyant la louve noire à tes côtés, mais... Ils tentent leur chance malgré tout.
Ils sont trois, trois de ces Espadassins chassés de toutes parts.

A pas prudents ils s'extraient des fourrés et s'approchent, vous entourant.
Aucun ne semble avoir envie de s'approcher de la plus grande, de l'adulte. Mais l'un d'entre eux pousse sa chance jusqu'à te tâter sans force ni douceur, toi jeune enfant, du bout de son nez pointu.

La moitié de quelque chose… Pouvait-on être la moitié de rien ? Nirvana pencha légèrement sa tête sur le côté cherchant la réponse à cette question. Rien c’était quelque chose ? Hum… elle n’en était pas vraiment sûr, mais peut-être que la solitaire essayait de se convaincre de ça.
La langue des démons. C’est quoi cette discrimination ? D’où fallait forcément être un démon pour comprendre ?

« — C’est un peu nul quand même, tu passes pour une folle… »

Peut-être même que la bestiole parlait pas du tout et que la bleue avait tout inventée. Absolument tout. Le masque fut légèrement relevé. Nirvana chercha à voir ce qu’il y avait dessous, mais c’était rien de très anormal.
Puis vinrent alors de nouveaux venus. Des poissons-loups ! Les babines de l’enfant s’étirent en un sourire ravi alors que sa petite queue remue. Alors voilà ces fameux poissons sur pattes… Ils étaient bien plus beaux que ce qu’avait prétendu Iberis (mais bon lui était moche ça devait jouer aussi).

« — Oh des poissons-loups ! Ils sont encore plus classes que ce qu’on m’a dit ! »

Bon par contre le contact avec son nez piquant là… bof. Nirvana se frotte l’épaule, ça ne faisait pas mal, mais c’était pas particulièrement agréable. Bon par contre… ils avaient entouré les deux louves… et ça, ça puait un peu. Quelque chose dans l’estomac de la sirène lui disait que la situation était pas ouf.
Fallait faire quoi quand y’avait quatre adversaires (non parce que la solitaire elle semblait pas être contre l’idée de la manger aussi) ? Peut-être trouver un moyen de contourner le potentiel objectif des loups poissons. Ne trahissant pas son inquiétude, la petite Etelkrus toucha la joue du poisson de sa patte en riant.

« — Hé sois gentil, j’veux bien jouer mais pas à la bagarre. »

Tout pour les occuper un petit moment.
Ne serais-ce qu’un petit moment le temps de comprendre ce qu'ils voulaient.

Emilitia

La louve noire haussa les épaules.

« Ce monde a déjà prouvé qu'il pouvait être bien plus excentrique que ça. Le quotidien est bien plus simple pour ceux qui l'acceptent plutôt que le rejettent. »

Elle était jeune la violette, encore minuscule et pourtant semblait déjà avoir une vision du monde de vieux. Oh, aucun jugement, il était difficile de grandir dans  milieu et de s'en défaire,  Emilitia elle, y était parvenue. Ah,  elle devait penser à retourner sur Morne-oeil un jour, une promesse faite à sa mère, elle devait lui rendre visite.
Les oreilles de la louve noire se redressèrent au mouvement dans les fourrés avant que n'en surgisse trois créatures à l'allure totalement inconnue. En parlant d’excentricités...
L'enfant a l'air de les connaître sans les connaître, Emilitia reste méfiante au vu de la formation adoptée bien que les créatures ne semblent pas s'approcher d'elle. Avaient-ils peur ? La louve l'avait dit, elle n'était pas soldat, alors si elle ne se montra pas agressive elle déploya ses ailes bien large dans son dos pour se faire taille plus impressionnante et s'ils y étaient sensible, d'aura plus intimidante.

Le côté poisson marin l'interpella fortement cependant.

« Il est amusant d'imaginer de tels êtres si loin des côtes, la guerre entre Etelkrus et Raeders a-t-elle pris fin ? »

Elle était partie un certain temps après tout.

   

Celui qui t'a touché et sur lequel tu poses la patte en retour sursaute. De contact il ne semblait clairement pas s'attendre à recevoir, et la créature recule, tendue sur une position que l'on pouvait qualifier de méfiante.

Il n'y a pas l'air d'avoir de la compréhension dans ses yeux noirs aux mots que tu prononces, mais il se contente de constater que visiblement aucune violence ne viendra de ta part et il se rapproche à nouveau, un peu moins nerveux, dansant d'une patte sur l'autre.

Aux ailes noires qui se déploient, en revanche, les espadassins accentuent leur évitement de l'adulte. Ils piétinent, reculent encore pour se placer de préférence du côté de l'enfant.

Et ne font rien de plus pour le moment que darder des yeux ronds sur l'adulte et tendre la tête vers l'enfant, presque dans l'expectative.

Encore des mots compliqués. Cette solitaire s’exprimait bizarrement, vraiment. Un frisson quand les ailes sont déployées et à l’attitude des poissons-loups, ils ne semblaient pas vraiment ça. C’est comme si ils en avaient peur.
Guerre entre Etelkrus et Readers ? Ces poissons n’en étaient pas des pirates… bien plus beau en tout cas si elle se fiait à ce qu’on lui avait décrit des loups des mers.

« — Je ne crois pas… mais ils ne sont pas comme eux. »

Ils étaient plus mignons.

« — Tu peux ranger tes ailes s’il te plaît ? ça leur fait peur… et en retour je dirais pas aux autres que t’as traversé la frontière. »

Surtout pas à sa mère.
Un rire quand elle voit les loups-poissons se rapprocher d’elle. Nirvana en profite pour passer sur leurs corps écailleux ses coussinets. C’était un peu humide, exactement comme ses propres écailles ! Hum… ils semblaient attendre quelque chose… La gamine réfléchit un moment avant d’avancer doucement jusqu’à un buisson de baies, des myrtilles. Elle en attrape quelques unes au creux de ses pattes avant de s’approcher de nouveau des poissons. Vers l’adulte, elle lève son museau.

« — Ce sont des myrtilles t’en veux ? »

Nirvana les tends aux loups poissons, en en mangeant une en même temps, espérant ainsi leur montrer que c’était bon.
Si tout le monde restait calme comme ça, tout se passerait bien non ?

Emilitia

Selon l'enfant, non, Etelkrus et Raeders ne s'étaient pas réconciliés, elle ajouta également que ces créatures étaient différents d'eux. Emilitia voulait bien le croire, elle avait déjà vu des loups avec la mutation de la malédiction.

« C'est vrai, ils sont plus poisson que loup, les raeders sont plus loup que poisson. Peut-être qu'ils subissent une malédiction inversée ? Des êtres aquatiques devenant petit à petit loup ? » Elle n'y pensait pas sérieusement, la perspective l'amusait simplement. « Ce qui n'enlève en rien la réflexion précédente, c'est amusant de voir que les Etelkrus les autorisent sur leur territoire quand leur aversion contre tout ce qui n'est pas eux est réputée. »

La louve noire prit le temps de s'asseoir avant que l'enfant ne fasse sa demande. Les créatures étaient passées de son côté, semblaient comme voulu craindre Emilitia. Une peur qui permettait à la louve noire de s'assurer de ne pas être considérée comme proie, ceci étant fait, elle n'avait aucun inconvénient à replier ses ailes droites dans dos, toujours à la manière des papillons. Elle le fit donc, bien plus par bonne volonté que par désir de ne pas être dénoncée. Le passage de la louve noire était marqué par son odeur et surtout par la brûlure de ses pas sur la végétation, les Etelkrus devineront quelque chose de toute manière.

La proposition des myrtilles ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde mais Emilitia resta assise sur place, se doutant qu'elle risquait de faire fuir les créatures si elle se relevait et s'approchait.

« Je te remercie mais je pense qu'il me faut encore patienter. »
Histoire que les êtres à demi poisson soient plus amadoués.
« Moi j'en veux ! »
« Drippir en veut. »

L'insecte démon lui ne prit pas la peine de précautions, créature insignifiante qu'il était, et s'envola directement vers les précieux fruits cueillis.

   

Les trois créatures s'approchent pour observer les baies. Leurs têtes s'inclinent en tous sens, l'un d'entre eux pique alors de son long nez d'un geste vif.
Une myrtille se retrouve transpercée et orne son nez pointu : le tranchant appendice n'est pas passé loin de tes doigts, petite louve.
Un rappel que même s'ils ne te paraissent pas agressifs, ils ne sont pas doux dans leurs mouvements. Rester de garde est de mise.

Le geste a fait tomber plusieurs baies : un deuxième, t'ayant vu le manger, se penche alors pour faire de même... Mais ne se précipite pas pour en manger d'autres. Il semble que ce ne soit pas l'amour fou, avec les fruits.

Et quand l'étrange insecte volant se sépare de la louve qui leur fait peur pour s'approcher, l'un des espadassins bondit pour tenter de le toucher... ou de l'attraper.
Est-ce par jeu, est-ce par peur, est-ce par convoitise ? Dur de le savoir.

Nirvana fronce les sourcils aux mots de la solitaire. Une seconde… les raeders c’est pas les pirates moches et méchants exclus sur une île ? Ce sont… des poissons ? Comme les poissons-loups ? Comme… elle ?

« — Comment ça les readers ce sont des poissons ? »

Elle avait l’air d’en connaître un rayon la bleue sur eux.

« — Ils ne les autorisent pas… »

Une pointe de tristesse dans la voix de la gamine. Les loups poissons étaient chassés, persécutés et… mangés… Mais déjà l’un des loups poissons transperce une des myrtilles. Si Nirvana était encore jeune… elle avait bien vu que ce ce geste aurait pu lui coûter un doigt. D’accord, mieux vaut éviter de leur donner de la nourriture à la patte… L’Etelkrus tendit quelques baies à Drippir.
Hum… en tout cas les fruits ça ne semblait pas les trucs qu’il préférait, mais ils s’intéressaient au petit démon de la solitaire. Des insectes ?

« — Hé doucement ! Vous voulez des insectes ? On peut en trouver ici ! »

Bon y’aura plus des sauterelles qu’autre chose, mais ça pourrait sûrement leur suffire. En tout cas pas sûr que la bleue apprécie qu’on touche à son petit familier.

« — Tu m’aides ? »

Avant qu’ils ne fassent de Drippir un amuse-gueule.

(Lancé dé ING pour trouver une sauterelle)

Emilitia

« C'est leur malédiction, ils se transforment petit à petit en êtres marins à fur et à mesure que leur lien avec l'Océan se fait plus fort et le Continent qui se détourne d'eux les rejette à un certain âge. » C'était comme ça qu'on lui avait présenté les choses. Une histoire enjolivée par les propres croyances de sa mère, loin du terre à terre peut-être plus véridique du regard extérieur.  « Certains ont tout de même une affinité avec l'Océan dés le départ sans attendre que la magie opère. »

« Héééé ! »

D'un bond, la louve noire se planta face à la créature, ailes déployée pour la faire reculer pour récupérer Drippir. Son geste fut un peu mou cependant, elle n'y avait pas mis beaucoup de volonté ou de sentiment, commentant en même temps les paroles de l'enfant alors qu'elle récupérait le démon insecte pour l'accrocher dans ses cheveux, les quatre yeux de son masque rivés sur la bête semi-aquatique qui avait essayé d'attraper Drippir. Recule créature, cet être est à mon service. Encore une fois elle cherche à impressionner sans véritable hostilité.

« Alors tu fais une bien mauvaise Etelkru. »

Peu conforme aux idée reçues.
A la demande d'aide, un instant de réflexion. Emilitia n'était pas louve charitable et ne voyait à cet instant aucun intérêt à prêter patte forte. D'autant plus que la louve noire n'était pas intéressée non plus avec l'idée d'apprivoiser ces créatures, elle ne les trouvait pas très intéressantes, manquant sans doute trop de répondant.

Des insectes n'est-ce pas ? Son regard balaya les alentours à la recherche d'éventuel bois mort.
[Dés ING pour trouver un tronc de bois pourri]

« Hum, pourquoi pas mais, que proposes tu en échanges ? »

Il en faut peu pour que celui qui a tenté d'attraper l'étrange insecte volant recule.
À peine la louve noire s'est-elle avancée que l'espadassin bat en retraite à gestes précipités et regagne la sécurité relative qu'il trouve dans la proximité de ses deux comparses.

Peu à l'aise qu'ils sont sur la terre qui n'est pas leur domaine, visiblement désœuvrés quant à leur présence ici, ils sont bien peu opiniâtres.

Dansant d'une patte grêle sur l'autre, ils retournent leur attention sur Nirvana une fois encore et braquent sur elle leurs trois paires d'yeux noirs, presque dociles dans la patience qu'ils appliquent à son observation là où la louve aux quatre ailes n'a attiré que leur méfiance.

De temps en temps l'un se gratte d'un geste machinal ou lève le nez quelques instants, comme répondant à un appel quand bien même aucun son ne vous parvient.

Donc… contrairement aux raeders sa transformation ne se faisait pas progressivement, mais dès qu’elle était en contact avec l’eau… est-ce qu’un jour elle pourrait resté coincer sous sa forme aquatique ?
Perdue dans ses pensées, elle lève un regard un peu sévère sur la solitaire qui la traitait de « mauvaise Etelkrus. »
Je pourrais donner l’alerte, pour qu’une patrouille vienne te faire regretter ton passage sur nos terres.

« — Et toi une mauvaise solitaire. »

Loin des loups hostiles, menteurs et toujours en train de chercher la bagarre.

Un échange ? Hum… que pourrait vouloir une solitaire ? Rien d’encombrant mais… peut-être de quoi manger.

« — Je peux te donner une proie du Castel. »

Une pause.

« — Marché conclu ? »

Un repas contre quelques misérables insectes, c’était plus qu’acceptable comme échange. Les poissons-loups sont sages pendant ce temps-là. Ils se comportaient un peu comme les familiers qu’avaient certains Etelkrus, même si ils étaient un peu plus dangereux… juste un peu…
D’un mouvement du museau, Nirvana invite l’adulte à donner le fruit de ses trouvailles aux créatures.

Emilitia

Bien loin de se vexer, la louve noire se dandina un peu sur elle même, comme si elle prenait la critique pour un compliment.

« Sans doute. »

Et bien plus encore, une mauvaise louve, pour être à demi démon.
A la proposition de ce que la jeune avait à offrir dans l'échange, Emilitia prit le temps de réfléchir. Elle n'avait jamais eu le moindre mal à chasser ou à se nourrir, en soit ça ne l'intéressait pas plus que ça mais il fallait s'adapter à son interlocuteur. Elle haussa les épaules avant de relever la tête vers Drippir.

« Je suppose que de la part d'une enfant, c'est acceptable. »
« Il faut bien commencer quelque part. »
« Hé bien soit, marché conclu. »

Et Emilitia s'éloigna de quelques bonds vers le tronc d'arbre mort avant d'en faire le tour pour l’inspecter. Elle s'arrêta devant une zone déjà fragilisée où elle vint passer une patte pour y nécroser ce qu'il restait de bois avant d'ouvrir le tronc d'un coup sec, libérant au grand air multitude de cloportes, myriapodes et autres bestioles xylophages et les leurs prédateurs.

« Si tes amis ne se servent pas, je te laisse attraper les bestioles toi-même. »

Et pour expliquer la raison, elle saisit un petit cloporte d'un geste rapide avant de le laisser poser sur un coussinet sur lequel le crustacé se tordit un instant avant de prendre une teinte noire et commencer à s'effriter.

Une proie ce n’était pas rien quand même… en tout cas la solitaire devrait s’en contenter. Nirvana suivit la solitaire, prenant garde à ne pas tourner le dos aux poissons-loups. Intriguée, l’Etelkrus observa le bois mourir sous la patte de l’inconnue, de même que l’insecte. Un peu flippant ce genre de pouvoirs quand même, ça devait pas être facile tous les jours…
La sirène arracha un morceau d’écorce sur lequel elle disposa plusieurs insectes, fronçant le museau. C’était un peu dégoutant quand même… Faisant attention à en faire tomber le moins possible, elle tendit son plateau de fortune devant les poissons-loups. Il ne leur restait plus qu’à se servir à présent.

Nirvana fit mine de ne pas voir le cloporte qui glissa le long de sa patte, croisant les griffes pour que les créatures ne tardent pas trop à se servir.

   

Si l'un reste à relever le nez encore un peu, les deux autres s'approchent du fameux choix d'insectes qui se présente à eux. Ils prennent attention à rester loin de la louve noire quand ils piquent de leur nez les insectes et font un mouvement pour les avaler ensuite. Ils dévorent tout en quelques instants, avec quelques petits bonds.

Avant que quelque chose ne semble les traverser, les secouer d'un spasme qui réveille leur esprit grégaire. Ils se rassemblent à nouveau et filent aussi vite que leur corps inadapté puisse permettre vers un point inconnu. Il n'y a que de la tension et nouvelle précipitation dans ces petites choses qui se dandinent.

Ça devait être urgent.
Ils ne sont plus là.

Emilitia

Ils dévorèrent les insectes offert puis, comme alertés par quelque chose, disparaissent tous sans exceptions dans le fouillis des fourrés. Rapidement, sans l'agitation des drôles de créatures, le calme  revient, peut-être entend-t-on un oiseau chanter une clairière plus loin.
Emilitia qui était restée les pattes le tronc pourri s'était retrouvé avec quelques bestioles grouillantes lui remontant le long de ses poils pour celles qui avaient évité la nécrose. Il était évident que le petit monde dégouttait moins la louve noire que l'enfant etelkru, ça ne l'empêcha pas de vouloir s'en débarrasser d'une simple secousse avant de quitter le tronc devenu inutile et s'étirer un peu plus loin, non sans avoir laisser derrière elles quelques petits cadavres noircis à moitié réduit en simple cendre.

« Bien, j'attendrais la proie promise à notre prochaine rencontre. »

Emilitia n'était jamais loin, jamais bien difficile à trouver, une nouvelle rencontre aurait forcément lieu un jour ou l'autre.

« Au revoir, enfant etelkru »

Les créatures étaient parties pour une bonne raison, Emilitia préférait jouer la prudence et de ne pas attendre de voir si c'était à cause de l'arrivée d'une adulte de la meute maître des lieux. Et à l'instar des hybrides, la louve disparue elle aussi dans les fourrés.

La gamine essaye de ne pas trop bouger pendant que les poissons-loups engloutissent les insectes. Un sourire ravi étire ses babines, ça semblait bien meilleur pour eux que les myrtilles ! Puis subitement ils ont un frisson, se regroupent et disparaissent. Ça se passe très vite.
C’est comme si on les avait averti de quelque chose.
Mais qu’eux seuls pouvaient comprendre.
Nirvana finit par reporter son regard sur la solitaire. Cette dernière aussi prend congé. Une sage décision, au cas où un adulte ait été envoyé pour récupérer l’enfant.

« — Au revoir, solitaire. »

Elle resta un instant sur les lieux avant de regagner le Castel.