Chapitre premier d'une seconde vie - Libre

Ce jour marquait le début d'une nouvelle histoire. La première fut bien brève : en deux semaines de temps la petite louvette avait déjà vécu beaucoup de chose. Tout du moins, sa simple existence faisait déjà jaser tout un royaume. Et pas dans le bon sens hélas... Sa naissance n'était pas voulue, et quand bien même sa mère l'aimait de tout son coeur, il fallait qu'Ontari ne soit plus. La tuer, mettre fin à ses jours ? Cela était impossible pour la reine. La renier, la destituer ? Mieux vaut mourir que de la laisser vivre une vie pareille sans famille et sans amour. L'éloigner de ce royaume qui ne la voulait pas et lui donner la chance de rencontrer une meute qui l'aimera ? C'était la meilleure option aux yeux de la mère. Peut-être pas aux yeux de tout le monde, mais c'était ce qu'elle choisirai de faire. Lui laisser une chance de vivre, c'était la seule preuve d'amour qu'elle pourrait lui faire de toute sa vie. Son père n'était plus là, et on ne sait pas où il est. Il ne sait certainement pas qu'il a une fille le boug... Et visiblement il était difficile de faire confiance à un solitaire pour cette tâche là. Ils sont tellement indépendants et ...solitaires.

Les yeux remplis de larmes, elle fit ses adieux à sa fille qui partait avec ce mercenaire loin d'elle, loin de son royaume, loin de tout ce qu'elle aurait pu connaître.


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Deux longues semaines fut le trajet aller d'une fugue effrénée dans laquelle il fallait veiller sur un louveteau à peine né. Le mercenaire se débrouillait comme il pouvait. Ce n'était pas d'une grande hospitalité, mais ils survivaient. Arrivant aux abords d'un territoire semblant occupé, le mercenaire fit une halte et envisagea différentes méthodes pour que la petite se fasse rapidement trouvée par la meute. Cela ne serait pas bien compliqué étant donné qu'il y a des postes de garde partout. Le mercenaire avait trouvé ce qu'il cherchait. S'enfonçant dans la forêt prudemment, il n'envisageait pas de s'éloigner trop de la frontière au cas où les choses tourneraient mal pour lui. Cependant, il pris le temps de rassembler des feuillages pour y déposer la petite encore frêle dessus, l'isolant de la terre un peu fraiche. Veillant à ce qu'il n'y ait aucun prédateur dans les environs, il s'assit devant la petite, la regarda sans un mot et soupira. Son histoire le touchait, cela se voyait. Mais que pouvait-il y faire ? La vie qu'il pourrait lui offrir ne serait jamais aussi bonne que ce que promet une meute protectrice et, il l'espérait, bienveillante.
Après quelques minutes, il se releva et frotta sa truffe sur la jeune louvette pour lui dire au revoir.

- C'est un nouveau chapitre qui s'offre à toi petite, le premier de ta seconde vie.

Avant de partir, il prit le premier morceau d'écorce qui lui tombait sous la patte et y grava le prénom que sa mère aurait voulu lui donner. Elle lui avait dit avant qu'il ne parte, mais elle ignorait qu'il prendrait la peine de faire ce geste. "Ontari" fut gravé dans du bois et laissé à côté de la jeune louve. Son prénom serait la seule chose qu'elle garderait de son ancienne vie.

Après quoi, le mercenaire fit demi-tour et s'en alla.

Bah.

- MAMAN ! Y'a un bébé !

C'était une journée paisible qu'Hollyhock partageait, aux dents de roc, avec son fils.
L'enfant, ravi de cette excursion en tête à tête, s'en donnait à coeur joie dans son exploration, fouillant le moindre recoin de cette terre moins connue que l'était le Castel à la recherche de trésors qu'il pourrait ramener à la maison.
Il ne s'attendait, honnêtement, pas du tout à trouver, là, un bébé Solitaire. Surpris, il posa son regard sur sa mère qui, dans un trot rapide, venait vers lui, vers eux.

C'était le troisième bébé esseulé qu'ils retrouvaient sur les terres en moins d'un an, Nirvana avait été la première.
Holly pinça les babines et, déjà, prenait le petit corps de l'enfant contre elle pour la réchauffer.

- Ramenons la au Castel.

Iberis vint la renifler.

- C'est un garçon ou une fille ?
- Une petite fille, elle s'appelle Ontari, visiblement.
- D'accord, on va la donner à qui ?

Il était évident qu'Iberis n'avait pas du tout envie d'avoir une sœur de plus.
Ce sera probablement le cas pour les deux autres enfants aussi. Dommage, sans cela, Holly l'aurait certainement gardée et élevée, cette petite.
Dans tous les cas, il faudra trouver à cette enfant une famille aimante. Il était hors de question qu'elle vive une vie de solitude.

- Maman ? On va la donner à qui ?
- Nous verrons au Castel.

Iberis fronça les sourcils.
Arrivé à la maison, il ne manquerait pas de parler à ses soeurs de cette catastrophe.

Holly se redressa avec l'enfant trouvée et, avec son fils, se mit en marche vers le Castel.

[Suite du rp ici]