Garde alternée l Libre

Emilitia

Quand ce n'était pas les frontières Etelkrus qu'elle taquinait, c'était celles des Nakhus, le tout au gré de ses humeurs, ses envies, ses occupations actuelles. Emilitia se faisait un peu moins prudente quand c'était les territoires du Nord qu'elle bafouait de sa présence, marquant la terre de sa nécrose, petites traces d'énergie noire que la lumière n'aurait su accepté. Les Nakhus n'étaient pas les Etelkrus, ils ne feraient que râler un peu et la raccompagner dehors s'ils la trouvait, Emilitia s'enfonçait plus facilement chez eux que chez leurs voisins. Voisins pas si intéressants, la louve noire avait su le découvrir au fil du temps alors que les terres Nakhus avaient définitivement ce petit côté mystique plus attirant.
Emilitia avait donc traversé la frontière, ayant guetter le passage d'une patrouille un peu hasardeuse avant de s'enfoncer plus loin au travers des champs, à la recherche sans doute d'un peu d'aventure liée au portail ouvert quelque part dans le coin -supposément-.

Deux silhouettes canines.
Ah.
L'escapade serait sans doute de courte durée. Pivotant ses ailes vers l'arrière comme elle put pour les camoufler au maximum, Emilitia rasa un peu le sol dans une tentative un peu hasardeuse de disparaître dans les hautes herbes. Elle n'était elle même pas vraiment convaincue, noircissant déjà les bruns au contact. Elle releva cependant la tête en reconnaissant l'un des deux loups.
Oh !
Une rencontre passée ! Un peu décevante ceci dit.

« Toi ! » Ce n'était plus très grave si elle se faisait raccompagner à la frontière, elle se dirigea, sautant un peu par dessus les herbes gelées d'hivers pour rejoindre la proximité du duo. « Tu es l'âme en peine ! »

« Bonjour ! »
A toi, l'âme brisée. A toi l'amie qui accompagnait.
« C'est amusant, je n'aurais pas parié sur ta survie. »
Elle remua légèrement le bout de sa queue. Emilitia avait fait beaucoup de rencontre, c'était d'autant plus intéressant de les revoir, qu'importe qui elles étaient.

Emilitia

Il est toujours un peu mou, le mâle à l'âme brisée, un peu comme la dernière fois sauf qu'il ne hurle pas, reste silencieux. Il n'est pas mort mais ressemble à une coquille vide. Dans ce corps, l'âme brisée laisse beaucoup de place, un grand vide, sans doute anciennement occupé par la fameuse Elle qui n'était plus là, c'était déjà le cas la dernière fois aussi. Emilitia se plaît à penser à une chose, il y avait tellement de place pour qu'un démon puisse s'y installer, il aurait suffit d'un rituel pour l'invoquer...
La joie enjouée de l'amie colorée chasse toute pensées concernant le mâle. Sa bonne humeur est contagieuse et la queue de la louve noire se lève au dessus de son dos pour remuer certes toujours un peu mollement mais plus franchement que précédemment. Emilitia apprécie la comparaison qui lui est attribuée, même si elle n'est pas tout à fait juste. Elle n'est après tout, peut-être pas tout à fait fausse non plus.

« Non, pas vraiment de nuit, plutôt un aperçu de fin. Un morceau, à demi, du Néant. »

Elle ne recule pas face à la patte tendue vers elle, s'assure peut-être un instant qu'elle ne va pas toucher ses ailes. Il serait fâcheux d'être accuser d'avoir blesser un Nakhu sur leurs terres pour un simple accident, même si un loup était trop gros pour que sa nécrose agisse véritablement.

« Non plus, ce n'est qu'un masque. »
Pour que les rencontres ne deviennent pas trop vite cette demi aura noire.
« Marquer la lune serait amusant mais ce n'est pas quelque chose que je peux faire. »
Elle tend elle aussi une patte, pas pour toucher cependant même si elle frôle la louve mais pour attraper un brin d'herbe à ses côtés.
« Je marque déjà les existences insignifiantes de ce monde. »
Elle ouvrit sa patte pour montrer au creux le brin d'herbe noircir avant de devenir cendres.