La voix - prio Cloud

Le nez en l'air Abélard se baladait, sans prendre gare à l'endroit où il posait les pattes.

Le loup blanc s'était simplement mis à la recherche d'un peu de fraicheur. Et d'un paysage qui changeant un peu de l'immense lande Brethen. Ici il était payé. Grassement payé.
Il avait déjà lu des choses sur l'endroit où Aka avait élu domicile et il était assez satisfait de voir cet écueil de ses propres yeux.
Probablement qu'on devait avoir une vue formidale de là haut même si l'idée d'escalader ces lianes façon jaques et le haricot magique le refroidissait un peu.
Abélard était en train de peser le pour et le contre d'une pareille entreprise lorsqu'une voix lui parvint. Il dressa les oreilles.
Un écho de voix plus exactement.

S'il avait été supersticieux, tout dans l'atmosphère de cet endroit indiquait il aurait pu s'agir d'un spectre. Mais il balaya vite cette hypothèse. Cela ne pouvait être qu'un l'un de ses congénères. Comme pour lui répondre, la voix lui parvint à nouveau.
Restait à savoir si cette personne était dangeureuse ou non. Le blanc suivit la voix, prêt à tenter l'aventure. Il courrait très vite en cas de besoin.

Il l'aurait baffée.
Parce que c'était ce qu'il avait l'impression de s'être pris dans la gueule, lui. Il arrivait avec toute sa prévenance et la femelle l'envoyait chier. Peut-être Ab aurait-il tourné les talons, mais il était carrément énervé par son comportement. Il ouvrit la gueule sur une rangée de crocs près à lui dire ses quatre vérités mais soudain... Elle se mit à pleurer.

Alors la rage du loup blanc s'évanouit instantanément, pour être remplacée par de la pitié face à une demoiselle en détresse qui n'avait manifestement pas toute sa raison. Jolie mais barrée, c'était un mélange qui lui plaisait assez.

Abélard se glissa à côté d'elle avec précaution, en essayant de ne pas l'effaroucher. Il était calmé maintenant, il voulait la calmer aussi, alors il désersa un flot de paroles dans le but de l'apaiser :

Hhmph, tout va bien ? risqua t-il en se tordant le cou pour apercevoir son visage.

Il l'aurait baffée.
Parce que c'était ce qu'il avait l'impression de s'être pris dans la gueule, lui. Il arrivait avec toute sa prévenance et la femelle l'envoyait chier. Peut-être Ab aurait-il tourné les talons, mais il était carrément énervé par son comportement. Il ouvrit la gueule sur une rangée de crocs près à lui dire ses quatre vérités mais soudain... Elle se mit à pleurer.

Alors la rage du loup blanc s'évanouit instantanément, pour être remplacée par de la pitié face à une demoiselle en détresse qui n'avait manifestement pas toute sa raison. Jolie mais barrée, c'était un mélange qui lui plaisait assez.

Abélard se glissa à côté d'elle avec précaution, en essayant de ne pas l'effaroucher. Il était calmé maintenant, il voulait la calmer aussi, alors il désersa un flot de paroles dans le but de l'apaiser :

Excuse moi, je n'avais nullement l'intention de te déranger, voilà je m'en vais, je suis parti à l'instant si tu veux? Mais c'est dommage de s'être rencontrés sans s'être rencontré tu vois ? Je m'appelle Abélard, j'appartiens à la meute des Brethens quand je grimpe pas sur des roches volantes pour faire peur à des gentilles demoiselles conclut-il sur un petit rire.

Abélard vacilla de surprise lorsque la femelle s'appuya sur lui. Il leva timidement une patte, voulant répondre à ce soudain contact par un petit tapotement amical, mais la louve lui assèna un coup sur le museau. Et encore une fois, sa pitié fondit.
Sa mâchoire se crispa, énervé par cet incessant ascenseur émotionnel.

Il lui jeta un regard un bias, et se tut pendant qu'elle reprenait ses esprits. Abélard baissa la tête vers ses pattes, soudainement très intéressé par ses griffes, tout en l'observant entre ses mèches de cheveux. Devait - il partir ? Laisser cette inconnue givrée à ses problèmes ne l'empêcherait pas de dormir cette nuit.
Mais Abélard décida de faire une dernière tentative d'approche vers l'autre.

Comment, t'appelles - tu ? détacha t-il dans un souffle de voix.

Inconsiemment, il suspendit sa respiration, dans l'attente d'une réponse positive.
Elle finit par lui répondre.
Qu'elle s'appellait Cloud.

Un large sourire vint étirer les babines d'Abélard et ses anneaux dorés tintinrent joyeusement. Il était contente qu'elle arrête de faire la psycotique et qu'elle lui rende un peu de son intention. Un peu .. car dans son flot de parole, la louve avait oublié qu'il avait mentionné son nom.
Aucun problème, Abélard adorait répéter ces trois syllabes. Il avait le droit de parler là n'est-ce-pas ? C'était elle même qui l'y invitait.

Abélard. Ab' pour les intimes.

Il avait un peu peur de l'effaroucher une nouvelle fois, alors il choisit soignement les mots de sa question suivante :

Alors ça va pas fort Cloud ?

Il s'assit nonchalamment, ses oreillles pointées en avant prêt à l'écouter.

Il n'avait pas envie de s'apitoyer sur son sort.
Il n'avait pas envie de pleurer pour ces yeux pleins de larmes.
Il n'avait pas envie de lui jeter sa pitié à la figure en réponse à ses malheurs.

Abélard était un air assez insensible. Il aurait probablement trouvé les malheurs de Cloud à mille lieux de sa vie, de son univers tribal à lui. Et par conséquent il n'aurait pas pu la plaindre, il ne l'aurait pas voulu.
Simplement il était curieux de savoir : le savoir était une vérité qui le dévorait tout entier. Il aurait prit les faits objectivement, sans y associer de jugement émotionnel et donc sans lui en rendre non plus.

Il secoua la tête, rejettant ses excuses et répondit simplement :

C'est vrai que t'as pas l'air banal.

Il ne put s'empêcher de sourire à nouveau, de son sourire paresseux qui affaissait un coin de sa babine et qui plissait ses yeux.

Mais hum, tous ces cris un peu hystériques ont piqué ma curiosité.

Il ouvrit la gueule, puis la referma, craignant de formuler sa demande. Les mots le trahissaient parfois, alors Ab se contenta d'un regard qu'il voulait compatissant : elle pouvait lui raconter.