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| From Anthem to Requiem | Libre | |
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Ehnala » Coriace
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| Sujet: From Anthem to Requiem | Libre Mer 14 Déc 2016, 19:00 | |
| I was only one Just fifteen years ago Where was the time? I didn’t even know It was just an escape From this lonely worldIl pensait déjà s'être envolé bien loin du monde. Ses pensées allaient, venaient, s'effaçaient dans un ballet que rien ne pouvait suivre. Pourtant, petit à petit, il reprit conscience. Le monde tanguait autour de lui, à une allure qui lui était douce. Il sentait l'air siffler contre son museau, le long de ses paupières closes. Il sentait ses longues mèches voleter près de ses joues, caresser ses épaules en une onde infinie, venir flotter autour de sa silhouette. Il avait l'impression de courir, de filer à travers les airs sans que rien ne puisse l'arrêter. Un bouquet d'effluves venait avec chacune de ses inspirations, sans qu'il ne sache trop si ces parfums venaient bien du monde ou de ce qu'il s'en souvenait. L'air sentait la terre, l'herbe humide de la nuit, les odeurs des loups qui étaient passés par là. Il y avait au loin, en filigrane, quelques notes salées que les brises ramenait de la mer et des lumineuses Criques du Soleil. Celles, plus feutrées et envoûtantes, du Nasrin au loin. Et le monde qui continuait de danser autour de lui, il le sentait. Il eut presque envie de sourire. Un de ces sourires si rares et doux qu'il n'accordait qu'à de rares personnes. A sa compagne, à ses enfants. Les souvenirs et les rêves s'emmêlaient dans son esprit en de brèves visions utopiques. Dans le lointain, une voix douce et familière chantait, chantait des mots qu'il ne comprenait pas. Mais quelle importance ? Il suffisait de se laisser porter par ces notes fantômes, ce timbre qui se faisait écho parmi les échos, venu d'une ombre parmi les ombres. Une part de lui voulait ouvrir les yeux, revenir à la réalité,mais cette espèce de torpeur qui le tenait apaisait cette envie, diffusant dans ses sens une brume, un brouillard qui le rendait insensible à tout ce qu'il y avait en dehors. Alors restaient les choses que lui seul pouvait contempler. Et il y avait cette cadence, ce balancement léger qui l'emportait. Il perçut à peine la discordance légère qu'il y eut soudain, un ralentissement de cette muette musique. Ses cheveux chatouillèrent son museau foncé. Petit à petit, dans une sorte de temps devenu élastique, ralenti, il sentit la danse s'arrêter avec douceur. Quelque-chose bougeait encore et vacillait, tanguait un tempo nouveau sous lui. Etait-il temps de revenir, enfin ? Il ne savait pas. Il ne savait plus. Il n'avait cure de ne pas savoir. Soudain, il se sentit bouger, sentit son corps se tordre légèrement, happé par une force soudaine qui le tirait vers le bas. Il y eut un instant de flottement, d'apesanteur presque délicieuse. Il lui semblait sentir chaque particule d'air glisser le long de son pelage, chaque minuscule mouvement amorcé par ce qui se trouvait autour. Et soudain, la douleur.Comme un cri qui résonna à l'intérieur de son crâne, une souffrance terrible scia tout son être et il reprit conscience en touchant le sol. Aucun cri ne s'échappa de ses babines closes, mais un tressaillement l'agita et, à travers le brouillard de ses sens, il perçut des mouvements, des sons, une voix familière mais qu'il ne comprit pas. La brume s'évaporait de son esprit, alors que soudain lui revenaient les derniers instants dont il se souvenait. Ce n'était que de vagues images. Il y avait la Mine et ses ténèbres. Les monstres tapis dans l'obscurité. Le visage souriant de Nout quand elle était venue à sa rencontre. L'attente dans la pénombre. Et puis ce qui s'était passé ensuite. Son esprit embrumé marchait au ralenti, mais il se souvint clairement pourquoi il avait bondi, à cet instant. Pour lui sauver la vie. Etait-elle toujours vivante ? Avait-elle réussi à mater la créature qui les avait attaqués ? La douleur était si forte, elle le labourait comme de coups de crocs et de griffes sans discontinuer. I l fallait qu'il se relève. Il fallait qu'il retourne l'aider.Mais les odeurs qui flottaient autour de lui avaient changé. Elles n'étaient plus celles de la Mine. Elles n'étainet plus celles de plaines sauvages dans lesquelles il avait cru, un instant, filer comme le vent. Non. L'odeur du sang et de la peur saturaient l'air, l'odeur froide de la pierre aussi, qu'il aimait tant. Etait-il à la Cordillère ? La montagne et son froid silence était-elle venue jusqu'à lui ? Il ne savait plus, il ne savait plus... Il fallait qu'il ouvre les yeux et qu'il sache. Des mots dansaient à ses oreilles, une voix au-dessus de lui. "... tombé.... aide... moi.... aidez.... moi..."Il percevait petit à petit du sens dans ce qui se disait. Mais les mots semblaient se jouer de lui et lui échapper comme s'il tentait de saisir de sa fumée entre ses crocs. Ses paupières tressaillirent. Il fallait qu'il ouvre les yeux."A l'aide... Quelqu'un... à l'aide !"La voix au-dessus de lui glapissait, empestait la détresse. Une voix qui appelait à l'aide. Une voix qu'il connaissait, sans parvenir à remettre de nom dessus. Dans un effort, il souleva ses paupières lourdes. Sa vision était floue et il fut ébloui par la blancheur du ciel au-dessus de lui. Les nuages étaient épais, et lui paraissaient si lumineux, à peine teintés de gris. Ses pupilles s'étrécirent dans son regard bicolore. Une forme dansait dans un coin de son champ de vision, mais il mit un temps à s'en apercevoir. Une forme aussi blanche que le ciel. I lui fallaut un long moment, qui lui parut une éternité, pour reconnaître les traits de Roy. L'autre semblait se mouvoir avec une lenteur interminable, lui parler aussi, mais ses paroles n'atteignaient pas les oreilles de l'anthracite. Il le vit lever la tête vers le ciel et hurler de nouveau. Petit à petit, le décors se précisa autour d'eux. Ils étaient dans les contreforts des montagnes, on loin du camp sans doute. Il remarqua le sang qui tâchait le pelage de son petit-fils, e larges traînées le long de ses flancs et sur l'une de ses pattes. Lorsqu'il bougea, un peu moins lentement, pour fourrer le museau dans sa sacoche, Anthem vit qu'il boitait. Où s'était-il blessé ? Et que faisaient-ils ici, dans ce cocon qui n'était qu'un désert de pierre, alors même que son devoir était de rester garder les créatures ? Son esprit tenta d’échafauder des hypothèses et son glowstick luisit faiblement, mais toutes s'évaporèrent à peine nées, disparaissant dans les méandres de son esprit. Alors il se souvint. Il se souvint de Romance. De ses crocs. De ses griffes. De ce choc qui avait, lui avait-il semblé, disloqué son corps le long de la paroi rocheuse, alors même qu'il tentait de laisser à Nout le temps de s'échapper. En tournant légèrement la tête, il sentit son cou le lancer, et ce pic douloureux lui éclaircit soudain l'esprit. Bien-sûr qu'il le savait.Dans un dernier sursaut, son pouvoir lui avait permis de comprendre le déroulement parfait des choses. Ce qu'il provoquerait s'il agissait. Bien-sûr qu'il savait ce qui se passerait.Le silence se fit dans le tumulte de son esprit, alors que la lueur de son glowstick s'allumait soudain, comme dans un ultime effort. Le regard du vieux loup se posa sur Roy. Le sang sur le pelage du blanc, c'était le sien. Il avait été mortellement blessé, mais le Savant avait tenté de le ramener au camp. Regard bref, à peine un battement de coeur, sur la patte blessée de son petit-fis. Il avait trébuché et tous les deux étaient tombés. Il était incapable de le ramener jusqu'au camp et incapable de l'abandonner. C'est pourquoi il avait appelé à l'aide. Tout était si logique, si limpide, si simple au fond. Le vieux loup cligna des yeux. Un instant, le monde disparut et il plongea de nouveau dans cet endroit sans nom où chantait la voix d'une louve claire. Où dansaient des visages souriants, qu'il peinait à reconnaître, plongés dans le brouillard. Ses paupières se soulevèrent de nouveau, et il vit parfaitement cette fois-ci. Il distinguait chaque goutte de sang qui avait éclaboussé ses griffes, chaque éraflure sur le pelage de Roy, chacun des mouvements nerveux du blanc lorsqu'il posa devant lui une herbe à la senteur piquante, les pattes recouvertes de toile d'araignée. Anthem leva les yeux vers lui, et plongea son regard dans celui du jeune loup. Il le savait intelligent. Il savait que c'était inutile. Roy resta figé quelques instants au-dessus de lui, le regard presque suppliant. Mais c'était ainsi.Et puis désormais, la douleur s'était effacée. De nouveau, une douce torpeur s'emparait peu à peu de l'esprit du grand loup étendu au sol. Son regard obliqua dans la direction du camp. La vision de Plume Blanche s'empara de lui, surgit devant son regard dans un sursaut soudain qui lui emplit le coeur de joie. Mais quelque-chose au fond de lui lui murmura qu'elle n'était pas là. Son coeur aurait voulu la voir encore, l'étreindre une fois de plus. Lui dire de nouveau tout ce qu'il avait trouvé en elle. Trying hard to see Just looking for release But you were the one I just could not believe We finally found each other It was five years agoIl crut sentir son odeur, son parfum fleuri qui lui serra la gorge. Il avait toujours redouté ce moment, et maintenant qu'il arrivait, il aurait voulu pouvoir le repousser encore et encore. One more night, one more hour A moment of love never to expire Learning from our past And all our mistakes It’s not too late One more kiss, one more laugh Finding each other in the dreams that we never had A better place and a better world Just todayIl ne savait plus s'il avait les yeux ouverts ou fermés, si les formes qu'il voyait danser devant étaient des chimères ou bine véritables. Ses yeux s'agrandirent légèrement. Il vit approcher la silhouette claire d'Etheria. Silencieuse, elle le regarda. Puis elle sembla s'effacer, et celle de Romance apparut devant lui, avec ce sourire léger qui rendait son visage si doux. Elle n'était plus une créature démoniaque, elle était de nouveau la louve douce que la vie avait élevé. Parce que lui n'y était pour rien. L'émotion l'empêchait de dire le moindre mot, à moins que ce ne fut cette douleur qu'il ne sentait plus. Une larme coula de son oeil et s'écrasa au sol. Romance lui adressa un sourire, puis fit volte-face et disparut. Plume était toujours là, inaccessible, il la sentait autour de lui, il sentait sa présence si douce. If we could only stop and focus on the love we’ve shared Forget about tomorrow and all of its fray Learn to appreciate all we really have Just todayLa vision s'effaça soudain. Ses yeux s'ouvrir sur la réalité, sur la silhouette deRoy à son chevet. Le blanc avait posé ses toiles d'araignée, ses herbes, sa sacoche, et s'était assis près de lui. Une fois encore, Anthem le vit rejeter le cou en arrière pour un appel de détresse qu'il savait vain. Pourquoi devait-il tous les abandonner maintenant ? C'était si dur de partir maintenant qu'il ne restait qu'un pas à faire avant le départ. Il n'aurait pas cru qu'il fut si triste de quitter ce monde.One more night, one more hour I’ll forever be with you even when there’s no tomorrowUn frisson le secoua. Ou peut-être n'était-ce que son imagination, car il ne se sentit pas bouger. Dans un effort qui lui sembla presque impossible, il inclina légèrement la tête vers Roy. "Ne me pleurez... pas trop..." Son murmure n'était qu'un souffle, à peine audible. "Vous me manquerez..."Il ne se demandait pas si lui manquerait au monde. Après tout, c'était loin d'avoir un jour été le centre de ses préoccupations. Il ne pouvait pas dire tout ce qu'il aurait voulu dire avant de partir. Mais on ne sait jamais quand il faudra s'en aller. Il avait si peu de temps, et tant de choses qu'il aurait dû faire et dire bien avant. "Merci... Dis-lui.... merci..." Souffla-t-il. Merci à toi de m'avoir montré de nouveau le chemin duquel la vie m'avait ôté. Il ferma les yeux. Il sentait le parfum de Plume Blanche autour de lui. Il entendait ses mots, son rire. Au dessus de lui, la réalité s'effaçait, avalée dans l'infini ciel de neige. Le visage de Nout lui souriait avec un air de remerciement. Romance souriait aussi. Et Morokei et Améthyste. Et la petite Aora qui bondissait autour d'eux en riant. Il eut un sourire invisible.La lumière de son glowstick s'éteignit doucement, alors que son coeur battait son ultime chamade. Il inspira une dernière fois, tous ces parfums des souvenirs lui emplissant l'esprit. Remember all the love and just look up to sky I’ll always be there...Et le silence froid des montagnes ne fit plus qu'un avec lui, pour la dernière fois.
RIP Anthem 13.07.2014 - 14.12.2016 |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: From Anthem to Requiem | Libre Mer 14 Déc 2016, 21:29 | |
| Caïn s'arrêta. Le vieux solitaire gris errait en ces terres depuis bien trop longtemps maintenant, s'en éloignait parfois pour mieux les retrouver. Le poids de la vieillesse se lisait sur son museau. La vie l'avait marqué, de toutes ses cicatrices qui s'étendaient sur son corps, de cette patte qu'il trainait plus qu'il n'utilisait. Bientôt, quinze ans sonneraient à sa porte. Bientôt, il le savait, il trépasserait. Cette idée ne l'effrayait plus. Lorsqu'on constatait la mort en face de soit, lorsqu'on la frôlait, lorsqu'on l'avait donné à plusieurs reprises...On ne voyait plus que là un aboutissement d'une vie. Ça n'était pas quelque chose de mal. Si la Vie vous abandonnait, ça ne serait jamais le cas de la Mort. Elle vous accueillait chaleureusement, vous ouvrait ses bras, vous gardait tout contre elle pour l'éternité. Il était confiant à ce sujet. Il n'avait pas peur.
Mais s'il s'arrêtait là, maintenant, en cette terre pourtant éloigné de la jeune cordillère, c'était pour une toute autre raison. Pas parce qu'il allait s'écrouler et rendre son dernier souffle, puisqu'il lui restait malgré tout quelques mois à vivre, avant que le décompte n'atteigne le zéro. Mais parce qu'il le sentit. Un pressentiment, un instinct. Caïn avait toujours fait confiance à ces choses. C'est pourquoi il sut, avec certitude, qu'il venait de perdre un proche.
Un proche ? Il n'avait plus ni frères, ni parents, ni famille qui aurait eu à ses yeux un tant soit peu d'importance. Mais il lui restait des amis. Des amis tout aussi vieux que sa personne. Sur le déclin, eux aussi. Certains déjà morts, ne laissant sur ces terres que la trace de leur passage. Certains encore vivants, qui tiendraient le coup plus longtemps que lui, du moins était-ce ce qu'il leur souhaitait. Un autre en train de rendre l'âme. C'est cette certitude qu'il eut, quelque part en lui. Celle d'avoir perdu un ami, un frère d'arme, un camarade qui eut aussi partagé le glowstick vert, lorsque glowstick il portait encore. Anthem et lui avait partagé une aventure, celle octroyée par Mido pour répondre à un secret dont l'issu lui était et lui serait toujours inconnu. Mais ça n'avait pas d'importance. De foi en les dieux, lui n'avait plus vraiment. Et dans tout ça, cette quête commune avait été plus bénéfique et attrayante qu'une quelconque réponse universelle.
Pourquoi la vie, pourquoi la mort ? Et pourquoi pas. Et quelle importance. On s'en fichait, finalement. A quoi bon connaître tout ça lorsqu'on n'existait pas pleinement. Les rencontres, les liens qui se tissent. Il n'y avait que ça d'important. Le pouvoir, le gain, ce n'était que des choses bien futiles face à ça. Ça ne rendait jamais bien heureux. Subsisterait toujours un manque. Ce manque appelé affection, ce manque appelé amour. Caïn avait rencontré bien des gens, tissés bien des liens. Et il pouvait affirmer sans peine avoir été heureux de connaître Anthem.
Ce loup anthracite qui n'était désormais plus. Fermant les yeux, humant l'air dans son inspiration, Caïn rejeta sa tête en arrière. Le cou tendu, la gueule entrouverte. D'entre ses crocs, un long hurlement, venu des profondeurs de ses entrailles. Un hommage, un requiem pour Anthem. Il lui souhaita un bon voyage, qu'il profite de cet ultime trajet menant dans un monde qui lui serait meilleur.
A bientôt, compère.
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| | | Liliandr!l » Accro'
» Nombre de messages : 2189 » Age : 25 » Date d'inscription : 01/03/2014
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| Sujet: Re: From Anthem to Requiem | Libre Mer 14 Déc 2016, 22:36 | |
| Elle n’aurait pas du sortir cette fois ci.
Mais elle sortait toujours, et puis il y avait si peu des personnes dans le camp des Séides, qu’elle s’était dit qu’elle irait s’entraîner un peu, dehors. Là où elle passait quasiment toutes ses journées, parce qu’elle aimait cet endroit, et que si maman revenait, elle ne serait pas loin, et donc elle ne se ferait pas hurler dessus. Pfff. Il n’y avait pas de raison. Elle avait 1 an à présent, plus qu’assez pour se débrouiller toute seule. Elle était descendue du camp en trottinant, longs cheveux blancs voletant autour de son visage, sourire joyeux aux babines. C’était le début de l’hiver, il ne faisait pas moche. C’était une belle journée. C’est alors qu’elle l’entendit. Un hurlement de loup, comme un loup qui appelait au secours. Elle n’avait jamais entendu quelqu’un crier comme ça, alors que l’on n’était pas la pleine lune. Ses oreilles pivotèrent vers le bruit, entraînant sa tête, et elle s’immobilisa cherchant des yeux ce qui avait hurlé ainsi. C’était un bruit qui lui semblait étrangement familier. Quelque chose cliqua dans son esprit.
C’était tonton Roy ! Elle en était sure, ça y ressemblait tellement ! Et elle qui ne l’avait pas vu depuis tant de semaines. Son petit cœur s’élança, et ses yeux s’emplirent de joie, oubliant le ton funeste de l’hurlement. Elle allait voir son oncle, et lui dire combien il lui avait manqué ! Ce qu’elle l’avait cherché partout, quand maman était partie et qu’elle se sentait seule ! Oh oui, elle allait le voir, pour sur ! Elle ne l’apercevait pas, mais s’élança dans la direction du bruit qu’elle avait entendu. Elle ne pouvait pas se tromper. Ses petites pattes agiles trouvèrent les bons cailloux, et elle descendit vers la source du bruit. Cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas vu ! Si longtemps …
Elle freina.
Elle l’apercevait enfin, en contrebas, et de son caillou, haut placée, le vent dans la figure, son odeur lui vint. Et quelque chose d’autre lui parvint aussi. Quelque chose de ferreux, de rouillé, une odeur qu’elle n’avait quasiment jamais sentie avant. Elle s’inquiéta. Tonton s’était-il donc fait mal ? Son cœur se serra. Elle ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose, oh non ! Bien qu’il soit très silencieux, souvent, et qu’il ne dise peu, elle ne voulait pas imaginer qu’il puisse aller mal. A en sentir autour … Elle se cacha dans les fourrés. Il ne penserait peut être pas que c’était une bonne idée qu’elle soit sortie, comme ça. Peut être qu’il se fâcherait. Alors elle resta hors du vent, derrière lui, où il ne pourrait la sentir pour s’approcher, inquiète. Ce fut alors qu’elle l’aperçut. Ce n’était qu’un tas de poils gris foncés, d’où une cascade de cheveux d’argent coulait sur le sol, accompagnée d’un liquide rouge, rouge comme elle n’en avait jamais vu entre ces mèches là avant. Ce fut comme si plus rien ne tournait. Comme si le monde venait de s’arrêter. Ce n’était pas possible. Elle resta dans les fourrés, silencieuse, malgré son cœur, qui battait tellement vite qu’elle avait bien l’impression qui réverbérait, résonnant dans le creux de la cordillère. Elle contourna la scène, de l’extérieur, et, entre les feuilles d’un buisson qui s’accrochait désespérément aux dernières traces de l’été, elle le vit.
Papy.
Mais … Ce n’était pas normal, quelque chose n’allait pas. Papy avait beau s’être blessé, il ne se plaignait pas. Il ne hurlait pas, il ne disait rien. Ce n’était pas là quelque chose de surprenant pour son arrière grand père, mais cela lui parut étrange tout de même. Et son cœur se serrait toujours plus.
Elle s’aplatit, et vit quelque chose sur le visage de Roy, quelque chose qu’elle n’avait jamais vu avant, et en suivant sa progression vers le sol, elle trouva le visage d’Anthem. Un visage calme, serein … Mais … Mais ce n’était pas Papy.
Ce n’était plus Papy.
Quelque chose se brisa. Quelque chose qu’on n’aurait cru ne se briserait jamais. Parce que Papy avait toujours été là, et il lui avait semblé absolument impossible qu’il parte, puisqu’il avait toujours été là. Elle ne pouvait pas se souvenir d’un seul jour où elle n’avait pas au moins vu son arrière grand père. Et maintenant qu’elle le voyait ... Il était parti. La petite louve tempétueuse se roula en boule.
Incapable de parler, de dire quoique ce soit.
Le choc s’abattit sur elle, alors que les larmes lui venaient aux yeux. Nombreuses. Elle renifla, dans le silence qui avait enveloppé son grand père. Ce n’était pas un silence froid, pour ceux qui l’avaient connu, mais un silence chaleureux, auquel on pouvait se joindre. Un silence comme un chez soi, où on se sentait bien. Et elle s’était toujours sentie bien quand elle avait été avec lui.
« P… Papy … » chouina t’elle à voix basse, en cachant son visage dans ses pattes brunes, sa voix à peine audible déchirée par la tristesse et les larmes. Elle avait comprit. Papy ne reviendrais plus jamais la voir, ne la sauverait plus de plantes carnivores, ne viendrait plus la chercher quand elle était perdue. Il ne serait plus là, comme une grande ombre sombre réconfortante, dans un coin du camp, a faire attention qu'elle ne se perde pas. Il l'avait toujours retrouvée. Il ne l'avait jamais perdue.
Pour la seule fois dans toute sa vie, c’était elle qui avait perdu Papy.
« Papy reviens … »
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| | | Cro » Héroïque
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| Sujet: Re: From Anthem to Requiem | Libre Sam 17 Déc 2016, 17:30 | |
| Désormais aussi Séide que Solitaire ou Brethen, -en effet, Sekmêt ne se considerait comme n'appartenant à plus personne-, la louve chocolat passait son temps à vadrouiller sans but de droite et de gauche, occupant ses journées avec le minimum d'effort, pour faire passer le temps. Elle ne se sentait loyale envers personne. Noximilien, qu'elle avait suivit dans cette meute en espérant renouer un fragile contact, ne semblait pas avoir envie de la voir plus que ça. Il ne lui restait rien. Rien d'autre que des souvenirs amers d'abandon et de trahison ravivés continuellement par la présence vivante de Nout et ses frères ou de l'enfant de Khal. C'est donc grâce à son vagabondage permanent et son envie cruelle de s'éloigner de tous, que la femelle aux yeux turquoise se trouvait à porter de voix des malheureux. L'urgence des hurlements la força à se manier le train un petit peu : même si elle ne souhaitait le bonheur ou le bien-être d'aucun loup vivant, elle ne pouvait se permettre d'en laisser souffrir autant que le présageait cette voix plaintive et intempestive qui écorchait ses tympans. Sur le qui-vive et l'allure soutenue, l'ex-Brethen chercha la source des cris. De longues minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne s'approche dans la bonne direction. Ayant perdu l'habotude des efforts physiques, courir lui coupa le souffle très rapidement. Mais même si Sekmêt avait tout abandonné, il lui restait cette volonté sauvage et violente de parvenir à son objectif. Donc elle poussa son corps faible et amaigris jusqu'à ses dernières limites pour accélérer la cadence. Ce qui ne suffit pas.
Lorsqu'elle arriva, les poumons en feu et le poil hérissé, il était trop tard. L'odeur de sang et de peur qui collait au poil du loup anthracite étendu au sol, sa jumelle émanant du soigneur couleur neige recouvert d'hémoglobine et le chagrin de la jeunette non loin confirmèrent à Sekmêt qu'elle arrivait déjà bien après la bataille. Elle hésita a repartir comme elle était venue. Mais deux choses l'empêchèrent de se détourner du mort : sa fatigue et son sens de la famille très détérioré. Il s'agissait là d'un combattant. Il en avait laissé sa peau le bougre. Sekmêt savait qui était étendu là, non loin d'elle. Elle l'avait reconnut en venant vivre chez les Séides. En même temps Mâat avait tant parlé de lui, de ce frère qu'elle aimait tant et qui lui manquait terriblement. Pourtant, elle n'était jamais allé le voir. En fait, elle lui en avait voulu, à ce loup sombre, dès l'instant où elle avait croisé son regard or et glace. Ce regard si semblable à celui de sa mère. Elle l'avait haït pour n'avoir pas laissé crever les boules de poil qu'étaient Amon, Nout et Deucalion. Elle l'avait haït pour avoir protéger cette infâme progéniture de la femelle qui l'avait lâchement abandonné pour aller forniquer avec un autre. Abandonner sa fille pour aller tromper son défunt père. Horreur et dégoût submergèrent la louve brune. Aigrie et haineuse, elle aurait pu cracher sur le mort. Mais quelques chose en elle se brisa, quelque chose qu'elle aurait cru ne plus exister : son coeur. Elle voyait là un vieux loup, patriarche, juste, droit, honnête et respectable. Que tous respectait et appréciait. Sa famille était grande et heureuse -dans la mesure où les temps actuels le permettaient-, il avait protéger chacun de ses enfants, il les avait élevé avec amour et confiance, même ceux de sa soeur. Sekmêt sentit la jalousie la prendre à la gorge. Nout avait eu la chance d'avoir une famille unie et présente, alors qu'elle même n'avait eu droit qu'à une mère indigne et des demi-frères absents.
Une infîme tristesse perça dans l'océan de colère qui bouillonnait dans l'esprit de la femelle aigrie. Sekmêt s'avança alors jusqu'à son oncle, effleura son épaule où s'éparpillaient des mèches trempées d'écarlate du bout de sa truffe claire et souffla quelques mots :
« Par respect pour celui que tu as été, tonton, je t'emmenerais là où tu pourras prendre le repos que tu as depuis bien longtemps, mérité. »
Elle inspira son odeur, cousine de celle de sa mère, éveillant ainsi quelques souvenirs d'une enfance plutôt douce et joyeuse. Mais Sekmêt les balaya bien vite. Elle ne voulait pas revoir se simages de bonheur alors que sa vie ressemblait plus à des lambeaux teintés de colère et de jalousie maladive. Elle lança un regard au loup blanc qui ne l'était plus, quand il serait prêt, elle les aiderait du mieux qu'elle pourrait à rentrer chez eux. Elle se demanda si elle allait promettre au mort de prevenir ses enfants elle-même, mais tel n'était ni son rôle, ni son envie. Alors elle se tût, et offrit à Anthem une prière silencieuse.
***
Loin d'ici... Nout, perdue dans une course effrennée en plein coeur d'une jungle hostile et effrayante, dû marquer un temps de pause. Quelque chose clochait. Quelque chose n'allait pas. Et il ne s'agissait pas du tambour violent qui hantait son crâne, ni des courbatures qui tiraient dans ses muscles perclus. Un mal-être violent força la jeune femelle à reprendre sa respiration. Sa vision se troubla et des larmes salées piquèrent son museau griffé. Elle avait sentit. Elle savait désormais. Elle l'avait su, en fait, dès l'instant où elle avait abandonné son père et Roy dans la Mine. Mais elle avait espérer pourtant. Tellement espérer. Fébrile, elle repartie, avec plus de volonté que jamais. Elle devait trouver Romance, elle devait la ramener, et surtout, elle devait la sauver. Car telle était sa promesse à Anthem, tels étaient les derniers mots adressés à celui qu'il l'avait élevé. Telle serait sa façon de se faire pardonner pour son absence à l'ultime souffle de vie. Cette cruelle constatation fit naître le chagrin dans le coeur plein de chaleur de la femelle hybride, et, le couplant à sa détermination, elle pût avançer la tête haute. Elle savait qu'Anthem serait toujours auprès d'elle, et que toujours, il veillerait sur elle. Des ailes fictives lui poussèrent, et elle s'envola vers sa cible. Et ce fût comme s'il était déjà là, courant à son rythme, à son côté, avec son sourire léger mais complice et son expérience transmise quelques années plus tôt : Nout retrouvait les signes du passage de sa demie-soeur, suivait sa piste avec ardeur et fierté. Ainsi continuait la traque. Parfois la mort n'apporte pas que le brouillard noir et opaque du chagrin, parfois, il apporte un grand soleil de conviction et de détermination, de confiance. Nout se savait accompagnée à jamais. Alors tout irait bien...
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| | | Plume Blanche » Fidel'
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| Sujet: Re: From Anthem to Requiem | Libre Mar 20 Déc 2016, 17:53 | |
| Je me promenais près de la grotte familial, je n'avais pas envie d'aller bien loin. Je voulais simplement profiter de l'air et aussi du silence. Aora était partit explorer les environs très tôt le matin. Le jeune louve était partit rapidement, me disant qu'elle allait en balade. Depuis, je ne l'ai plus revue. Je lui ai fais confiance, ce n'était pas son genre d'aller se mettre le museau dans le pétrin. Il n'y a qu'une fois qu'elle est partie et elle est revenue saine et sauve avec Anthem.
Je soupirai, trouvant que le temps passait trop vite. Je tournai en rond, discutai avec quelque loups et décidai de m'éloigner un peu de la grotte. Marcher me ferais du bien, j'arreterais de m'inquiéter pour tout les loups. Non?
*Tu crois sa, se moqua Dragonne en riant. Je suis sur que c'est l'absence de combat qui te fait sa.*
Je ne répondis rien, je n'avais pas envie d'avoir de discussion avec elle. Je m'éloignai un peu avant de m'arreter net, les oreilles dressée. J'entendis distinctement un hurlement qui n'avais rien d'habituelle. Je m'inquiétai et à ce moment, je ressentis une émotion que je n'aurais pu décrire. Je fonçai, suivant le hurlement et m'arretai net en voyant un rassemblement de loup. Les loups présents semblaient triste. Je regardai autour de moi, mes yeux se posant sur le corps inanimé d'un loup anthracite au cheveux blanc. Non! Mes yeux s'aggrandirent sous l'effet du choc. Je secouai la tête, m'approchai doucement de lui et poussai doucement sur son museau.
-Non... Marmonais-je.
Les larmes brulèrent mes yeux. Je refusai d'y croire et lichai ses oreilles. Pas de réaction. Je secouai la tête une nouvelle fois, les larmes glissant librement de mes yeux. J'entendis vaguement les paroles de Dragonne qui tentait de me rassurer. Je n'entendis même pas l'arriver de nouveau loup. Mon attention étant concentrer sur le loup de mon coeur. Non, il ne peut pas rendre mourir. Pas comme sa. Ce n'est pas vrai. Je me laissai tomber près de son corps, tremblante, pleurant à chaude larme toute les émotions que je n'avais jamais été capable d'extérioriser.
_____________
Améthyste
Améthyste se promenait dans la Jeune Cordillère depuis quelques heures. Celui-ci avait besoin de solitude. Il avait encore du mal à digérer la transformation de sa demie-soeur. De plus, il se passait trop de chose en même temps. Il ne suivait plus. L'anthracite trouvait cela difficile. Ainsi, il avait marcher, longtemps. Perdue dans ses pensées, il entendit à peine le hurlement. Ce n'est qu'une puissante odeur de sang qui le fit réagir. Son poil se hérissa et son estomac se noua. Quelque chose de grave venait d'arriver. Quelque chose de grave à un proche. Le savant se dépêcha de suivre la piste et la première chose qu'il vit fut Roy tacher de sang, tout près d'une masse aussi sombre que lui. La masse sombre portait plusieurs blessure, très grave.
Le Séide s'approcha de son père, la tête basse, le souffle court. Son père venait de mourir? Pourquoi? Que s'était-il passer? Ce n'était pas le moment. Il n'aurait pas dû s'éloigner de la grotte. Il...Il... Des larmes coulèrent de ses yeux alors que son cerveau cherchaient désespéremment à fuir cette réalité. Non, son père ne peut pas mourir comme sa. C'est trop horrible! Ses yeux fixèrent le glowstick de son père. Celui-ci ne luisait plus. La lumière s'était complètement effacer. Du coin de l'oeil, il vit sa jeune soeur arriver en courrant. Aora semblait sous le choc et trépignait en voyant se spectacle. La louve restait debout devant la scène, incapable de prononcer un mot, ses yeux brillant d'incertitude. Pendant un instant, celui-ci se demanda si elle comprenait ce qui se passait. Lorsque Aora trembla, celui-ci passa devant Thyara sans vraiment la voir et se dirigea vers sa soeur.
Dès qu'Améthyste se colla contre elle, la séide éclata en sanglot, criant sa peine.
-Tu m'as promis papa! Tu m'as promis que tu me montrerais Punk Wolf sans toute ces plantes. Pourquoi? Papa! Je... Je... t'ai...
Sa phrase se bloqua entre ses crocs et la louve blanche se colla encore plus contre son frère. Celle-ci cacha son museau dans le cou d'Améthyste qui lui fit une lèche sur le front. Les émotions bouillaient à l'intérieur de lui, mais il n'arrivait pas à les faire sortir. Celui-ci n'arrivait même plus à réagir en ce moment. |
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