Le vent du coeur [Libre]

Callisto marchait rapidement et nerveusement dans la neige. Elle avait fait le tour des terres libres pour trouver des herbes et, maintenant que sa sacoche était pleine, elle rentrait rapidement au camp Lazuli pour rapporter ce qu'elle avait trouvé. De toute façon elle allait sûrement juste poser son merdier, chopper un bouquin et repartir pour se caler tranquillement loin de tous le monde. Elle ne savait quand elle allait s'habituer à tout ça, mais pour l'instant elle était juste en colère. Furieuse qu'on lui ai changé son monde et qu'on lui ai arraché ses terres natales.
Et alors qu'elle serrait les dents car ses pattes arrière devenait douloureuse suite à la longue marche qu'elle s'était imposé, une odeur familière lui est parvenue. Une odeur de Lazuli... Car oui, elle commençait à reconnaître l'odeur de ses nouveau confrères.

Au loin, elle vit un loup gris clair au cheveux rouges et jaunes inconnu d'elle. Il devait être Séide avant de rejoindre la nouvelle meute...
Elle s'approcha prudemment et à pas lent cette fois, entendant le jeune loup hurler sa colère envers le renouvellement du monde. Callisto l'observa silencieusement. Elle était derrière lui et il ne l'avait sans doute pas encore remarquée. Mais après quelques minutes de silence mordant, l'ex Brethen a soufflé :

"Tu n'es pas le seul à être frustré par tout ça..."

Elle le fixait de ses yeux clair, un regard qui ne trahissait rien en elle. Elle soupira et jeta un coup d'oeil vers les cieux avant de reporter son regard vers le jeune loup.

"Nous avons tout perdu, mais notre colère ne pourra jamais rien changer... Jamais..."

Callisto détestait devoir subir la décision des Dieux. Elle détestait le monde et elle détestait sa meute.
Callisto débordait autant de haine que ce jeune loup au pelage clair...

Callisto avait beau dire que la colère ne changeais rien, elle était elle même exaspérée par la situation.
Mais elle arriverait bien à se faire une raison au pour d'un moment, sa colère retombera et elle se tournera vers quelque chose d'autre. Quelque chose qui lui permettra de chasser cette haine. Elle retrouvera ce sentiment de vouloir aider tous le monde,
d'être à l'écoute. Elle redeviendrai sociable, ouverte et aimable. Elle retrouverai ce sourire qu'elle portait sans cesse,
ce sourire confiant que son père Esterno lui a donné et qui semble être mort avec lui.
Ce n'était qu'une question de temps, mais pour l'instant elle était aussi glaciale que le bleus de ses yeux.
Elle hocha la tête pour approuver les dire du jeune loup, puis il se présenta. Il était auparavant Séide et ça expliquait pourquoi elle ne l'avait jamais vu.

"Oui j'étais Brethen. Mon père était chef et..."

Elle ne termina pas sa phrase. Elle se demandait si elle devait s'en vouloir d'avoir son père constamment en tête ou si elle devait s'estimer heureuse que son image ne meurt jamais en elle. En attendant elle pensait surtout qu'elle devait mettre tout ça de côté pour le moment, ça ne faisait que la ronger de l’intérieur.

"Je m'appelle Callisto." ajouta-t-elle finalement.

Il avait remarqué sa sacoche remplie d'herbe, se demandant naturellement ce qu'elle pouvait faire là. Par réflexe, elle rabattit sa queue devant sa sacoche alors qu'elle n'avait absolument rien à cacher.

"Je ne faisais que passer. J'ai terminé ma récolte alors je rapportais ces herbes au camp."

De toute façon, une vague de douleur traversa ses membres arrière et elle serra les dents. Elle jeta un coup d’œil à ses atèles, comprenant qu'elle ne pouvait pas reprendre le chemin tout de suite et qu'elle devait faire une pause.
C'est chiant d'être handicapée, vraiment...
Elle regarda rapidement autour d'elle puis, ne trouvant aucun endroit où se poser, elle se tourna vers Saitan.

"Est-ce que tu sais où je pourrais me reposer ? Mes pattes arrières sont malformées et j'ai beaucoup trop marché aujourd'hui..."

Elle fut rassurée de savoir qu'il connaissait bien la Grève Gelée apparemment et qu'il y avait un endroit pour se reposer non loin. Elle fut cependant un peu déçue que l'endroit ne soit pas à proximité et que la marche était nécéssaire. Elle ne s'en plaint pas pour autant, se levant tant bien que mal tout en rejettant poliment la proposition de Saitan. Elle commença à marcher derrire le loup au pelage clair sans dire un mot, boîtant légèrement mais faisant tout pour le cacher. Le silence s'installa rapidement entre les deux loups, mais Callisto le brisa rapidement, se disant que parler leur permettrait peut-être de se réchauffer d'une quelconque façon.

"Tu as de la famille Saitan ?"

Ça tombait comme un cheveux sur la soupe, mais Callisto était intrigué en ce qui concerne la façon dont se passait les affaires familiales chez ses nouveaux camarades. Les nouvelles meutes et leurs obligations de prendre un Glowstick qui correspond pouvait mener à un choix important pour ceux qui n'avaient pas de Glowstick. Suivre le famille ou son Dieu ? Dans son cas, Callisto n'avait pas eu à choisir, mais elle aurait suivi sa famille sans hésiter si elle avait pu choisir.

"Désolée, ma question peut paraître un peu bizarre tout à coup."

De toute façon, Callisto était bizarre en ce moment, alors autant l'être jusqu'au bout. Elle dressa les oreilles, jetant un coup d'oeil autour d'elle.
Est-ce que cet abri est encore loin ?
Elle n’aimait vraiment pas cet endroit, c'était beaucoup trop froid et triste. Ce n'est certainement pas avec une ambiance telle quelle qu'elle allait se redonner la joie de vivre.

Le froid semblait de plus en plus mordant au fur et à mesure qu'ils avançaient. Callisto enfouissait à chaque pas un peu plus sa tête dans son cou pour espérer garder un peu plus de chaleur jusqu'au moment où ils pourraient se mettre à l'abri. Saitan fut alors amusé de sa question, mais répondit tout de même, parlant de ses deux sœurs. La Lazuli dressa les oreilles, supposant alors qu'il n'avait plus de parents... Encore une similarité avec elle apparemment... Mais en plus de ça,
Saitan n'était pas dans la même meute que ses sœurs. Callisto se sentait déjà assez mal comme ça alors elle ne pouvait pas s'imaginer dans une meute différente de sa sœur, la seule personne sur qui elle comptait vraiment désormais... Elle ressentit alors un peu de tristesse envers son camarade.

"Je n'ai qu'une sœur pour ma part, Lazuli également. Elle s'appelle Joëlle, je... je ne sais pas si tu l'as déjà croisée."

Puis, à son grand soulagement, ils arrivèrent enfin à l'abri promis par la mâle aux yeux pourpres. Callisto s'empressa de s'abriter malgré ses pattes qui la faisait souffrir et elle se mit immédiatement en boule sur le sol, enroulant sa longue queue autour d'elle pour couvrir son corps des longs poils qui se trouvaient au bout de cette dernière. Puis, lorsque Saitan proposa un peu de chaleur corporelle à Callisto, cette dernière fut à la fois surprise, touchée et gênée. Elle redressa la tête pour sourire à son camarade.

"C'est gentil Saitan, je pense que ça ira merci." murmura-t-elle.

Elle n'aurait pas été contre, mais était trop polie pour accepter alors elle attendrait de se réchauffer par elle-même.
Le loup au pelage gris clair était cependant bien gentil, Callisto l’appréciait un peu plus à chaque seconde. Ils avaient en plus de cela quelques similarités, ils ne pouvaient que s'entendre en cette période difficile. Elle était contente de s'être enfin fait un ami chez les Lazulis.