Le Coeur en ruine [Libre]

Séléné.
Prudence était occupée à montrer à son p’tiot ses recherches sur les Licornes pour qu’il comprenne un peu mieux ce qu’il était. Au moins Priam se montrait attentif et plutôt réceptif, même si… elle voyait cette lueur dans son regard.
Il voulait rattraper le temps perdu, quand Prudence estimait n’avoir rien perdu.
Quand elle croisa le chemin de Lestat qui lui transmis le message de Kerguelen, la Licorne envoya son fils rejoindre les autres, cherchant de son côté Séléné. Son côté Licorne hurle à l’intérieur, en voyant toute cette destruction, un goût amer monte dans sa gueule.
Pourtant elle doit resté concentrée.
Où es-tu Séléné ?
Prudence ne sent pas bien, la panique monte chez elle, parce que l’état de la louve étoilée était connu de tous. Était-elle parvenue à trouver un abri ? Était-elle dans l’église avec leur fils ?
Et puis c’est une silhouette grise en pleine course que la cornue aperçoit.

« — Kerguelen ! »

La disciple de Moiro bondit aux côtés de son amie, avant de la serrer entre ses pattes.
Pas de sourire chez Prudence, quand bien même elle est heureuse de voir un visage familier.

« — Kerguelen, tu vas bien ? »

Elle ne semblait pas blessée. Prudy recula son museau, ses pattes toujours posées sur les épaules de l’oracle. Ses yeux mauves la parcourent du regard, pour déceler une quelconque blessure.
Un soupir de soulagement, mais toujours cette inquiétude dans le regard.

« — Est-ce que tu as vu Séléné ? »

Je ne la trouve pas.

Prudence lâcha un soupir, avant de fixer progressivement Kerguelen. Ok alors si physiquement elle ne semblait pas blessé, y’avait quelque chose de cassé chez elle actuellement… La licorne l’observa sans comprendre ramasser des bouts de bois. La patte s pose sur celle de son amie.

« — Arrêtes, Kerguelen. »

Nous ne devons pas rester ici, rentrons auprès des autres au dédale.
Comment la réveiller ? Lui faire de nouveau prendre conscience de l’environnement qui l’entoure. Le pouvoir de la disciple de Moiro se manifeste, enfant qui apparaît, quand pourtant il n’y a rien à soigner, avant d’être remplacé par le loup. Aux bruits de sabots à proximité, la cornue releva la tête. Ce n’est plus le moment de perdre du temps.
Pourtant avec l’Oracle en détresse… Prudence ne pouvait pas la forcer à s’enfuir, car elle n’était pas assez fort. Il fallait la réveiller coûte que coûte. Elle vint placer ses pattes de chaque côté de la tête de la louve, avant d’approcher son museau du sien, un sourire aux babines.

« — Ça va aller, Kerguelen. Je vais veiller sur toi. »

Peter se décroche de la patte de Prudence, venant s'enrouler autour de celle de la louve sans oreilles. Prudy souffla un bon coup, faisant face à la créature. Après toutes ces années, à vivre dans la crainte de sa nature de Licorne, tout faire pour éviter l'affrontement car en ignorait les conséquences...
Voilà maman, regardons si j'ai la réponse à nos questions. Si je peux défendre mon amie ou si cela me coûtera la vie.
Regardons ensemble.

(Dé pouvoir)

Ce n'est toi qui contrôle loup, mais l'inverse.
Mais tu comptais un peu sur ça, n'est-ce pas Prudence ?
Le corps de la Licorne est recouverte de la brume noir, lui donnant une apparence un peu plus bestiale. Un grognement qui monte dans sa gorge. Si Kerguelen n'était pas en état de se défendre, le loup lui, ferait diversion.
Jusqu'au bout de la nuit.

« — Alors approches mon grand. »

Le loup tourne son museau vers la création de Kerguelen, à la fois intrigué et méfiant. Prudence est soulagée de voir que son amie semble avoir retrouvé ses esprits. Un peu. Les babines du loup s’étirent en un sourire. Parce que la Licorne avait oublié ô combien il était beau le pouvoir de son amie. La mâchoire du loup claque lorsque l’adversaire se dresse. L’action semble se passer au ralenti. Le loup est trop bestial pour esquiver, trop impressionné peut-être aussi. Prudence ne peut que regarder la silhouette de leur adversaire s’abaisser progressivement, avant qu’il ne vienne la frapper.
J’aurais voulu…
J’aurais voulu t’aider, Kerguelen.
Te faire gagner un peu plus de temps.
Que toi au moins, tu puisses rejoindre les autres.

Un glapissement qui échappe à la Nakhus. La brume noire se dissipe autour d’elle. Ses yeux mauves fixent son amie, un sourire étirant ses babines.
Hé
Kerguelen
Tu devrais essayer de t’enfuir non ?
Prudy aurait voulu parler, dire que ce n’était pas si grave, mais c’était au-dessus de ses forces. Peut-être qu’au final ça l’était, grave.

Séléné, j’crois que c’était une mauvaise idée de te chercher…
J’espère que tu es en sécurité,
Avec les gamins.

Pardon.