Brienna
La louve se faisait vieille, mais malgré l’âge qui avançait, elle venait toujours chez Moiro, pour prier a déesse du charme. Elle la priait pour la meute, pour son compagnon, et leur fille, mais surtout pour leur fils… Lymphalème, qui avait disparu… Il n’y avait pas un jour qui passait sans qu’elle attende devant l’entrée du camp le midi, au moment où il rentrait toujours, petit, en courant, sans rien dire, mais elle savait qu’il avait faim… Mais depuis le grand sommeil, il avait disparu, et comme personne n’avait retrouvé son odeur ni ne l’avait revu depuis, il avait été compté comme mort.
Mais Brienna il n’y croyait pas, elle croyait, elle croyait fort, qu’il allait revenir un jour, un midi. Alors tous les matins, elle allait prier Moiro, et tous les midis, elle attendait devant le camp. Si bien que lorsqu’elle rentrait au camp après, il n’y avait plus de gibier dans la pile. Alors elle était repartie au temple de Moiro, ce jour-là, la tête basse. Ou es-tu, mon bébé ? Qu’est-ce qu’il t’est arrivé mon fils ? Elle ne connaissait aucune de ces réponses, et elle espérait, encore une fois, que Moiro pourrait lui dire quelque chose à ce sujet.
Mais une odeur lui enleva toutes ces pensées de la tête, alors qu’elle marchait entre les rosiers. Une odeur de sang. La vieille herboriste regarda autour d’elle, très inquiète. Est-ce quelqu’un avait été attaqué ? Elle s’approcha discrètement, avant que son regard ne tombe sur la fille de Morrow, Sorrow. Sorrrow… et un bébé.
Brienna fit des gros yeux. En vérité, ce n’était pas tellement une surprise, la louve rouge était connue, charmant chaque individu qui passait par là, et elle n’aurait pas dû aborder un air aussi surpris. La louve violette s’approcha et vint poser sa patte sur le front de la louve. Pas d’extrême chaleur, puis elle vérifia l’état de la louve.
« Qu’est-ce qu’il se passe Sorrow ? » demanda-elle doucement.
« Désolé, il faut que je touche à ton ventre, tu n’as plus de contractions ? » demanda-elle, s’asseyant en face de la louve pour lui palper le ventre. Il était revenu mou, pas de bébés en vue… Alors il n’y avait qu’une petite. Une fille.
Elle n’osait pas lui demander le père, ni le nom de la petite. Le visage de la nouvelle maman était encore transfixé.