Diamant noir sur fond de nacre | Libre

Elle avait marché longtemps. Très longtemps.
Inconsciente du drame qui venait d'avoir lieu sur les terres où sa mère et elle vivaient normalement, elle avait trottiné une bonne partie de la journée et de la nuit. La pensée qu'Oxomo serait fière d'elle en la voyant si résistante dansait dans son jeune encéphale. Elle ne devait pas être faible, alors elle ne le serait pas. Elle savait qu'elle serait punie sinon, mais surtout elle avait parfaitement enregistré, du haut de ses trois mois fraîchement atteints, qu'il y avait deux catégories dans le monde. Les forts et les faibles. Et elle, elle était parmi les forts. Les forts étaient meilleurs en combat, plus intelligents, plus féroces. Ils devenaient des chefs, qui régnaient sur le monde entier. Ses prunelles vairon étincelaient alors qu'elle s'imaginait debout sur un pic rocheux, cape au vent, au-dessus de dizaines de loups qui l'admiraient. Plus de loups qu'elle n'en était capable de compter même. Ca ça ferait beaucoup.

Le sol sous ses pattes était devenu intriguant, brillant et moelleux à la fois. De loin, elle avait cru qu'il serait coupant, mais non. Ses petites pattes traçaient des empreintes dedans comme dans la terre molle des jours de pluie. Son estomac grondait doucement, mis elle s'efforçait de l'ignorer. Elle était capable de résister à la faim, elle en était sûre. Et puis Mère ramenait toujours de bonnes proies lorsqu'elle était fière d'elle, alors si elle se montrait forte et allait jusqu'au bout du monde, elle aurait droit à un bon dîner. Elle maintenait une allure régulière lorsqu'il lui vint la pensée que quelqu'un pourrait suivre les traces qu'elle laissait derrière elle. Quelqu'un qui lui voudrait du mal. Elle s'arrêta soudainement et pivota sur elle-même. Mère lui avait dit que beaucoup de loups - des faibles - ne l'aimait pas. Alors ils pourraient s'en prendre à elle aussi s'ils croisaient son chemin, elle devait donc être prudente. Ses paupières se plissèrent sur ses iris clairs.

Prise d'un élan soudain, elle se mit à courir sur les quelques mètres derrières elle pour brouiller les pistes, puis s'avança de la mer. Elle avait rapidement repéré une zone sur la plage où l'eau passait régulièrement. Elle s'en approcha et posa sa patte au sol, avant de la relever au moment où l'écume courait dans sa direction. Elle glaça ses petits coussinets, mais ne fit pas vaciller sa concentration, et n'enleva rien à sa satisfaction lorsque l'eau se retira.
La trace avait disparu.

Un petit sourire étira ses babines, alors qu'elle se remettait à trottiner sur le sable mouillé. Maintenant, plus personne ne pourrait la suivre.

Il y a des nuits qui parfois ne vous échappent, Limule les connaissait bien, elles revenaient à chaque fois que la lune devenait ronde dans le ciel. Cette nuit en serait une, et elle l'avait senti toute la journée, cette Bête qui grondait au fond d'elle même. Elle avait faim aujourd'hui, la louve blanche avait passé tout l'après-midi le regard un peu dans le vide, répondant à peine lorsqu'on lui parlait, vacillant dangereusement entre les deux êtres qu'elle était., elle qui pourtant se montrait habituellement si énergique et bavarde.
Comme souvent lors de ces soirs, elle traversa la mer, quittant Morne-oeil et sa maison. Elle qui deviendrait monstre parmi les monstres, elle préférait lâcher le démon sur le Continent, là où elle savait que l'Océan voulait mordre, là où les siens ne le seraient pas. Elle avait peint avec de l'encre de seiche une énorme bande noire  sur son front, englobant ses yeux et striée son museau de rouge, elle était parti l'instant d'après alors que le ciel rougissait de son regard fatiguée, commençant doucement à fermer les yeux, l'Océan n'attendant rien de plus que dévorer le soleil.

Lorsqu'on traversait la mer depuis Morne-oeil pour venir ou revenir sur le continent, on ne se retrouvait pas à trente-six endroits, le chemin le plus direct restait continuellement les plages des Côtes de Nacres, faisant de ces endroits idylliques, un lieu à double tranchant où tout pouvait bien se passer ou alors devenir complètement. Lorsque la lune ronde montait dans le ciel et que le soleil descendait à l'horizon, mieux valait ne pas traîner dans les environs. Mais qui lui aurait dit à cette petite silhouette pataude qui avançait  fièrement dans le sable ? Qui lui aurait compté cette histoire que l'on connaît à peine de cette silhouette blanche qui devenait masse sombre une fois la nuit tombée ? Qui lui aurait appris de ce méfier de ce regard un peu perdu et vide de tout sentiment qui la fixait elle, en sortant de la mer ?
A cet instant, peut-être, probablement, Limule ne semblait pas dangereuse. Un peu bizarre peut-être, on l'avait toujours trouvé ainsi avec sa parure de reste animal, regardant la petite louve sans vraiment la voir, comme si elle n'arrivait pas à identifier l'animal devant elle, la gueule entrouverte, haletant, comme un être qui s'était égaré. Oh, peut-être bien qu'elle l'était oui, perdue entre deux états, les pensées devenant confuses, entre la louve plutôt amicale qu'elle était, entre la Bête qui ne voulait que destruction.
Elle parvint à articuler quelques mots, un regard sans aucun éclat toujours rivé sur le petit être.

« Cours ! »

L'Océan dévora le soleil, le dernier rayon fut happé par l'horizon et comme un signal, son corps se courba comme prit d'un immense spasme de douleur, son poil de hérissa, devenant plus sombre, plus brute, comme des milliers d'épines noires qui naissaient, dans sa gueule entre-ouverte, ses crocs  devinrent un peu plus épais, un peu plus long. Son regard bleuté éteint s'illumina d'un seul coup d'une leur verte, petit feu intérieur alors que la bête jeta sa tête en arrière pour hurler. Elle hurla, elle hurla pour sa liberté retrouvé, pour sa rage démoniaque, pour annoncer... que la chasse commençait.

D'un seul coup, esprit et être bien plus vif, le regard du monstre se tourna vers la petite louve sur la plage.
Cours petite, cours et ne t'arrête pas. La bête ne sait pas prendre en pitié.

< Jaxx ;

Il n'avait pas fuit. Il aurait dû obéir à Joy, sans doute. Malgré tout ça, il n'avait pas lâchement abandonné ces terres qui le retenaient. Il avait voulu partir, retrouver le territoire où il avait grandit, ou un autre, peut-être plus beau encore, plus sauvage. Étrangement, ce goût d'aventure lui paraissait bien fade. Il préférait rester ici. Et il n'aurait pas su dire pourquoi. Sous ses prunelles d'or, le sable était brillant et vierge de toutes traces. Il n'y avait plus ni corps, ni sang, ni sillons, ni empreintes. Plus rien que l'absence totale et complète. Plus que le passage invariable du temps et des intempéries qui avaient gommés tous signe du drame qui s'était joué là des lunes plus tôt. Le solitaire redressa le museau et s'éloigna tranquillement. Il n'était pas vraiment triste, ni même inquiet. Il avait su être très discret jusque là, il avait su éviter avec un soin tout particulier toute odeur rapportant aux Etelkrus. Pour ne surtout pas la croiser elle. Il avait été plus malin que tous, il était parvenu à cacher la moindre trace de son passage, la moindre effluve de son odeur, le moindre vestige de sa présence. Il était devenu un fantôme. Pour disparaître sans partir. Parce que en dépit de tout ce qu'il y avait eu entre eux, Jaxx souhaitait revoir sa demie-soeur. Il désirait comprendre pourquoi ce lien le retenait ici alors qu'il aurait été si facile de faire sa vie ailleurs et loin du continent où on le prenait pour un meurtrier... Enfin, à juste titre. Mais il était tellement plus qu'un paria parricide. Il était un dominant qui ne se laissait pas -jamais- dicter sa conduite. Même par une petite soeur hargneuse.

Et puis, sa dette aux Etelkrus n'avait-elle pas été payée lorsque la disciple d'Aka avait planté ses crocs dans le cou de sa génitrice ?
Un crime pour un crime.

Il estimait s'être dissimulé assez longtemps. Il n'avait plus envie de se cacher. Il était le prédateur, non la proie. Donc ce matin là, il s'était réveillé avec la certitude qu'il y avait prescription. Et si tel n'était pas le cas, il se l'octroyait. Un fin sourire étira ses babines jobardes tandis que ses oreilles tiquèrent. Le cri des mouettes avait changé de ton, quelque chose avait attiré leur attention, car elles s'interpellaient dans leur langage propre. Probablement une nouvelle cible de vol ? Ces chapardeuses étaient de vraies fléaux pour un pêcheur distrait... Le loup blanc fouilla la plage de ses yeux pétillants jusqu'à comprendre ce qui était la source de ces désagréables vocalises : un louveteau. Avec une longue cape. Probablement un Nakhu, il avait remarqué que ces derniers portaient avec fierté un nouvel attribut vestimentaire, non des moins encombrant pour un loup. Curieux mais bien évidemment sur ses gardes -il était rare de trouver un enfant seul-, il remonta un peu plus haut sur les dunes pour essayer de le surprendre de biais. Ses mouvements lents parfaitement coordonnés devraient l'aider à rester discret : pelage blanc sur du sable beige, il était quand même loin d'être invisible. Mais avec un peu de dextérité et d'attention, on pouvait passer presque inaperçu ! Mais quelque chose bougea dans l'eau, quelque sortie des flots assombris. Comme si la fin du jour voyait naître les monstres des profondeurs. Une pirate. Il l'avait déjà vu de loin, se dissimulant toujours lorsqu'il voyait arriver les pirates maudits sur lesquelles d’innombrables histoires d'horreur circulaient... Le vent porta la voix de la louve à ses tympans avant qu'elle ne se cabre et hurle. Il comprit tout de suite la signification d'un tel hurlement.

Courte hésitation. Se casser et laisser la louve des mers manger l'enfant ou protéger un pauvre innocent fragile ? Si Jaxx avait été purement égoïste, il aurait rebroussé chemin. Malheureusement pour lui, il lui arrivait d'avoir des élans d'héroïsme lorsqu'il s’agissait de lardons... Peut-être parce qu'il ne souhaitait à aucun louveteau la pauvre et misérable enfance qu'il avait eu ? En quelques bonds il fût prêt du gamin -de la gamine et aboya en fronçant le museau :

« C'est pas le moment de chasser les coquillages, petite ! »

Son odorat de pisteur découvrit avec horreur le fumet de celle qu'il l'avait tant amoché quelques années plus tôt. Il tourna la tête en tout sens, persuadé de la voir débarquée avec sa coiffe de cabaret incessamment sous peu, et comprit que c’était l'odeur sur le pelage de la louvette et non directement celle de la louve noire. Le souvenir cuisant de sa défaite le fit gronder. Il aurait mieux fait de la laisser être mangée alors, si elle était le fruit de cette sauvage... Bordel, pourquoi choisissait-il toujours la situation la plus problématique ?!

Phénoménal.

Quelle sensation de liberté ! Enfin pouvoir se déplacer sans dépendre d’un autre, Lewis adorait ça. L’eau dégoulinant de son pelage mauve, la pirate observa le paysage, de son corps qui avait maintenant grandi, lui donnant l’apparence d’une adolescente — dire que tu conserverais cette taille jusqu’à ton dernier souffle —. La lune brillait dans la nuit, ses éclats argentés se reflétant sur l’eau, offrant un spectacle tout à fait agréable. Un croassement vint accompagner le son des vagues, tandis que Poe passa une patte entre les deux yeux de la Raeder. Poe XVe du nom était loin d’être le plus intelligent de ses congénères malheureusement… Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne lui arrive une bricole à celui-ci… Agacée, la jeune louve le replaça à l’intérieur de son capuchon, suivant l’odeur qui l’avait attiré jusqu’ici. Limule avait probablement trouvé un truc amusant à faire si elle était venu non ? Faut dire que Morne-oeil c’était un peu ennuyant ces derniers temps, alors la moindre distraction possible…

Plus intéressée par le continent que la recherche de consoeur pirate, Lewis longea les rochers, escaladant une petite corniche juste au-dessus d’une grotte. C’était pas mal glissant là. Un léger rire s’échappa de la gueule de la mauve en apercevant plusieurs silhouettes au loin, une petite — encore plus petite qu’elle si c’était pas amusant ça ! — et une plus frêle, coiffée de plumes. Ah bah ! Comme quoi Limule n’était pas partie bien loin. La silhouette se contorsionna alors, prenant l’apparence d’une bête. La vache, mais c’était génial comme pouvoir ! Alors que la pirate descendait de son perchoir pour s’approcher du duo, une énième silhouette fit son apparition. Trottinant jusqu’à eux, Lewis surgit, ses yeux brillants d’excitation à l’idée de pouvoir jouer, elle aussi.

« — On joue au loup ? »

Et parce que visiblement ils n’étaient pas assez dans la mouise, elle voulut pimenter un peu le tout sautillant sur place, crocs dévoilés en un sourire pouvant presque être inquiétant.

« — Regardez, on va la faire courir un peu. » Lewis se redressa, faisant de grands signes de ses pattes du haut de son perchoir. « HÉ OH LIMULE ! ON EST LÀÀÀÀÀ ! VIENS NOUS CHERCHER SI T’ES PAS UNE GROSSE BUSEEEEEE »

Oui, parce que la fille d’Alys sentait parfaitement le danger face à eux et qu’au lieu de fuir, cela lui donnait envie de jouer.

Elle n'avait pas été assez rapide. Ils l'avaient trouvée.
Et cela commença par une louve claire, qui surgit des flots, attisant la curiosité de la petite. Cette dernière ralentit progressivement, ignorant le bruit très clair que faisaient ses pattes sur la surface recouverte d'une instable pellicule d'eau. Le museau de l'inconnue affichait une expression que la petite ne comprit pas. Elle avait le regard un peu dans le vague, et ses mouvements étaient légèrement saccadés. Son regard vairon accrocha quelques détails alors qu'elle l'observait. Ces parures d'os e de fourrure qui luisaient, garnis d'eau salée, sur son dos et ses épaules. Sa tignasse sombre et désordonnée, aux mèches qui suintaient de gouttelettes brillantes à al lumière de la lune. Son odeur aussi, légère car se mêlant à celle de l'océan. Elle n'eut pas le temps d'en enregistrer beaucoup plus, car déjà l'autre l'avait sentie ou entendue venir. Elle tourna vers elle ses prunelles hagardes et son museau parut se déformer dans un effort surlupin, pour prononcer un unique mot. Cours.

La petite, complètement arrêtée, ne sentit pas la vague qui venait lui éclabousser les pattes jusqu'au ventre tant elle fut intriguée par ce qui se passa ensuite. Devant ses yeux et à la lumière de l'astre de la nuit, la louve inconnu se mit à changer de forme. La silhouette légère et blanche comme la neige grandit, grossit, se couvrit de pics et de poils épais, noirs comme la nuit. Une lumière naquit dans son regard, une lumière étrange et fascinante. Une lumière qui se tourna vers elle et lui jeta un frisson dans l'échine, sans qu'elle ne sache exactement ce que cela signifiait. Elle planta ses petits yeux dans ce regard luminescent... et un aboiement rompit le charme et lui arracha un sursaut.

Elle décrocha le regard de la bête non loin pour le poser sur un autre loup, blanc lui aussi, qui venait de surgir dans son dos. Il s'arrêta près d'elle et ses yeux s'accrochèrent à la créature. Ses muscles tendus et son attitude lui firent déduire que la louve métamorphosée était peut-être dangereuse. Mais que faisait cet inconnu alors ? Il voulait... la protéger ? Ses paupières se plissèrent légèrement. Etait-il fort lui ? Elle ne savait pas reconnaître les odeurs pour savoir s'il venait d'un groupe ou non, et si oui, duquel. Elle voulait apprendre ça très vite, car Mère lui avait dit qu'il fallait toujours savoir sur quel territoire on se trouvait. Pour savoir quels ennemis pouvaient surgir à tout instant. Par défaut, mieux valait ne pas considérer cet inconnu comme amical, aussi rabattit-elle ses petites oreilles sur ses cheveux noirs et entama-t-elle un mouvement de recul... Juste au moment où un troisième compère entrait dans la danse.

Et se mit à invectiver la Bête devant eux. La petite louve ne sut trop comment interpréter ce qui se passait. D'un côté, le plus grand des deux envoyait des signaux paraissant indiquer un danger. De l'autre, la louve nouvelle arrivée paraissait prendre le tout à la légère et les inviter au jeu. Ama marqua un temps d'hésitation, tout en notant que cette inconnue venait du même endroit que celle qui s'était transformée. Peut-être qu'elle la connaissait, en tout cas ce devait techniquement être celle qui la connaissait le mieux. Fallait-il la croire plutôt que l'autre ? Pourquoi penserait-il qu'il y avait un danger alors ? Peut-être une sorte de piège ? La petite secoua la tête et recula d'un pas en montrant ses petits crocs.

"C'est quoi ça ?" Jappa-t-elle en montrant d'un coup de museau la chose qui visiblement allait les prendre en chasse.

Campée sur ses quatre petites pattes, elle ne comptait visiblement pas fuir tant qu'elle n'aurait pas compris de quoi il s'agissait.
Ou que quelqu'un de plus fort, description correspondant à tous les présents, ne la fasse bouger de force.

#1 Rowena #2 Jaxx #3 Lewis
dé #2

La tête tournée vers le trio, la gueule ouverte, avalant leur odeur que le vent apportait, la langue sur le bord des crocs, une bave moussante babines tel un animal enragée, la Bête observait. Ces loups adultes qui rejoignaient le plus petit, l'inquiétude lisible sur l'un, l'insouciance sur  l'autre qui n'était en aucun cas reconnaissable au démon qui volait les nuits. Peut-être, oui, peut-être que la petite louve blanche l'aurait reconnu sans doute, elle qui dormait au fond du cœur, elle à qui ce n'était plus l'heure mais la Bête elle, ignorerait la connaisse et plus encore, l'odeur familière. La Bête n'avait pas d'obligation, la Bête n'obéissait qu'à elle aime et elle souhaitait dévorer ces trois êtres, ces trois cœurs battant, elle qui n'était pas tout à fait loup, elle qui était monstre, eux qui étaient proies.
Elle lança à nouveau sa tête en arrière, nouveau hurlement, puissant, lugubre, résonnant dans la lui en écho avec la lune dont la lumière se faisait maîtresse, qui rendait le dos argenté, qui attendait de voir le sang s'éparpiller au sol pour y voir son reflet rond. Et son regard se figea à nouveau sur le groupe, la pupille se contractant alors qu'elle les discernait les un des autres, entre ceux qui crient, ce qui questionnent. Il y avait celle qui appelait mais la Bête l'ignora, elle ne réagissait pas au nom, encore moins au mot, le langage des loups n'était pas le sien. Non regard s'arrêta sur le mâle, dans cette masse, il était celui sur lequel son œil s'était arrêté. Pourquoi ? Pur hasard, un choix sans véritable raison, peut-être que son pelage blanc brillait plus par rapport aux autres ?

La Bête contracta ses muscles puis s'élança, pas lourds dans le sable et pourtant, le corps lui en avait l'habitude, il savait comment marcher sur ce terrain, il savait ne pas chuter et avala rapidement les quelques mètres qui l'éloignait de ses proies.

[dé]

Et pourtant, pourtant le démon lui ne savait pas, la louve oui, lui non. Lui était trop pressé, lui voulait sentir tout de suite le goût du sang sur sa lange, la frénésie de celui qui ôte la vie. Il voulait sentir sous ses crocs, le battement de cœur de l'autre, l'adrénaline de chacun monter. Il voulait voulait détruire, lui qui n'attendait que ça à chaque fois que sa nuit finissait.
Alors il bondit, contractant ses pattes arrière, crocs totalement découvert, écumant, grondant de cette rage qui lui était propre. Mais il oublia le sable, il oublia les pattes qui s'enfonçait, l'effort qui serait absorbé. Le saut fut court, frustrant, la Bête ne claquant ses mâchoires à quelques centimètres du loup blanc. Surpris par son propre poids à l’atterrissage, elle se mordit la langue avant de lever un regard furieux vert la proie qu'il n'avait pas atteint, se relavant alors que résonnait dans gorge, un grondement sonnant en écho comme dans une caverne.

< Jaxx ; 10 PVs

Ça ressemblait a une mauvaise mascarade. Une nouvelle louve fit son apparition, riant du monstre qui s'étirait sous ses prunelles de miel. Il reconnut aisément l'aspect farfelu et piratesque des Raeders. Donc la dernière arrivée connaissait bien la bête qui enflait et se dressait devant la gamine et lui. Et elle ne semblait pas le moins du monde effrayée... Jaxx fronça le museau et perdit de précieuses secondes en analysant la situation. Soit la violette était la complice du monstre qui grossissait a vue d'oeil et semblait s'enrager à mesure que ses crocs s'allongeaient et que ses poils drus et sombres poussaient comme des épines, soit elle était complètement inconsciente. Hors dans tous les cas, il était certain que la créature était néfaste. Il était même plus clair encore que l'un d'eux servirait de repas rapidement s'ils restaient là. Il était tenté une nouvelle fois de laissée la morveuse là -personne ne le saurait sauf les forbans- et de profiter de l'instant où elle servirait d'amuse-gueule pour prendre ses pattes à son cou. Il venait de décider d'arrêter de se cacher, ce n'était pas pour se faire déchiqueter par il ne savait même pas trop quoi. Et en même temps, il ne pouvait décemment pas laisser un lardon lui servir de pseudo bouclier ou d'appât. C'était aussi indigne d'un grand chasseur que d'un loup avec un minimum de scrupules. Et puis, sous les pâles rayons de lune, il remarqua autre chose. Un détail qui pourtant d'un coup lui sautait aux yeux : la tignasse, le regard clair, les espèces de racines enroulées en chausettes sur les pattes arrières... Le petit papillon là... Elle portait l'odeur de la sauvage d'une autre civilisation mais les mêmes marquages que les deux Etelkrus qui l'avait pris en chasse et presque chopé ! Mais bordel ? Mais c'est qui cette gamine ??! Le Solitaire souffla bruyamment pas les narines, dans un long soupir résigné. Il allait déguerpir d'ici vite fait avec la-

Bon sang.
La louvette bicolore recula d'un pas en le défiant presque de la forcer à fuir. Stupide. Stupide bébé jouflue.

« Le truc qui va te boulotter si tu- »

Bon sang².
L'animal hurla à la lune une seconde fois, un cri rauque et vibrant qui donnerait la chair de poule au guerrier le plus aguerris. Instinctivement le mâle blanc contracta tous ses muscles et rentra la tête dans les épaules, à demi tapi, prêt à bondir. Et heureusement, parce qu'il remarqua tout de suite l'oeil mauvais se figer sur lui. Bien sûr, avec son beau poil lustré et couleur neige, il devait presque briller sous un si beau et rond astre nocturne. Forcément, il était la proie la plus remarquable. Mais remarquable aussi par sa capacité à se sortir de mauvais pas, donc il n'allait certainement pas laisser ce machin planter ses dents dans son trop précieux cuir. Il n'allait pas non plus bêtement fuir, parce que ce n'était pas trop son genre, et que quelque part au fond de lui, l'idée d'être celui qui survivrait au démon et l'abattrait était très tentant. Il n'eut pas le temps de mener son idée au stade de projet réalisable car avant qu'une stratégie ne se profile dans son esprit, la bestiole des enfers se jeta vers eux avec sauvagerie et en rugissant. L'improbable se produit, celui qui probablement lui sauva la mise pour ce coup-là car l'instabilité du sable déstabilisa le prédateur juste assez pour qu'il lui manque quelque centimètres. Juste assez pour son que haleine fétide emplissent la truffe de Jaxx au lieu que ses crocs ne viennent déchirer sa peau pâle. Il se jeta par terre, sur la louvette. Ce soir la plage était son salut. Et il n'attendit pas que le hasard donne une seconde chance à ce monstre.

Dé Réussite ( 2 PCs AGI ) - Action : attraper Rowena

Il chercha a attraper l'échine de la mioche pour la sortir de là en même temps que lui, ce n'est que lorsqu'il bondit plus loin qu'il réalisa son erreur : entre ses dents ne resta qu'un morceau de tissu souple. Il se figea et pivota. Merde. Jaxx cracha le bout d'étoffe et grogna aussi fort qu'il le pu pour garder l'attention de la pirate démonifiée sur lui. Il ne fallait surtout pas qu'elle boulotte l'enfant. Pour une raison purement égoïste bien sûr, qu'elle soit importante aux yeux de la meute de sa demie-soeur ou à ceux, plus vicieux et cruels de l'aztèque, cette boule de poil pourrait être une excellente monnaie d'échange. Tant qu'elle était vivante. Parce que bon, sauver un enfant pour le sauver c'était bien, s'il pouvait en plus servir, c'était mieux. Le Solitaire avait quelque principe certes, mais aussi un grand sens de l'opportunisme.

Danger

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Des coquillages. Il lui fallait plus de coquillages. Pour une raison ou une autre, Yersine voulait offrir des coquillages, gage de paix, au monde entier. Leur prouver que solitaire ou membre d'un clan, ils étaient les mêmes. Les mêmes loups sous un même ciel, sur une même terre. Et qu'aujourd'hui, les leurs, c'est-à-dire, leur famille, était en danger. Il fallait unir les loups. Il fallait unir les dieux. Il fallait que chacun travaillent la patte dans la patte, le regard tourné vers un avenir commun. Il fallait pardonner aux dieux et que les dieux leur pardonne. Il fallait qu'ils communiquent. Qu'ils se comprennent. Qu'ils acceptent, que chacun était diffèrent. Que chacun avait droit de faute. Car tous avaient agit par la peur et la colère.
Il fallait donc de la paix et du bonheur comme remède.

Une pensée bien naïve.
Mais Yersine était naif. Naif de ce monde, qu'il voyait telle une licorne clapotant dans l'eau d'une source pure.

Enfin, pas si naïf que ça.
Il avait tué. Il avait balardé plusieurs loups en combat sans trop le vouloir. Il avait probablement, lui, la crevette haute sur pattes, eut plus d'attaques réussies que la majorité du peuple pwien. Le petit chateux. Mais dans les faits, et à l'origine de sa création, il n'était que gentillesse et faiblesse. Un enfant éternel, portant sur ce monde un regard unique et cristallin d'innocence.

C'est aussi pour cette raison qu'il sursauta et accourue sur la berge lorsqu'il entendit un hurlement sinistre. Ou plutôt, des hurlements. Dont certains étaient de terreur. Il y avait une attaque, là, sur la plage endormie, baignant dans la lumière d'une lune pleine.
Au loin, il pouvait apercevoir les silhouettes argentées de loups. Des adultes. Un enfant. Et... Un machin gigantesque et poilu, dont le seul grognement parvenait à emplir la mer et l'âme du brun d'angoisse. Qu'est-ce que c'était que cette folie ? Qui, bordel, avait eut l'idée de mettre une bestiole pareille sur la plage ? Il avait été pourchassé par un monstre dans son enfance. Mais ce n'était qu'un monstre rhétorique. Une illusion. Une alambiqué de terreur et d'incompréhension. Pas un vrai monstre.

Il lâche ses coquillages lorsque la créature enfila ses pattes dans le vent, a quelques centimètres d'un de ses comparses. L'enfant fuyait du mieux qu'il -ou elle- pouvait, tandis que d'autres cherchaient a l'attraper pour fuir plus vite. Bordel. De. Merde. Il leur fallait du temps. Il fallait fuir. Il fallait... il ne savait pas, mais fuir était déja une bonne idée. Mais au vu de la taille de la bestiole, de ses pattes, et de son allure lupine, il était certains que cette chose était rapide.

Alors il courut, comme il put, le cœur battant a tout rompre dans un simple rythme qui chantait à ses oreilles "tu vas crever sale con.". Du temps. Il fallait simplement qu'il gagne du temps pour que tous puisse fuir. Il cherchait après un moyen de sauver ses propres fesses. Il l'avait déjà fait. Deux fois. Il pouvait bien recommencer, non ?
Mais faible comme il était, il ne pouvait bondir sur cet amas de muscle. Non. Tout du moins, pas en voulant l'attaquer, c'était bien trop risqué -ptn c'est moi qui dit ça-. Mais peut-être que s'il parvenait à lui fermer la gueule, ou prendre au piège ses pattes si... pleines de griffes, il gagnerait du temps. Son écharpe était probablement assez solide pour ça. Pour ça et pour l’arnacher, tel un cheval fou qu'il fallait débourrer.
Oui, probablement.


[Dès réussite [agilité] pour un grimper sur Limule et lui mettre son écharpe autour du cou pour la tirer en arrière/l'étrangler mais pas trop quand même]

Mais la bête était grande. Trop grande. Et surtout, trop vivre. Son corps massif se tournait, encore et encore, si bien qu'il n'eut aucun prise pour tenter son maigre firmament de plan. Alors il pila devant la bête, au tout dernier moment.

- Que tu es laid...

Parce que taunt les ennemis, il n'y à que ça de vrai. Et qu'avec un peu de chance, cette saloperie serait pas trop débile pour comprendre son langage et chercherait à l'attaquer lui, et pas les autres. Tout du moins, pas la louvette.

La crevette était visiblement une petite nerveuse. Lewis bloqua une des pattes d’un Poe en train de se faire la malle — quant-elle disait qu’il était particulièrement pénible celui-ci —. La pirate trouvait la situation assez amusante, se tenant quelque peu à l’écart, suffisamment pour ne pas louper UNE miette du spectacle. Les choses auraient vraiment pu devenir intéressante, lorsque la bête, alias une Limule en pleine crise de la vingtaine, bondit enfin sur l’un des trois loups… pour se ramasser lamentablement. La mauve serra son amphibien contre elle, ne cachant nullement sa déception.

« — Mais c’est pathétique… »
« — Nul à en mourir… »
« — Presque aussi affligeant que les deux autres grosses larves là… »

D’ailleurs c’est qu’elle parlait pas trop les deux larves. Leur odeur n’indiquait aucune appartenance à un clan, probablement des solitaires. M’enfin, la gamine qui se baladait toute seule c’était pas top la surveillance… Le gros mâle blanc tenta d’attraper la petite grise… échouant lui aussi. Bon sang c’était quoi cet enchaînement d’échec ce soir ? Lewis était particulièrement déçue… Peut-être que le troisième solitaire qui venait mettre son grain de sel serrait d’un meilleur niveau. Hum… En fait non… il essayait de distraire la bête là non ? Rah mais quel rabat-joie, vraiment pas amusants ces continentaux !

« — Ah ouais, on a un sacré niveau de nullité quand même… trois solitaires pas fichus de faire un pas sans se ramasser et une pirate qui bah… »

Fallait-il réellement commenter les actes de Limule ? La bête était pas très existante au niveau de ses actions… oh mais ! Cela donné une idée à la jeune pirate qui ramassa un coquillage, laissant Poe vaguer à ses occupations. Riant allègrement, Lewis regarda bien la bête avant de lancer le coquillage entre les deux yeux. EN PLEIN DANS LA FACE.

« — Yeahhhhh ! Pile entre les deux yeux ! Allez viens chercher Limule, on est pile en face de toi, ça doit pas être si compliqué. »

C’est qu’elle voulait jouer à loup Lewis… Bon un loup un peu sanglant, mais quand même ! Ça pouvait être drôle.

La petite louve ne put retenir un mouvement de recul lorsque la bête se jeta sur eux, interrompant au passage l'explication somme toute plutôt claire que lui en faisait le grand loup blanc. Cette chose d'après lui voulait donc la dévorer. C'était ça que Mère appelait faire du mal ? Elle avait imaginé quelque-chose de moins extrême que de servir de casse-croûte, il fallait bien se l'avouer, et cela contribua sans doute à sa réaction qualifiable d'apeurée. Les pupilles dilatées et le coeur battant, elle vit surgir entre elle et la chose qui était vraiment devenue énorme - si elle en avait déjà rencontré, elle aurait pu la comparer à une sorte d'ours, mais malheureusement ce n'était pas le cas - pour... lui parler ? Simplement ? Elle avait bien cru que dans son élan, ce nouvel arrivant - décidément, ils se déplaçaient réellement en meute ces loups-là, et elle aurait trouvé ça encore plus étonnant si elle avait su identifier qu'ils étaient tous plus solitaires les uns que les autres - allait se jeter sur l'animal pour mener un épique combat. Mais visiblement, ça n'avait pas été son intention. Et cette action fut largement estompée par celle qui suivit, à savoir un nouveau cri presque jubilant de la louve surgie des flots en même temps qu'une sorte de caillou venait voler jusqu'entre les deux yeux de la bête.

La petite Ama n'avait que peu d'expérience de la vie, et pourtant son instinct lui disait une chose. Faire ça à un animal aussi gros, aussi féroce, et qui venait de surcroît de trébucher dans le sable en voulant croquer d'autres loups, c'était quand même des coups à le rendre encore plus féroce qu'il ne l'était. Ce genre de sursaut de lucidité, elle en aurait bien peu dans sa vie, mais celui-ci allait peut-être lui sauver la vie. Elle avait donc très peu de temps pour réagir, sachant que la chose allait sans doute attaquer l'un des deux derniers arrivants, il valait sans doute mieux battre en retraite. Mais elle était déchirée à l'intérieur, car fuir n'était pas une chose que les forts faisaient facilement. Elle n'avait même pas pu mettre un coup de griffe, elle n'avait pas pu récolter le moindre trophée à rapporter à Mère à son retour.

Son regard avait rapidement continué à analyser les quatre canidés qui se trouvaient autour d'elle, et elle avait remarqué les breloques qui pendaient au pelage de la créature transformée. Après tout, elle n'avait pas besoin de tuer le monstre pour avoir mené un combat. Il suffisait de lui enlever quelque-chose de précieux, et de le ramener à Mère. Et alors oui, elle serait fière d'elle.

La petite silhouette prit son élan et profita de l'inertie générale suite aux deux grandes silhouettes qui avaient trébuché dans le sable pour se jeter sur la bête. Son regard vairon s'accrocha à l'une des breloques, un petit squelette qu'elle en pouvait pas identifier mais qui faisait un bruit de cliquetis à chacun des mouvements de la créature, accroché non loin de ce qui semblait être une oreille. Sans un bruit, le museau crispé par la concentration, elle bondit en direction du pelage épais, les pattes tendues, espérant y trouver une prise pour se hisser d'un coup de reins, attraper son trophée, et s'en aller fièrement d'ici.

L'attention aurait pu resté sur le blanc, la Bête aurait pu essayer à nouveau de le mordre alors qu'il tenta de préserver l'enfant. A faire ça, il s'exposer tellement, ça aurait pu être si simple. Oui, sauf qu'un éclair bleu l'en empêcher, tournant autour d'elle, essayant de faire elle ne savait quoi, une écharpe entre les crocs. La Bête s'agaça, grondant de plus belle, écumant dans une rage n'appartenant qu'à elle, ce misérable moucheron bleu, elle l'écraserait de ses pattes, elle lui arracherait cette tête idiote, il ne suffisait que de le stopper...il le fit de lui même, s'arrêtant devant sa truffe, ses yeux bleus en face de ses yeux verts et il prononça quelques mots. Paroles courtes, paroles que le démon ne comprenait pas, comme celles précédentes, langage trop doux langage, misérable de créature inférieure. La Bête se dressa alors sur ses pattes arrière, dominant de sa hauteur de loup bleu, prête à abattre son poids sur lui pour lui exploser la cage thoracique, à lui planter ses crocs dans la gorge, lui arracher là tête, sa silhouette noire à contre jour de la lune, cachant sa lumière. Elle ouvrit la gueule, comme si elle allait le dévorer tout entier d'un seul coup.
Quelque chose la stoppa net dans son action.
Un coquillage venait de s'écraser contre sa face et retombait maintenant dans le sable, entre les pattes du bleu. Petit instant de latence puis doucement, la Bête tourna la tête vers la responsable. En face, la louve violette, celle qui parlait le plus, celle qui parlait trop, celle qui devenait soudainement la plus agaçante. La Bête retomba sur ses quatre patte, faisant à peine attention à la peluche qui se précipita sur une de ses pattes épaisses pour y dérober le squelette de serpent qu'avait un jour dégoter la louve blanche que le démon habitait. Celle qui parlait avait cette odeur de sel très familière, cette odeur qui aurait pu réchauffer un cœur mais il n'y avait pas de cœur à réchauffer, les monstres n'en avaient pas besoin, ils n'attendaient que de remplir leur estomacs et de satisfaire leur haine.

D'un mouvement sec de la patte, la Bête envoya rouler plus loin la misérable créature encore accrochée à elle. Trop petite, pas assez digne d'intérêt pour le moment, la dévorer ne prendrait que quelques instants, si elle s'enfuyait, la rattraper aussi, ça ne durerait que quelques instants. Celle qui parlait par contre... Le démon avait pour le moment envie de la tuer elle en premier, avant le loup blanc, avant le bleu.

[dé sur Lewis]

Il n'aura suffit que d'un bond pour l'atteindre, reprenant l'aisance sur le sable. Il n'aura suffit que d'un geste pour venir lui attraper la gorge, serrant ses crocs à travers le pelage violet. Et la Bête se redressa, soulevant la louve avant d'utiliser l'élan occasionner pour venir lui éclater la tête contre le sol, cherchant à faire exploser le crâne, un large sourire s'étirant sur ses babines lorsqu'une odeur de sang commença à flotter dans l'air.

< Jaxx ; 10 PVs

Mais c'était quoi cet enchaînement d'échec, de chute, de trébuchage inopiné ? Le Bête toute droit sorti des abîmes de ce monde ou d'un autre les avait elle maudit comme elle-même avait été damnée ? On aurait dit la mauvaise blague d'un lutin farceur. La théorie du complot des pseudo divinités de ce monde qui les tournaient tous, un par un, en ridicule... Et vraiment, peu importait cette force surnaturelle qui semblait tous les forcer à être médiocre en ce soir de pleine Lune, Jaxx lui aurait mordu le derrière avec plaisir pour se venger de cet affront. Il n'avait cependant pas trop le temps de s'épancher sur la question et préféra observer le dernier acteur de ce spectacle honteux. Un mâle sombre, à la tignasse éparses et bouclés, pourvu d'une écharpe peu pratique. Il ne le connaissait pas non plus, et ne vit sur lui aucun signe cabalistique le rapportant à une des meutes de ce continent. Ce n'était pas tellement un soulagement, parce que les autres solitaires étaient plus imprévisibles que les claniques en général. Ce fût finalement la copine du monstre qui parvint à récupérer son attention grâce à un beau lancé de coquillage. Si la situation n'avait pas semblé assez critique, il en aurait rit. Genre vraiment. Parce que bon, attirer une bête féroce avec un joli coquillage nacré c'était comme essayer d’attraper un lapin avec un caillou. Aucun intérêt. Cela dit, il remercia intérieurement la pirate mauve de lui créer l'occasion de récupérer son potentiel butin et profita donc que l'énorme loup noir et touffu se secoue sèchement pour se débarrasser de la mioche pour discrètement contourner cette dernière et attraper pour de bon cette satanée monnaie d'échange qui risquait de lui coûter plus que ce qu'elle ne lui apporterait.

( dé Réussite - 2 AGI - Action kidnapping de Rowena )

Et c'est précisément parce qu'il avait une réelle volonté cette fois, non pas de simplement défendre la mioche, mais de l'utiliser à des fins purement utile à sa liberté -il serait forcément gracié, il le fallait-, qu'il parvint à l'attraper au vol. Enfin façon de parler. Il se positionna de sorte à la réceptionner sur son dos, tourna le museau vers elle pour l’agripper au collet et l'empêcher de se carapater. Puis, rapidement, il s'éloigna le plus discrètement possible du garou occupé ailleurs et des autres loups qui risquaient de tenter de lui voler sa proie, tout en priant pour que la louvette ne meugle pas. Après tout, il ne savait pas si les autres avaient le même genre de connaissances que lui quand aux potentiels de cette petite. Un laisser passer peut-être chez les Etelkrus ? Parce que vraiment, la coïncidence serait trop dingue si elle n'était pas issue des deux guerriers qui l'avait presque attrapé lorsqu'il fuyait la scène assez horrifique de son crime. L'adrénaline avait rendu ce moment parfaitement clair et précis dans sa mémoire, d'où sa quasi certitude. Et au pire, elle serait une façon de s'assurer que l'autre cocotte folle à lier aux regard sanglant ne s’intéresserait plus à lui s'il venait à la croiser. Ce qui en soit n'était pas dit, parce qu'il avait cru voir que sa cruauté n'avait d'égal que son égo et que possiblement laisser une enfant entre ses pattes démentes était la pire des idées. M'enfin, elle portait son odeur sur son pelage, et était encore en vie et pas particulièrement amochée, ni craintive... Ce qui laissa supposé qu'elle était plutôt bien traitée, pour l'instant. Il pouvait tout aussi bien la garder un moment, manipuler son esprit encore innocent et malléable et en faire une complice qui prêcherait pour lui auprès de Joy. Après tout, elle le verrait moins comme un monstre après tout ça, s'il montrait qu'il était sympa avec une enfant probablement disparue de chez eux. Non ?

« On va les laisser jouer entre adultes ok ? On va se trouver un coin tranquille loin de tout ce raffut. Tu dois être fatiguée en plus lardon, il est tard, et demain jtamène à tes parents. »

Ou a ma soeur plutôt, parce que jlaime pas beaucoup beaucoup ton supposé daron. Pire, encore moins ta mère. Et encore encore moins celle dont tu porte l'odeur sérieux, jveux pas la recroiser cette brute. Cela dit c'était long et ennuyeux de s'occuper d'un morveux. Et il n'avait vraiment pas le temps pour ça. Et encore moins la patience. Alors il lui remplirait la panse, l’assommerait pour qu'elle dorme bien et ai l'air bien en forme, et surtout qu’elle caquette pas trop pour pas lui salouer les tympans, puis il ferait un beau paquet surprise avec sa cape là, l'emballerait tout propre et la déposerait là-bas, chez cette meute de loups colériques et instables où elle ne seraient ptetre pas plus en sécurité. Bon Jaxx, cesse de tergiverser, c'est pour ton bien.

Avantage

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

La bête rugit, furieuse d'être visiblement déconcentrée par le criquet que représentait Yersine. Elle leva l'une de ses pattes d'ourse, se dressant sur ses pattes tel un démon ravageur, prêt à écraser l'insecte. Ce dernier crispa ses muscles, s'attendant à bondir au dernier moment, peut être même à lui coller sa patte dans la gueule, faisant voler poils et salive. Mais alors que la tension, palpable, s'éminçait dans le vent, quelque chose siffla près de ses oreilles. Et heurta nonchalamment le visage de la Bête.

Wot.

Il y eut un très léger instant de confusion, pour toute l'assemblée, tandis que le coquillage retombé au sol. D'un mouvement brusque, figeant son mouvement, la bête lança un regard, d'abord circonspect, puis violent, sur le nouvel arrivant. Et elle rugit. Si fort, si pesamment, que Yersine recula d'un pas, les oreilles plaquées en arrière pour ne pas devenir sourd.
A nouveau, elle leva ses pattes sur l'étranger, cherchant à le déchiqueter. Et si elle le touchait, cela serait sans doute un véritable massacre. Alors, profitant qu'elle ne s'occupe plus de lui, il bondit sur son flanc, prenant appuie sur ses puissants muscles de lycanthrope pour grimper entre ses omoplates. Cramponner du mieux qu'il put, il n'eut qu'un bref instant pour saisir l'épaisse peau de l'animal, à la nuque. Ses crocs ne s'enfonçèrent guère plus que sur la première couche de graisse protectrice, ne faisant même pas couler le sang. Mais il tira. Fort. Tout du moins, du plus fort qu'il pouvait. D'un mouvement brusque de tête, il emmena la Bête en arrière, comme un maître tirant sur la laisse de son chien pour le stopper net dans sa course (ne faites pas ça jeunes gens, ça doit leur faire mal).

Du répit. Un chance peut être. Que le nouvel arrivant puisse échapper aux griffes meurtrières.


[Dès esquive supplémentaire pour Lewis - avantage donné par Yersine ; vu avec le staff]

Vous commenciez à jouer à un jeu dangereux.

Le lancé de coquillage avait été si parfaitement exécuté, qu’il parvient à capter l’attention de la bête qu’était devenue Limule. La crevette et le mâle blanc s’étaient fait la malle, ne trouvant probablement pas le jeu suffisamment intéressant, ce que la petite voulait bien admettre. Tout cela manquait un peu de piment ! Limule décida enfin de passer aux choses sérieuses fonçant sur la gamine. Yeah ! Ils allaient enfin pouvoir commencé à s’amuser à jouer au loup !

La louve transformée fonça droit sur la mauve qui se campa sur ses pattes arrières, un sourire aux babines. Outch, si la bestiole parvenait à l’attraper cela ferait mal ! Par chance, le solitaire bleu grimpa sur le dos du grand méchant loup, permettant à Lewis d’esquiver l’attaque, se faufilant sous son aînée car sa petite taille le lui permettait. Il s’en était fallu de peu, qu’elle ne termine blessée, une nouvelle cicatrice. Quelle dommage… Faut dire que la taille de Limule semblait la rendre un peu lente ou alors c’était la bête qui n’était pas très maligne ? Peut importe, c’était drôle tout ça ! D’ailleurs, la pirate mordilla légèrement la patte arrière de Limule, histoire de voir vraiment la bête en colère.

Un pour la gloire.

Il s’en était fallu de peu que la louve ne se retrouve coincée sous le dôme qui entourait le territoire des Lazulis. De peu, qu’elle ne perde la trace d’Amaniliztli. Qui l’aurait cru ? Une solitaire sans morale, capable de s’occuper d’une enfant ? Même pour Oxomo cela relevait toujours du surnaturel. La gamine ne tenait pas en place, une bonne chose pour la vie qui l’attendrait, en revanche moins facile pour Oxomo lorsqu’il s’agissait de suivre ses traces… Mais la mère n’était jamais loin de son enfant, pillant au grain, étudiant de loin ses forces et faiblesses pour mieux l’endurcir, parce que cette enfant n’était pas destinée à être faible comme ses comparses, cette enfant devait incarner l’excellence. Loin des croyances de ces loups, loin de leur faiblesse…

La solitaire avait observé sa protégé sur le sable, les autres arrivants, la bête. C’était cette dernière qui avait capté son attention. Cela ne devait-il pas être merveilleux danser avec une créature dénuée de toute morale ? Un sourire vint étirer les babines de l’assassin, ses yeux fixant avec avidité le monstre noir. Toutefois sa Tempête qui se faisait enlever par cet écureuil blanc vint attirer son attention. Laissant échapper un grognement, la louve bondit dans le sable, s’interposant pile dans la trajectoire du solitaire, redressée de toute sa hauteur, plus imposante que la bête au loin grâce à son casque à plumes.

« — Où comptes-tu donc aller petit écureuil ? »

Certainement pas loin avec la petite… Oxomo ne le permettrait pas. Amaniliztli lui avait demandé beaucoup de travail et la louve bien qu’elle ne l’admettrait pas, s’était mine de rien attachée à sa présence, ses capacités à comprendre rapidement les attentes. Oui, cette enfant était l’élève parfaite. Les yeux rubis de la solitaire plongèrent dans ceux bleus de l’enfant, une expression neutre sur les traits.

« — Tu te serais laissé emmener aussi facilement Amaniliztli ? »

Dans tous les cas, la paria ne l’aurait pas permis, portant son attention sur le mâle.

(Lancé de dé)

Avec souplesse, la louve bondit pour planter ses crocs dans la chair du loup, sans aucune retenue. Amaniliztli devait apprendre, devait sentir le goût du sang. Les griffes des pattes arrières de la louve prenaient appuie sur le mâle. La solitaire finit par lâcher sa prise un instant.

« — Est-ce là tout ce dont les loups de ce continent sont capables ? »

< Jaxx ; 4 Pvs

Si grâce aux actes pseudo héroïques des autres dont Jaxx se contrefichait royalement, il pu avancer de quelques pas salvateurs, une nouvelle ombre vint noircir le tableau. Parce qu'un monstre, s'était pas suffisamment. Une coiffe de plume verte aussi haute que large et sa longue chevelure assimilable à une cascade d'hémoglobine barrèrent le champ de vision du mâle au pelage pâle. Son sang cessa de circuler dans ses veines alors que la peur étreignit ses tripes. Une angoisse viscérale. Il cru s'étouffer en la voyant bloquer sa retraite. Aussi peut-être parce que la cape de la morveuse lui bouchaient les narines... Pourtant le prédateur n'était pas ceux qui craignait les autres, il n'était pas de ces inquiets et incertains couards qui s’aplatissaient devant autrui. Or quand on recroise celle qui avait bien failli vous ôter la vie dans un sourire machiavélique, il y avait de quoi en avoir des sueurs froides. Bien plus que face à une Bête féroce sortie des profondeurs de la mer -ou d'une jeune et fragile petite louve-. Juste parce que elle, la sauvage emplumée, elle l'avait déjà atteint. Et méchamment. Tous les muscles du loup au regard de miel se crispèrent douloureusement alors que son souffle se suspendait au rictus de l'étrangère. Merde. Tout mais pas elle. Tout mais pas elle. Tout mais elle. Il fallait croire qu'en cette nuit de pleine lune, les cauchemars des uns et des autres se réunissaient sur cette plage pourtant si belle, habituellement, face à l'astre solaire.

Sans quitter une seule mini petite fraction de seconde la femelle obscure, Jaxx se campa sur ses pattes pour s'assurer une stabilité malgré les mouvements de la gamine indisciplinée.

« Là où tu n'es 'as la 'ien'enue 'oulette ! »

Répondit-il, tout en la défiant de ses yeux pétillants. Parce que s'il avait bien conscience d'une chose, c'est que laisser ressentir à son ennemi la peur qui l'habitait n'était pas dans son intérêt. Et quand bien même, le solitaire blanc avait toujours été joueur et téméraire. Il estimait qu'on était jamais meilleur que dans l'urgence et le danger. Enfin, ça ne s'était pas trop vérifier ce soir. Ou alors la rencontre avec la pirate garou n'était pas assez inquiétante pour mettre en marche la totalité des capacités de la machine qu'il se pensait être. Le poids de la mioche commençait à se faire lourdement sentir et faisait forcer les muscles de sa nuque et de ses épaules, lui faisant un peu baiser la tête. Il redressa le museau dans un grognement étouffé et fit un aps de côté pour ne pas perdre l'équilibre. C'était qu'elle avait la gigote quand même, la petite. Enfin c'était normal non ? A ses yeux d'enfant, et vu le ton employée par la cruelle louve, c'est réellement elle qui devait s'en occuper. Comment elle en était arrivé là était une excellente question, et il était certain que les vrais parents de ce moucheron n'avaient pas spécifiquement donner leur accord. Non parce que mis de côté les ressemblances trop frappantes du poil de la gamine, il était improbable que la brute en face de lui se soit laissée montée par un mâle, même pour ne serait-ce qu'engendrer. Il la voyait trop dominante pour ça. Trop violente pour ne pas tuer le premier qui la toucherait d'une manière ou d'une autre. Ces réflexions le poussèrent à l'imaginer telle une mante religieuse, qui ne saurait attendre d'être fécondée pour bouffer son partenaire.

Comment pouvait-elle s'occuper d'un gosse alors ?? C'était forcément pour un dessein bien sombre... Ces réflexions et sa concentration à ne pas laisser s'échapper l'enfant lui firent perdre la précieuse seconde qui lui aurait permis d'éviter le choc brutal qui suivi. La douleur fulgurante qui prit source dans son épaule lui fit presque lâcher prise. Mais l'instinct de survie et de protection -comment pouvait-on attaquer si violemment avec un louveteau dans l’équation, si proche du point d'impact ?!- lui firent tenir bon. Il fit un pas de côté, puis deux, alors que la femelle appuyait sur son flanc et le lacérait de ses griffes postérieures. Il tomba de l'autre côté, lorsqu'elle le lâcha soudain, trébuchant en voulant se dégager trop vite et roula sur le dos dans le sable mouillée. Dans sa chute il resserra sa prise sur l'échine de l'enfant et espéra ne pas l'avoir pincé trop fort. C'est cet instant exact que choisi la mer pour venir le gifler à son tour d'une vague glacée. Son souffle devint rauque, difficile à cause de l'effort, du manque d'espace pour ses voies respiratoires et de la douleur. Le sel brûla son épaule et son flanc meurtris, lui donnant l'éclair de génie qui les sauverait peut-être de la folle dingue. Un bond et une grimace plus tard, il frappa avec force le reste d'écume pour envoyer une gerbe d'eau salée et de sable dans les yeux de son assaillante.

Dé fuite - 2 PCs - Tentative de Fuite pour Jaxx avec Rowena

Parce qu'il visa bien -ou que la chance était avec lui mais son égo vous dira le contraire-, Jaxx parvint à déstabiliser la sauvage juste assez pour la contourner et partir en courant. Le plus vite possible, le plus loin possible. Dans le seul endroit où il l'a savait plus recherchée que lui encore : chez les Etelkrus. Les rumeurs circulaient vite et ses méfaits étaient connus de loin... Dans sa précipitation, et avec un côté sanguinolent, le solitaire trébucha une nouvelle fois dans les dunes. Il bascula par dessus la gamine, la lâchant finalement dans un hoquet de surprise. L'adrénaline courant dans ses veines le gardant sous sa coupe, il eut tôt fait de bondir sur la cape de l'enfant pour l'empêcher de fuir vers sa fausse nourrice, de la récupérer et de se carapater, cette-fois réellement, vers des terres peu accueillantes pour lui mais où résidaient ses derniers espoirs de survie. Car il en était convaincu, l'emplumée ne lui pardonnerait jamais ça.