Diamant noir sur fond de nacre | Libre

[dé contre Yersine]

Ses crocs, si prêts de la louve, la Bête pouvait la sentir, son odeur, ses poils qui lui chatouillait sa truffe mais ses mâchoires claquèrent dans le vide, parce qu'on lui tira sa tête en arrière. Quelque chose lui avait attrapé la peau, s'appuyait sur son dos et en toute réponse, la Bête poussa un grognement furieux avant de claquer ses mâchoires à nouveau proche de la violette qui venait lui mordre un mollet mais toujours empêchée par l'avorton sur son dos. Elle se courba alors, ses pattes s'ancrant solidement dans le sol, son poil se hérissa, elle joua des épaules, tentant de se secouer brusquement pour faire tomber l'insecte. Mais rien y faire, pire qu'une tique l'animal et la Bête s'énerva de plus belle, bruyante, grondante, ses crocs blancs luisant à la lumière de la lune. Il était bien plus agaçant que la violette, à deux reprises, il serait la proie qu'elle dévorerait en premier cette nuit, ou les deux en même temps, qu'importe, le résultat serait le même.
A nouveau, la Bête se dressa sur ses pattes arrière, hurlant dans sa rage avant de se laisser retomber lourdement sur le côté afin d’écraser le moustique. Elle lui boirait les os de tout son poids s'il le fallait, lui compresserait la cage thoracique, l'étoufferait de ses pattes. Léger mouvement, la Bête profita d'avoir également sur le dos un reste squelettique de créature marine sur le dos pour orienter les épines de la colonne vers le loup bleu, si jamais dans la chute, il pouvait aussi finir empaler...

Elle n'eut même pas véritablement l'occasion de vérifié si elle avait le moustique sous les pattes, une grande ombre vint se découper au dessus d'eux, une créature immense cachant la lumière lunaire par sa taille. La Bête releva le museau, la gueule entre-ouverte, un côté du museau à la babine plus relevée que l'autre. L'apparence de la créature nouvelle venue ne l'impressionna pas vraiment, les démons savaient être inventif lorsqu'il fallait ressembler à rien mais est-ce que ce truc en était un ? Quelques vagues caractéristiques lupine, pas d'odeur reconnaissable qui allait avec, mais rien de vraiment semblable à des proies que le démon avait pu chasser les nuits précédentes. Alors pour la première fois depuis qu'il avait ce corps, il ouvrit la gueule pour dire quelques mots, enfin, un son pouvant vaguement y ressembler, en tout cas, bien qu'y ressemblant grandement, c'était un peu différent des grognements venus de l'enfer que la Bête avait poussé jusque là.

""

Ses muscles se contractèrent, prêts à agir. Si la créature était un démon, si elle lui répondait, les deux êtres sauraient pertinemment qu'il allait vite falloir établir qui serait celui qui dominerait l'autre... et ensuite on retournait massacrer les loups.

limule: 8pv

Danger

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Le rodéo fut tenace, chaotique, anarchique. La bête rugissait tandis qu'il tenait bon, plantant ses griffes et ses crocs dans le pelage épais de l'animal furibond, cherchant a s’agripper loin de cette rage sanguinaire. Un mouvement de patte siffla près de ses oreilles, tandis que le grognement se faisait plus rauque. Et puis, elle sembla se calmer, se tordre sur elle-même. Il n'eut qu'un bref instant pour entrevoir, confus, ses muscles se détendre.
Elle venait d'effectuer un parfait saut périlleux, le retournant entre elle et le sol.

Putain.
De.
Merde.

Une seconde. Une simple seconde. Et il lâcha prise, tandis que les deux entités, lourde et immuable, se rapprochaient de lui, comme pour le prendre en sandwich. Une seconde, et il prit appuie sur le dos musclé pour s'éjecter au loin. Une seconde. C'était à une seconde qu'il venait d'éviter une prise de catch à lui en crever la cage thoracique. Une seconde. Et il était là, roulant boulant dans le sable, confus, désorienté, mais sauf.

Il n'eut que le temps de s'ébrouer, se relevant, prêt à riposter tant que la bête était à terre. Mais quelque chose attira son attention. Un souffle froid et putride. Un frisson d'angoisse qui le prit aux tripes.

Et il croisa son regard dément.
Paralysé par la chose qui s'avançait vers eux, il n'eut qu'un bref mouvement d'oreille pour étendre sa peur, voiler le monde de la menace lycanthropique pour ce monstre venu des abysses elles-mêmes. Un loup. Ou plutot, un simulacre de loup. Doté d'un corps flexible, long, gracieux. Aux doigts tout aussi éparses, comme une araignée s'étirant sur sa toile de sable. S'avançant vers les misérables insectes, proies qu'ils étaient.

Et la eur du Jolitemps le reprit à la gorge.

Les faibles devaient périr.

Le goût du sang se mélangeait au sel de l’océan. Le pelage d’Oxomo est humide, le sable collerait sans nul doute à ses poils la contraignant à se nettoyer un long moment, mais qu’importe. Le jeu en valait la chandelle. Cela faisait bien trop longtemps que la frénésie du combat combat ne l’avait envahi de la sorte. Son adversaire n’était pas des plus compétent, ne cherchant même pas à riposter. À bout de souffle, la solitaire se détacha de sa prise, passant sa langue sur ses canines rougies par le sang. Ses yeux rouges ne quittaient pas le mâle blanc des yeux, même si son odorat lui indiquait que sa protégée se portait bien. Au moins une bonne chose. Toutefois, l’orgueil de l’assassin lui jouait une énième fois des tours, alors que celui qui tenait Amaniliztli lui envoya du sable dans les yeux. pestant, la louve-aztèque baissa la tête, entendant le loup courir. Claquant sa mâchoire à quelques centimètres, alors qu’il disparaissait avec l’enfant.

Oxomo serra les crocs, avant de pencher sa tête vers l’arrière pour laissé échapper un long hurlement. La chasse était ouverte.

« — Ce n’est que partie remise, Chechelotl. »

L’écureuil avait était naïf de croire qu’il pourrait jouer avec elle. On ne jouait pas avec Oxomo. On tuait ou on mourrait. La solitaire s’apprêta à se lancer à sa poursuite, alors qu’une silhouette étrange s’approcha du groupe de loups, du moins ce qu’il en restait, alors que la tâche mauve et le grand bleu jouaient avec la bête. Cette créature était fort bien étrange, trop même. Particulièrement contrariée, la louve retroussa les babines, laissant échapper un grognement. Elle n’avait pas le temps de faire mumuse avec ça !

Alors qu’elle songeait à se retirer, ce fut comme si quelque chose l’empêchait de penser de la sorte, comme si on l’empêchait de se lancer à la poursuite de celui qui avait osé lui ravir Amaniliztli. Un demi-sourire vint étirer les babines de la louve, alors qu’elle inclinait l’avant de son corps.

« — Que tu es difforme, serpent, malheureusement je n’ai guère le temps de jouer avec toi. »

(Lancé de dé)

Oxomo bondit, plongeant ses griffes dans le cou de la chose, cherchant à lui arracher la tête pour en finir… mais la créature était plus solide qu’elle ne l’aurait cru, plus grande aussi. La solitaire retomba sur le sable, prête à attaquer de nouveau.

Danger

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Le grand mâle à la coiffe fort perturbante venait de se jeter contre la créature, lui arrachant poils et sang. Grave erreur. Car à peine eut-il le temps de finir que les mains de la Bête le saisir et. L'avalèrent. Yersine n'eut pas le temps de digérer l'information, voyant avec horreur le corps disparaitre dans un gouffre noir et profond, que la chose attrapa l'immense loup-garou qui avait tenté, il y à quelques instants, de lui parler en une langue ancienne et dérangeante. Et le même sort lui fut infligé.

Elle venait de dévorer deux loups.
Comme des chips.
Dont un si grand qu'il était étrange de ne pas voir son ventre se distordre.
Comme dans Furaffinity.

Il devait y avoir quelque chose. Elle ne les avait pas croqué. Juste engouffré dans ce goitre, comme l'on fourre les tickets de caisse dans une poche. Et ils avaient juste disparus. Etait-ce une ombre liquide aussi corrosive que de l'acide ? Quelque chose qui te digère d'un coup ? Mais il n'y avait eut aucun bruit. Aucun hurlement. Juste le silence. Et le froid de la plage nocturne.

Ok, Yersine, réfléchit un peu ou toi aussi tu te feras graille.
Ses points forts. Elle est immense, rapide et longue. Elle possède des mains jonchées sur des pattes d’araignée qui attrapent. Et un bide-bouche qui te banlife de ce monde. Le premier danger sont donc ses yeux. Car il le sentait. La moindre imposition de son regard le faisait trembler. Pourtant, tant que la chose s'était concentrée sur son repas, il eut l'impression d'être de nouveau aussi glissant qu'une savonnette. Le deuxième danger sont ses mains. Elles agrippent et ne lâchent pas, te conduisant directement à l'estomac. Le troisième danger, c'est donc l'estomac. Sur un torse, donc, peu maniable comme une mâchoire. Forcée d'être collée à lui pour être croqué. Mais une fois dedans, impossible d'en ressortir.
Ses points faibles. Hmmm.. Probablement son cul nul et sa queue ? Elle était rapide mais sans fourrure, c'était probablement plus simple de croquer dedans et de l'handicaper sérieusement.

Très bien.
Alors, pendant que la bestiole se remit de son apéro dinatoire, il saisit de nouveau son écharpe multi fonction tel un Mac Giver en herbe, et en fit une besace, qu'il remplit de sable. Et à l'instar d'une fronde, il la fit tourner dans sa gueule, de plus en plus fort, avant de relâcher sa mâchoire pour envoyer la boule de sable vers la gueule du monstre, avec espoir de toucher son visage. Ou a défaut, sa bouche ouverte, qu'il recrache, voir vomisse, ces... euh... gens inconnus. Mais qu'il faut aider quand même.

Oh putain.

C’était quoi ce bordel ? Ils s’amusaient tous gentiment, puis il avait fallu que ce loup étrange se ramène. Lewis s’était contentée de regarder jusque-là, ses yeux allant de la solitaire coiffée de plumes au loup bleu toujours occupé avec Limule. Cette dernière semblait plus en forme que jamais, faut croire que les attaques n’avaient eu que peu d’effet sur son apparence secondaire. Pas plus mal d’ailleurs ! Alors que la noiraude attaque, le loup au cou allongé observe droit dans les yeux la mauve qui soutient son regard, nullement effrayée. Pourtant… pourtant ce regard il avait quelque chose de louche, d’alarmant même. Tandis que Lewis ne peut déroger à l’emprise de ce regard, l’intrus avale tout d’abord la solitaire, puis Limule. Une bouche immense apparait sur son torse, se refermant aussitôt que les deux victimes disparaissent. La pirate regarde successivement la bouche du loup puis l’endroit où se tenaient un peu pus tôt les deux louves. Oh putain. Venait-il de les manger ? Qu’est-ce qu’elle allait bien dire en rentrant lorsqu’on poserait des questions sur la disparition de Limule ? Ça craignait comme jamais… En plus, c’est qu’il semblait avoir des pouvoirs anormaux…

Le mâle bleu semble aussi surpris, tentant toutefois quelque chose, cherchant à agresser la chose avec son écharpe. Lewis aussi cherche à aide un minimum, mais avant… quelque chose est étrange avec ce regard, quelque chose la dérange avec l’emprise que ce loup noir a sur eux d’un simple coup d’oeil. Alors la louve choisit de s’handicaper volontairement, préférant la cécité temporaire à ce que cet intrus pourrait faire. Ses griffes viennent descendre le bandana rouge qui retient ses cheveux, pour couvrir ses yeux. La sensation était désagréable, mais cela la contraindrait à user de ses autres sens. L’avant du corps penché, Lewis lui parle en espérant qu’il puisse l’entendre.

« — Y’a un truc bizarre avec ses yeux ! Ne la regardes pas directement, loup-bleu-qui-danse. »

(Lancé de dé)

Peut-être pourrait-elle essayé de distraire la créature, le temps que lui puisse se masquer les yeux aussi ? Alors la pirate en tâtonnant attrape Poe qui croasse un peu trop, avant d’essayé de se concentrer sur le bruit. L’amphibien bouge beaucoup trop, aussi au moment de le lancer, Lewis sait pertinemment qu’elle ne touchera pas le loup noir.

« — Saloperie ! »

Foutu amphibien à la noix !

Danger

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Le sable atteignit sa cible, lui rongeant les yeux, l'obligeant à reculer, à enfin hurler. Enfin ça, c'était ce que Yersine pensait. Car à défaut de cris et de pleurs, de réactions un temps soit peu normale, l'animal se contenta de le fixer. Sans même cligner des yeux. Laissant le sable pénétrer ses pupilles, s'y coller comme sur un rocher un peu trop humide.
Et avant même que le jeune loup ne réalise la supercherie, une main abbatit, toutes griffes dehors, sur son crâne. Sa nuque craqua, son nez se cogna contre la dureté de la plage. Violence. Soudaineté. Surprise. Il étouffa un bref instant, un cri, une inspiration.

Et puis.
Plus rien.
Le silence.

Plus d'attaques.
Plus de bruits.
Juste lui, allongé devant la créature qui lui darda un dernier regard brûlant de haine, et pourtant, si froid, avant de faire demi-tour, comme s'il n'était rien. Sa vision, brouillée par le coup, ses oreilles sifflantes, il ne put résister à l'appel du sommeil qu'un bref instant. Juste assez pour contempler une bouché béante s'ouvrant sur l'océan de sang. Sur un ciel de feu. Sur un monde de rouge.

Rouge.
Rouge.

Si rouge.

Et il sombra.

Lewis, Yersine, vous voilà Connectés.

Vous avez vu la Bête, mais celle-ci vous a épargné : un lien s'est créé entre vous et l'univers dont elle provient.
En plus de cette vision qui vous frappe, vous commencez à ressentir. Peut-être même à le comprendre. Votre esprit semble voyager sans contrôle entre ce monde et celui d'à l'Envers.

À en perdre le fil.
À finir par les confondre.

Vous ressentez aussi ceux qui s'y trouvent piégés. Vous savez qu'ils sont en dessous de vous, c'est une impression forte qui vous envahit et fait se dresser les poils de votre échine. Vous vous retrouvez aussi guidés, par les ersatz d'eux restant en ce monde.
Si à ce moment précis vous comprenez que la pirate garou et la solitaire sauvage se trouvaient à l'endroit exact où vous vous situiez, dans cette autre dimension, vous vous surprendrez à ressentir la même chose en les lieux dans lesquels se tiennent les autres Dévorés.

C'est quelque chose qu'il va falloir maîtriser, Yersine et Lewis.
Il va falloir vous laisser guider par ces intuitions qui vous habitent, il va falloir apprendre à écouter ces échos qui se murmurent à vos oreilles et hurlent dans votre cœur.
Yersine, Lewis...

Vous êtes en mesure de les sauver, eux et bien des autres.
Il ne vous reste plus qu'à savoir comment...

Silence

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Quelque chose le réveilla. Il s'éleva, doucement, de sa couche rudimentaire, ébrouant à peine son visage couvert de sable. Quelque chose qui grattait. Il tourna sa tête vers l'endroit où le monstre s'était trouvé, il y à peu. Ou peut être il à longtemps. Il ne savait plus. Comme des millions d’araignées sur son crâne.
Il força son corps à tenir debout, malgré les tremblements, puis, cherchant une trace de vie dans la nuit noire, il ne put que constater le corps inanimée d'un autre loup. Un de ceux qui l'avait aidé, entre autre, contre le monstre. Contre le loup-garou.

Il sursauta.
Qui pinçaient de leurs mandibules ses souvenirs.

Où étaient-ils ? Le monstre. Il le revoyait avaler, les uns après les autres, les vies de cette plage. Comme si de rien n'était. Comme s'il ne faisait que croquer un bonbon. Qui gratte. Qui gratte.
Qui gratte.

Sa patte s'affola sur son cuir chevelu, faisant tomber poils, sang et sables.
Il y avait quelque chose. Quelque chose qui grattait. En dessous. En dessous de sa peau. Sur son crâne. Quelque chose.

Quelque chose qui grattait sous le sable.
Ils étaient en dessous.
Là. Enterrés peut être.
Juste là. Il pouvait presque sentir la pression, la chaleur de leurs pattes sous les siennes.

Alors il creusa.
Il creusa, encore et encore. Mais il ne trouva que des coquillages.
Et des araignées.

Non. Ils étaient en dessous. En dessous de lui. En dessous d'eux. Quelque part. Il lui semblait presque pouvoir toucher, dans l'air ambiant si pâteux, le voile qui les séparaient. Là. Si proche.
Si proche.

Il chercha à se ressaisir. Secouant sa tête, tombant à la renverse sous le déséquilibre, il braqua son visage affolé sur le corps inanimé tout proche.

- H... hé !

D'un pas titubant, il s'approcha, sans hésitation, bien trop perdu, confus, pour se laisser à la suspicion.

- Attends... Attends, je... Je vais t'aider.

Aider.
Aider.
Aider.

Aidez-nous.

Le trou noir.

Clairement la bestiole n’y était pas allée avec le dos de la cuillère. Lewis se sentit vider de son énergie, lâchant un soupir rauque de temps à autre, ses yeux ayant été dégagé sous le choc. Elle l’avait vu se faufiler dans cette brèche étrange, disparaître avec toute la vie dans son ventre. Celui-qui-mange-sans-fin les avait emporté. Et alors que le monde semblait des plus étrange, les visions étaient apparues, la boue s’était mélangé au sang du ciel, les avalés avaient recommencé à marcher, comme si le ventre n’était qu’un passage, une étape. C’est ainsi qu’elle s’endormit, laissant sa tête retomber lourdement sur le sable.

Ce fut loup-bleu-qui-danse, qui vient réveiller Lewis, la sortant de son sommeil en lui apportant… des soins ? L’adolescente gémit, avant de se redresser doucement, les crocs serrés car encore sous le choc. Tout faisait moins mal, comme si en partant la chose leur avait redonné un peu d’énergie. La pirate observa quelques secondes dans le silence l’étranger, avant de se relever doucement, mais sûrement. Ses pattes s’évertuent à défaire l’un des bandage à ses pattes, avant qu’elle ne l’enroule autour de l’une des blessures du loup. Bien. Au moins comme ça ils seraient quittes tous les deux.

« — Pourquoi il nous a pas mangé ? »

Ils auraient pu s’amuser avec les autres dans cet univers étrange, régit par le noir et le rouge. pourtant, voilà qu’ils devaient rester sur la plage, à écouter… à ressentir ? C’était étrange ! Faisant quelques pas, Lewis pose brusquement ses pattes sur le sable, fermant les yeux. Y’avait bien quelque chose là-dessous ! La Raeder jette un regard à loup-bleu-qui-danse, lui aussi avait perçut quelque chose. Qu’y avait-il réellement en-dessous d’eux ?

« — Dis, loup-bleu-qui-danse, y’a quoi là-dessous ? C’est comme si… ça sentait la peur… »

Quelle odeur étrange…

Silence

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

L'adolescente se réveilla, lentement, presque choquée de la scène. Etait-ce la situation totalement absurde -un monstre lupin qui se balade cul-nu sur la plage et les marave ? - ou bien qu'elle soit soigné par un illustre inconnu qui la mettait dans un tel état ? Il n'eut cependant pas le temps de chercher, car, presque comme un redevance, elle lui banda à son tour les plaies. Et dieu qu'il en avait besoin, de ce répit, de cette attention. Car il sentait, au fond de lui, que tout ne faisait que commencer.

« — Pourquoi il nous a pas mangé ? »

Pourquoi ? Bonne question. Il n'y voyait que deux réponses. Soit il avait déjà trop mangé, entre le monstre énorme et la louve à la coupe de plumes plus que voyante, soit ils n'étaient pas à son gout. Une ado et un loup chétif. A peine de quoi se taper un apéro. Éventuellement, en cure-dent, et encore.
Il secoua sa tête, cherchant à clarifier ses pensées.

- Va savoir... Je ne vais pas m'en plaindre...
« — Dis, loup-bleu-qui-danse, y’a quoi là-dessous ? C’est comme si… ça sentait la peur… »

Il contempla ses pattes, posée sur ce sable si clair et pourtant empreint d'une noirceur infinie. Comme si, juste en dessous, faible couche posée par d'étranges lois gravitationnelle, se situait les leurs. Comme si un miroir les séparait. Il parvenait même à attendre, à ressentir, le frisson d'un hurlement carnassier. Comme si ses oreilles n'entendaient pas, mais que son cerveau parvenait à le capter. Quelque chose qui remontait en lui, tout du long de sa colonne vertébrale, en un long et sinueux frisson.
Quelque chose n'allait pas.
Enfin, pire qu'actuellement.

- Je... J'ai l'impression qu'ils sont en dessous. Mais j'ai beau creuser, il n'y à rien.

Il passa une patte sur sa tête, cherchant à faire fuir les milliers d'araignées grattant sa paroi crânienne. Ou bien voulait il les aider ? Peut être que la réponse était là. S'il pouvait les entendre avec sa tête et non ses oreilles, c'étaient que tout était dans sa tête. Peut être. Peut être qu'il pouvait les trouver dedans ?
Il suffisait de l'ouvrir.
De s'ouvrir le crâne.
Et de laisser les milliers d’araignées se répandre.

Il secoua sa tête.

Bordel.
Il sombrait presque.

- Je ne sais pas. Je ne comprends pas. C'était quoi ce truc ? Et... Et s'ils ont été mangés, jveux dire, merde, tu les as bien vu être englouti dans cette... bouche ; alors pourquoi est-ce qu'ils sont la dessous ?

Il frotta de plus belle, endolori par les blessures et la soudaine incompréhension de la situation.

-C'est genre... il les a recraché après être allé dans le monde rouge ? Peut être qu'il ne mange pas les loups. Peut être qu'il... Qu'il en a besoin pour autre chose ?

Il se gratta encore la tête, confus, perdu. Des araignées qui dansaient et frémissaient sous sa chair. Des araignées. Oui. Probablement. Etait-ce donc ça ?

-[color:5fe6=#deepskyblue] Peut être qu'il en a besoin pour nourrir quelque chose d'autres ? Comme... Tu sais... Des œufs ? Ou est-ce qu'il veut jouer, comme une sorte de gros chat ?

S'il les voulaient pour lui, il les auraient dévorés. Pas amené la bas. Il devait y avoir une raison. C'était stupide, illogique. Quelque chose à l'encontre de la survie animale. Mais en soit, cette chose n'était elle pas à l'encontre de toute règle naturelle ?

Sans bruit, la pirate écoute le bleu lui répondre. C’est qu’il était bien bavard pour un reclus, qui l’aurait cru ? Les yeux mauves fixent le solitaire puis le trou à ses côtés. Creuser ne servaient à rien, ils étaient en-dessous sans vraiment l’être… c’était tellement étrange, si déroutant tout cela. Il parla d’oeufs, comme si le loup noir à la chair nue avait souhaité faire des stocks pour sa marmaille. Ridicule. À quoi bon ? Les petits ne mangeraient pas de chair immédiatement, en revanche une meute… oui, une meute comme lui se régalerait probablement avec la chair des loups. Remuant le bout de sa queue recourbée, Lewis tourne le dos à l’étranger.

« — Que ton esprit est tordu, comme le cou de Celui-qui-mange-sans-fin… Il n’est peut être que le passage en lui-même, vers autre part… »

Peut-être que le serpent, n’était que le clé qui permettait d’ouvrir la porte, qu’il n’avait rien fait de grave à ses victimes. La mauve fait quelque pas, l’air concentré avant de s’arrêter là où des traces plus imposantes avaient été laissées. C’était bien ici. La pirate fredonne un air pirate en reniflant les traces. Probablement que sa voix attirerait quelques amphibiens, bah, pas plus mal ! Parce que Celui-qui-mange-sans-fin lui avait pris Poe, bien que celui-ci se soit une réelle perte. Stupide amphibien que voilà ! La pirate finit par relever la tête, observant son compagnon de fortune avec neutralité, ce n’était pas pour lui qu’elle faisait ça, mais pour aider Limule.

« — Regardes loup-bleu-qui-danse, Celui-qui-mange-sans fin se tenait ici même lorsqu’il a disparu ? Penses-tu que cela aura une quelconque importance ? »

Une voix susurre aux oreilles de la louve, simple murmure sur la cacophonie de la plage. L’excitation envahit ses sens, mais ce n’est pas la sienne… Non. L’adolescente se concentre, au point de crisper ses traits, avant finalement de rouvrir soudainement les yeux.

(lancé de dé)

Alors elle fredonne un peu plus fort, de sorte qu’on puisse parfaitement l’entendre, parce que là où Lewis se situait, la chose avait disparu, parce qu’après tout, la porte ne s’était peut-être pas refermée derrière lui ?

Silence

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

« — Que ton esprit est tordu, comme le cou de Celui-qui-mange-sans-fin… Il n’est peut être que le passage en lui-même, vers autre part… »
- Un transporteur ? Cela revient au même, qu'il soit le passage ou le guide, nous avons tout deux bien vu cette immense brèche rougeoyante !

Oui. Il lui semblait avoir vu une mer. Une mer de rouge. De sang. Si calme qu'aucun vent ne pouvait souffler. Comme si le temps c'était stoppé en ces lieux maudits. Les cieux eux mêmes étaient sombres, de la couleur du précieux liquide. Comme si le monde lui même se nourrissait de ses victimes.
Peut être qu'au fond, ce monde se mourrait, et qu'il avait besoin de vies pour, à son tour, survivre ? Que ces étranges êtres difformes n'étaient là que pour sauver les leurs ?

Il secoua la tête. Et quand bien même cela était vrai, c'était dans la nature de chacun de s'entre-aider. Les loups mangent les lapins. C'est leur droit de survie. Et si les lapins se défendent, c'est dans leur droit de survie. Ainsi va la vie. Alors, sauvetage d'une espèce, d'un monde en déclin ou non, Yersine devait aider les dévorés.
Où qu'ils soient.
Et peut être même quand ils soient.

« — Regardes loup-bleu-qui-danse, Celui-qui-mange-sans fin se tenait ici même lorsqu’il a disparu ? Penses-tu que cela aura une quelconque importance ? »

La louvarde s'était approchée de l'endroit où la brèche avait déchiré le continuum espace-temps. Et puis, elle s'était mise à chantonner. Quelque chose d'étrange et, d'une certaine manière, de relaxant.

- Penses-tu qu'a défaut de les voir, nous pouvons, en plus de les ressentir, les entendre ? Ou bien, est-ce qu'ils peuvent ressentir comme l'on ressent ?

Il ferma les yeux, se concentrant sur les bruits de la mer. Les allers et retours des vagues sur le sable crépitant. Les senteurs de sel et d'algues. Le cri lointain des mouettes. La vie pulsait en son sein. Crabes et anguilles, poissons et dauphins. La sensation de fraîcheur qu'offrait la nuit au sol sableux, à la fois doux et rugueux, s'accrochant à son poil, entre ses coussinets. Le vent léger dans ses cheveux, vibrant en son corps comme un lointain appel. Toutes ces sensations. Toutes ces choses, si infimes, si dérisoires, qui, pourtant, formaient le bien-être de ce monde. Qui, absentes du plan Rouge, semblaient désormais essentielles. Vitales.
Il chercha à faire bouger cette image statique qu'il avait perçu de la brèche. Un océan de sang, vide de toutes rides. Qui lentement se déplaça d'avant en arrière. Libérant mousse et senteurs. Ce ciel si sombre, sans étoiles, qui s'illuminait de la même lune ronde et pleine. La plage qui prenait alors des teintes plus magiques, scintillant de son sable et de ses coquillages ébréchés. Comme pour apporter un peu de calme, un peu de chez lui, de chez eux, dans ses souvenirs de ce monde perdu.
Éliminer la sensation de peur qu'il ressentait chez les autres, par une douce chaleur.

Celle que l'on ressent quand on rentre chez soi.