broken .ft méluciole & libre

VIOLENCE IN YOUR HEART

Tu es spectateur de la mort des Lazulis, tu es acteur de la chute des Dieux, tu es coupable du meurtre de ton Père, et maintenant tu es la main qui tient le drapeau sanglant vers les terres en feu de tes ancêtres.
Après avoir détruit la dragonne, que le raptore soit à terre, il reste la tigresse. Silencieuse et calme dans son coin elle n’a pas  engagé les hostilité et pourtant elle doit tomber elle aussi. Elle n’a tristement pas le choix.

Avalon cette fois tu n’es pas venu seul. Aux côtés de la jeune qui fut l’origine de la colère de Mido, tu es confiant. Elle te guide de par son odeur vers les roses empoisonnés de Moiro sous un ciel nuageux et menaçant. Un ciel que tu ne peux plus contempler. Un ciel qui te manquera bien trop.

— Nous y sommes.

Tu le sais car cette odeur vient te prendre à la gueule, t’empêchant de respirer normalement. Tu as du mal avec les disciples de la déesse rose, il est bien complexe de savoir ce qu’ils pensent réellement.
Peu importe maintenant, tout ça n’est que souvenir. Lentement, Avalon tu t’approches de la statue.

Tu ne veux pas ajouter de mots futiles, poétiques pour aucune raison, tu veux simplement que tout cela se termine le plus rapidement, alors tu te dresses sur tes pattes arrières, comme tu l’as fait avec Ao, et tu percutes la statue, laissant tes griffes embrasser la pierre pour y laisser tes marques, pour la briser de toute part.

VIOLENCE IN YOUR HEART

Tes oreilles se dressent sur ton crâne alors que la fille de l’aveugle détruit les derniers restes de la statue. Un silence s’écroule en même temps que la pierre et tout les deux vous restez là, écoutant les roses s’entrechoquer entre elles-même alors que le vestige de Moiro n’est plus que sinistros. Avalon tu déglutit un instant, puis tu lèves la gueule vers le ciel. Les trois statues sont à terre. Tu sais bien que ces imbéciles de Lazuli feront tout pour les réparer, mais celle-ci, celle de la tigresse, ça risque d’être compliqué. Sous tes griffes tu peux sentir l'ampleur des dégâts et un léger rictus déchire tes lèvres en deux.

Essayez de réparer de la poussière on verra bien. En attendant, tu ignores quoi faire désormais. Réparer ne servira à rien pour toi, tu as accompli ton devoir.

Avalon tu aimerais juste un instant observer ton oeuvre, mais Méluciole est là pour contempler à ta place et cela suffit parfaitement. Tu claques ta mâchoire dans l’air, grognant un simple “ c’est fini “ et tu tournes le dos à cette scène ridicule, quittant ce lieu désormai maudit par la colère. Maudit par la vengeance.

Avalon tu quittes ces lieux sans te retourner.

Anianka

Elle l'avait senti, loin, bien loin à l'opposé de l'île. Comme si une chose épouvantable s'apprêtait à tomber sur elle, sur ses enfants, sur tout ce qu'elle avait construit. Anianka ressentait vite les choses lorsque cela touchait Moiro, comme lorsque ces maudits pirates avaient volé cette pierre mystérieuse sortie de nul part. Son coeur se serra dans sa poitrine, elle avait du mal à respirer alors qu'elle était simplement allongée là, calmement auprès de ses enfants. Ils semblaient si paisibles eux, leurs corps immobiles se reposaient de toute cette énergie dépensée quelques minutes plus tôt. Puis vint un bruit, comme un tonnerre éclatant sur l'Île. Un frémissement dans la terre, des oiseaux qui prennent leur envole. L'angoisse monta en une fraction de seconde et elle se leva d'un coup, comme si quelqu'un allait se jeter sur elle. Ses petits le sentirent et ils se réveillèrent, certains plus affolés que d'autres.

Vite, dans la tanière ! Ordonna-t-elle pressement, les poussant tous du museau jusqu'au trou qui leur servait de refuge, recouvert de roses épineuses défiant quiconque voudrait s'y approcher.

Surtout, vous restez cachés ici et vous ne faites aucun bruit, tout ira bien.

Elle jeta un regard inquiet autour d'elle, puis sur ses bébés qu'elle devait quitter à contre coeur.

Je reviens au plus vite.

La peur lui serra la gorge tandis qu'elle recouvrait le trou d'un manteau de feuilles et de ronces voisines. C'était la première fois qu'elle devait les laisser seuls, mais elle n'avait pas le choix, car ce bruit venait du temple et elle n'avait pas le temps d'attendre des renforts.

Elle courut aussi vite que si sa vie en dépendait, son corps fendait l'air, ses pattes frôlaient le sol à chaque foulée, elle était le guépard, elle était la vitesse en cet instant précis. Lorsqu'elle arriva enfin, un nuage de poussière embrumait les alentours et tapissait les murs et la toiture fait de roses d'une couche blanchâtre froide. Elle se précipita à l'intérieur et intercepta la nièce de Teddy, Méluciole, qui n'avait pas échappé à cette couverture poussiéreuse. Elle la dévisagea d'un air critique, ses prunelles luisantes allaient et venaient entre la jeune louve et les ruines. Son visage se décomposa lorsque son regard heurta la tête de la tigresse à terre, décapitée. Ce qui étaient autrefois de magnifiques et imposantes statues de la déesse et de ses gardes royaux s'étaient transformés en un tas de pierres et de poussières. Tout le temple était teinté de gris, il n'y avait plus ni beauté, ni charme. Il ne restait plus que dévastation.

Le sang dans ses veines monta très vite à son cerveau et la rage commença à envahir ses muscles, un grondement sourd tinta dans le fond de sa gorge alors que ses crocs se découvraient derrière ses babines retroussées.
Ses yeux roulèrent lentement jusqu'à l'autre louve, ses paupières se plissèrent d'un air réprobateur et son échine s'hérissa, menaçante. Tu n'aurais jamais dû rester ici.. Elle bondit d'un coup sur la jeune louve et la plaqua contre le sol, faisant voler encore un peu plus de poussière autour d'elles. La gueule ouverte près de la sienne, elle gronda, plus fort encore, si fort qu'un écho fit frémir les roses meurtries qui jonchaient sur les débris.

ES-TU A L'ORIGINE DE CE DÉSASTRE ? Hurla-t-elle sur la nièce de Teddy.

Sa gueule s'ouvrit encore un peu plus, ses crocs menacèrent de l'égorger sur le champs et de l'offrir en sacrifice à sa déesse.

COMMENT AS-TU OSÉE FAIRE CA ?

Son glowstick rose brillait sur sa poitrine, puissant, reflétant dans ses yeux comme si la déesse elle-même s'y était logée. Comme si la tigresse punissait à travers ce corps de mortel cette affreuse gamine écervelée.

Anianka

Son coeur vibrait dans sa poitrine, impatient, électrique. Le poil dressé, ses iris flamboyantes étaient rivés avec haine sur cette gamine. De la haine.. elle en avait énormément à revendre. Elle était entièrement faite de haine, de mépris, de douleur. Une affreuse douleur.. Qui ne faisait que grossir.. Elle attendait ce mot, celui qui lui donnerait la permission, celui qui lui ferait perdre tout contrôle. Ce mot, celui qui déclarerait son exécution, celui qui déclencherait le pire de la prêtresse. Celui qui dévoilerait son véritable visage..
Et elle le prononça.

Le sang ne fit qu'un tour dans le corps de la nouvelle mère et arriva très vite jusqu'à ses tempes. Sa respiration devint plus forte. D'un coup de patte, elle claqua la gueule un peu trop présomptueuse de son interlocutrice contre terre. Puis elle prononça, d'une voix grave, ténébreuse.. horriblement calme.

Qui ? Pour qui as-tu fait ça ?

N'était-elle que le bourreau obéissant à des ordres plus élevés ? Si c'était le cas, Anianka irait anéantir chacun d'entre eux. Elle éradiquerait ces fouteurs de troubles et montrerait l'exemple pour tous les autres. Plus jamais personne n'oserait lui faire un tel affront, plus jamais ils n'oseraient défier sa déesse.

Anianka 8PV

Le temps avait noirci sur l'île, un épais voile de nuages s'était installé et avait recouvert la terre de son manteau sinistre. L'air était humide, un important orage s’apprêtait à s'abattre sur eux, conséquence fâcheuse de la colère de Moiro. Cette colère, Anianka la ressentait tout particulièrement en elle. Les muscles tendus, debout au dessus de cette fougueuse gamine dans une posture dominante, elle était prêtre à agir. Elle était prêtre à punir, à montrer l'exemple. Elle était prêtre à faire triompher la justice.
Sa tête esquiva de peu l'attaque démesurée de l'insignifiante femelle, seule une petite griffure vint égratigner son fin museau. Le grondement s'accentua dans sa gorge, dans sa poitrine.. dans tout son corps. Elle avait déclarée sa propre fin à travers cet acte, elle venait de lui donner une raison valable d'agir sans pitié. Et Anianka était réputée pour être une louve impitoyable et effrayante si on l'avait à dos.

Je vais te faire regretter ton impudence, Méluciole.

Sa voix résonne, grave. Elle condamne rien qu'à sa tonalité, elle donne un caractère inéluctable à sa sentence.
D'un coup, elle s’élance et bondit sur les rochers, elle semble à peine les toucher tant elle est souple, tant elle est légère. Elle s'approche, vite, très vite de sa proie, la suivre des yeux est difficile. Un dernier bond et elle touche, elle attrape de pleins fouet. Ses crocs acérés rencontrent la chair tendre, sa langue goute le sang juteux de son cou. Elle répand sa vengeance sur les roses, sur la statue de sa divinité en une couleur écarlate.  

Anianka 8PV

Oh Teddy.. Pardonne moi pour ce que je m'apprête à faire.
J'espère qu'un jour, tu comprendras ce qui m'a poussé à agir.

Elle l'observe, cette gamine blessée se vautrer sur les rochers, s'abîmer un peu plus le corps. Elle admire sa force de vaincre, son envie de détruire. Quel dommage.. Quel affreux résultat tu avais donné là Teddy. Si Anianka s'était occupée d'elle, elle aurait triomphé, elle aurait été bien plus puissante. Mais elle s'était attaquée à elle en détruisant son temple, en provoquant sa déesse. Elle l'insultait ouvertement et Anianka était intransigeante, elle ne laissait rien passer.

Misérable. Pathétique. Voilà ce que tu es, Méluciole... Son regard sévère la dévisage alors qu'elle est là, agonisante sur la roche, alors qu'elle attend que la mort vienne la délivrer. La féline n'a que mépris et dégoût pour cet enfant, elle estime que ce combat est bien trop facile. Mais ça, elle le savait n'est-ce pas ? Elle savait que ce se serait perdu d'avance, et ça ne l'a pas empêché de la provoquer, pourtant. Peut-être que c'est ce qu'elle voulait, une mort rapide, une punition simple et qui laisserait son nom dans l'histoire.

La prêtresse resta affreusement calme, debout fièrement sur son bout de statue. Sa queue sinua derrière elle, elle est effrayante, presque sadique à fixer le corps de cet enfant se tordre devant elle avec indifférence. Anianka n'aurait aucun remord à l'achever, aucune hésitation ne retiendrait ses coups. Son coeur est noirci par la justice, par la haine et la vengeance.

Soudainement, un sourire se dessine sur ses babines, il s'élargit si loin que des ridules se forment autour de ses yeux. Ses dents pointues apparaissent, tranchantes, comme la hache du bourreau se lève avant de s'abattre sur le condamné. Et elle bondit.
A chaque saut, elle entaille une patte différente, un endroit différent de son corps impur. Puis vint le moment de terminer le travail, alors elle se lance droit sur son cou, droit sur cette blessure déjà entamée.  
Mais elle s'arrête.
Debout au dessus de ce corps meurtri, elle claque la tête de l'autre sur la roche et lui fait perdre connaissance...
Puis le silence.

Un silence étrangement calme, durant lequel la prêtresse est immobile, yeux clos. La pluie commença à tomber, comme des larmes s'éclatant presque sans bruit sur le temple.

Majestueuse Moiro, entendez ma prière. Sa voix coule avec délicatesse sur la roche, comme le sang qui s'y répand et se mêle à l'eau.

Les clapotis se font plus forts.

Je vous ai vengé. Plus personne n'osera s'en prendre à vous.

Ses paupières s'ouvrent, ses prunelles luisantes se lèvent sur ce décors macabre.

Personne.

La pluie traversa le toit à moitié détruit et mouilla le pelage poussiéreux de la prêtresse. Sa mèche écarlate tomba sur son visage peinturé du sang de l'impur.

Cette enfant ne vous causera plus jamais de torts, vous avez ma parole.

Elle baissa son regard froid sur le corps inerte disposé entre ses pattes.

Sa punition sera exemplaire.

Elle s’exécuta sans plus tarder, arrachant ses canines, puis ses griffes une à une. Lorsqu'enfin elle termina, elle hurla, dominante, triomphante.

A l'avenir, cette enfant travaillera pour remettre ce temple à neuf, pour vous redonner votre gloire et votre prestige. J'y veillerai personnellement. Si jamais elle refuse..

Elle marqua une légère pause, son visage s'obscurcissant davantage.

Elle sera sacrifiée et ses os vous feront office de trône.

Les murmures s’élevaient. Tout grondait, exactement avant que la foudre ne s’abatte.

La Licorne serra les crocs, ses yeux verts observant ce qui restait désormais du temple de Moiro, de la poussières et des ruines. N’étais-ce pas l’ordre des choses après tout ? À quoi auraient-ils dû s’attendre après les menaces profanées par les anti-dieux ? L’ancienne solitaire ferma un instant les paupières, se concentrant sur les murmures, eux qui ne cessaient d’éveiller son empathie. Oh oui, la Licorne jubilait désormais à l’idée de pouvoir sauver des vies, savoir qu’elle ne vivait plus pour elle, mais pour sauver les autres. L’odeur de l’humidité se mélange à celle du sang. L’eau vient alourdir la cape de Leikn qui pourtant, ne recule pas, avançant toujours plus loin, jusqu’aux murmures. Et c’est là, qu’elle vit l’horreur de la chose, le sang… le corps… Anianka. La prêtresse qui jubilait, le sang dégoulinant de sa gueule, Méluciole tissant à ses pattes. Les murmures montaient, les lamentations hurlaient dans l’esprit de la disciple d’Ao qui dû secouer sa tête pour conserver les idées claires.

« — Comment as-tu osé ?! »

La voix est sèche, menaçante. La frêle silhouette de la louve vint se placer devant Méluciole, observant avec dégoût celle qui se disait prêtresse. Étais-ce là, la vérité de ce monde ? La violence pour prouver sa dévotion ? L’assassinat pour la vengeance ? Un grondement monte de la gorge de Leikn, son corps se campe en une position d’attaque. Une attitude menaçante qu’elle n’avait adopté depuis fort longtemps, pourtant… la Lazulis n’accepterait pas que l’on s’en prenne ainsi à sa famille.

« — Pour qui te prends-tu, louve, pour oser la menacer ? »

Les canines dévoilées, une rage nouvelle brille dans les yeux de la louve. Cette dernière lasse du sang, lasse des blessures. Les murmures hurlent dans son esprit, les blessures lui embrouillent les idées.

« — Tu n’es rien, enfant, absolument rien, pour te permettre de juger qui doit vivre ou mourir. Personne pour prétendre servir les dieux. Tes paroles ne sont que poisons, Anianka, tes gestes sont malédictions, mais prends gardes, les répercussion seront terribles. » La Licorne marqua une pause, se redressant, les babines retroussées. « Dans ce bas-monde tout se paye, les pourritures telles que toi sont les premières à être victimes du revers de la médaille. »

Qu’importe qu’Anianka soit prêtresse, qu’importe ce qu’elle cherchait à défendre, qu’importe ses convictions… Leikn ne permettrait pas que l’on lève la griffe sur sa famille. Alors l’ancienne solitaire n’hésites pas à menacer à son tour, parce que les mots étaient toujours pus fort que les actes, parce qu’au fond ce n’était qu’une question de temps.

« — Et ce jour-là, lorsque le malheur tombera, rappelle-toi que tout se paye un jour. Tout n’est que question de temps. »

(lancé de dé)

La lazulis se penche doucement sur le corps de Méluciole, fredonnant doucement en essayant d’apaiser les cris que seul son esprit pouvait entendre. La lumière de son glowstick luit un peu plus fort alors que la louve s’efforce de refermer les blessures pouvant être soignées. C’était comme une berceuse, telles celles qu’elle chantait à Nugget pour l’endormir. Leikn tournait ainsi le dos à la rouge, peut-être pas l’idée du siècle, mais son travail lui demandait bien trop de concentration.

Anianka

La voix qui porta à ses fines oreilles n'était pas celle à laquelle elle s'attendait. Son museau se tourna vers la nouvelle arrivante, qui n'était nulle autre que Leikn. Tiens donc..
Anianka ne pensait pas voir quelqu'un franchir l'entrée de ce temple en ruines avant un long moment, car personne ne se souciait vraiment de ce qui pouvait se passer sur l'île. La voix de la licorne tonne, gronde, insulte même. Elle paraît bien sûre d'elle à s'attaquer à la prêtresse de ces lieux sans retenue. Les yeux de la féline s'agrandirent avec indignation sur son visage dégoulinant de sang et d'eau.

Comment j'ose ? Répéta-t-elle d'une voix irritée, levant le museau en biais.

Tu t'adresses à ta prêtresse, Licorne. Je ne suis pas n'importe quelle louve..
Alors tâches de me montrer un peu plus de respect. Menaça-t-elle à son tour avec sévérité, son glowstick rose donnant une atmosphère encore plus sinistre autour d'elle.

Elle ramassa les canines de la traîtresse d'un coup de patte puis tourna son corps pour faire face à la disciple d'Ao. Son museau se rida tandis que ses oreilles s'agitaient en écoutant sa moralité absurde. Un grondement finit par s'échapper de sa gueule qu'elle claqua d'un coup sec.

Méluciole a délibérément attaqué ce temple alors même que Mido venait de la punir ! S'exclama-t-elle, scandalisée par autant de naïveté.

Tu défends cette enfant et c'est légitime, car tu l'aimes. Mais pour moi elle n'est rien, et à vrai dire peu m'importe si elle avait eu de l'importance dans mon coeur, lorsque l'on s'attaque au temple de Moiro, on s'attaque à moi !

Droite et la tête haute, Anianka n'allait certainement pas se laisser marcher dessus par cette demie-louve. Elle resta fière, elle resta dominante sur son bout de rocher. Même si l'enfant qui avait détruit le temple avait été le sien, le châtiment aurait été le même à ses yeux. La fille de Noroi était impitoyable et stricte. Sans règles, il n'y a plus de société. Et qui dit règles, dit également punitions.

Cette meute est entrain de sombrer dans le chaos justement à cause de personne comme toi. Leikn.

Elle avance d'un pas, son corps se courbe dans l'obscurité de l'orage. Un éclair fit brûler la flamme de ses prunelles un court instant.

Ce genre de désobéissance et d'affront ne doit pas rester impuni. A force de rester impassible voilà ce que vous récoltez ! Aboya la prêtresse en pointant les ruines et le dôme de ses iris accusatrices.

Tes paroles n'ont aucune valeur, Licorne. Tu n'es personne ici. Tu es dans cette meute que depuis peu de temps. Ton glowstick brille à peine et tu te permets de me juger sur ma place ? Si c'est un monde sans guerre que tu veux, il fallait rester d'où tu venais. D'ailleurs.. Je crois que tu me dois toujours un service, n'est-ce pas ?

Ses paupières se plissent sur son visage intolérant.

Et qu'en est-il du prix à payer pour avoir démoli un lieu sacré, hein ?! Méluciole devra répondre de ses actes auprès de Moiro. Tu devrais me remercier de ne pas l'avoir tué au lieu de brayer, car c'est ce qu'elle mérite. Elle a une chance de se racheter, alors qu'elle la saisisse.

Anianka n'était pas du genre à laisser une chance à quelqu'un, surtout lorsqu'elle se sent menacée. Ce qu'elle venait d'offrir à la nièce de Teddy était une exception. Elle l'avait fait pour lui, pour son ami. Elle voulait accorder la possibilité du pardon, elle voulait lui laisser une chance d'expier ses fautes auprès des dieux. Et puis quoi ? Elle pensait réellement que personne n'aurait réagit alors qu'elle détruisait les temples un à un ? Si ça n'avait pas été Anianka aujourd'hui, ça aurait été quelqu'un d'autre demain.
Être naïf à ce point.. Oh Moiro... Cette meute a grand besoin d'ordre..

Les paroles d’Anianka obligèrent Leikn à interrompre son travail. Les blessures se lamentèrent de cet arrêt soudain, tandis que la migraine revenait assaillir l’esprit de la louve qui écouta son interlocutrice. N’avait-elle pas des enfants à s’occuper ? Des enfants qui ne connaitraient pas la violence et le sang avant un long moment ? Pendant un temps, seul le son de la pluie se fait entendre, avant que la Licorne ne toise avec mépris la détentrice du glowstick rose.

« — Tu n’es rien. Ni ma prêtresse, ni quoique soit d’autre sur ces terres. La seule chose que je montrerais à ton égard c’est de la pitié, car il en faut de la stupidité pour s’en prendre à une adolescente… »

Et c’était ce genre de personne qui avait voulu monter sur le trône des Lazulis ? Une personne égoïste qui agissait avant de penser ? Comment auraient-ils pu accepter cela ? Permettre à ce genre de personne d’accéder au pouvoir ? Le glowstick bleu brilla un peu plus, s’adaptant sans nul doute à la colère de Leikn. Les deux louves baignaient ainsi dans une atmosphère de rose et de bleu. La louve gronda en voyant qu’Anianka venait lui faire face, n’appréciant guère de se faire marcher sur les pattes. Un rire nerveux s’échappa de la gueule de la Licorne en écoutant les justifications de la rouge. Alors c’était ainsi que fonctionnait ce monde ? Nulle autre vie que la sienne ne méritait d’être protégée ?

« — Vous, les loups, passez votre temps à faire passer vos intérêts avant toute chose. Tu n’es qu’une enfant, Anianka, une petite enfant à qui l’on vient de détruire sa construction de bois. N’as-tu pas regardé ? N’as-tu pas pensé ? Ne t’es-tu pas dis qu’un temple se rebâti ? Que peut-être serait-il alors plus beau qu’auparavant ? N’as-tu pas songé à l’immortalité de fondations et à quelle point la vie est éphémère ? »

Stupide créature, ignorante de toute choses… Que de vanité ! Que croyait-elle prouvé, là, sur son cailloux ? La seule chose qu’elle évoquait chez Leikn n’était que pitié et dégoût. À Descna, les guerres avaient au moins un sens à côté de ceci. Anianka se battait pour protéger ce qu’il restait d’un misérable cailloux ! L’ancienne solitaire passe une patte sur son front à cause de la migraine. À quoi servait le concept de meute si les plus grands s’en prenaient aux plus petits ? Ne comprenait-elle pas que c’était par la faute de gens comme elle, que la meute avait sombré ? Que c’était en se laissent mener par la colère et la vengeance que tout ceci avait eu lieu ? La louve se redresse, approchant sa gueule à quelques centimètres du visage de la rouge. Oui, il est vrai que dans ce monde, Leikn n’était que la vulgaire solitaire ayant était gracieusement était accepté par les alphas.

« — C’est vrai, je ne suis personne ici, que grand bien cela me fasse. Je bénis toute vie de m’avoir épargné de grandir aux côtés de gens tels que toi, sans aucun respect pour la vie, uniquement menés par la vengeance. » La Licorne jappa, menaçante. « Va en enfer Anianka, ce que tu viens de faire… À on peut plus éteint ma dette à ton égard. Je ne te dois rien, tu ne mérites pas que je te rende un service. Quand bien même tu serais à l’article de la mort, je préférerais laisser la folie me gagner plutôt que de te porter secours. »

Comment pouvait-elle évoquer une dette, alors que Méluciole était à l’article de la mort ! Qu’allait-elle dire à Teddy ? Lui qui venait déjà tant de perdre… Cela ne devait plus se reproduire. Leikn dévoila ses crocs, observant sans aucune gêne Anianaka dans les yeux.

« — Tu ne sais rien de moi, absolument rien. Alors laisses-moi te mettre en garde, prêtresse. » La louve se redressa. « On ne menace pas ma famille. Je t’interdis de l’approcher, ni même de lui adresser la parole. Et si la stupide idée te venait de t’en prendre encore à un de ses membres, alors crois-moi je me ferais un plaisir d’aiguiser mes papilles de ton sang. »

Chaque mot avait été soigneusement articulé, afin que son interlocutrice en comprenne bien le sens. Plus jamais cela ne se reproduirait. Plus personne ne lèverait la patte sur sa famille, car c’était cela sa mission, veiller sur eux tous. La Licorne secoua doucement sa tête, retournant auprès du corps de la jeune louve. Adoptant une expression glaciale, Leikn pose ses yeux verts sur les canines ensanglantées.

« — Ces dents ne sont pas un trophée. J’espère que quand tu les verras tu songeras à tes enfants, eux qui sans nul doute paieront le prix de tes actes. Penses à ce que tu aurais ressentis si c’était à eux que l’on avait infligé tout cela et médites, c’est tout ce qui te reste à faire de ton existence. » L’ancienne solitaire tourne le dos à la Lazulis dont la présence la dégoutait plus que tout. « Fiches le camp. »

Cela se rapprochait plus de l’ordre qu’une requête. Leikn touche du museau Méluciole, les larmes creusant des sillons sur le poil de ses joues. Le fredonnement remonte doucement de sa gorge, tandis qu’elle entame un air venu de son monde, lui qui, apaiserait les lamentations, permettant à la louve de soigner les blessures. En serrant les crocs, elle tente tant bien que mal de faire taire le plus possible les plaintes, ces dernières qui hurlent dans son esprit, lui procurant une intense migraine, mais qu’importe. C’était la vie de Méluciole qui était en jeu, qu’était la douleur à côté de la beauté de la vie ?

Souviens-toi Aninaka, que tout se paye, alors tu sauras, tu comprendras la douleur d’une mère. J’espère que ce jour-là tu auras l’image de Méluciole dans ton esprit.

Anianka

Sa langue passa avec agacement entre ses grandes canines. Leikn semblait oublié quelle était sa place au sein de cette meute et la patience de la Prêtresse avait ses limites. L'insulter de le sorte était un jeu dangereux qui ne finirait pas très bien pour la licorne.

La stupide dans l'histoire c'est cette gamine que tu protèges en vain. Venir s'attaquer à ma demeure n'est pas sans conséquences et elle devait s'en douter. Pourtant, elle a pris le risque, et elle s'est attaqué à moi sans réfléchir une seconde. Siffla la féline entre ses crocs tachetés.

Ses babines se retroussent doucement, ridant tout le dessus de son fin museau.

Fais attention à tes propos, licorne. Que tu le veuilles ou non, je suis ta prêtresse et tu me dois le respect. Sa voix tonna dans le temple, accompagnée d'un grognement menaçant.

Les oreilles droites sur sa tête et la queue haute, Anianka toisa la louve avec gravité. Comment se permettait-elle de la rabaisser alors même qu'elle se situait dans le temple de la Tigresse ? De la déesse qui l'avait élue elle, à ce rang si important ?

Ce temple n'a rien d'une construction de bois, misérable inconsciente. C'est une demeure sacrée plus vieille encore que toi et moi, c'est la création de la Tigresse elle-même, le lieu où les prières se font entendre. Rebâtir n'était pas nécessaire jusqu'à ce cette enfant décide seule de venir y semer le chaos. Ses intentions n'ont jamais été bonnes.

Qu'est-ce qu'elle y connaissait elle, sur l'importance des temples ? Sur leurs histoires, leur fondation ? Elle n'était bonne qu'à suivre les pas de Teddy. Elle ne portait d'attache à rien dans cette meute à part lui.

Leurs museaux se frôlaient presque, face à face. La tension montait autour d'elles, la lueur de leurs glowstick se mêlaient étrangement et teintaient leurs visages d'un reflet froid, accentuant les ombres  et leurs regards haineux.

Un rire s'échappa de sa gueule, d'abord doux et charmant, puis il s'accentua, plus sombre, plus fort jusqu'à vous glacer le sang. Anianka ne craignait pas les enfers, c'était plutôt elle qui les contrôlait.
Une dette est une dette. Un jour ou l'autre, Leikn finirait par la payer, que ce soit par son sang ou par ses actes.
Alors que les crocs de la licorne la menacent, un sourire narquois dévoila ceux effilés de la prêtresse rose qui se languissait déjà de lui faire regretter son impétuosité.

Tu auras beau dire ce que tu veux, cette enfant devra répondre de ses actes en reconstruisant ce temple. Rétorqua la féline d'une voix calme et assurée.

Elle tripota un instant les canines dans sa patte et songea à qui elles pourraient bien les offrir. Maxim ? Elely ? Isrâ ? Akira ? Elle y réfléchirait plus sérieusement lorsqu'elle serait rentrée, sûrement. C'était un beau cadeau, un trophée qui leur inculquerait l'intransigeance, la force.

Quitte ce temple si tu ne veux pas que je change d'avis, et emporte cette traîtresse avec toi. Soigne la bien, Leikn, car le travail qu'elle devra fournir ici sera long et difficile.

Elle contourna la louve et fouetta son visage à l'aide de sa queue touffue trempée d'eau. Un rire malicieux résonna en écho dans la pièce alors qu'elle disparut dans l'orage.

Ainsi, la disciple de Moiro n’avait toujours pas compris.

Aimait-elle réellement ses enfants ? Ne représentait-il que des outils à ses yeux ? Ne ressentait-elle pas de l’amour à leur égard ? La réponse semblait évidente pour la Licorne, sinon la rouge aurait compris, compatis à sa peine, à ce qu’elle venait d’infliger à une adolescente qui vivrait de longues années privée de canines et de griffes. Leikn ne releva pas les accusations de son interlocutrice, parce quand bien même cela fut la vérité, rien ne justifiait une telle violence, absolument rien. C’était pour éviter cela que les dieux les avaient isolé sous un dôme, pas pour empirer la situation. Cette prêtresse n’avait rien compris au rôle qui qui incombait, guider et non pas exécuter, prévenir et non pas guérir.

« — Tu es comme ces enfants qui courent pleurer dans les jupes de leur mère lorsqu’on les embête. C’est toi qui est supposée être l’adulte Anianka, pas l’enfant, pourtant… tu te comportes pire que tel. »

À côté, l’enfant avait bien plus de raison, plus d’opinion. Un rire moqueur s’échappa de la gueule de Leikn. Peut-être que pour les disciples de Moiro, elle était la prêtresse, mais ne voyait-elle pas la corne centrale qui renfermait le liquide bleuté d’Ao ? Ne savait-elle pas qu’Avalon avait détruit son glowstick, reniant sa déesse ? Désormais, les disciples de la Dragonne n’avaient plus de prêtre, ils étaient livrés à eux mêmes, alors l’ancienne solitaire ne devait absolument rien à cet être odieux qui osait prétendre servir les dieux !

« — Ceux qui quémandent le respect, sont loins d’en être digne. »

Tout comme ceux qui se sentaient obligés de rappeler sans cesse leur titre… Tu n’es pas digne de porter la couronne céleste, enfant, encore moins de vivre avec ce poids confié par la déesse. Anianka n’avait-elle pas conscience que ce temple n’était en rien là depuis des décennies ? Cela remontait à combien d’années maintenant ? Même pas à un demi-siècle que les dieux avaient restructuré les territoires de Punk Wolf. Ce temple n’étai qu’une ébauche que les loups étaient libres de peaufiner à leur image. Le sang de dieux venus d’ailleurs coulait dans les veines de la Licorne, dans son monde le temps s’écoulait beaucoup plus longtemps. Dix ans sur Punk Wolf représentait peut-être une année sur Descna.

« — Ma pauvre, tu ignores qui je suis, ni combien de temps j’ai vécu. Ton temple est tout récent, si je me rappelle bien, apparu lorsqu’une de tes mères a accédé au pouvoir. Alors, ne viens pas prétendre qu’une chose est immortelle sans en comprendre le sens même. »

La louve rit, probablement rongée par un début de folie. C’est qu’il en fallait pour suer de tant de violence. Les deux loues étaient têtues et aucune ne lâcherait l’affaire. Leikn ne forcerait pas Méluciole à reconstruire ce temple, de même qu’Anianka n’avait de raison de le faire. Alors qu’elle se laisse bercer dans l’illusion de réussir, si cela pouvait la réconforter, elle serait seule à reconstruire ce temple, car les disciples de Moiro étaient aussi rares que les croyants sous ce dôme.

« — Viens donc la chercher, Anianka, approches donc quémander, tu gouteras la saveur amère de l’échec. »

Parce que cette saveur, tes mères n’ont pas dû suffisamment t’apprendre à la connaître. Mais je ne te bercerais pas dans cette illusion que tu peux gagner, prêtresse, parce que tu ne gagneras pas ce combat. Ici, tu ne peux que perdre car tous te tournent le dos. L’ancienne solitaire entrouvrit la gueule, s’apprêtant à ajouter quelque chose lorsqu’un son strident hurla au tympans de la Licorne, arrachant une grimace à cette dernière qui plaça ses pattes sur les tempes, espérant atténuer le bruit. Ils hurlaient. Ils quémandaient de l’aide. Serrant les crocs, la louve voulut trouver cette nouvelle source de douleur, qui se tut aussi rapidement qu’elle était apparut. Un frisson parcoure le corps de l’herboriste qui fixe avec dégoût Aninaka qui fait volte-face, la fouettant de sa queue.

« — Oh pauvre prêtresse, quelle erreur, as-tu commises en les laissant. J’entends ses cris. Ô, stupide créature que tu as été en te laissant emporté de la sorte. »

En faisant passer ses intérêts avant ceux de ses enfants, Anianka venir de sacrifier une vie innocente, une vie qui jamais ne grandirait, ne connaîtrait le bonheur. La pluie froide glace la Licorne qui secoue doucement la tête, dégrafant sa cape pour la mettre sur Méluciole, afin que cette dernière n’attrape froid. Le camouflage de Leikn disparaît en même temps que l’eau vint se mélanger à la poussière.

« — Ne t’avais-je pas prévenu que tout se payait ? Comprends-tu réellement ce que tu as fais ? Partages donc la douleur qu’est celui d’une mère, prêtresse, ensuite tu comprendras ce que c’est d’aimer. »

Parce que pour le moment, tu en ignores encore le sens même…