Au cœur de la nuit – Isrâ Mido ? [clos]

Il faisait nuit lorsque la louve blonde était enfin parvenu à échapper à ses ravisseurs et à cette gamine prétentieuse et bavarde. Elle s’était alors glissée hors du camps des Lazuli s’éloignant vers les limites de leur territoire. Malheureusement, ce que lui avait raconté le louveteau lui semblait se concrétiser. Impossible de franchir la barrière magique, la louve était belle et bien coincé en territoire ennemi. Il lui faudrait faire profil bas si elle ne voulait pas se faire attaquer par ses ennemis de toujours. Elle savait que les Etelkrus menait la vie dure à ceux qui osaient franchir leur frontière et donc elle craignait les représailles. Les circonstances de cet incident et de son égarement avaient beau être improbable, elle ne se trouvait pas moins coupable d’un franchissement de frontière qui lui vaudrait sûrement une bonne correction. Elle n’avait rien manger de la journée, l’heure du couvre-feu était passé et ses parents devaient déjà se faire un sang d’encre. Entre sa disparition peu après la rencontre avec le mâle solitaire et la « mort » de son frère Horus ses parents allaient être détruits, il fallait qu’elle trouve un moyen de franchir la barrière et pour cela, il fallait certainement adoucir la colère des Dieux lazuli.

Après avoir fait les cents pas devant la barrière pendant un moment réfléchissant à un moyen afin de la franchir et pensant que si un moyen mortel existait, il aurait déjà été trouvé par les lazuli, elle se mit en route tentant de chercher le temple d’un Dieu afin de s’adresser à lui. Heureusement ses parents lui avaient compté moult histoires sur le territoire des lazulis. Et donc, elle avait se petite idée de la direction qu’elle devait emprunter. La louve pressa le pas, elle n’avait pas de temps à perdre. Celui qui lui semblait le plus proche était celui de Mido, le Raptor. Elle se perdit quelques temps sur ce territoire qui lui étais inconnu. Elle était nerveuse et c’est la boule au ventre qu’elle s’était aventuré près du lac aux multiples couleurs dans lequel se reflétait l’épais dôme de Mido. Elle espérait pouvoir se présenter humblement au Dieu sans savoir s’il daignerai l’écouter. Après tout, elle n’était rien pour lui, elle valait moins que le dernier de ses disciples. Mais elle espérait au fond d’elle que les Dieux seraient être à l’écoute de sa demande d’étrangère. Même si elle n’appréciait pas croiser des envahisseurs sur son territoire, elle savait faire la part des choses, ici, ils étaient tous chez eux et même s’ils avaient déçus leurs Dieux, elle ne comptait pas partir en guerre contre tous les lazulis qu’elle risquait de croiser malgré elle.

La louve s’était approché du lac, elle avait contemplé son reflet. Comment convaincre un Dieu de sa bonne foi lorsqu’on s’est déçu soi-même ? Et qu’on pense avoir déçu les siens ? La louve avait rassemble son courage, si physiquement elle était fatiguée, elle n’en demeurait pas moins une guerrière et elle lutterai jusqu’au bout pour rentrer chez elle. Après tout, peut-être que ce n’était pas un hasard qu’elle se réveille au milieu du gouffre aux faucons, peut-être que Kiro l’avait envoyé ici pour porter ses respects au Dieu Mido ? Malheureusement, elle n’avait pas vraiment amené d’offrande pour le Dieu et elle ne voulait se mettre en porte à faux avec les lazulis en chassant le peu de gibier qu’ils possèdent actuellement. Tout ce qu’elle possédait à ce moment là était quelques bracelets fluorescents. Soit, puisqu’elle ne possédait que cela, cela ferait certainement l’affaire. La louve se glissa dans la tanière, elle marcha longtemps dans la pénombre. Ce temps lui sembla une éternité tant elle angoissait à l’idée de se trouver face à un Dieu inconnu. Si elle était fière et désagréable d’habitude, elle avait vite ravalé sa fierté se montrant à nue, comme la jeune louve un peu effrayé qu’elle avait toujours été au fond d’elle. On ne se présentait pas devant un dieu comme on se présentait devant un inconnu, il ne suffisait pas de râler un bon coup pour être entendu ou presque, elle voulait être comprise.

La louve épousseta sa fourrure claire avant de franchir le seuil de la plus grande caverne. Elle voulait paraître soignée, même si elle ne pouvait pas dissimuler l’entaille encore présente sur sa nuque. Elle s’avança tête et queue basses jusqu’à la fontaine surmontée du raptor. Elle n’osa à aucun moment lever les yeux vers la statue bien trop intimidée. Elle se contenta de s’incliner si bas que ses mèches blanches touchaient le sol. Vient déposer un bracelet vert fluo au pied et la statue et se permit enfin de lancer une prière à qui veut l’entendre.

« C’est humblement que je viens me présenter à toi Mido. J’ai eu l’occasion de croiser une de tes enfants, la maladie gagne déjà votre peuple, vos enfants ne vont pas tarder à mourir de faim, ne serait-il pas temps de leur accorder le pardon et de lever ce voile qui les empêche d’accéder au reste du monde ? Ils ont fait beaucoup d’efforts pour regagner votre pardon et votre confiance. Ne serait-il pas temps de lever cette malédiction qui les frappe avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils commencent à s’entre-dévorer les uns, les autres. Je sais qu’il est difficilement pardonnable que tes enfants te manquent de respects comme ils l’ont fait mais … n’ont-ils pas déjà été suffisamment puni ? Il faudra plusieurs générations pour reconstruire ton peuple et ces terres qui se sont appauvris. »

La louve s’avança doucement pour entre dans la lumière diffusée par la fontaine. Puis elle continua.

« Je me suis réveillée au milieu du gouffre ce matin, il est vrai que je souhaiterai rentrer chez moi, mais je reste convaincu que ce n’est pas sans raison que Kiro m’a conduit ici, après tout, je suis une de ses disciples. »

Elle désigna son glowstick sous les yeux de la statue inanimée, puis s’inclina de nouveau.

« Je vous prie d’accepter l’offrande que je vous ai apporté et de m’envoyer votre requête si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

La louve releva la tête, elle fixait la statue pour la première fois, attendant une réponse ou un signe. Si elle désirait ardemment rentrer chez elle, elle ne souhaitait pas cependant que tout un peuple se trouve encore plongé dans le chaos. Elle repensait à la gamine qu’elle avait croisé plus tôt, une gamine qui lui rappelait les enfants de son propre peuple, elle ne pouvait accepter que des Dieux fasse mourir leur peuple volontairement.

A jamais

▬ ft. Sokaris

Automne 2019.
1ans et demi.

Après la mort de la sœur première, il y eut la disparation d'une autre.
Apparut bien loin du dôme, égarée depuis.

Isrâ.. C'est à distance qu'iel avait tout suivi. Tapi derrière le lierre qui isolait sa tanière du reste du monde, restant allongé sur la mousse entre les livres et les remèdes. Avec le mal de ventre, qui jamais ne s'égarait ailleurs que chez iel. Pourquoi devait-iel être frappé d'un tel mal, lorsque les sœurs et les frères profitaient loin de iel de leur existence ? Elles et eux qui s'entrainaient, elles et eux qui devenaient si forts. Elles et eux qui recevait de papa des armes qu'iel n'aurait jamais.
Iel n'avait osé demandé.
Iel espérait seulement, ne voulant que l'on perçoive comme faiblesse le fait de quémander un présent paternel.
D'enfant, iel était après tout devenu jeune farouche. A congédier ses guérisseurs désormais inutiles, à avoir l'audace d'être en mesure de se soigner sans aide. Il y avait en sa tête plus d'intelligence que dans la leur, iel s'en persuadait. Même s'iel leur portait reconnaissance, pour ce qu'ils avaient pu faire pour iel.
Les remèdes, tard le soir...
Les livres apportés....

Dont un, si particulier.

On avait point dû le feuilleter, avant de lui donner. Car face aux pages vierges, contenu dans une si belle reliure de cuir brun aux notes d'or, si surprise et déception étaient passé sur son visage... C'est la magie qui bientôt se fit découvrir. Une page arrachée. Une page qui prend vie.
Isrâ, la nuit, avait arrêté de lire pour façonner entre ses doigts des origamis. D'abord sur les pages inanimés d'autres livres. Et puis, dans celui-ci...

Iel, ainsi, c'était façonné ses premiers amis. Petits bouts de papiers vivants. Calme. Silencieux.
Sans jugement sur sa personne, qu'iel voulait façonner comme supérieure.

C'était un secret gardé, ce livre. A iel, ne laissant parfois qu'une grue ou un petit bonhomme découpé le suivre, dans une

Aussi secret que sa douleur, iel qui jouait à la rémission. A feindre de ne plus avoir mal : iel supportait en silence, comme si tout lui était passé.
Et iel sortait davantage. Se montrait, serrant les dents pour calmer l'estomac protestateur, s'isolant en prétextant queue haute qu'iel avait mieux à faire. On lae trouvait de moins en moins dans l'obscurité de son antre sienne.

Car il était temps de se faire une place, dans cette fratrie qui diminuait progressivement. De se montrer, enfin !
C'est avec un glowstick vert qu'iel avait désormais l'espoir d'apparaître à ses parents.
Pour leur dire... Regardez-moi ! C'est le premier glowstick de vos enfants, et il est à moi.
Je vous espère fiers de moi.
Sourire satisfait sur les babines du jeune qui change, qui se fait frapper par la malédiction de Mère sans le savoir. Ce fut ça, le mal de tête, l'envie de tout déchirer, le corps qui change. Les cheveux que l'on recoiffe soudainement, la mèche qu'on repousse pour laisser le visage se découvrir. Les griffes qu'on se lime. La beauté qu'on se trouve, dans cette métamorphose qu'on s'applique alors que change l'esprit.
C'est avec panache qu'iel marchait donc vers le temple de Mido, aussi splendide que si c'est à Moiro qu'iel se serait présenté.

Mais le dieu vert lui apparaitrait-il ?
Iel n'avait de force que son intelligence, son chemin se traçait près de lui.

Mais voilà.
Alors que le pas du temple est franchit, alors qu'Isrâ avance...Iel la voit. L'inconnue aux longs cheveux, qui flaire le clan étranger (mais lequel ? On ne peut le savoir, lorsqu'on avait jamais quitté ce dôme).
Et sa détermination s'efface, au profit de ce qu'iel est.
Lâche.
Iel recule d'un pas, gonfle l'encolure et le cou, comme s'iel aurait pu ainsi être plus impressionnant. Iel ne veut la confrontation, iel craint les blessures, mais iel voulait aussi son glowstick...

Alors... On hésite à parler à la femelle. De loin ! D'une voix qui aurait pu la héler, qui aurait paru sûre alors qu'iel se serait pissé dessus, et que déjà le stress tordait déjà son ventre en une contraction qui le fit geindre en un souffle et serré les crocs.
Mais iel ne fit rien. Iel se contenta de plisser les yeux, de la juger de si loin. Pour prendre la poudre d'escampette, si elle venait à se montrer hostile à dix mètres de iel...

En attendant, de poser sur elle un regard plein de jugement, et la curiosité de voir si Mido répondrait à sa requête.

Après un moment de silence elle se mit à fixer la statue intensément espérant percevoir un mouvement même infime. Elle espérait une réponse ou même un refus de la part du Dieu. Elle croyait avec ferveur que tous les Dieux étaient sages et que tous étaient à même d’écouter le disciple de l’un des leurs lorsque celui-ci leur envoyait une prière et leur faisait offrande. Mais peut-être pas finalement. Elle resta un moment là immobile le regard perdu dans celui de pierre. Peut-être que ses préoccupations n’étaient pas suffisamment légitimes pour qu’un Dieu veuille bien s’y attarder. Au fond d’elle, elle était grandement déçue, elle ne savait pas du tout ce qu’elle pouvait faire de plus pour faire disparaître ce dôme et rentrer chez elle. Elle avait le cœur lourd doutant de pouvoir revoir sa famille un jour. Elle allait certainement mal finir si un lazuli plus dangereux que la gamine qu’elle avait croisé plutôt lui tombait dessus alors elle ne donnait pas cher de sa peau. Sa famille allait être brisée de chagrin après la perte de leur fils puis de leur fille, elle s’en voulait énormément mais qu’est-ce qu’elle avait pu faire pour déplaire autant aux Dieux alors qu’elle avait toujours gardé foi en eux et qu’elle ne leur avait jamais manqué de respect. Ils étaient grands, puissants, ils leur prêtaient un peu de leur magie et de leur puissance pour leur rendre la vie plus facile en ce monde, comment aurait-elle pu leur causer du tord ou même douter d’eux ? Ils étaient tout pour elle. Elle fit un tour sur elle-même avant de se coucher contre la pierre froid. Ici entourée de cadavres reptiliens, elle se sentait presque chez elle chez Kiro. Mais elle en était loin. Sa meute lui semblait de plus en plus loin, de plus en plus inaccessible. Si elle avait pu courir et passer au travers de la barrière comme si de rien était elle l’aurait fait, mais ils étaient hors d’atteinte. Son glowstick ne lui permettait pas une connexion aussi lointaine et donc elle ne pouvait envoyer aucun message à Geb. C’était rageant, aucune solution n’était satisfaisante. Et surtout qu’aucune ne semblait produire un résultat. La louve se laissa rouler sur le dos contemplant la voûte un instant. Elle soupira. Il fallait trouver une solution et vite si elle ne voulait pas que des psychopathes décident de la sacrifier pour voir si ça ferait disparaître le dôme. Peut-être aller voir un autre Dieu ? Peut-être qu’un autre aurait plus de temps à perdre à écouter une mortelle ?

Alors qu’elle se redressait sur ses quatre pattes prêtes à décamper, elle crut entendre un bruit ou bien percevoir quelque chose dans l’obscurité. Un sentiment désagréable, celui de se sentir observée malgré elle. Peut-être était ce son imagination ou peut-être pas ? Mais dans tous les cas, elle flippait un peu. Elle serait calme et tentait de ne rien laisser paraître mais au fond d’elle, son cœur tapait fort. Elle aurait voulu prendre ses jambes à son cou, mais vu la cartographie des lieux et l’escarpement des galeries, elle n’aurait eu aucune chance d’échapper à un loup connaissant les lieux. Alors elle se contenta de ne pas provoquer la haine, elle s’assit calmement, se maintenant immobile au milieu de la grotte, les oreilles droites, son regard balayant la zone, mal à l’aise, ne sachant par où le danger allait pouvoir frapper.

« Il y a quelqu’un ? » lança-t-elle calmement… « Je suis Sokaris, je tente de faire disparaître le dôme afin de rentrer chez moi ? On m’a promis qu’il ne m’arriverais rien si j’aidais à faire tomber le dôme »

Au cœur de la nuit

▬ ft. Sokaris

Hiver 2019.
1ans et demi.

Elle l'avait repéré, la louve. Avec son glowstick jaune, d'un dieu extérieur : était-ce grâce à lui qu'iel avait été repéré ? Ou bien était-ce un manque de discrétion, dû à une maladresse et une incompétence navrante en combat. Iel tique, son dos se parcours de spasmes nerveux, dans des contractions de ses maigres muscles.
Mais la femelle ne semble pas agressive.
Elle s’assoie. Elle ne bouge pas. Elle doit avoir aussi peur que iel, et doit elle aussi songer à la fuite.

Elle avait pourtant bien plus de courage que iel, une témérité qu'iel n'avait pas. Isrâ n'avait que depuis peu quelques élans de sournoiserie, prenant le pas sur un complexe d'infériorité familiale et des émotions et sentiments qu'on se devait plutôt de garder bien enfoui. Sa curiosité et sa crainte de cet individu étranger venaient doucement se faire remplacer par l'espoir d'une conquête, d'assoir une quelconque supériorité sur elle.
Mieux connaître ses terres. Être chez soi. Pouvoir se rendre suffisamment utile pour qu'elle ne puisse compter que sur lui, dans un rôle se voulant déterminant.
Car elle vient de le dire, d'adresser des mots à son attention.

Elle voulait lever le dôme.

Et si elle y parvenait... Isrâ voulait être à ses côtés. Pas pour briller d'une action, ou d'une volonté de sauver les siens.
Pas que, du moins.
C'était l'occasion d'écrire, si jeune, son nom dans l'histoire. Qu'on se rappelle déjà d'iel, qu'on le voit comme figure héroïque, icône ou modèle. Et de voir dans les yeux de ses parents la fierté que d'avoir sauver leur famille, d'avoir permis à Mildred de les retrouver à nouveau !
Ça lea fait vibrer.
Son regard change, s'anime d'une lueur étrange.

Et iel se montre, se dévoile à elle. Le torse avancé, la tête haute, le menton légèrement relevé pour mieux la fixer de ses yeux d'ambres, en coin. On dirait sa mère, quand ainsi iel avance.
La force dans les membres en moins.
C'est loin d'elle que s'installe Isrâ, s'asseyant en miroir à quelques mètres. Assez pour se laisser le temps de faire volte-face, si elle venait à vouloir se précipiter vers iel. On était jamais assez prudent, dans ce monde où violence et trahison était de mise, où la faiblesse était synonyme de mort.

« Il y a moi. Isrâ. Enfant de la prêtresse Moiro et du Conseiller Griffon Gloriel. »

De fierté à afficher, iel n'avait que ça. Bientôt, à cette phrase de présentation, s'ajouterait peut-être messie Lazulis. Sa queue, épaisse, vient se coller contre ses pattes avants. L'image est impeccable, irréprochable.

« Comment une Etelkru est-elle venue sur nos terres ? Tu dis vouloir faire tomber le dôme : c'est la cohésion que nous a demandé Mido, pour notre meute qui ne s'organise plus qu'en quelques groupes familiaux. Penses-tu nous la faire gagner ? »

Le menton se lèvre. C'est presque avec méprise, qu'iel tutoie. Mais iel doit faire des efforts, aussi, iel le sait : c'était une personne à garder, que celle qui veut jouer à la sauveuse de leurs terres.

Elle avait voulu fuir loin des siens dans ses songes et maintenant après s’être réveillé dans un ailleurs son seul souhaite était de franchir la frontière bien réelle qui l’en séparait. Il pensait les avoir déçu au point de ne pas mériter leur amour ou même leur considération et aujourd’hui, elle prétendait pouvoir changer les évènements dans une meute qui n’était pas la sienne. Était-ce une prise de conscience de cette confiance dormante qu’elle avait toujours possédé ? Était-elle digne de ce fardeau dont elle s’était plus ou moins retrouvé chargé ? Elle en doutait encore un peu au fond d’elle, mais elle se devait d’essayer et tenter le tout pour le tout.

Iel s’était présenté d’une manière tout à fait singulière présentant presque toute sa généalogie, certainement que ses parents devaient être des figures d’importance. Sokaris elle ne les connaissait pas, elle ne connaissait pas leur rôle dans cette hiérarchie étrangère mais ce qui était sûr c’est que les évènements avaient mal tourné ici pour que les Dieux les punissent d’une manière aussi sévère. Iel s’était à peine montré, si bien que Sokaris peinait à l’observer dans l’obscurité ambiante. Elle s’avança d’un pas sans une once d’hésitation, aucune agressivité dans le regard, car rien n’en valait la peine ici. Si les dieux souhaitaient voir de la cohésion alors pourquoi agresser la personne qui venait se présenter à elle ? En d’autre circonstance les choses auraient pu être différentes car le valkyrie protégeait vaillamment ses terres. Mais ici, elle n’avait tout à perdre et rien à défendre si ce n’est sa propre vie et celle des autres.

Encore une fois, il fallait raconter son histoire, comment elle avait cru être envoyé ici par son Dieu Kiro alors qu’un coup du sort l’avait simplement téléporté au milieu du Gouffre aux faucons. La fortune lui avait joué un mauvais tour, mais peut-être pour un destin plus grand encore. Aujourd’hui, elle n’en savait rien. Demain peut-être elle l’espérait.

« Je me suis endormie au temple de Kiro la nuit dernière et je me suis réveillée au milieu du Gouffre, je pense qu’il m’a envoyé ici pour que je vous apporter mon aide et toi ? Qu’est-ce que tu faisais ici caché dans le noir plutôt que d’aider à réorganiser ton clan ? »

Elle avait bien vu qu’il ne possédait pas de glowstick à croire que ce clan avait perdu la foi. Ou alors qu’ils en avaient tous honte pour les dissimuler ainsi au regard d’autrui car de toutes les personnes qu’elle avait croisé aucune ne l’arborait fièrement.

La louve pencha la tête, elle espérait qu’Iel la comprendrait et qu’elle n’aurait pas à se justifier plus que nécessaire. Les faits étaient là, elle avait traversé le dôme dans un sens par magie et aujourd’hui elle en était prisonnière comme tout ceux qui vivent ici ou presque. Elle s’approcha encore sans bruit, car pourquoi rester si loin de son interlocuteur, peut-être qu’iel avait une idée pour ressouder son clan. La tache semblait difficile si sa famille était soudée de nature et son clan tout autant, la louve n’en était pas responsable, les choses lui avaient toujours semblé ainsi. Comment reconstituer ce qui fut brisé ? Reconstruire, ce n’était pas partir avec du neuf, la base resterai fragile. Peut-elle fallait-il réformer ? Créer un conseil plus puissant indépendant des liens familiaux mais qui l’accepterai surtout si l’idée venait d’une étrangère ?

« Je pense qu’il faut réunir le clan et prendre une décision collective avant qu’il ne soit trop tard, mais peut-être que tu as une autre idée ?»

Elle ondula jusqu’à lui, le fixant de son regard légèrement bleuté.

Au cœur de la nuit

▬ ft. Sokaris

Hiver 2019.
1ans et demi.

Iel se braque sur les premiers mots qui viennent à s'échanger entre eux. Lorsqu'elle insinue son inutilité au sein de sa meute et de cette cohésion qu'on leur demande, lorsqu'elle lui demande pourquoi iel se trouvait là, caché dans l'ombre, ne servant à rien. Les lèvres se pincent et les yeux se plissent, l'air se fait méprisant. De quel droit lui parlait-elle ainsi ?
Sous ses airs princiers, Isrâ se blessait contre le moindre mot revêche, s'offusquait d'un manque de respect, se sentait blessé dans l'image montée de toute pièce qu'iel présentait aux autres.
Iel claque sa langue contre son palais, répond alors à cette Etelkru effrontée.

« J'allais demander mon glowstick, pour mieux aider mon clan, j'étais...jusqu'à peu trop jeune pour le faire. C'était avant de te voir, intruse. Mère n'aime pas les Etelkrus. »

Iel passe d'une patte à l'autre, le regard suspicieux. Non, vraiment. Pour qui se prenait-elle.
Isrâ n'aurait admis avoir été malade bien longtemps, l'être encore aujourd'hui. Trop faible pour faire trois pas en extérieur de sa grotte. Trop fragile pour comprendre qu'iel était en mesure de prendre sur lui, un peu.
Plus encore.
Iel n'avait jamais pensé à l'aider, ce clan. Car iel n'acquit dans un temps où celui-ci se voulait plus éparpillé que jamais, où le dôme existait déjà, où iel ne pensait jamais voir un individu issu d'une autre terre que celles Lazulis.
Une Etelkru.
Malgré la position de Mère à leur sujet, iel ne pouvait qu'être poussé par la curiosité, voyant cette femelle comme une source d'information qu'iel serait l'unique à posséder dans sa fratrie. Celle des histoires d'ailleurs, de ce qui se passait en dehors du dôme.

Sa queue s'agite.
Iel gagnait en nervosité, alors que la femelle s'approcha d'avantage d'iel. Une hésitation. Iel en fit de même, sortant de l'obscurité pour s'offrir à la lumière ténue du temple, montrant sa jolie personne. Elle non plus, n'était pas vilaine. Presque en face à face, à se dire que la fuite deviendrait moins probable maintenant que leur proximité s'inventait au rythme de leur rapprochement. Mais elle n'allait pas l'attaquer. Elle avait besoin d'iel. N'est-il point..?
...

« C'est une idée qui m'était aussi venu, même si je crains qu'il ne soit trop tard. Il y a eu beaucoup de différents, entre les principales familles de notre meute. Entre la mienne et... les autres. Mais qui sait : la présence d'une étrangère apaisera peut-être nos tensions, une voix extérieure se fera peut-être entendre. »

Même si, avec Mère...
Isrâ fit la moue. Iel réalisait que sa famille était sans doute source de ce manque de cohésion, que mère et sœurs avaient eu quelques différents importants avec d'autres. De la violence, physique et verbale. Iel pince les lèvres.
Ce n'est pas iel qui aurait fait quelque chose.
Ce nouveau caractère était encore trop récent, pour qu'on lea déteste... D'un mouvement de la tête, iel chasse ses pensées, change de sujet.

« Comment est ton clan, qu'est-ce qui le rend si soudé ? ...Il doit avoir une forte cohésion, pour que ton dieu t’envoie parmi nous, toi qui possède peut-être un exemple de chemin à suivre. »

Iel ne connait rien, d'eux.
Mais iel voulait savoir. Tout savoir.

Sokaris
Hiver 2019
2 ans
ft. Isrâ

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Au cœur de la nuit

La louve lae sentait plus tendu les mots se faisaient reproches, des frappes qui se voulaient incisives, c’était certainement la plus tranchante de ses armes. Peut-être l’avait-elle piqué au vif même si les interrogations lui avait semblé être légitimes dans ses paroles. La louve s’assit de nouveau, les oreilles droites tandis que sa queue s’enroulait autour de ses pattes. Elle le fixait, elle buvait ses paroles, réprimandes, mensonges, elle le laissait parler. Elle lea laissait se gaver de son admiration pour sa figure maternelle. Savoir que sa mère ne l’apprécierai pas, n’était certainement pas une information capitale. La valkyrie était relativement sereine, elle le fixait au fond d’elle, elle comprenait cette réaction, si elle avait été dans la même situation chez elle, elle n’aurait peut-être pas été aussi passive et clémente que lui. Elle était une guerrière, protéger ses frontières c’était sa principale préoccupation en temps normal. Aujourd’hui et depuis les derniers événements, elle semblait s’être racheté une conduite, elle apprenait la patience. Elle était plutôt bon élève. Elle ignorait ses enfantillages gardant son objectif en tête, ne voulant mettre tout ses efforts à néant. Elle aurait pu lui faire remarquer que vivre au travers de sa figure maternel n’était pas une solution et que parfois, il fallait faire ses propres choix, mais le moment aurait été bien mal choisi, peut-être un jour quand tout cela serait fini, si le hasard les amenaient à se recroiser un jour, elle en doutait fort mais peut-être.

Lorqu’iel l’interrogea, la louve marqua une pause. Que pouvait-elle se permettre de lui révéler à lui un étranger, potentiellement un ennemi qui même s’iel ne l’avait pas attaqué,iel représentait peut-être une menace pour sa famille. Lui donner des informations sur son propre clan était-ce une trahison envers les siens ? Et si c’était la seule solution pour espérer les revoir un jour ?

« Dans ma meute, on nous apprend la loyauté alors que nous sommes tout jeune, ce sont tous les adultes de la meute qui s’occupe de nous inculquer ces valeurs. Nous ne nous cloisonnons pas dans nos familles, nous sommes tous ensemble égaux sous la direction de nos deux alphas. Il y a bien le heaume qui s’occupe essentiellement de la gestion du commandement de la meute et des la partie spirituelle mais tout le monde à sa place et tout le monde se soucie de l’avenir de nos enfants »

La louve pencha la tête pensive. Il semblait compliqué de réformer entière une nation surtout lorsqu’on ne faisait pas partie de celle-ci, après tout, elle n’y avait pas sa place, iel n’avait pas manqué de le lui rappeler, elle n’était qu’une étrangère rien de plus. Avait-elle son mot à dire ? Pouvait-elle se présenter tel un juge afin de corriger leurs fautes ? Les Dieux lui en donneraient-ils le droit ?Elle plissa les yeux sembla peinée quelques instants, un peu comme si son espoir s'était trouvé étouffé un instant.

« Pour que je vous vienne en aide, il faudrait que tous soient prêt à m'écouter, mais si j'en crois tes réactions, tous ne seront pas à même de m'écouter et donc il sera difficile de mettre fin aux conflits... Parfois quand on demande de l'aide, il faut être prêt à s'aider soi-même... »

La louve s’était relevée, elle se mise à lui tourner autour sans lea regarder toute fois, elle ne faisait que se perdre dans ses réflexions, elle marqua une courte pause. Puis elle lui lança sans porter aucun jugement.

« Tu penses que ta famille a une quelconque responsabilité dans ce qu’il s’est passé ici ? Si tu penses qu’ils ne m’écouteront pas, Alors il faut que quelqu’un d’autre leur parle peut-être qu’ils t’écouteront toi ? »

Elle ne faisait qu’énoncer des évidences, rien de plus, mais serait-il suffisamment courageux ?

Au cœur de la nuit

▬ ft. Sokaris

Hiver 2019.
1ans et demi.

Le jugement. Ça lui colle à la peau, ça lui hérisse le poil. Cette impression qu'elle lea juge dans ce regard qui lea détaille, qui semble scanner le moindre de ses petits défauts plus qu'il ne retient ses qualités. Iel se demandait ce qu'elle pensait d'iel, et iel le craint un peu.
Lea trouvait-elle jolie créature ? Percevait-elle les faiblesses de son corps ? Percevait-elle l'intelligence dans les mots qu'iel employait, dans ses tournures de phrases, dans ses questions pertinentes ? La longue queue s'agite, se soulevant et se reposant en un bref battement de ses antérieurs.
Son regard reste plissé, inquisiteur. Iel désirait tant donner une image impressionnante de sa personne. Un calme froid, qu'iel imposerait par sa simple présence, un respect que son regard et sa langue engendrerait sans battement d'irrespect.

C'était un droit légitime, que de l'espérer. Le droit que lui octroyait son sang, supérieur au sien.

Isrâ ne revendiquera rien face à elle. Ni le désir de se faire servir, par amour d'un esclavagisme volontaire. Ni l'envie de sentir la jalousie lea talonner, au lieu d'iel la ressentir.
Iel devait se contenir, pour la garder encore un peu. Pour être enfin reconnu pour de manipulatrices pensées, pour avoir triomphé dans celle-ci.
Misérable. Comme si elle en aurait quelque chose à faire, de tout ça : elle était animé par une volonté bien autre que la tienne, bien plus noble qu'était celle de sortir du dôme pour retrouver sa famille, celle où elle n'avait besoin de chercher reconnaissance.
Elle n'en aurait eu besoin, de reconnaissance.

Pas lorsqu'on l'avait élevé dans telle loyauté, avec cette solidarité intra-meute qu'iel ne retrouvait ici. Elle lui parlait de sa meute, et c'est une utopie qu'iel avait l'impression d'entendre.
Ces familles qui s'ouvraient sur la meute, pour élever les jeunes tous ensemble.
Quand, eux, on les aura préserver loin de tous, sur cette île qui faisait le territoire de Mère. Sans contact avec autrui : exception pour iel, avec ses guérisseurs.
Au commandement de la meute, s'ajoutait aussi ce qu'elle ajoutait être partie spirituelle.
Quand, pour certains d'entre eux, on préférait briser les temples.
Enfin, enfin... L'image que tout le monde se souciait de tout le monde, que l'avenir des enfants étaient regardés par tous.
Quand, ici... On jugeait ceux des autres, on les corrigeait de manière punitive, on jugeait de loin.
Iel n'admet pas encore, tout ce qui n'allait pas, ici-même. Le laxisme de leurs dirigeants, qu'iel ne pouvait pleinement concevoir, par la présence de Père parmi eux.
Qu'est-ce qui avait fait, qu'ils n'avaient empruntés cette même voie ?

Isrâ n'était très politique. Il y avait de nombreuses choses qui lui échappaient, et lui échapperaient encore longtemps.
Tout comme iel ne comprenait plus les propos tenus par Mère au sujet de cette meute, dont les mœurs lui semblaient pourtant exemples.

Elle ne lui en dit pas plus, alors qu'iel restait accroché à ses lèvres, avide d'en apprendre plus sur cette meute tout à fait différente de la sienne. Iel se doutait pourtant qu'une confidentialité devait être appliquée, pour qu'ainsi elle ne poursuive pas.
Ou était-ce l'obsession de ses mots, qui lui revenaient ? La crainte, de ne pas être suffisamment écouté ? C'est ce qu'elle énonçait désormais.
...
Lorsque la louve se lève alors, Isrâ se tend. Iel relève la tête, les yeux ronds, les oreilles plaquées en arrière. Sa langue passe sur ses babines, en un signe de malaise. Son attitude lea laissait sceptique. Que cherchait-elle, en lui tournait autour ?
Une ouverture ?
Il n'y avait que ça, chez iel.

Mais voilà qu'à nouveau, la femelle pointait du doigt sa personne. Ou, plutôt, sa famille.
Iel peste.

« Non ! C'est de la faute des anti-dieux, Mère n'a fait que nous venger légitimement ! »

Brève poste. Pour se ressaisir : iel partait trop vite, cherchait bien trop les arguments pour défendre Mère et la justice qu'elle avait rendue.

« ...Je pense que la meute complète sera impossible à réunir en ta présence, moui, mais que nos dirigeants seraient toutefois en mesure de t'écouter. Je leur demanderais de le faire, j'entretiens des liens avec chacun d'eux. Il s'agit de Père, de celui qui m'aura longtemps soigné, et de celle devenue en quelque sorte ma Mentore, fut un temps. »

Ces deux derniers retrouvaient soudains intérêts, à iel qui préférait oublier ceux qui avaient si longtemps été témoin de ses plus grands moments de faiblesse. Cela devenait aujourd'hui avantage, que de tous si biens les connaîtres. Ils l'écouteront, cette louve, iel les aura convaincu préalablement...
Ses yeux dorés quittent alors l'Etelkru pour se poser sur la fontaine du Raptor, celle que la prêtresse avait d'elle même réparé, en compagnie de quelques membres de leurs clans.

« Je pense que même Mido t'écouterait, si nous allions ensemble le convoquer. »

Attention, Isrâ, tu te risquais à quelques pentes bien glissantes, que de prétendre ceci.

Sokaris
Hiver 2019
2 ans
ft. Isrâ

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Au cœur de la nuit

L’espoir. c’était certainement ce qu’elle tentait de représenter aujourd’hui. Donner de l’espoir à ceux qui ont cessé d’espérer ou de chercher une solution, ceux qui se sont égarés et qui n’ont trouvé le temps de faire une trêve pour soigner leur blessure. Elle avait instauré Mido et il ne s’était pas montré. Que pouvait-elle décemment lui demander, que pouvait-elle décemment espérer ? Était-ce présomptueux de sa part que de se présenter comme la porte parole des Dieux même si elle en était persuadée. Pour apaiser la colère de Mido à quoi devrait-elle renoncer ? Quels seraient ses sacrifies à elle ? Elle lui avait déjà fait offrande d’une de ses rares possessions, cela n’avait pas suffit. Devait-elle lâcher prise et renoncer à plus que cela ? Peut-être était-ce la seule solution qui s’offrait à elle.

Son regard s’était troublé quelques instants alors qu’elle songeait à l’avenir. Elle prenait doucement conscience de ce que le destin pouvait attendre d’elle. La louve avait fermé les yeux, calquant sa respiration au faible battement de son cœur. Devait-elle renoncer à tout ça si elle espérait les revoir un jour, peut-être, elle n’était pas si forte qu’il le paraissait derrière ses grands airs, la demoiselle portait un amour sans faille à sa famille et à son clan. Mais les Dieux étaient au dessus des êtres matériels et de leurs conflits puérils, et si c’était leurs volontés alors elle s’y plierait. Malgré tout, elle doutait un peu de ses compétences avait-elle était une bonne disciple, elle l’espérait. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, ce n’était plus pour le fixer, mais pour se perdre dans le vide du clair-obscur de la pièce.

« Crois-moi, La vengeance n’attire rien de bon qu’elle soit légitime ou non. J’ai déjà eu quelques déboires avec un solitaire, j’ai bien failli y laisser ma vie. c’est après avoir désiré ardemment me venger que je me suis retrouvée sous le dôme, j’ai certainement quelques péchés à expier, certainement une dette à payer. »

Elle coucha les oreilles d’un air peiné, voir gêné. elle parlait en connaissance de cause, son désir de vengeance la hantait depuis bien des lunes déjà et sa haine envers le solitaire dont elle s’était fait victime n’avait cessé de grandir ces derniers temps, il était certainement temps d’y mettre un terme. Accepter la défaite et pourquoi pas faire la paix un jour. Sokaris semblait s’être assagie d’un coup, elle savait maintenant qu’il y avait plus à perdre que son honneur. Il y avait de nombreuses vies à défendre qui ne demandaient qu’à se poursuivre en paix. Tout ceci lui fit un pincement au cœur. Un jour si tant est qu’il est encore en vie alors peut-être qu’elle lui parlerait à nouveau dans un climat plus serein et sans se montrer intraitable. c’était certainement l’expérience la plus honteuse que sa courte vie lui avait donné de vivre, et elle ne savait pas vraiment pourquoi elle en avait parlé à ce moment là.

«C’est d’accord si tu parviens à les convaincre de m’accorder une audience alors je leur parlerai. Si les dirigeants parviennent à faire la paix et m’accepte alors nous avons certainement une chance d’apaiser Mido. »

Serait-ce suffisant ? Que fallait-il faire d’autre ? Offrir sa vie contre un passage ? Il ne s’agissait plus simplement de sa vie, elle se sentait concernée par toutes ces vies qu’elle avait croisé ici, elle se sentait écoutée plus qu’elle ne l’était chez elle. Elle aurait voulu l’en remercier, mais était-ce un moment opportun ? Faire preuve de faiblesse en avouant au combien elle avait besoin de cette reconnaissance, de ne plus être la fille de ses parents, mais une personne à part entière libre de mener sa propre vie, faire des choix, des erreurs parfois sans se sentir éhontée. Ses joues chauffait sous sa fourrure blonde, elle se sentait enfin vivre pleinement sa vie, comme si elle était sur la bonne voie. Iel lui était d’une grande aide, sans iel, elle aurait été bien perdue seule dans ce vaste territoire.

Elle s’avança au côté de Isrâ, lui esquissa un sourire puis glissa sa patte par dessus la sienne comme pour joindre leur effort. Peut-être avait-elle besoin d’une preuve pour convaincre les dirigeants lazuli, mais en était-elle digne ? Elle retira son collier sur lequel scintillait le glowstick jaune de Kiro et le pose au bord de la fontaine. Puis se redressa déterminée, elle acceptait de relever de nouveau défi, fixant de nouveau la statue. Elle se mise alors à héler lançant des échos contre les parois de la tanière.

« Si tu l’acceptes Mido, je souhaite t’offrir ma vie, si tu le souhaites je deviendrais une de tes disciples, je servirais tes intérêts avant ceux de mon clan et je resterai fidèle aux Lazulis. Je leur enseignerai la paix et la foi, et je transmettrais ta parole en ton nom.»

Plus fidèle à sa foi qu’aux mortels, cela n’était pas une trahison, c’était une renaissance, la résurrection d’une âme qui pensait enfin avoir trouvé sa place.

[utilisation du lot « j’attire l’attention » pour tenter d’attirer Mido]

Jeune Etelkru, ta voix résonne contre les murs de ce temple. Toi qui m'offre ta vie, toi qui n'est pas de de clan dont l'avenir se jouerait bientôt. Toi, prête à sacrifier le glowstick de mon frère Kiro pour prétendre à l'un des miens.
Te pensais-tu suffisamment ingénieuse, pour celui-ci ?
Tu ne pouvais faire parti de mes élues, femelle.

Pourtant...

Il faut que tu t’obstines. Que tu obtiennes mon attention, celle que je te donne même si tu le mérites pas.
Ton clan n'était réputé pour son intelligence, bien que plus noble que celle des Maudits.
Sans doute était-ce pour cela, que je t'accordais une chance.

A toi n'avais encore le mérite pour cela, je t'en donne davantage.
Sur ton collier, l'anneau supportant ton glowstick change et s'orne de vert. Il ne prend le pas sur ce que tu es, Etelkru, mais il te rend légitime, à ceux qui prendront aujourd'hui ou demain leur décision.

« Je ne prendrais ni ta vie, ni ton glowstick, fille de Kiro. Mais t'offre l'opportunité d'être plus ingénieuse. Je vous ai entendu parler. Confrontez vos dirigeants et la meute toute entière, et que ta voix prenne place dans ce qui sera l'ultime débat des Lazulis.
Ne laisse pas les tensions s'y insinuez à nouveau. Veille à ce que décision soit rendue, quelle qu'elle soit. »

Elle fut mon seule intérêt, quand l'autre ne reçut qu'un regard, qu'une pensée. Non un cadeau, comme pour elle.

« Ton esprit m'est visible. C'est seulement plus digne, qu'il faudra que tu me reviennes. »

Ensemble, prenez la bonne décision.
Dans la cohésion qu'enfin, il se dessinait à l'horizon...

[Mido offre à Sokaris un anneau vert lumineux, elle obtient 1PC:ING supplémentaire pour toute la durée du dôme]

Au cœur de la nuit

▬ ft. Sokaris

Hiver 2019.
1ans et demi.

Isrâ ne sait trop quoi en penser, de la position de la louve face à la vengeance. Iel pensait qu'il fallait entretenir le culte du dent pour dent, œil pour œil, pour restaurer son propre honneur et celui de sa famille. Même si, au fond, iel se retrouverait sans doute en incapacité de l'appliquer. Si lâche, au fond. Si faible.
Mais, oh. Iel se trouverait une capacité à nuire à distance, dans des stratagèmes se voulant ingénieux. Avec patience, cultivant la haine comme un jardin anglais. Avec attention, pour laisser éclore tardivement des roses si colorées sous le ciel gris de l'oubli.
Et atteindre, lorsqu'on s'y attendrait le moins, lorsqu'on aurait oublié son existence même.

C'était ça, sa véritable personne.

Une personne qui, en attendant, entrait à peine dans l'adolescence, et tout ce que cela impliquait. Le besoin de reconnaissance et de fierté, de montrait qu'iel pouvait revêtir une place importance au sein de la communauté. La nécessité de se rendre utile, de montrer ce qu'iel valait, pour combler la faible estime de soit.
Iel aurait pu se contenter de sa brusque évolution. Du caractère qui s'était soudain affirmé, bien qu'il revêtait toujours ce manque de confiance évident en lui, et le besoin de se conformer à ce qu'attendait ses parents de lui.
Mais iel avait besoin de plus.

« Si les dirigeants parviennent à faire la paix et m’accepte alors nous avons certainement une chance d’apaiser Mido.
- Et de lever le dôme. »

C'est ainsi qu'iel rappelle l'objectif. Ce qui lui permettrait, enfin, de briller. Accomplir quelque chose, [i]enfin.
Sur sa proposition, c'est ensemble qu'ils convergèrent vers Mido. Sur le chemin, l'Etelkru sourit, et iel se raccroche à cette image. Devant la statue, pour s'unir face au dieu...
C'est sa patte, qu'elle posa sur la sienne.

De l'adolescence, il y avait aussi ce côté là. Les hormones qui naissent, les émotions qui apparaissent. C'est un premier émoi, qui le prenait aujourd'hui, dans cette circonstance particulière.
Parce qu'iel la trouve jolie, parce qu'elle possédait l'attrait des étrangers et de leurs coutumes inconnues. Iel voulait en savoir plus, sur elle. Parce que c'était la première personne, en dehors de son cercle familiale et de ses guérisseurs, qu'iel rencontrait finalement. Qu'elle était gentille avec iel, en plus... C'était suffisant.

C'était son premier crush.

Mais d'avoir honte, de rester plus focalisé sur sa patte sur la sienne, plutôt que sur les mots qu'elle prononce. Elle finit pourtant par bouger, déposant sur le bord de la fontaine le collier porteur de son glowstick.
Isrâ, voyons. Elle était plus âgée que toi.
Là seulement pour lever le dôme, dans une mission ordonnée par son dieu.
Ressaisis-toi, il y avait bien mieux à penser.
Iel ouvrit la bouche, un peu trop tard, n'ayant le temps de succéder à la prière de la louve pour lui apporter son aide.
Et déjà, de Mido leur parler.
Isrâ se sentit embrun d'une déception légère, que de ne pas voir le dieu leur apparaître. S'iel ne s'était laissé déconcentré par un tel contact, s'iel avait lui aussi parlé... Le résultat aurait, sans doute, été tout autre. Il serait venu. Il leur aurait offert bien plus que... Que cette anneau vert, censé rendre la louve plus ingénieuse.
Iel, tu devais trop l'être, pour qu'il daigne t'accorder la même chose.

Jusqu'à ce que les mots résonnent, au fond de son esprit.

Ton esprit m'est visible. C'est seulement plus digne, qu'il faudra que tu me reviennes.

Iel se sent rougir. Un peu vexé, aussi. Qu'entendait-il, par digne ? Etait-ce par rapport aux pensées parasites qui naissaient en son juvénile esprit, concernant cette louve ? Ou bien, n'était-iel pas assez sage ?
Qu'à cela tienne.
Il ne le chassait pas. Iel devait simplement trouver ce qui déplaisait au dieu vert.

Le fait que malgré tes capacités, ce n'est qu'au travers de tes parents que tu pensais.

« Tu as entendu ? C'est donc pour être médiatrice, que Kiro t’envoie parmi nous. »

Iel a levé le museau, les yeux à nouveau plissés. Iel la jalousait, un peu, de cette attention du divin auquel iel aurait, sous peu, prétendu au glowstick.
Ça ne sera donc pas pour maintenant.

Sokaris
Hiver 2019
2 ans
ft. Isrâ

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Au cœur de la nuit

Une fin pour toute chose.
Il était temps d’y mettre fin. Ce tragique climat de discord n’avaient que trop duré, il fallait rassembler les familles, les pousser à prendre une décision et faire disparaître le dôme, car tel était la décision du dieu raptor Mido. Une ligne de conduite tout tracée s’était alors dessiné pour la louve, elle savait quelle voie emprunter, c’était sa destinée, elle ne pouvait plus faire machine arrière, elle n’était plus maître de son destin désormais -si tant est qu’elle l’ait déjà été -. Et après ? Demain, tout serait terminé. Elle rentrerai chez elle, grandie de toutes ses péripéties au sein du dôme.

Mais en avait-elle réellement envie, se faire attribuer le rôle de défendre l’écoute et la paix, puis reprendre son rôle d’épée au sein de sa meute au près de sa famille aimante, et continuer à chasser tout ceux qui ose franchir leur frontière sans même leur accorder une écoute. Cela ne faisait que peu de sens dans l’esprit de la louve à ce moment là. Elle buvait les paroles du raptor, ses paroles qui faisaient loi pour elle en cet instant et elle s’y soumettait. Il n’en voulait pas à sa vie et elle n’était comme elle le présumait pas digne pour le servir réellement mais elle lui semblait suffisamment neutre du conflit interne des lazuli pour se présenter en tant que médiatrice. Un comble pour une etelkrus que sa meute n’aurait certainement pas approuvé en cet instant, faire disparaître le dôme, les condamner à peut-être une nouvelle vague d’invasion d’une meute étrangère ou de loups désorientés alors même qu’ils luttaient déjà pour repousser les solitaires qui s’infiltraient sur leur terre comme un flot de sang. Cela avait de quoi faire frémir, la louve préférait ne pas y penser. Concernant sa vie après le dôme, elle n’avait aucune certitude, elle se contentait d’imaginer rentrer chez elle, comme si de rien était, embrasser ses parents avec amour, versant peut-être une larme pour marquer l’instant des retrouvailles. Et après le vide. Elle n’imaginait rien de plus.

Il était certain que quelque chose échappait à la louve, comme l’amertume de mettre fin à une aventure qui ne lui avait pas semblé si désastreuse qu’elle l’aurait cru, mais ce n’était pas fini et elle doutait encore de parvenir à garantir à chacun une écoute suffisante dans le débat à venir. Et elle se sentait seule contre tous soudainement. Avait-elle pris conscience de l’ampleur de la tâche ? Oui, mais elle doutait encore. À sa fière d’orné le cadeau de Mido qui lui apportait légitime se mélangeait la peur et le doute d’une intelligence nouvelle. Heureusement pour elle, iel était là avec elle. Et Iel pourrait certainement combler en partie ses doutes et ses faiblesses, car iel lui apportait plus de connaissance sur les gens et les lieux qui habitaient ce territoire, iel leur apporterai leur confiance certainement tandis que Mido lui avait apporté leur considération et l’intelligence suffisante pour les guider.

« Si c’est ce qu’ils souhaitent alors je le ferais. » fit la louve alors que son museau était toujours tendu vers la statue. « Tu seras là pour m’apporter ton aide n’est-ce pas ? » L’aider à quoi ? Telle pouvait être la question que l’on se pose, la louve marqua une pause. Elle réfléchit à une stratégie.

« D’après toi quel serait le meilleur endroit pour rassembler ton clan ? Je pense qu’un lieu neutre serait favorable à la discussion. Il faudrait que tu rassembles les dirigeants de ton clan, ainsi que tout ceux qui le souhaitent et que l’on se retrouve là bas ... vers midi ? Tu penses que tu auras assez de temps pour les convaincre de venir ?»

Beaucoup de questions qui se bousculaient, ses idées semblaient se précipiter se bousculant les unes les autres. Seule la raison semblait trouver sa place dans l’esprit de la louve qui enterrait bien profondément ses sentiments sous une couche d’interrogations, de stratégies et d’idées. Mais au fond, elle était heureuse de ne pas être tout à fait seule face à ces évènements incontrôlables, car seule, elle aurait certainement échouée. Elle était heureuse que Iel soit là à ce moment-même.

« On se retrouve là bas ? » C’était comme une promesse. La promesse de retrouvaille quand iel aurait accomplit sa tâche et qu'iel s'en serait montré digne.

Au cœur de la nuit

▬ ft. Sokaris

Hiver 2019.
1ans et demi.

Elle le ferait, car tel était son souhait.
Elle, la courageuse. Elle, l'investie. Iel la regarde, les yeux pleins d'envie. Oserait-il ainsi trouver sa place en ce monde ? Elle était loin des siens, et elle ne semblait se soucier de ce qu'eux pensaient. Elle fonctionnait seule, indépendante de ses jugements familiaux.
Elle lui semblait objectif inatteignable.
Pourtant, c'est sur son aide qu'elle comptait. Isrâ se surprend à hausser les sourcils, dans une surprise qui se lie dans son regard.

« Bien sûr. »

Son ticket d'or pour briller un peu, pour ne pas faire de sa jeunesse des années inutiles. D'accomplir quelque chose malgré son jeune âge, de rattraper tous ses mois d'inactivités, malade, au fond de sa grotte. Iel espérait flatter son égo, gagner en confiance. Gagner en cette épreuve quelque chose d'important.
Reconnaissance.
Respect.
Iel plisse les yeux, à la question. Où serait donc organisé cette réunion ? Malgré la suggestion d'un lieu neutre, iel savait. C'était une évidence, qu'iel retrouverait dans la bouche de Père.

« Le Gouffre aux Faucons. C'est là, que tout à commencé, de ce que m'aura raconté. C'est là, où est établi le camp de notre meute, et là que se sont tenus tous les conseils. Père confirmera cela, mais je n'émets pas de doute.
C'est là, que tout finira. »

Iel se lève, la queue haute, la laissant retomber sur le bas de son dos pour y répondre c'est si longs poils.

« Je m'en vais de ce pas trouver Père et mes soigneurs. Ne soit pas en retard. »

Dans un regard en arrière, iel se sépare alors d'elle. Iel était temps pour lui d'accomplir quelque chose, enfin, de montrer à Père qu'iel n'était pas qu'un enfant impotent.

C'est Père, qu'iel partit trouver en premier.
Gloriel.

Sokaris
Hiver 2019
2 ans
ft. Isrâ

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Au cœur de la nuit

Elle lui avait accordé sa confiance afin de l’aider à mener sa tâche à bien. Cette mission divine qu’elle s’était vue confiée. Elle l’avait regardé s’éloigner.

« Ne t’en fais pas, j’y serais bien avant l’aube. Je t'attendrais là-bas...»

fit-elle presque en murmurant alors que sa voix raisonnait faiblement comme un écho dans la grotte.

Il était temps, Iel avait pris congé avec toujours cette fierté qui ne semblait pas le quitter, tant de fierté dans un si jeune loup. La valkyrie espérait que la tâche qu’elle lui avait confié ne serait pas trop complexe à mettre en œuvre, malgré l’assurance nouvelle que lui avait offerte Mido, elle savait à quel point des conflits enracinés pouvaient empêcher tout dialogue.

En quelques instants, elle se retrouvait à nouveau seule dans la tanière profonde à demi éclairée par la fontaine. Sous les yeux de la statue, la louve s’étira dans un bâillement avant de partir en direction du Gouffre aux faucons. Là où sa quête avait commencé. Là où s’était éveillée dans un lieu de vie quasi déserté par ses habitants, là où elle avait croisé Geeti et Elely qui l’avait invité à leur venir en aide pour faire disparaître le dôme en échange de leur discrétion.

C’était emplie de sentiments entremêlés que la louve avait pris la direction du Gouffre entre détermination et angoisse, la tâche lui semblait grande, mais pas irréalisable. Tout ce qu’elle savait, c’est que la nuit allait être longue une fois de plus. Le sommeil n’était pas prêt de la gagner, lui laissant ainsi le temps de se préparer pour le grand débat des Lazuli.

La suite se déroulera au Gouffre aux faucons.

» La nuit des fées [Clos]
» Le cœur de jouvence
» Occultisme - Isrâ
» Pour un jet de dé [Isrâ]
» Isrà [PV Onyx]