«
Qu'on ordonne à ma mère de prendre en charge cet enfant, tout de suite. »
La petite Reine descendit de son trône, les muscles roulant sous la fine peau bleue. Les babines s'étaient découverts sur ses crocs, ses traits tout entier tendaient vers la rage absolue. La colère était froide, elle brûlait pourtant son corps tout entier.
Contre sa poitrine, le cœur serré. Elle souffre, mais ne le laisse pas transparaître.
Encore un enfant volé.
Ça ne devait plus se reproduire.
Jamais plus.
C'est à l'échec que se sentait alors confronté l'Alpha, alors que la voix de Sir Athelstan la portait jusqu'à lui. A chacune de ses foulées lentes et prédatrice, la réflexion se faisant en son esprit.
Ce soir, la disciple de la renarde reviendrait à elle.
Ce soir, la réflexion prendrait place plus que l'agressivité en son si petit corps.
Elle arrive et se place aux côtés de Anette. C'est comme un instinct, elle n'avait même pas besoin de humer son odeur pour devenir son exact position parmi tous ces autres membres.
Elle était là.
A ses côtés seraient sa place.
Reaper est là et sa confiance quant au soin la rassure. Bamboo s'en sortirait, les enfants aussi.
N'en restait qu'il en manquerait toujours un. Enlevé par un Raeder.
Un Raeder.
Une babine frémit.
Ils multipliaient les infractions sur leur territoire. Un cœur d'une île qu'on leur avait volé, un enlèvement de prêtresse, une visite indésirable sur cette même île profanée... Aujourd'hui, l'irréparable.
Un enfant.
Un des leurs.
Ce qu'ils avaient de plus précieux.La petite reine est dévastée, elle reste forte devant eux. Elle a envie de hurler cette injustice, de plante ses crocs dans la gorge du malfrat comme elle l'avait déjà fait. Comme elle n'aurait pas hésité à le faire si...
S'il n'avait pas fallu frapper
plus fort encore.
Anette prit la parole avant elle.
Elle hocha la tête. Il y aurait une visite surprise ; ressentait-elle la même envie qu'elle ?
Et elle parle de laisser la force pour y préférer la stratégie.
C'est le chef, qu'elle voulait.
En vie.
Un sourire se dessine sur les babines de Pepper.
Qu'il est mauvais.«
Je ne veux pas que leur chef. »
Les paroles ont sifflés. Elle s'est mise assise, droite, fière. Elle transpire l'envie de meurtre et le désir de vengeance. On s'attend à une pluie de sang sur ses traces, comme le rappel le visage marqué des profondes cicatrices de sa précédente victoire.
Elle relève la tête et met à plat ses idées. Ceux qu'elle a réfléchit, pendant que les autres parlaient. Que ce soit folie ou périlleuse ambition, elle se devait de leur faire part de cette vengeance élaborée.
La preuve, à Anette, qu'aujourd'hui serait son tournant.
«
Je veux la tête de l'esprit marin qu'il vénère.
Je veux reprendre ce qu'ils ont volés sur notre île.
Je veux récupérer cet enfant.
Je veux leur retirer leur moindre victoire. Je veux les dévaster.
Je veux briser leur identité même. »
Les crocs sont apparents, quand elle parle dans cette ferveur. Il n'y aurait peut-être pas de sang, cette fois-ci. Il y aurait les prémices d'un plan qui couvrirait bien plus de choses encore.
Les Raeders les avaient cherchés, une fois de plus, dans une erreur terrible. Ils se devaient désormais de
tout perdre.
«
Nous nous en tiendrons à ce que dis Anette, pour cette première partie. Nous irons forts et armés, qu'on prépare déjà nos troupes !
Nous ne demanderons que le chef et le kidnappeur de cet enfant.
Le sang ne sera versé, si on nous les donne sans tumulte.
Car nous aurons notre vengeance par la capture du kidnappeur... Et du chef, les prémices d'un plan bien plus large, Etelkrus. Il est temps pour nous de les dominer, et de ne plus jamais avoir à subir un nouvel affront.
Nous obtiendrons les informations sur ce qu'ils vénèrent, sur ce qui leur a offert ce bateau. A qui ils auront donnés ce qu'ils nous on volé il y a bien trop longtemps de ça.
Et petit à petit.
Nous irons défier ce qui régit ces pirates.
Et nous leur retirons leurs misérables cultes païens, pour les laisser sans rien. »
Son visage est glaçant.
La détermination s'y lisait avec effroi.