Narcisse - Anette [TERMINE]

BADAM, CRAC ! Un éclair vous transporte et... Vous vous retrouvez, Anette le lapin et Narcisse le coq, ensemble. Où sont donc passé Yersine et Keren ? Envolés. Disparus. Réveillés peut être ? Quoiqu'il en soit, la mission reste la même...

Anette, tu as 10 oeufs.
Narcisse, tu as 5 oeufs.

C’était quoi cette histoire encore ?

Voilà que dans un p’tit «  pouf » digne d’un carton, Narcisse toujours en version coq disparu du champ de vision du lapin pour apparaître ailleurs… face à un lapin tout aussi différent… ah non en fait. Les yeux du coq devinrent aussi gros que le loup dans les p’tits cartoon, alors que ses plumes remuèrent nerveusement. Han merde, il s’était passé quoi là ? L’oiseau pencha sa tête sur le côté.

« — M’man ? »

Rohlala, mais, comment pourrait-il conserver son sérieux face à Anette dans le monde réel maintenant qu’il l’avait vu en lapin ? Les joues en feu - ça avait des joues un coq ? - Narcisse sautilla nerveusement ses yeux cherchant à se poser sur n’importe quoi d’autres que sur cette situation étrange.

Elle eu mal à la tête.
Comme un vertige qui l'avait prise en faisant tourbillonner son monde, sa tête transformé en manège pour enfant avec une mélodie obsédante. L'image s'était tordue encore et encore, elle avait du cligner plusieurs fois des yeux avec des paupières alourdies. Allait-elle se réveiller ? Avaient-ils accomplit la mission, c'était bon ? Elle se demandait si Yersine avait vécu la même chose, s'il avait vu le monde danser devant son regard de petit poulet tout foncé, et tourner, tourner, tourner...

Après quelques inspirations, tout se stabilisa enfin.
Groggy, elle sépara ses paupières avec peine, comme si elle se réveillait réellement. Ah, enfin ! Elle allait pouvoir retourner à son quotidien et aller administrer la meute avec sa co-alpha, embrasser sa compagne, voir ses enfants et vivre dans sa peau de loup qui lui manquait tant... Mais non. Tout avait encore cette qualité un peu floue, un peu blanche sur les bords, avec ce champs de vision un tout petit peu réduit. Elle était encore dans ce drôle de monde, toujours dans ce costume de lapin qui était elle et à la fois pas. Elle agita une patte arrière comme Panpan dans le film, pour évacuer sa frustration et reprendre possession de ce corps d'emprunt.
Puis une petite voix.

M'man ?

Elle tourna la tête et découvrit un petit coq, pas encore gracié d'une crête complète, qui piaillait et s'agitait le plumage un peu gonflé. Beige, bleuté et violet avec ces petits points clairs qui ressemblaient à ceux qu'elle se trimbalait même sous forme de lagomorphe... et puis sa voix, on allait pas se mentir ça aidait.

"Trésor !"

Elle restait un peu elle-même, même ici.
Parfois ils étaient désignés par des surnoms dérivés de leurs prénoms mais plus souvent elle usait de ces sobriquets qu'elle trouvait adorable tout comme eux. Elle pencha la tête et s'approcha pour l'observer de plus près. Elle retint avec peine un rire qui voulait s'échapper, car sous cette forme il était vraiment, vraiment à croquer. Plus qu'un petit sucre !

"Oh... mon poussin-"

Elle pouffa et frotta son petit museau contre une joue plumée.
Anette était bien contente de trouver son fils par ici, même si elle se sentit une seconde inquiète de si toute la famille avait été transportée. Pourrait-elle alors les trouver ? Ou était-ce un hasard comme quand elle était tombé sur Yersine ? Tiens, en parlant du poulet noir, où était-il ? Elle se tourna et dressa les oreilles, se levant de toute sa hauteur pour y voir quelque chose. Elle bougea un peu de gauche à droite, de haut en bas, pour changer sa perspective et mieux voir les alentours mais rien à faire... Aucune trace du gallinacé aux plumes de suie. Elle souffla.

"J'étais avec quelqu'un d'autre, il semble avoir disparu, mince..."

À force de bouger et tout regarder cependant, son regard se retrouva attiré par un arbre, et elle reconnut comme celui qu'elle avait vu avec Yersine : un autre oeuf perché. Il était bien sur ses branches. Elle observa Narcisse.

"Regarde, un autre oeuf là-bas, dans l'arbre."

Elle désigna le point visé.

[538 mots]

Bon bah, ta réputation de loup un peu distant et sérieux tombait à l’eau mon pauvre p’tit Narcisse. Après tout t’étais censé t’y attendre non ? Avec la maman un peu trop gaga que tu avais… Oupsi. Faut dire que ton apparence avait de quoi faire rire, avec tes couleurs qui n’étaient pas commune, ton p’tit duvet qui trahissait ton âge et les plumes de ta queue encore bien courtes compte-tenue de ton espèce… T’étais cuit mon p’tit poulet.

Cuit.

Braisé même.

Les joues de coq de Narcisse devinrent rouges en entendant le «  trésor. » Oh non… clairement c’était un rêve, pas possible que ce soit la réalité en de pareilles circonstances. Le bec de l’oiseau farfouilla un peu plus dans la terre, alors qu’Anette vint l’achever d’un «  poussin. » Ça y est, s’en était fini de lui… Comment pourrait-il se pointer devant Pepper, Désastre ou même ses soeurs en se faisant appeler «  poussin » ? Surtout que dans l’histoire le plus poussin c’était Floyd avec ses teintes jaunâtres là non mais !

« — M’man mais arrêtes ! »

Ouhhhhh c’est que le p’tit poussin il essayait de se rebeller contre les surnoms que lui attribuaient sa maman, rohlala le vilain garçon. Tiens, en parlant de p’tit, où donc était passé l’autre lapin avec qui Narcisse faisait équipe de base ? Les yeux du coq parcourent l’étendue sans n’en voir aucune trace… Bizarre, visiblement la même force qui leur avait dérobé un oeuf les avait séparé. M’enfin ! Ce n’était pas des plus dérangeant, peut-être que même aux côtés de sa mère Narcisse aurait bien plus de chance de gagner.

« — Oui moi aussi, mais il semblerait que nous ayons été séparé… »

Anette avait raison, là dans les branche, un oeuf qui semblait leur tendre les pattes, ou les plumes, ou les ailes… En fonction de la nature de chacun… Merde mais c’était quoi ces questions à la con qui passait dans l’esprit d’un coq là ?! Narcisse remua ses plumes avant de se diriger vers le tronc. L’avantage c’est que même dans ce type de rêve bizarre, ses griffes étaient plus longues… Bien, dans ce cas.

« — J’vais escalader. »

Parce que bon, le coq avait pu le constater, un lapin c’était un peu trop lourd pour les exercices en hauteurs… Narcisse s’approcha donc du tronc, remuant ses ailes avant de planter ses griffes à la vertical. Oulààà dans quoi il ne s’était pas lancé encore ! Escalader avec seulement deux pattes c’était bien différents qu’avec quatre. Doucement, le volatile entama donc son ascension des plus étranges, avançant un peu à tâtons dans cette situation, parce que c’était assez bizarre quand même d’escalader de cette manière.

Enfin.

Ça se termina, Narcisse s’approcha de l’oeuf posé sur une branche qui tenait par la magie de tous les univers réunis. Le coq remua les longues plumes qui constituaient sa queue, remuant même le bout de ses ailes avant de se poser sur leur objectif, plutôt fier de réussir devant sa mère.

Bah ouais, c’était toujours cool de pouvoir se la péter devant les parents quand même, même dans un rêve. Surtout quant-ils étaient aussi fort qu’Anette.

« — C’est bon je l’ai ! »

Et hop ! Oeuf attrapé grâce aux talents d'acrobate de Narcisse.
Anette observa en contrebas avec un grand sourire, et héla depuis sa position ses félicitations.

"Bravo mon poussin, tu te débrouilles super bien !"

À quoi bon se la péter quand le parent en question serait toujours fier de vous, sauf en cas d'immonde bêtise. L’œuf ramené, et disparut dans la brèche, elle pencha la tête en découvrant quelque chose à nouveau dans les herbes.

"Tiens une fraise." Elle se tourna vers Narcy. "Tu la veux ?"

Toute contente.

Narcisse remua ses ailes, fronçant ses sourcils, toujours aussi peu emballé par ce nouveau surnom que sa mère semblait être fière de lui avoir trouvé. Rohlala, la honte quand même, il fallait qu’il trouve un moyen de la convaincre d’arrêter de l’appeler de la sorte. Le coq n’osait imaginer ce que cela donnerait si il se faisait appeler comme ça devant sa mentor ou même les autres louveteaux de son âge… Anette avait beau être l’alpha ultra imposante qui imposait le respect, si elle commençait à appeler ses mouflets «  poussin » devant tout le monde tout cela en prendrait un coup.

« — M’man, arrêtes de m’appeler poussin, j’ai une réputation à tenir. »

Le coq bondit en direction du sol, déployant ses ailes au dernier moment pour amortir la chute. Ah, comme quoi être un coq ça avait quand même des avantages. Anette présenta une fraise, visiblement toute contente de sa trouvaille alors que Narcisse pencha sa tête sur le côté, scrutant avec méfiance ce fruit. Bah, ce n’était qu’un rêve après tout, de quoi pourrait-il bien avoir peur ?

« — Mmmm, d’accord. »

L’oiseau picota donc le fruit, en laissant toute fois une partie à sa mère lapine, bah il était pas égoïste comme garçon, puis bon pour continuer cette chance, manger serait la clé de la réussite. Narcisse remua donc ses plumes, alors que ses yeux restaient posés sur un oeuf… un bel oeuf mais qui malheureusement, était précieusement protégé par un dragon. Le coq fit quelques pas, faisant des signes discrets à Anette, s’approchant furtivement du reptile bien plus gros qu’ils ne seraient jamais.

Si il se réveillait, ils seraient dans la merde.

Et pas qu’un peu.

Bon, l’objectif était donc de se saisir de la cible sans réveiller le grand prédateur. Pas si compliqué après tout ! Puis en cas de pépin, ils se battraient… ah bah non en fait parce que leur force de lapin et de coquelet ils n’iraient vraiment pas loin. Bon fallait vraiment pas le réveiller ce dragon alors.

Narcisse fit des signes avec ses ailes, tentant de dire à sa mère sans le moindre bruit qu’il surveillait le dragon pendant qu’elle s’occupait de l’oeuf. Ça va vu comment la bestiole pionçait ce n’était pas une grosse mission à risque… C’était comme contourner MaSheina lorsqu’ils étaient supposés faire la sieste alors qu’ils en profitaient pour s’éclipser… Du moins Alex et lui surtout, parce que les deux autres étaient un peu plus sage. Rah qu’est-ce qui devaient la fatiguer la prêtresse quand même, heureusement qu’elle n’était pas trop étouffante non plus à les chasser sur tout le territoire pour les ramener à la sieste, faut dire que ses maux de crâne et la lumière du jour jouait en faveur des petits garnements.

Ouais, disons alors que le dragon n’était que la prêtresse endormie qu’il devait contourner pour pouvoir sortir. Restait à savoir si Anette serait aussi douée qu’Alex en ce qui était de se faufiler, parce que clairement cela constituait la clé de leur réussite et ils ne pouvaient se permettre au-cun échec.

La dite et dénommée M'man s'esclaffa un peu à l'affirmation de son fils, sonnant presque comme une poule à son tour avec ce gloussement amusé et attendri. Elle ne se retint pas de faire part de son avis sur la question, toujours encline à taquiner avec amour ses petits, qui restaient pour le moment ses petits dans son cœur. Ils seraient bientôt grands et indépendants alors elle voulait en profiter au maximum. Elle dévora le restant de fraise et s'exclama donc.

"Réputation ? Elle ne sera pas entachée par un petit surnom ! Ô mon doux fils d'alpha et disciple de la seconde, vaillant grimpeur d'arbre et mangeur de fraises."

Elle souhaita ponctuer sa boutade d'un nouveau rire guilleret, mais elle fut coupée car quelque chose avait été repéré. Les signes discrets furent captés à la perfection, et Anette s'écrasa dans l'herbe, rampant de son mieux pour suivre les petits pas de son petit poulet adoré. Son regard suivit donc vers où il venait d'indiquer et elle trouva là la même chose que lui avait déjà vu : un dragon.
Elle les pensait mythes !
Après, ils étaient dans un monde aux œufs volés, changés en lapins et gallinacés, missionnés de pourfendre les coupables et ramener les enfants manquants. Alors pourquoi pas un dragon en couvant un, aux couleurs de l'arc-en-ciel ? Et même dans leur monde, il y avait bien des esprits aux yeux tournoyants qui mettaient en cloque des personnes qui n'avaient rien demandé. Tout compte fait, plus rien n'allait l'étonner, après tout ça.
Sauf peut-être un Raeder intelligent.

Elle baissa les oreilles et pencha la tête aux signes d'ailes de Narcy. Il montrait tantôt le dragon tantôt lui-même, comme pour faire un lien. Montrait-il sa tête ? Ah. Ses yeux. Il allait donc regarder le dragon. Cela n'avait que peu de sens, il était plus intelligent que ça et elle aussi, elle arriverait bien à déduire ce qu'il voulait lui dire. Surveiller. Tout de suite déjà cela lui paraissait être une bien meilleure stratégie : il surveillait que la bête ne se réveille pas et elle prenait l’œuf. Il pourrait si le cas du réveil se présentait, la prévenir. Elle pourrait alors se figer, fuir, ou combattre si le pire scénario se présentait ! Il fallait mieux aussi que ce soit elle au contact de la bête : lui restait en sécurité comme ça. Même dans cet univers étrange elle ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit.

Elle hocha la tête, déterminée.
Puis enclencha le plan. Pas par pas, avec la lenteur des plus grands sages Nakhus, elle s'approcha en prêtant attentions aux herbes écrasées, aux branches qui auraient pu traîner... Elle contourna avec sa plus belle délicatesse la bête assoupie. Progresser avec toute la précaution des escargot était frustrant mais nécessaire, elle le savait bien. Enfin au contact de la créature, elle posa ses pattes sur la jolie coquille multicolore et encore plus doucement qu'elle n'avait avancé le délogea... centimètre... par... centimètre. Elle jeta des coups d'oeils de temps à autres à son fils, se stoppa un peu si besoin était.
Mais au final, elle parvint à le sortir de là.

Bien en sécurité dans ses pattes, elle s'éloigna avec ce qui avait été rendu, pour le restituer finalement.
Pouf, l'oeuf disparut.

Et Anette se redressa en silence, agitant sa queue courte et dodelinant de la tête. Tout fière. Et fière de lui évidemment, ils avaient coopéré comme des pros.

[598 mots]

Oh non pitié ! Elle était intenable… Narcisse sa cacha la tête sous une aile, l’air désespéré.

Anette récupéra l’oeuf comme une professionnel, après tout n’était-elle pas l’alpha des Etelkrus ? Puissante et intelligente ? Narcy en remerciait les dieux d’être de son sang et de l’avoir pour mère. Leur objet de convoitise disparut comme les autres avant lui.

« — Bien ne nous reposons pas sur nos lauriers. »

Le coq observa donc les alentours, à l’affût d’un autre oeuf. Au moins une fois réveillé pourrait-il se vanter d’avoir vécu une aventure mémorable aux côtés de MaAnette.

À se dandiner, elle tomba sur une autre baie. Ouh.
Ça tombait bien, après avoir sué pour récupérer la prise du dragon, elle avait un petit creux. Elle la goba donc avec plaisir, toute petite qu'elle était. Narcisse parla de ne pas se reposer sur ses lauriers et elle confirma.

"Yep ! C'est parti."

Puis il y eu un autre oeuf. Oh, elle avait déjà vu un comme ça, tout écailleux.
Elle bondit jusqu'à celui-ci et en quelques mouvements, tenta de le ramener. Elle avait bien réussit la première fois, alors une seconde serait facile, non ?

Dé : 3PC Force + 1 Bonus de la baie.

Bon celui-ci fut plutôt facile d’accès, Anette réussi à le soulever avant que l’oeuf ne disparaisse dans un « pop » magique. Hum. Bon, au moins la petite baie qu’ils avaient trouva s’était révélée utile.

Ils n’allait pas s’arrêter en si bon chemin après tout, d’autres oeufs seraient nécessaires pour leur collection. Narcisse remua ses plumes.

« — On fait une bonne équipe ! »

Est-ce que les autres s’en sortaient aussi bien dans leur chasse ?

Pas le temps pour les questions.

Et pouf, un œuf en moins.
Une bonne équipe, qu'il dit. Bien sûre elle dû se faire un devoir d'approuver, et elle ouvrit son bec. Même si ceci était une expression collant plus à Narcisse qu'à elle, elle pouvait le faire même en étant un lapin, ici on ne jugeait personne.

"Le duo de l'année ! Et de bien d'autres à venir j'espère." Elle ricana. "Même à la quinzaine si tu as besoin de moi je viendrais avec toi éliminer les lâches et les hors la loi, promis ! Mais pas besoin de cette excuse pour me rendre visite à mes vieux jours, hein ?"

Elle cligna d'un œil et repartit à faire la forte et belle.
Mais cette fois ce fut elle qui eu le regard assez acéré pour voir un œuf... et il lui semblait avoir le chic pour les voir dans les branches, décidément. Probablement dû à sa grande taille, quand elle se dressait elle avait un beau point de vue. Moins avantageux que d'ordinaire certes, mais la périphérie de son champs de vision était plus grande... Pas étonnant que les proies puissent les voir débouler quelques fois depuis leur dos. C'était un angle très large. Elle tapa de la patte.

"Et encore un dans les branches. Ils sont perchés ces voleurs."

Elle eu la décence au moins de ne pas pouffer à cette blague vaseuse.
Anette ramassa son fils sur son dos et hop, les oreilles en guise de guidon, elle pilota droit vers la nouvelle trouvaille. Elle se permit une petite accélération, adorant pouvoir aller à fond la caisse à ce moment là. Ça pourrait dérider un peu son champion aussi. Elle l'avait embarassé, il fallait bien qu'elle se rattrape... aux branches ! Ha, qu'elle se sentait drôle. Une bonne chose qu'elle la garde en son fort intérieur celle-là, sinon l'ajout avec l'autre bon...

Elle freina à peu près avec délicatesse. À se mesure quoi...
Ce fut à dire : assez pour ne pas propulser Narcisse au loin. Une fois sous l'arbre, puis-ce qu'il était plus grand que le précédent, elle se dit qu'elle pourrait réemployer ce qu'elle avait accompli avec Yersine. Un bon petit coup de croupe (oups, elle tairait aussi cette expression-ci...) et zou, il filerait dans les airs ! C'était garantis sans échec, elle pourrait en témoigner... Enfin le poulet noir aurait pu en témoigner, mais il n'était plus là. Elle annonça donc ensuite, énergique et prête à passer à l'action.

"Je t'envoie là-haut, saute quand j'ai terminé de bondir et tu pourras aller haut dans le ciel. Comme MaSheina !"

Elle sourit.
Puis elle prit de l'élan en effectuant un petit tour et sauta le plus haut qu'elle put. VLAN, catapultage dans les règles de l'art ! Elle avait hâte de le voir récupérer ce petit œuf elle celui d'avant, il allait à nouveau briller de son agilité. C'était le meilleur fils du monde, avec Floyd évidemment, mais le meilleur du monde !
Elle n'était pas du tout biaisée, non.
Si.
Énormément.

Mais bon, qui aurait pu lui en vouloir ?

[534 mots]

La meilleure équipe de tous les temps, combinant parfaitement force et agilité. Est-ce que son travail avec Pepper lui permettrait à lui aussi de développer sa force ? D’être capable de se défendre seul et d’être un bon attaquant ? Hum, le loup en attendait beaucoup de son apprentissage et il n’avait nulle crainte d’être déçu aux côtés de pareil mentor. Un jour, il serait aussi fort qu’Anette et aussi qu’agile que Sheina, combinant les forces des deux, afin de toujours pouvoir assurer la victoire aux siens.

Le coq leva les yeux au ciel, comme si Anette allait devenir vieille mamie croulante dans les jours qui suivirent. Narcisse la voyait éternellement jeune, sa famille resterait toujours les plus beaux, ses mamans encore plus. Non ce n’était pas de la mauvaise foi. Absolument pas. N’empêche que ses soeurs et Floyd resteraient toujours ses petits protégés même si ils venaient à commettre la connerie du siècle. C’était la seule défaite que l’hybride s’autorisait, la seule victoire qu’il acceptait de laissé glisser entre ses pattes. Parce que la famille avant tout. La famille plus que tout. Plus que sa vie même. Parce que sans sa famille il ne serait rien, sans eux il n’aurait aucune valeur ni aucun honneur. Les ailes du coq remuèrent.

« — Du calme, t’as encore de lonnnnngues années avant de finir aussi croulante que Nachos. »

Puis soudain, le lapin m’man s’élance de nouveau vers un oeuf, encore perché dans les arbres. La vache, ils étaient abonnés à ce type d’oeufs ou quoi ? Narcisse remua ses ailes plutôt agacé à l’idée de devoir escalader de nouveau. Mais, visiblement Anette avait un autre plan en tête, un plan tout autre.

Aller haut. Comme MaSheina.

Oulà non. Elle allait quand même pas… ?

Trop tard.

« — Non attennnnnnnnnnnnnnnnnds ! »

Mais le coq se trouva propulsé dans les airs remuant nerveusement des ailes avant de se prendre une branche qui vint arrêter nette sa course. Oulà. Comme dans les cartoons des petites étoiles tournaient autour de sa tête alors que l’oiseau se remit debout, faisant quelques pas maladroits. Ça tournait beaucoup… Ses ailes n’étaient pas faites pour lui permettre de voler, contrairement à celle de Sheina ou d’Alexandrine.

Encore sonné, Narcisse fit quelques pas de travers avant de finalement se jeter sur l’oeuf, se couchant dessus de son p’tit poids de volatile afin de garder l’équilibre. Plus jamais. Les poulets c’était pas fait pour être propulsé comme ça ! Finalement l’oeuf disparut, laissant juste l’hybride avec une sensation de vide alors qu’il entamait maladroitement une descente, atterrissant lourdement sur le sol.

« — C’t’est bon, l’est dans la… dans la boîte. »

Fallait reprendre tes esprits mon p’tit coq parce que c’était loin d’être fini cette histoire !

Tu commençais à connaître la chanson non ? Un oeuf de trouvé, dix autres à chercher ! C’était les règles dans ce monde, la chasse ne s’arrêtait que lorsque vous vous réveillerez et pas avant, vous aviez encore du temps devant vous, croyez moi. Puis bon, avoues mon p’tit Narcisse que t’aimais bien ça, hein ? Ce sentiment de victoire ? Parce que les défaites vous étiez inconnues pour le moment.

Oh la la, il s'était pris une branche !
Elle grimaça, s'inquiétant immédiatement pour l'état de son petit garçon adorable et encore si petit et si fragile et... Quand il retomba, se répétant, elle fondit sur lui comme un oiseau de proie (décidément je suis en feu comme un phénix) et le couvrit de doux baisers pour se rattraper de cette petite bourde.

"Moh mon titi, je suis désolé ! Je ne voulais pas t'envoyer aussi fort vers l’œuf. Mais tu l'as eu quand même t'es le meilleur."

Elle s'arrêta avant de vraiment devenir une maman poule insupportable, bien qu'elle l'était déjà cette sale bête. Au moins il avait raison, c'était dans la boîte ! Mais si elle avait au moins pu lui épargner de se prendre la branche en calculant un peu mieux son coup... Mais elle n'était pas comptable au sein de leur meute, les seules choses qu'elle additionnait c'était les coups de poings et de crocs. Et les plans pour écraser l'ennemi sous son abondant postérieur, mais il s'agissait là plutôt d'anticipation et de tête à manipuler que de maîtrise des réels chiffres. Sacré avantage que d'être née avec son montant de muscles, mais quelques fois ils étaient un obstacle.
Elle posa un dernier poutou sur son jeune et s'attela à la suite.

"Tu sais mon chouchou, le temps passe plus vite qu'on ne le croit, je serais vieille et frippée, toute pleine de rides et de peau qui pendouille avant que tu ne t'en rende compte. Je suis sûre que ta mère par contre elle gardera ses beaux cheveux et son caractère tendre et flamboyant à la fois."

Elle se tint la joue avec un regard transi, toute pleine d'amour.
L'Alpha se souvenait encore de leurs petits jeux sulfureux et des traits d'esprit de sa compagne, avant que ne se charge entre elle une réserve infinie de douceur dans laquelle elle venait boire souvent. Et elle n'oubliait pas la cascade de nuit qu'elle appréciait tant chez Sheina. Ses tresses de soie, oh la la. Elle secoua la tête pour se défaire de cette petite seconde niaise.

Et vit une faille.

"Ah, un ravin, j'en ai déjà vu un avec Yersine, mon ancien coéquipier. Il y avait un œuf au fond."

Elle s'assura que son poussin arriverait à tenir et à bouger, s'affairant un peu autour de lui. Mais finalement, elle partit donc vers la faille. À ne pas y manquer, il y avait bien un petit rond doré déposé dans le creux. C'était un petit motif maintenant, ils se mettaient à en trouver des similaires. Elle agita la truffe.

"On a fait un petit panier avec lui pour le remonter, en herbes."

Elle partit trouver quelques herbes hautes et les tressa, enfin tenta, comme Yersine. Elle tendit le façonnage à son fils avec un sourire.

"Descends et met l'oeuf dedans, je vous remonte tous les deux ensuite ?"

[509 mots]

Le Narcisse encore quelque peu sonné se retrouva cloué au sol par sa mère qui le couvrit de patouilles. Rah ! Mais c’est que les parents sous une forme de lapin étaient tout bonnement infernaux ! Heureusement que les rêves ne se poursuivaient pas dans la réalité. Sachant pertinemment qu’il n’arriverait pas à se dérober de l’emprise de sa mère avant que cette dernière n’ait fini, le coq attendit patiemment.

L’oiseau se contenta de remua ses ailes aux paroles d’Anette, le temps s’écoulait suffisamment lentement pour qu’ils ne se tracassent encore à ce sujet. MaAnette avait le temps, de même que MaSheina. Narcisse ne doutait pas que ses mères conservent leurs atouts, que ce soit l’endurance et la force, ou la sagesse et l’agilité. Après tout, la vieillesse ne vous transformait pas tant que ça… si ?

« — Arrêtes un peu, m’man ! À mes yeux vous resterez à jamais les mêmes. »

Simple pirouette pour échapper aux craintes diverses d’un enfant qui ne voulait imaginer le monde sans ses parents. Narcisse avait beau être assez froid d’apparence, sa famille, c’était son univers et vivre sans une partie d’eux, cela lui semblait si compliqué. Mais n’étais-ce pas le fardeau de tout loup que de vivre en ayant conscience que ses aînés partiraient alors que lui grandirait ? Une vie pour une vie, ainsi était la règle de la vie.

M’enfin, le coq n’eut pas plus de temps pour s’attarder sur ses pensées, sa mère partant en direction d’un nouvel obstacle. Un ravin. Hum. Narcisse avait l’habitude d’escalader d’en bas ce genre d’obstacle maintenant, mais alors les descendre d’en haut, cela dans un panier comme le suggérait le lapin, c’était l’inconnu. L’Etelkrus remua doucement sa tête, évaluant les risques potentiels en cas de chute.

« — Je n’ai encore jamais rencontré ce type d’obstacle, ça semble assez dangereux. »

Anette s’affaira à tresser un panier en herbe, cela serait-il suffisant pour remonter un oeuf et un coq ? Malgré les doutes, Narcisse décida de se fier au jugement de sa mère, qui prenait très au sérieux sa tâche. Le coq remua les plumes de sa queue avant de sautiller dans le panier d’herbe qui descendit doucement jusqu’à l’oeuf. Le vide en-dessous n’inquiéta nullement Narcy, habitué aux hauteurs, en revanche ce qui l’inquiétait plus c’était la résistance du petit panier, car si ce dernier cédait, il ferait le grand saut.

Finalement tout se passa bien, l’oeuf à la portée de Narcisse qui le plaça dans le panier.

« — C’est bon je l’ai ! Tu peux nous remonter. »

Le coq surveillait avec attention l’oeuf, de même que fond du petit panier, prêt à se rabattre sur une des parois en cas de problème. Lorsque Narcisse finit par rejoindre sa mère, il bondit hors de l’ascenseur improvisé avec son butin qui disparut.

« — C’est étrange de descendre de la sorte, je préfère largement escalader. »

Puis bon, descendre comme ça, c’était un peu de la triche aussi, il n’y avait pas l’effort et l’endurance que demandait l’escalade. M’enfin, le plus dur était passé, ils s’en sortaient plutôt bien tous les deux, de quoi rendre jaloux les autres membres de la fratrie si jamais ces derniers venaient également à faire un rêve dans ce genre-là.

Trois coups de cuillère à pot, et elle remonta son marmot.
Sur cette belle rime en o, elle se sentit satisfaite de ce plan qui avait bien fonctionné ; elle était contente d'avoir repris la stratégie établit avant. Narcisse évoqua qu'il n'aimait pas trop descendre, elle hocha donc tout naturellement la tête et lui sourit.

"Je descendrais alors la prochaine fois !"

S'ils en croisaient un autre, même si elle ne préférait pas. Enfin, c'était déjà mieux que ces oeufs qui fouettaient leurs grands morts, ceux-là elle espérait vraiment, vraiment, vraiment ne pas retomber dessus. Elle inspira une grande rasade d'air comme pour en chasser le souvenir qui lui-même était puant, et avança avec douceur dans l'herbe. Il fallait bien continuer à rechercher des petits prit à leurs parents non ?
On n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, il restait encore un peu de temps.

Comment savait-elle ça d'ailleurs tiens elle ?
Bon, ça n'importait pas beaucoup, c'était un monde bizarre plein de magie, comme leur monde bizarre plein de magie. Alors il pouvait bien y avoir une implicite règle qui lui filait une notion du temps où elle resterait là.
Elle croisa des yeux un petit œuf tout bleu posé ainsi dans l'herbe.

"Encore un posé juste comme ça là. Certains sont mieux cachés que d'autres il faut croire..."

Elle se posta autour pour qu'ils le récupèrent à l'unisson.
Mère et fils, ensemble.

[250 tout pil ]

10 ET 15 OEUFS ATTEINTS

Oulà, Narcisse ne possédait pas la même force que sa mère, pas sûr qu’il soit en mesure de descendre le lapin qu’elle était devenue pour atteindre un oeuf. M’enfin, il n’allait pas faire la chochotte devant Anette, c’était un coq fier après tout, si fier qui gonfla son poitrail, prêt à toute éventualité. Puis si il venait à avoir la vie de sa mère entre ses ailes, le coq ferait tout pour mener à bien sa mission, même si cela lui demanderait toute son énergie. Après tout n’étais-ce pas cela un bon fils ? Capable d’aider sa moman aussi bien qu’elle l’aidait lui ?

Le coq sautilla jusqu’au nouvel oeuf, là niché dans l’herbe. Ne pouvaient-ils pas tous se trouver comme ça ? Il suffisait juste de se pencher pour le ramasser, ridiculement simple, sans aucun défi. N’empêche une question taraudait Narcisse qui regarda autour de lui.

« — Ils viennent d’où à ton avis ces oeufs ? Dès qu’on en attrape un, pouf, d’autres apparaissent. Si ça se trouve on nous surveille… »

Quelqu’un s’amusait probablement à leur jouer un tour, semant un oeuf dès qu’ils en avaient acquis un, trouvant sûrement la plaisanterie amusante, les lançant un peu partout, dans les arbres, les ravins ou même sur l’herbe. Pauvres poules qui devaient chercher leurs oeufs partout… Ou alors peut-être que lorsque ces derniers disparaissaient comme par magie, ils retournaient justement auprès de celles qui les avait pondu ? Hum, une théorie à explorer.

D’un même mouvement, mère et fils posèrent leurs pattes sur la coquille bleutée de l’oeuf, un sourire venant étirer le bec de Narcisse, alors que l’objet magique disparut pour sûrement rejoindre leurs autres prises.