A la pêche aux loup ○ libre

• 4 ans •
F A E I

Le ciel était clair, azuré, idéal pour éclairer le monde sous-marins pas très lointain. Ann se glissa dans la carcasse marine jusqu'à l'une des cabines non immergées qu'elle estimait sienne et où elle rangeait nombre de ses affaires. Elle s'y délesta du contenu inutiles pour son projet de son sac, de ses breloques métalliques ou en pierreries qui pourraient refléter des éclats de lumière, même sous l'eau, ranger le tout dans une commande en bois massif, à l'abri de toute avarice de pirate curieux. Elle prit à la place l'un des vieux filets de pêche trouvé flottant a demi dans l'une des cales, qu'elle avait raccommodé quelques jours plus tôt et lesté à ses extrémités et un couteau. Puis elle quitta le pont du navire échoué pour plonger en son cœur inondé. De là, elle s'élança vers la mer au travers de sa coque éventrée. Elle avait passé quelques temps à étudier le meilleur candidat pour son objectif, en lisant nombreux carnets de voyages et récits d'aventuriers découverts dans les cabines de l'épave et bien sûr, dans celles de Navire. La sorcière avait été heureuse d'y apprendre que tous les matériaux nécessaires à son œuvre était à portée de pattes. Il ne lui manquait que le cuir de poisson, d'où son besoin de chasse sous-marine du jour.

Restant aussi calme que possible dans sa nage, afin de faire tenir l'oxygène de ses poumons le plus longtemps possible, elle prit son temps pour, tout d'abord, observer soigneusement les récifs et les coraux. Il lui fallu plusieurs plongées sur plusieurs heures pour finalement le trouver : au long corps fuselé, à la belle robe argenté, le loup de mer aux yeux méfiants. Dans les mémoires des pirates ayant laissés une trace écrites, nombre d'entre eux estimaient ce poisson commun compliqué à pêcher pour les débutants car il serait d'humeur capricieuse et d'une vivacité inconstante le rendant difficile à cerner à donc imprévisible. Heureusement pour elle, donc, qu'elle vivait sur Morne-Oeil depuis toujours et que la chasse au poissons étaient la source de nourriture la plus importante des habitants de l'île. Enfin, il ne fallait pas être trop confiant ! Ne vendez pas la peau de la bête avant de l'avoir tué, disait le proverbe. A quelques longueurs de queue sous elle, le loup de mer louvoyait entre les rochers escarpés des récifs comme s'il était le maître des lieux. Peut-être l'était-il d'ailleurs... La noiraude remonta à la surface en quelques battements pour remplir à nouveaux ses poumons et redescendre étudier sa proie.

• 4 ans •
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Elle remonta une dernière fois pour respirer, puis plongea à nouveau avec la ferme intention d'attraper le poisson rapidement. Déployant son filet lentement, surnageant le loup de mer aux reflets argentés, Ann attendit encore un peu, puis lâcha son piège lesté pour emprisonner le poisson au niveau d'un espace de sable a peu prêt à découvert.

( Dé Réussite sur 3 AGI - Échec )

Malheureusement, ayant trop peu vérifié l'état du sol sous marin, elle vit avec agacement qu'un des lestes se coinça entre deux cailloux et offrit donc une belle porte de sorti à la cible, qui ne se fit pas prier pour s'enfuir à toute vitesse entre des larges roches aux arrêtes saillantes où personne ne pourrait le suivre. De déception, la louve lâcha une trop grosse quantité d'oxygène et dû remonter à la surface avant de revenir décoincer son filet pour un autre essai. Si toutefois le poisson voulait bien remontrer le bout de ses nageoires.

• 4 ans •
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Il fallu d'autres heures encore avant que le loup de mer ne sorte à nouveau vers un terrain moins fermé et vienne nager au gré des courants plus tièdes proches des fonds sablonneux aux pieds des plages. C'était donc le moment d'un nouvel essai, et cette fois, la petite noiraude prit soin d'analyser autant les mouvements erratiques de sa proie que le placement exact des pierres et branches de divers coraux pour ne pas reproduire la même erreur.

( Dé Réussite sur 3 AGI - Réussite Critique )

C'est avec fierté et ravissement qu’elle vit son lancé de piège emprisonner complètement le loup de mer. La petite sorcière se dépêcha alors de nager jusqu'à lui et de l’assommer brutalement avec caillou à proximité pour que le poisson ne se débatte plus autant. Elle ramassa ensuite les lestes en prenant soin de refermer complètement le filet en un sac autour du fruit de sa pêche et poussa fort sur ses pattes pour remonter au plus vite à la surface. Elle se dépêcha de rejoindre la plage avant que la bête ne retrouve ses esprits et veuille à nouveau fuir en se tortillant en tout sens. Comme c'était quand même un gros poisson, la femelle n'était pas sûre d'avoir la forme nécessaire pour le retenir tant qu’elle n'était pas hors de l'eau. Elle expira de soulagement une fois sur la terre ferme de l'île et assez loin de l'écume pour qu'au pire, même si le loup de mer n'arrive à s'échapper de ses pattes, il ne puisse pas rejoindre la mer avant d'être mort asphyxié. Puis, elle sortie son couteau du sac qui jamais ne la quittait et trancha la tête de sa proie d'un coup sec. Bien. Une bonne chose de faite.

• 4 ans •
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D'une des poches à sa ceinture, Ann sorti un coquillage plat dont elle avait travailler le bord afin d'en faire un racloir. Elle entreprit ensuite d'ouvrir le vendre du poisson, d'en sortir les boyaux qu'elle laisserait à dispositions des mouettes et cormorans, puis elle découpa aussi proprement que possible les côtés en filets en détachant la chair des arrêtes tout en douceur.

( Dé Réussite sur 3 AGI - Réussite )

Une fois tous les éléments intéressants du loup de mer récupérer sans heurt majeur, la petite sorcière n’eut plus qu'à lentement détacher la peau argenté et lisse, dépourvue d'écaille, qu'elle utiliserait pour faire du cuir. Elle avait trouvé le motif tacheté naturel de l'animal particulièrement esthétique pour son idée. tout comme le grain fin et brillant du produit. Et puis, quoi de mieux qu'un loup de mer pour habiller un loup des mers ? Elle sourit à son idée, la noiraude, fière jusque là de sa réussite du jour. Une fois toute la viande détachée, elle étala la peau au frileux soleil d'hiver sous son filet pour éviter qu'un nuisible ne vienne la lui chiper et elle emporta la partie comestible dans sa cabine sur l'épave où attendait un tonneau de sel. Ainsi elle pourrait apporter un peu de vivres aux siens, tout en ayant des encas utilisables pour, par exemple, ses escapades vers la Bibliothèque des Nakhus. Elle revint ensuite sur la plage pour s'occuper du cuir de poisson en devenir.

• 4 ans •
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Ann plia son filet soigneusement à côté d'elle avant d'inspirer. Il lui fallait être parfaitement calme et sereine pour un travail de précision, car là commençait les étapes qui accordaient peu de place aux erreurs. Et puis, elle avait vraiment à cœur de faire au mieux pour le destinataire de son travail. A l'aide de son coquillage, la Maitresse des Rituels commença à racler la peau de poisson afin d'y retirer le moindre résidus de chair. Parce que le loup de mer n'avait pas d'écaille sur sa peau, il n'y aurait pas à nettoyer l'autre côté. Il fallait que ce soit le plus propre possible afin d'éviter que la peau ne pourrisse ou pour que les tanins soient bien absorbés, permettant ainsi d'en faire un bon cuir souple et résistant à l'eau.

( Dé Réussite sur 3 AGI - Réussite critique )

Elle prit un instant pour admirer son œuvre, puis leva la truffe vers le soleil descendant. Heureusement qu’elle avait commencé assez tôt, sinon il ferait déjà nuit et elle n'y verrait plus grande chose ! Elle décida donc de tout rentrer dans sa cabine, afin de continuer à travailler à la lumière des bougies vacillantes mais assez nombreuses et à différentes hauteur -sol, chaise, table, meubles- pour une pièce bien éclairée. Ainsi la venue du soir ne la dérangerait pas le moins du monde. De toute façon c'était à l'intérieur de la carcasse qu’elle avait gardé les bouteilles de préparation pour le tanage. Elle avait fait plusieurs essais selon les recettes des carnets de bord des anciens pirates afin de trouver celle qui rendait un travail le plus agréable possible. Sur de la peau de sardines, elle avait notamment tenté le thé noir mélangé à un œuf de cormoran et de l'huile de poisson, mais elle avait trouvé la teinture trop forte à son goût, dans le sens où cela avait dénaturé la couleur de base de la peau.

Le mélange qui avait donc retenu son attention était l'huile avec de l'écorce de cocotier de l'Atoll infusée. Le liquide qui en ressortait était d'un brun trouble, assez ressemblant à du très vieux rhum. Elle attrapa donc le bocal de cette mixture et le déboucha, puis elle trempa ses pattes antérieures dans l'huile, les frotta pour commencer, avant d'aller masser la peau du loup de mer. Une fois que le processus était lancé, elle ne pouvait plus marquer de pause. si la peau n'était pas travaillée de manière cohérente et constante, elle se raidirait en séchant. Elle travailla son support pendant de longues heures, appliquant en couche fine et régulière son huile d'écorce entre chaque étirement de la peau pour desserrer les fibres. De temps en temps, elle passait une pierre à peine rugueuse afin d'adoucir encore le grain du cuir en devenir, puis recommençait ses étapes jusqu'à ce que la peau soit confortable et satinée et n'absorbe plus d'huile.

• 4 ans •
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Laissant enfin sécher le cuir de loup de mer, qui avait prit une teinte plus sombre mais toujours d'un bel effet moucheté et argenté sur le dossier de deux chaises posées l'une dos à l'autre afin de bien aérer le tout uniformément, Ann s'attaqua à la préparation d'un imperméabilisant pour des liens de cuir récupéré à droite à gauche. Ainsi ses coutures ne se laisseraient imprégner d'eau et le tout serait préserver à long terme. A l'aide d'une bougie, la noiraude fit fondre de la cire d'abeille émiettée, volée sans scrupules dans une ruche sauvage sur l'Atoll. Elle se remémorait encore les piqûres d'abeilles sur son museau et ses épaules d'ailleurs ! Très mauvais souvenir. Mais bon, il fallait bien ce qu'il fallait pour arriver à ses fins ! Le temps que ramollisse la cire, elle alla dans un des placards récupérer une autre pot. Dans ce dernier une espèce de crème à l'odeur délicieuse : de l'huile de coco. Elle mélangea une noix de cette substance à la cire fondue jusqu'à ce que le mélange soit homogène.

Puis elle laissa tiédir. A l'aide d'un pinceau fait de fanes de baleine, elle imbiba les lacets de sa mixture. A l'aide d'un chiffon a peu prêt propre, elle fit pénétrer l'imperméabilisant en douceur et mit finalement à sécher les cordons ainsi terminés. Une fois la peau de poisson complètement séchée -ce qui prendra tout de même plusieurs jours en cette saison, ne nous leurrons pas- elle lui ferait subir le même traitement, avec tout autant de patience et de tendresse. Dans ce temps, la petite sorcière avait découpé de grands morceaux de soie rouge sombre dans des étoffes récupérées sur Navire. La couleur symbolique des Raeders. Il s'agissait de vieilles courtepointes poussiéreuses qu'il avait fallu laver plusieurs fois pour en ôter l'odeur de moisi. La soie était connue pour sa nature isolante et permettait de ne pas laisser dissiper la chaleur corporelle tout en étant agréable au contact : ce serait donc un véritable atout contre le froid de l'hiver pour son porteur. Plus elle avançait son œuvre, plus Ann espérait que le loup de son cœur apprécierait son effort.

• 4 ans •
F A E I

Quelques joues plus tard donc...
Ann avait eu le temps de préparer tous le matériel nécessaire à la confection du vêtement : cuir, lacets, fils, boutons, doublure, ornements : tout était prêt à être assembler et cousus en une pièce unique. D'une aiguille en os elle attacha ensemble la doublure de soie rouge sombre et le cuir souple et brillant. Puis elle forma des poches de chaque côté -ça pouvait toujours être utile :-, retourna les bords du col et de l'avant pour en faire des ourlets. De son fil blanchi au sel, elle orna l'intérieur d'une poche d'une tête de mort de loup à demie dissimulée. C'est sans aucun doute ce petit agrément qui lui prit le plus de temps... C'est seulement quand ses yeux commencèrent à piquer de fatigue qu'elle releva le museau pour observer son gilet et vérifier la sûreté des coutures. Il fallait quand même que le tout soit de manufacture assez correcte pour supporter la dure vie sur Morne-Oeil et l’agression quasi quotidienne de l'eau salée.

( Dé Réussite sur AGI - Réussite Critique )

Spoiler:

C'est aux première lueurs de l'aube qu'enfin elle accepta de s'arrêter, contente du résultat et tout de même plutôt fière. Elle espérait maintenant que le veston de cuir de loup de mer aux reflet argentés plairait au loup abyssal et que cela le préserverait assez du froid pour lui adoucir l'hiver. N'ayant de temps à consacrer à son sommeil, la petite sorcière rangea méticuleusement ses affaires, emballa le vêtement dans un petit coffre en bois et termina de ranger ses objets en tout genre dans son sac. Sans oublier la petite bouteille de thé tout spécialement infusé pour le beau mâle, la Maitresse des rituels quitta l'épave en quête du Second Raeder.