Le chant du renouveau [ DéfiRP/Anita ]

Citation :

Profitant de la chaleur revenant progressivement sur les terres, Tawana se rendra un matin aux Falaises Littorales et devant la beauté du paysage, sera amené à s’arrêter quelques temps pour méditer sur les récents évènements et le futur des Etelkrus. Maintenant qu’un peu de temps s’est écoulé ; que penser de la succession récente de Pepper et Anette et de la façon dont c’est arrivé ? Lui qui émettait des doutes sur la nomination de l’une des deux Alphas s’interrogera plus en profondeur sur l’évolution possible de cet important changement au sein de la meute. A-t-il été trop brutal et met-il en péril leur unité ? Ou bien sera-t-il l’occasion de changements positifs et d’une possible renaissance sous un soleil nouveau, après ce long hiver épuisant ?

Quand il commence à réfléchir, c'était signe que le sommeil s'en allait. Les yeux de braise s'ouvrent lentement sur la lande du Castel encore endormi quand le corps lui, se détends petit à petit. Près de lui la fille aimé qui s'était enroulé en boule contre son flanc comme quand elle était petite, signe évident qu'elle n'allait pas bien et pour cause. Tawana savait à présent. C'était l'un des risques à prévoir malgré toute l'éducation que le lycaon à pût leur donner, il n'était pas celui qui pouvait contrôler les sentiments d'autrui et pour soigner ce cœur blessé, il avait décidé de s'en aller en terre Nakhus pour étudier.

Ce n'était peut-être pas plus mal comme ça en faite, parce qu'avec l'âge on commençait à s'épuiser rapidement. Les migraines s'enclenchaient rapidement comme le stress ou l'angoisse et la bête cornu préférait s'éloigner de ça, du moins pour le moment.
Te Hari et Dag étaient assez grands pour trouver une solution à ce problème et si aucune ne trouvaient grâce à leur âme alors il s'en chargerai. L'esprit est bien réveillé et le corps était prêt à entamer sa course d'aujourd'hui, voici le corps qui se redresse calmement, les pattes soulevant la masse caramel et enfin le voilà debout.

Un soupire s'échappe des narines avant qu'il ne sorte de la tanière allant à celle, où il s'occupait des patients beaucoup moins fréquent. Nettoie le lieu jusqu'à ce qu'un premier rayon solaire éclaire le ciel, illuminant la lande il était temps qu'il aille voir ailleurs. Sur son passage salut ceux qui croisaient sa route et le voici en dehors du Castel, traverse les Terres d'Aka puis la Rougelande pour  se retrouver une nouvelle fois aux Falaises Littorales.
Quand il voulait médité c'était bien à cette endroit qu'il allait, comme la fois précédente, et encore l'autre fois précédente. La vue était toujours aussi magnifique, décida t-il de s'asseoir juste là, près d'un rocher. Son esprit le renvoya dans le passé récent, lors de la réunion de meute, annonçant la mort et la démission des anciennes pour laisser place aux nouvelles dirigeante ; Hollyhock et Anita.

Une louve au fort tempérament.
Une louve au tempérament bien plus calme.

Tawana n'avait rien contre ce binôme qui semblait être équilibré et puis, si les anciennes avaient jugé bon qu'elles le deviennent alors il n'y avait rien à craindre non ? Enfin cette nomination a quand même été très soudaine parce que personne n'avaient été mis au courant avant. Les quêtes au Nord avaient pris une place bien trop importante dans la vie de chacun et si ce problème là ne c'était pas révélé, peut-être auraient-ils été mis au parfum.
Le chant d'un oiseau se loge dans les oreilles fournit du panseur qui continuait à fixer l'horizon inlassablement. Lors de cette assemblée il avait émit son doute et jusqu'à maintenant il ne s'était pas effacé. Même si Hollyhock avait défendue celle qui partagerait le trône avec elle, ce n'était pas ce qu'il avait demander ni évoqué. Et même si elle avait toute l'aide à sa disposition, il ne fallait jamais sous estimé la lourdeur d'un rang et encore moins quand on en avait deux.

Si il disait que c'était un risque élevé, c'est parce que ça l'était. Il était panseur et c'était son devoir  d'émettre sans prendre de pincette. Mais visiblement tout le monde semblaient avoir été convaincue par les arguments de l'ancienne conseillère, alors lui n'avait rien dit de plus parce que c'était inutile.
Comment comptaient-elles diriger la meute correctement si aucunes n'écoutaient ? Que les suggestions ou mise en garde soient mise complètement de côté parce qu'ils ne feraient pas poids  face à leur jugement à elles ?
Si elles étaient aussi têtue l'une que l'autre, comment se faire comprendre ?

Il n'en savait rien Tawana. Il avait été brute et de ça il ne s'en veut pas du tout. Il n'avait plus le temps d'avoir des remords pour ce genre de chose, il avait été élevé dans ce système après tout donc c'était bien normal que cela ressorte maintenant. Il ne s'opposerait pas à la nouvelle ère qui prenait doucement mais sûrement ces marques, parce que lui était devenu une relique du passé.

Une relique qui n'avait rien à faire dans ce présent, qui serait peut-être radieux.
Comme l'avait dit Pepper les enfants nés hier, seraient le futur de demain.

A quoi bon essayer d'y participer quand l'on avait vécu, été élevé, habitué à un autre système bien plus dur ? Une routine qui était devenu quotidien ?
Il y avait toujours un moyens de s'en sortir si on acceptait de changer. Le lycaon ne voyait pas ce qu'il pourrait changer chez lui, parce qu'il a toujours été fidèle à lui même. Il soignait toutes personnes qui en avaient besoin allant du simple solitaire à l'ennemi principal ; les Readers.
Mais peut-être qu'avec l'âge il n'aimait pas trop l'idée de changer son quotidien, loup obsolète qui ne sait pas comment s'adapter à un nouveau régime qui lui faisait clairement défaut. Pourtant il avait su s'adapter à toute sortes de situation, alors pourquoi celle-ci, il avait tant de mal ?
Tout simplement parce qu'il avait peur.

Peur de voir du changement dans la meute ? Non.
Peur pour l'une des Alphas ? Oui.

C'était cela qui accaparait réellement son esprit et qui le mettrais presque sur les nerfs. Anita était encore jeune, alors oui elle pourrait réussir à faire les deux très bien. Mais quand l'âge sera de plus en plus important et que le corps ne suivra plus le mouvement, qu'arrivera t-il ? Que se passera t-il ?
Et son esprit ? Dans quel état sera t-il ?
Sa santé ne compte t-elle pas aux yeux des autres ? A ces yeux ?
Vouloir faire de son mieux pour guider les autres voir parfaitement est une chose, mais si la santé ne suit pas cela deviendra très vite problématique.
La tête se secoue doucement de droite à gauche en signe de négation. Une pensé intérieur qui était toujours la même ; C'est de la folie.

Il passait clairement pour le loups obstiné  par une seule chose, et ne lâcherai pas le morceau comme le prédateur refusant de laisser échapper sa proie. Parce que oui, Tawana ne pouvait pas lâcher c'est sûr, parce que ce danger il le voit.
Il n'a rien pût faire pour Pepper, ni pour Anette parce qu'elles cachaient. Parce qu'elles devaient être forces quand les autres étaient ronger par l'incertitude. Devait être Sagesse quand les autres étaient Colère. Il voyait, qu'elles donnaient tout ce qu'elles avaient pour la meute. Les faisant passer eux en premier. Et elles dans tout ça ? La seconde fois qu'il avait parler à Anette le lycaon avait vu son visage tiré par la fatigue et il se doutait que c'était bien plus que des problèmes d'insomnie.
Et quel est le résultat à présent, hein ? L'une est morte en se tuant à la tâche.
Tandis que celle qui l'accompagnait est brisé de toute part.

Et jamais.
Ô grand jamais, il ne voulait revoir un tel spectacle.

Mais qu'importe finalement. Parce que lui se dirigeait un peu plus chaque jours, chaque semaines, chaque mois, chaque année vers la mort. Cela pourrait arriver demain, dans deux jours, dans une heure.
Les prunelles regardent le ciel clair et lumineux pendant quelques minutes qui semblaient être interminable, quand la conscience lui disait de quand même, laisser une chance. De voir ce que ça donnerait et d'aider en cas de besoin. D'être un soutiens pour elles qui en auraient besoin d'un moment ou un autre.
Il connaissait ces deux Alphas, pour les avoir vu grandir, prendre des initiatives, changées. Peut-être que ce dessin qui se forme petit à petit dans l'esprit du panseur n'étaient là qu'un tableau aux erreurs multiple, car rien n'est encore gravé dans le marbre et tout pouvait changer du jour au lendemain.

Le corps qui commence à être endoloris le vieux mâle se couche donc sur la roche qui commençait à être de plus en plus chaud, au fur et à mesure que le soleil montait dans le ciel, écartant les derniers nuages qui ternissaient ce beau ciel bleu. La queue en panache bas doucement derrière son dos quand les pattes avant croisé son suspendue dans le vide il laisse échapper le soupire par sa gueule entre ouverte, quand les yeux se ferment un instant. Comme il s'y attendais une migraine naissante fait son entrée et le cœur lui bat un peu plus vite qu'à la normal.

Il faudrait qu'il est une discussion avec Anita, parce que ces craintes commenceraient bientôt à le submergé et il voulait savoir ce qu'en pensait réellement la louve velouté. Il ne voulait pas l'Alpha ni la Prêtresse. Juste Anita.
Il ne voulait pas entendre ce que disaient les autres. Il voulait n'entendre qu'Anita.
Il faut dire qu'il tient à elle comme il tenait à ceux qui l'avait côtoyer durant toutes ces années, il sait bien aussi, qu'elle n'est plus une enfant mais c'est plus fort que lui parce qu'il à l'inquiétude facile et le souvenir de la petite louve qui lui avait vomis soigneusement dessus, il s'en souviendrait encore très longtemps.
En ce remémorant ce souvenir un sourire tellement grand se dessina sur le visage du panseur, qui ne pût s'empêcher de pouffer de rire dans sa barbe.

[-1635 mots]

Certaines nuits étaient plus courtes que d’autres, ça avait toujours été le cas.

Habituellement c’était surtout par la faute d’un cycle de sommeil qu’elle jugeait anarchique qu’elle se réveillait au beau milieu de la nuit, quand la lune était encore haute, quand bien même aucune perturbation n’était venue la tirer hors des songes.
Elle avait alors pour habitude de sortir sous les étoiles et de faire un tour, avant de retourner s’allonger dans un délai qui allait de quelques minutes à quelques heures plus tard - pour retrouver un sommeil paisible.

Récemment, son repos morcelé semblait cependant avoir d’autres motifs.
Des pensées, qui fracassaient la frontière des rêves pour venir s’immiscer dans sa conscience et la titiller suffisamment pour la réveiller.

Et cette nuit était l’une de celles-là.
Anita s’étira et s’extirpa de sa grotte pour constater que l’aube allumait à peine quelques couleurs dans le ciel.
Au moins les terres devraient-elles être calme, par cette heure.
La louve se mit à trotter, quittant le Castel et s’en éloignant pour en laisser la silhouette derrière elle - mais pas les pensées qui y avaient éclos.

Sans être obsédantes, elles étaient récurrentes.
Etait-elle vraiment faite pour succéder à des monuments comme Pepper et Anette ?
Serait-elle capable d’aider et de diriger les Etelkrus sans se perdre elle-même ?
Et si elle échouait, tout simplement ?

La dernière des questions se trouvaient finalement être celle à laquelle elle répondait le plus vite et le plus facilement, sa réflexion tournant court et sans détour.
Si elle échouait à se faire accepter en tant qu’Alpha, elle n’en souffrirait pas.

Car elle n’avait jamais rêvé de tel pouvoir ou de contrôler les autres. Car elle trouvait son bonheur ailleurs, et qu’aux côtés de Kiro elle aurait toujours une place proche de ceux qui importaient. Parce qu’elle était une louve accomplie ailleurs que dans le grade hiérarchique qu’elle occupait face aux autres.
Elle profiterait de sa place de meneuse pour améliorer les choses qui pouvaient l’être selon elle et apporter quelque chose de différent, mais elle ne s’y accrocherait pas inutilement si sa meute n’y était pas réceptive.
Avec un soupir, l’hybride décida de prendre de la hauteur - d’une impulsion elle gagna les cieux et se laissa dériver lentement vers la côte.

Et quelques minutes plus tard à se laisser porter par les airs en ne battant que quelques fois des ailes, ses yeux attrapèrent une forme familière en contrebas, dont les chaudes couleurs tachetées s’allumaient sous le toucher du soleil levant.
Inclinant le corps pour laisser la gravité faire son effet, elle descendit, avec douceur et en silence, glissant sur les courants.
Jusqu’à ce que ses pattes touchent l’herbe dans un léger bruissement, à quelques mètres du panseur.

— Il est encore tôt pour être si loin du Castel. Toi aussi, tu as un sommeil court ?

Elle lui sourit et vint s’allonger à ses côtés, profitant de la vue de l’aurore sur un océan calme.

Le rire s'étouffe petit à petit tandis que les yeux regardaient l'horizon qui s'éclairaient à vu d'oeil. Le vent tiède souffle fait virevolter les cheveux brun quand les poumons inspire avec force l'air matinale.
En même temps il semblait reconnaître une odeur familière mais il n'en était pas sûr. C'est quand il entendit la voix qu'il reconnus Anita qui avait planer jusqu'à côté de lui, maintenant s'était coucher près de lui et c'était avec plaisir qu'il l'accepta à ces côtés. Ce n'était pas comme si il refusait toujours tout le panseur !

«_ Bonjour Anita. » Avait-il dit d'une voix douce accompagné de son sourire habituelle «_ En effet. Mon sommeil est de plus en plus court car mes pensées ne peuvent cesser. »

Avait-il dit doucement, avant que le regard ne se pose de nouveau sur l'horizon brute des falaises littorale. Le hasard faisait bien les choses parce qu'il a fallut qu'il pense aux récents événement et surtout à la femelle velouté, pour qu'elle se retrouve maintenant près d'elle, comme un cadeau en dessous du sapin.
La queue en panache caresse doucement le sol quand les griffes elles, grattaient le début de parois rocheux.

«_ Que ce passe t-il ? Pourquoi es-tu déjà debout ? »

La question posé n'est en rien inquisitrice, c'était une simple habitude de savoir comment les autres allaient, savoir si il pouvait être utile à quelque chose. En temps que nouvelle Alpha elle devait se lever tôt et c'était normal, seulement quand il se remémora la question de celle-ci, le regard se fit plus inquiet.

Si elle voulait parler, il serait l'oreille attentive.
Si elle veut des conseille, il deviendrait son conseiller.
Si elle voulait simplement se reposer, il serait l'épaule.

Alors les oreilles son dressées, attendent que la voix s'élève de nouveau pour s'encrer dans l'esprit vif, qui réfléchit à toute allure.

De plus en plus court ?
Le regard d’Anita se fit un peu soucieux tandis qu’elle écoutait le panseur, et elle prit la peine de le détailler davantage.
Tawana n’était pas ce que l’on pouvait appeler un loup âgé, loin de là, même. Sans qu’elle ne connaisse exactement le nombre de lunes qu’il avait vécues, elle se souvenait d’un adulte bien plus jeune que ses propres mères lorsqu’elle était enfant, plus vieux que Holly sans non plus creuser un lourd écart…
Pourtant, si l’on excluait le compte exact des années, il semblait assez… Fatigué. Etait-ce le fruit de ces trop nombreuses pensées qu’il disait avoir ?
Ou d’autre chose ?

Un instant, ses pensées firent une brusque et inattendue incartade vers le corps bleu et sans vie de sa tante, ce matin-là.
Morte quand elle aurait pu atteindre un âge bien plus avancé.
Morte d’autre chose que de la pure usure d’un corps qui en avait fini de parcourir les landes des vivants.

Elle cligna un peu plus fort des yeux et s’efforça de renvoyer ces pensées au loin, là où elles ne viendraient plus la déranger.

Juste à temps pour accueillir la question du loup cornu d’un sourire rassurant.

— Rien de particulier, rassure-toi. Moi aussi, j’ai quelques pensées qui ne parviennent à rester en place et qui parfois me tirent du sommeil. Mais je n’ai jamais dormi d’une traite, alors ça ne me change pas grand chose.

Elle haussa les épaules, désinvolte. Rien de grave, somme toute.
Face à eux, le ciel continuait de se développer et de décliner quelques dernières couleurs avant que le bleu ne finisse par devenir omniprésent. Elle étira ses pattes avant loin devant elle, posant sa mâchoire sur elles.

— Qu’est-ce qui pourrait bien t’empêcher de dormir, toi ?

Après tout, les choses allaient mieux, en ce moment, pour un peu tout le monde.
Le Nord ne les menaçait plus autant, des proches qui étaient partis étaient finalement revenus, les plus jeunes du clan terminaient de grandir sans encombre.

Le ciel s’éclaircissait pour la meute.

Alors quoi d’autre, pour venir le hanter ?

Un silence s'installe et le panseur l'accueille très bien car il est de nature patiente et puis, dans le métier c'était de rigueur. La voix de la louve velouté ne tarda pas à s'infiltrer dans les oreilles fournit et le regard de braise se pose de nouveau sur la silhouette longiligne ailée. Il n'y avait rien de particulier à ce manque de sommeil donc inquiétude il ne devait avoir, et puis lui fit la confidence qu'elle n'avait jamais dormis d'une traite alors ça réglait en quelque sorte la question. Des pensées qui ne restaient pas en place hein ? Il connaissait ça aussi le lycaon.
Sourire doux qui est toujours peint sur le visage du loup cornu quand question lui fut retourner. Qu'est-ce qui l'empêchait de dormir exactement ?

Un instant le regard se pose sur l'immensité du ciel bleu prenant des teintes un peu doré par endroit.
La gueule s'ouvrent et laisse échapper ces quelques mots.

«_ Eh bien de revenir après le Nord et constater qu'une tension à fait son nid entre Te Hari et Dag sans que je ne sache réellement pourquoi. Il y a aussi le faite que mon père est mort pendant que nous étions au Nord et ils ont dû vivre ça seul. » La voix est plus basse, comme un murmure qui se laisse emporter par le nouveau vent printanier. Il le savait le panseur que son père ne passerait pas l'hiver, il n'a pas de regret cependant parce qu'il a pût lui faire ses adieux en quelques sorte avant de partir. «_ Mais...il reste aussi mon inquiétude par rapport à toi.»

Le regard se pose sur Anita. Il n'est pas triste, ni sévère ou quoi de ce genre.
Juste une lueur d'honnêteté qui y passe car c'était obligatoire et il ne pouvait en être autrement.

«_ Je radote encore je sais, mais ce doute ne m'a pas quitté depuis la réunion. Parce que je n'ai pas envie de revoir ce que j'ai vu ce jour là. Néanmoins je ne t'empêche pas et ce n'est mon droit, d'être à ce rôle d'Alpha qui est tiens. »

Vu qu'elle était là autant le dire entre quatre yeux non ?

Un petit sourire compréhensif se dessina sur ses lèvres quand le panseur commença à détailler ses quelques soucis.
Ses enfants grandissaient, qu’ils soient adoptifs ou de sa chair - que leurs relations évoluent était probablement naturel aussi. Bien évidemment, il aurait été préférable que leurs liens se resserrent. En tant que parent, cela devait être dur de constater qu’une fratrie qui avait pu être proche se délitait en certains points et de ne pas savoir précisément pourquoi, de se retrouver presque impuissant.
Elle-même avait eu la chance que sa famille reste relativement soudée en toutes circonstances. Et même si certains membres s’en faisaient parfois plus distant, l’amour sous-jacent qui les liait depuis le début restait fort.
Son regard se fit plus désolé quand il mentionna ensuite la mort de son aïeul. Les missions au Nord avaient fait beaucoup de dégâts rien que par leur absence auprès de certains de leurs proches.
Beaucoup de vies s’étaient éteintes loin de leurs yeux et de leurs coeurs.

Ses pensées allèrent vers Elvazio, qui lui aussi avait du affronter la mort de son dernier parent en étant presque seul.

— Les choses iront mieux entre eux, je suis sûre. Ils sont adultes maintenant, ils ont leurs propres différends à régler d’eux-mêmes. Navrée pour ton père, il semblerait que le Nord ait pris la vie de beaucoup de pères quand nous étions loin…

Et de mères aussi, à leur retour.
Athelstan, le père de Tawana, puis Pepper une fois les vents glacés loin derrière eux, pile au moment où ils auraient pensé être débarrassés des mauvaises nouvelles.
Son regard se fit un peu plus distant pour quelques secondes quand ses pensées vaquèrent à leur mémoire, leur accordant à tous une brève prière. Un peu plus longue et marquée pour sa tante, qui fut plus présente dans sa vie et dont l’absence lui pesait.
Avant de revenir sur le mâle lycaon, lorsque celui-ci aborda une inquiétude supplémentaire. Pour elle.

Anita ne le coupa pas, et se contenta de hocher la tête. Un nouveau sourire avait encore pris place sur son visage, amical.

— Je ne t’en voudrai jamais de mettre les mots sur tes doutes, ne t’en fais pas. Au contraire, j’apprécie que tu gardes un oeil sur nous. C’est ton rôle, après tout ! Même Anette a reconnu que nous en aurions bien besoin.

La mention de sa mère teinta son expression d’autant de tendresse que de mélancolie.
Et pour cela, pour ces mots qu’elle avait eu ce jour-là, elle serait prête à faire face à toutes les inquiétudes de tous les panseurs, fussent-elles quotidiennes.
Ce serait surtout à elle de montrer qu’il était inutile de trop s’en faire pour son compte quand tout allait bien - et à l’inverse, son rôle reposait aussi dans la sincérité. En acceptant, les jours où les choses iraient moins, que l’on se penche sur elle et que l’on puisse l’aider.

Mais elle se promettait de ne pas mentir à ses congénères, de ne pas non plus se tromper elle-même ; et d’admettre ses faiblesses quand celles-ci deviendraient trop dures à supporter pour ses épaules, même pour un court moment. Il n’y avait pas de honte, à accepter une patte tendue pour se relever.

— En tout cas, je resterai à l’écoute autant que possible. De moi-même, comme de ton avis et celui des autres panseurs. Et ce que j’ai dit ce matin là est toujours valable : si je ne suis pas jugée capable d’assumer tous ces rôles, de mon propre avis ou de celui d’un des nôtres, je ne m’accrocherai pas.

Si elle ferait ce qui était en son pouvoir pour amener les Etelkrus vers un avenir radieux tant qu’elle était l’une de leurs Alphas, elle ne s’acharnerait pas dans une voie qui ne lui convenait pas. Pour sa propre liberté et son propre bien, aussi.

— Je pense que c’est ça aussi, qui a mené à ce jour-là.. Ma mère et ma tante ont été des Alphas formidables, mais leur investissement les a empêchées de voir quand il était le moment de décrocher. Elles se sont trop abimées à vouloir tout faire, elles se sont sacrifiées pour notre bien en s’oubliant.

Son regard se voila légèrement, un peu plus triste et distant.
Et Pepper en était morte, de cet acharnement.
Et que dire de sa mère, sa si forte mère, montagne inébranlable réduite à gravats instables ?

Elle avait vu le corps bleu qui, sans vie, paraissait si frêle et laissait voir au grand jour toutes les fragilités d’une vie passée à être malmené pour triompher.
Elle voyait encore, à chacune de ses visites, la masse beige toujours si impressionnante quand le regard d’obsidienne était lui devenu si terne.

Et elle ne voulait de cela ni pour elle, ni pour Holly.