Avancer sur son chemin | Cheza

Ajani

L'aube se levait, grise, rose, chargée de fades couleurs annonçant une journée d'automne. Les hautes herbes autour du mâle blanc étaient luisantes de rosée et s'agitaient lentement sous la brise qui soufflait. L'Oracle ne portait pas sa cape ; il s'en était délesté pour ne garder que la broche, accrochée à son collier, noyée dans le flot de ses cheveux. Il ne tenait pas ni à cacher cette marque de son rang ni son glowstick là où il allait. Cela n'aurait plus aucun sens sinon.

Il avait prévenu Kerguelen et Eva, et il s'attardait sur une colline, silencieux, méditant, le regard accroché à la lumière que l'on apercevait à l'horizon, venant de Morne-Oeil.

Cheza

Quand l'aube se lève, l'enfant de la pie se réveille tranquillement. Cette nuit il l'avait passer dans un arbre parce qu'il voulait savoir comment les oiseaux eux, arrivaient à dormir. Ce ne fut pas concluant pour le gros loup qui finit par trouver le sol jonchée de feuille.

Un gros boum.
Une patte qui masse la tête.

Il baille à s'en décrocher la mâchoire, avant de prendre son envol pour voir le monde d'en bas s'éveiller à son tour. Dans son champs de vision une silhouette familière. Se pose la question si il devait se poser ou non, mais bon à un moment donnée...

Plonge alors, l'enfant Kea pour se positionner à bonne distance du père sur sa colline. Le regard d'or se pose sur lui, quand il marche vers lui de pas lent et lourd.

Ajani
L'oreille de l'Oracle tressaillit alors qu'il gardait un instant les yeux sur l'horizon, avant de les tourner vers le nouvel arrivant. Il fut légèrement surpris de reconnaitre la silhouette de Cheza qui s'avançait vers lui. Son regard clair se posa sur le jeune loup, alors qu'il attendait qu'il parvienne à sa hauteur pour le saluer.

Leur relation en était à un drôle de stade. Si son fils ne lui avait que très peu adressé la parole ces derniers mois, ils avaient tous les deux dû faire front en famille pour aider Hedwige lors de sa récente mésaventure. Mais maintenant que l'adrénaline s'en était allée... Que restait-il ?

"Bonjour Cheza." Lança-t-il simplement de son ton grave.

Cheza

Une salutation grave qui parvint dans les oreilles lourdes, quand l'expression est un peu gêné. Oui parce qu'auprès de lui, il ne savait comment se tenir parce qu'il avait une prestance qui le faisait tenir en respect et sa depuis l'enfance.

_... Bonjour....

Salutation murmuré, quand la tête se secoue les plumes multicolore suivant le mouvent de manière silencieuse. Regard d'or qui capturent regard clair.

Et maintenant il se passait quoi ?

Ajani
Visiblement, une fois le coeur de l'action passé, il y avait encore un peu de chemin à faire pour que le jeune loup soit totalement à l'aise avec lui. L'Oracle lui adressa un sourire léger alors que son aura se chargeait d'un peu plus de chaleur ; son pouvoir savait exprimer mieux que lui qu'il était heureux de le voir. D'autant plus avec son départ qui approchait.

Il finit par reposer son regard sur l'horizon. La lumière au loin paraissait clignoter, comme un lent compte à rebours. Le destin en marche, dans les brumes du matin.

"Je vais m'en aller." Souffla-t-il. "Pour un temps."

Cheza

Une aura nouvelle qui envelope le gros poussin, il soupire doucement d'aise quand les pattes continue à le mener vers l'Oracle assit là. Ici il s'arrête, laisse le vent se glisser entre ses plumes multicolore, regarde le soleil du coin de l'œil quand la voix lui parvint une nouvelle fois.

Elle disait qu'il partirait pour un temps.

Partir ? Partir pour allée où ?
Les sourcils qui se froncent un peu.

_... Pourquoi partir...?... Il y a tout le monde...ici...

Il ne comprends pas Cheza.

Ajani
Il ne savait pas exactement pourquoi il avait ressenti l'envie de lui dire. Peut être pour redessiner entre eux un semblant de ce lien qui s'était effacé avec les années. Ou tout du moins qui n'allait plus que dans un sens.

Il indiqua l'horizon du museau et répondit doucement :

"Est-ce que tu vois cet éclat de lumière là-bas ?" Il se voyait de moins en moins dans le jour levant, mais on le distinguait encore un peu. "C'est une tour Raeder. J'ai promis d'aller les aider, ils m'ont dit de surveiller l'horizon. Et que lorsqu'ils auraient besoin de moi, ils l'allumeraient."

Il laissa échapper un soupir silencieux.
La lumière était allumée.

Cheza

Explication il attendait, ne tardait donc pas à traverser ses oreilles qui se redressent pour retomber vers l'avant. Si lourde.
Le regard se pose sur l'horizon pour y voir la lumière, maintenant si faible à cause du soleil devenant plus présent.

Elle appartenait aux Readers cette tour. Une promesse il avait fait, d'aller les aider quand ils auraient besoin de lui, n'avaient cas allumé cette lumière. Donc c'était pour lui.

_... Les aider en quoi ? Tu es Nakhus, pas Readers. La phrase avait été dite d'une traite, quand il sent l'incompréhension monter en lui _ J'ai lancé un appel pour la Bibliothèque, auquel personne n'a répondu à part Kerguelen.

Parce qu'il devait le dire.
Parce que sa blesse son cœur de poussin.

_ Tu n'es... même pas venu. Et là tu veux aller... aider les Readers.

Voix qui devient murmure dans le vent.

Ajani
Il comprenait un peu de la réaction de Cheza, et se rendit soudain compte qu'il n'avait jamais discuté du fait qu'il partageait et du sang et de l'histoire avec les Raeders. De la manière dont il appréhendait les choses. C'était aussi une manière de savoir s'il avait réussi à faire que la nouvelle génération n'aie pas le même regard sur eux que leurs prédecesseurs.

Cependant, le fait qu'il aille aider les pirates ne semblait pas le coeur du problème. Visiblement c'était plutôt le fait de ne pas avoir aidé les Nakhus qui était un soucis. Un jeune loup plus impulsif que lui aurait sans doute répliqué qu'après tout ce qu'il avait fait pour les Nakhus, il était cavalier de lui reprocher son absence une fois seulement. Mais ce n'était pas là sa manière de penser. Il secoua doucement la tête et répondit :

"Je sais que je ne suis pas venu, et j'espère que tu m'excuseras. Il faut croire que je suis moins solide qu'il n'y parait."

Il avait en effet souffert, les jours suivants l'incendie, des conséquences de ce dernier sur son corps.

"J'ai dû retrouver ma force auprès de la Corneille, avant de vous revenir."

Il y avait ensuite la question des Raeders, et du pourquoi il souhaitait leur venir en aide. Celle-ci était difficilement soluble en une phrase.

"Être Nakhu et aider les Raeders ne sont pas deux choses opposées." Finit-il par dire. "Les Raeders ont été ma famille lorsque j'étais enfant. Aujourd'hui encore je les considère comme des amis." Il ne semblait pas si absurde d'aider des amis. "J'ai vu surgir de l'Océan la créature qui les menace aujourd'hui. Notre déesse m'a envoyé une vision de moi à leurs côtés dans cette épreuve. Le Raptor lui-même a soufflé son intelligence à mon oreille afin de les guider, une nuit passée."

Il tourna légèrement la tête vers Cheza, et soudain il se sentit transporté dans le passé. Lorsque Volstein, des années auparavant, lui avait tenu un bien sage discours.

"Sais-tu que l'histoire de notre famille est aussi celle des Raeders ?" Demande-t-il doucement.

Cheza

Qu'il ne soit pas venu il le sait et le lui dit clairement. De l'incendie il avait garder séquelles quand lui allait bien malgré son rhume des foins. Rien à côté de la fumer qui ronge et qui tue.
Les yeux s'abaisse sur le sol quand la queue plumeuse se balance sans objectif, ne traduit pas non plus une émotion. Solide il n'était et excuse avait été faite auprès de lui, sauf que pour Cheza ce n'était pas à lui qu'il fallait s'excuser mais à l'habitacle en piteux état à présent, mais au moins il avait retrouver la force perdu auprès de sa Déesse et finalement tant mieux.

Silence il était Cheza à présent, seul les oreilles qui écoutent. Il apprends que les Readers était famille de son paternelle, donc sa famille en soit. Aujourd'hui amis pour le père qui n'était pas ceux du loup coloré, mais il comprenait un peu quand même étant loin d'être idiot et borné pour son âge.
Il ne sait de quel créature il parle, mais semblait puissante comme les Dieux, et en parlant Yurai lui avait donner une vision de l'Oracle à leur côté quand Mido donne son intelligence pour une nuit. C'était des histoires qui le dépassaient complètement Cheza tellement qu'il ne connaît que, trop peu le monde qui l'entoure.

_...Non je ne sais pas...

Parce qu'on ne lui avait jamais rien dit. Alors il s'assoit prêt à écouter, quand le regard d'or se fait plus attentif.

Ajani
En le voyant s'asseoir, un peu moins crispé, l'Oracle le remercia du regard. De ne pas tourner à nouveau le dos, d'accepter de partager cet instant et ces connaissances avec lui. Le temps filait, et qui savait combien de moments encore ils avaient à partager. Il valait mieux savourer chacun d'entre eux plutôt que de le regretter un jour - car ce jour ne manquerait pas de venir. L'incendie avait lourdement rappelé au lion blanc qu'il ne serait pas éternel.

Il s'éclaircit la gorge et se mit à raconter. Comme son grand-oncle l'avait fait avant lui, il lui conta l'histoire de deux frères au pelage blanc.
L'un s'appelait Volstein, l'autre Roy. Roy était guérisseur avant d'être un Alpha, et avait une apprentie, Heever. Heever aimait Volstein avec tendresse, mais elle aima Roy avec passion. Lorsque le monde se déchira, Roy aima Heever lui aussi, et de leur union naquit une fille unique. Lorsqu'elle naquit, le coeur de Volstein fut déchiré et tout espoir d'un futur avec Heever le quitta. Cette dernière éleva seule sa fille chez les Raeders, tandis que Roy construisait dans l'ignorance une famille chez les Lazulis. Il devint le père de deux enfants, dont l'une s'appelait Bree.

Le grand lion fit une légère pause à cet instant, pensif. Derrière son masque impassible il était bien difficile de savoir ce qu'il ressentait en évoquant cette louve-là. Elle n'avait pas été présente dans sa vie, et en même temps elle y avait une importance capitale.

Cette louve-là ne trouva pas le bonheur dans sa meute, mais près de la mer. Elle aima un loup nommé Chulhei, et de leur union naquirent deux enfants. Ajani et Liliana.

Il eut un sourire un peu attristé en prononçant le nom de sa soeur. Le chargin de l'avoir perdue était toujours bien présent dans son esprit, comme celui de réaliser qu'il ne parlait que de loups déjà partis.

"Personne ne l'appelait par son véritable nom, Lili." Continua-t-il. "On l'appelait Limule. Nous avons été élevé par Creek, un fils d'Heever qui a été comme un père pour moi. Un jour, des sacrifices ont été faits à l'Océan et une créature nommée Ceto en a surgi, attirée par le sang. Elle a redonné foi en l'Océan aux pirates, alors rejetés de tous. Mais c'était une foi pervertie, manipulatrice."

Il soupira et hocha négativement la tête. Les faits étaient tels qu'ils étaient, rien n'y changerait. La situation des pirates à l'époque ne leur avait pas laissé beaucoup d'autre choix. Il continua son récit, plus précis désormais, puisqu'il y était.

"Un vieux loup est venu me trouver un jour. Il s'appelait Volstein, et il prétendait m'avoir vu dans une vision de sa déesse. Il disait que j'étais le prochain Oracle de sa meute, les Nakhus."

C'avait été une scène irréelle, inconcevable, et qui pourtant avait fini par s'avérer véritable. L'histoire était drôlement faite.

"C'est ainsi que j'ai quitté les Raeders pour devenir Nakhu. D'abord, je ne m'en cache pas, avec des intentions peu louables. Mais en apprenant à les connaître et à les comprendre, j'ai su que c'était là le juste chemin. Qu'il y avait... une place pour moi et un rôle à jouer ici. Ma soeur Limule est devenue la Capitaine des Raeders à cette période-là également."

La suite était plus récente, et sans doute connue de tous. Ses efforts pour tisser des liens entre les meutes, et pour défendre les valeurs Nakhus. Son chemin jusqu'à Yurai, vers le rang qu'il occupait désormais. Son chemin aux cotés d'Eva et la naissance de leurs enfants.

"Limule n'est plus aujourd'hui. Les Raeders m'ont accepté parmi eux lors de son dernier hommage. C'est pour cela que je me suis absenté il y a de cela quelques lunes."

Il posa son regard dans celui de son fils et murmura :

"Nous sommes liés à eux par une histoire commune, par notre sang. Ils sont aussi notre famille, ma famille. C'est notre héritage, le tien aussi."

Cheza

Alors l'histoire lui est conté. Attentif est le loup ailé aux couleur d'arc-en-ciel, bois les paroles du père, essaie de comprendre l'histoire qui est aussi la sienne. Deux frères aux plages blanc puis une apprenti qui avait fait succomber le cœur des deux âmes, seulement un seul fut choisi et c'est avec qu'une fille était née, quand le cœur meurtri de l'autre se terra dans la solitude. Louve qui éleva sa fille seule sur la terre des pirates, tomba encore une fois amoureuse d'un autre, enfants encore qui naissent  ; Ajani et Liliana.

Il écoute son interrompre car le cerveau est en marche, en magasine, imagine. Liliana était donc sa tante et jamais ne fut appeler par son vrai prénom, simplement Limule, élevées tout deux par un dénommé Creek l'un des fils de sa grand mère qui était donc par conséquent son oncle. Puis vint l'explication des sacrifices causé par les Readers provoquant la haine parmi les congénère, quand eux furent rejeté par tous ne faisaient ce que le destin leur imposait. Foi pervertie et manipulatrice qui sortit des eaux. C'était une partie qu'il n'aimait pas trop Cheza, mais certainement en désarroi il comprenait un peu les actes de ses pairs.

Histoire qui continue d'être conté, le père qui disait avoir été trouver par un vieux loup. Qui reçu vision des Dieux, lui loup des mers qui deviendrait Oracle dans la meute Nakhus qui n'était sienne. Pouvoir y croire il ne pouvait, pourtant il quitta la terre qui l'a vu naître pour devenir un autre. Par pouvoir et convoitise.
Il ne juge pas car il ne peut le faire. En parallèle la sœur devenue capitaine, ignore que cela fut un terrible fardeau pour la louve blanche, qui finalement n'est plus de se monde. Il ne l'a pas connue Limule, mais un pincement au cœur il a à présent parce qu'il aurait aimer connaître cette tante plus tôt . Le regard du père se pose une nouvelle fois sur lui, les yeux se croisent.

Un murmure simplement, lui dit qu'ils sont liés à eux par le sang et histoire commune dont il n'était plus ignorant, un héritage important qu'il se devait à présent de se mémoré encore et encore pour les années à venir.

C'est là d'où tu viens Cheza

_... Ça n'a pas été facile...mais je comprends. Les yeux se lève vers le ciel clair. _... Je comprends mieux aussi... Pourquoi j'ai une attirance...pour la mer....

Il songe l'enfant de l'oracle. Aussi repose le regard d'or sur la silhouette blanche.

_... Comment elle était...tata Liliana...? Tu crois qu'elle m'aurait...apprécié...?

Cette tante qu'il n'aura jamais l'occasion de connaître, alors des récit conté il espérait en apprendre plus. Peut être avait-il des points communs avec elle ? Il l'espérait si fort.

_...Tu crois que...je peux aider moi aussi...?

Aidé cette famille que je ne connais pas, qui pourtant à besoin de toi aujourd'hui. De Nous.

Ajani
L'ombre d'un sourire se dessina sur les babines du lion blanc lorsque Cheza lui évoqua la mer. Lui-même ne pouvait s'empêcher d'y être lié, à cause de la malédiction qu'il portait dans son sang et qui ne lui permettait de se désaltérer que d'eau salée. Quand bien même il l'eût voulu, il n'aurait jamais pu se détacher complètement de l'Océan. Si cela lui était apparu comme un handicap dans ses premiers temps chez les Nakhus, maintenant il comprenait que c'était un élément clé de ce qu'il était. Quelque-chose de logique, quelque-chose qu'il avait accepté. Même si aucun de ses enfants ne souffrait d'une telle tare, peut-être avaient-ils quelque-part au fond d'eux encore un peu de cette identité qui était celle de leur famille.

Il lui en demanda ensuite plus à propos de Limule. La question était complexe, en grande partie car la jeune louve et l'adulte avaient été bien différentes. Il laissa ses yeux se perdre sur l'horizon et répondit doucement :

"Jeune, elle était rayonnante. Elle allait facilement vers les autres, elle inspirait la sympathie, elle était la princesse de notre île. Ensuite... ensuite les choses ont été difficiles pour elle. Ses dernières années ont été sombres, je ne crois pas... je ne crois pas qu'elle soit partie heureuse."

Dévorée par le désespoir, ses croyances qui s'effritaient, les démons qui s'emparaient de son âme et en noircissaient la blancheur.

"Je pense qu'elle t'aurait apprécié, oui." Dit-il en reposant ses yeux sur Cheza. "Elle a eu une fille que j'ai rencontré il y a quelques temps. Elle me l'a beaucoup rappelée."

Une petite louve noire à la même silhouette, à la même voix. La nuit lui avait pendant un instant donné l'illusion qu'elle était revenue, il se souvenait encore de ce battement de coeur, de cet espoir insensé, même s'il avait été fugace.

Il fut surpris par la question qui suivit. Un instant auparavant, Cheza paraissait assez réfractaire à l'idée que son père aille soutenir les pirates ; et désormais il proposait de venir lui-même en renfort. Ajani était un loup de réflexion, et lorsque Volstein lui avait raconté cette histoire, il avait pris le temps de méditer sur la question avant de choisir la voie qui était la sienne. Son fils avait visiblement été plus sensible à son récit - mais leur histoire était bien différente. Lui n'avait pas vécu ce déchirement identitaire qui avait construit ce qu'était son paternel.

"Je ne sais pas." Répondit-il avec sincérité. "Le veux-tu ?"

Ce n'était pas une décision anodine, il en était conscient. Il ignorait combien de temps il serait absente des terres Nakhu, ni dans quel état il reviendrait. Il avait vu Ceto de ses yeux, et même s'il savait désormais comment la neutraliser, il n'en demeurait pas moins qu'elle était une créature presque divine. Même un clan tout entier face à elle n'était pas certain d'en sortir vainqueur.

"Si tu souhaites m'accompagner, je ne t'en dissuaderai pas." Dit-il posément. "Et j'en serai heureux. Mais je ne peux pas te demander de risquer ta vie. Il faut que ce soit ta décision, Cheza."

Il regarda le phare au loin, alors que le soleil se levait enfin, projetant sur les deux loups ses rayons orangés.

"Je vais là-bas pour les aider à se débarrasser de Ceto. Elle est dangereuse, très dangereuse. Mais sans elle ils seront enfin libres. Pour moi, c'est une chose qui vaut la peine qu'on se batte pour elle."

Cheza

Jeune louve blanche était rayonnante. Louve blanche aux rayons solaire qui n'hésitait pas à aller vers les autres, à qui l'ont pouvait venir demander de l'aide qu'importe la situation, à cela il se reconnaîssait aussi Cheza. Faisant de son mieux pour aider le monde qui l'entoure même si aide minime, puis le temps avait noircit la cœur de Liliana la plongeant dans les Abysses un peu plus chaque seconde et c'était seule qu'elle s'en était allée sans dire mot à qui que se soit. Seule et malheureuse.

C'était quelque chose qui pourrait effrayer le loup ailé, mourir seul. Personne ne devrait mourir seul et il s'en voulait presque de ne pas être née plus tôt pour aider la louve à aller mieux, lui dire de rester parmi les vivants ignorant que la spiral du désespoir était aussi grande et puissante que l'Univers elle même. Oui elle l'aurait apprécié et simple paroles qui agissent en baume sur ce cœur commençant à devenir bien fade, information qui s'encre dans l'esprit. Une fille elle avait eu et fille il partira trouver.

_... Comment elle s'appelle...? À quoi ressemble t-elle..?

À quoi ressemble la fille de tata Liliana ? Était-elle blanche comme sa mère ?

Aider il ne sait pas l'oracle, alors lui demande si il le voulait réellement. Car là bas c'est le danger qui l'attends voir pire, la mort. Il tressaille Cheza parce qu'il ne sait pas comment tout cela va finir, ne sait pas si il ne finirait pas engloutit dans l'océan qui l'attire tant depuis quelques mois. Peur il a et c'est bien normal.

Céto est dit dangereuse animal presque divin dont même les Etelkrus ou autre meute auraient du mal à s'en sortir, mais à la clef une liberté qui leur serait Leur. Il soupire, réfléchit à peser le pour et le contre quand le regard se pose sur l'horizon aux rayons orangé qui se reflètent sur les plages blancs.

_...Jusqu'à maintenant...je n'ai pas été d'une grande utilité... C'était un fait indéniable, la voix est murmure sans qu'hesitation s'immisce dans celle-ci _... Oui je veux aider. Aider sans me mettre volontairement en danger...

Parce qu'il n'était point chevalier courageux. La Mort, il n'avait aborder le sujet, juste lut dans les livres de la bibliothèque. Ne l' avait côtoyer aussi, mais en s'engageant sur cette voie il la connaîtrait.

_...Aider nôtre famille...

Ajani

"Emilita." Répondit le grand loup. "Elle a un pelage d'encre, des ailes légères qui n'ont pas de plumes, et elle porte un masque qui cache son visage."

Elle était si particulière qu'il n'était pas difficile de la reconnaître. Il ne faisait aucun doute qu'en parlant d'elle ici et là on retrouvait facilement sa trace ; elle était sans doute louve à marquer les esprits, comme l'avait été sa mère avant elle. D'autres choses lui venaient à l'esprit pour la décrire, mais il ne s'agissait que de la comparer à Limule, et Cheza n'avait pas connu Limule. Il ne pourrait donc comprendre la troublante ressemblance qu'il y avait entre les deux. Pour lui, ce seraient des nouveautés, des traits qui n'appartiendraient qu'à la petite louve, lorsqu'il la croiserait si le destin le voulait.

Son fils parut réfléchir à ce qu'il lui avait dit. Bien-sûr, c'était sans doute plus simple pour son aîné d'appréhender la mort et le danger. C'était une chose qu'il ne craignait plus, car le temps et leur déesse avait apaisé ses doutes à ce sujet. Il n'avait pas peur de la fin, l'accepterait quand elle arriverait. Et tâcherait d'ici là de faire de son mieux pour que le monde soit meilleur. Pour Cheza qui était jeune, qui n'avait pas encore eu le temps de cultiver ces pensées-là et cette sagesse, il était évident que la chose était toute autre. Il respecta son silence sans chercher à le briser, laissant ses réflexion se perdre dans la brume du matin.

Le jeune loup finit par parler, et admit avec sincérité qu'il voulait aider mais craignait pour sa vie. Ajani hocha une fois la tête, signe qu'il comprenait. Il réfléchit à son tour un instant et finalement lança :

"Je ne peux pas te promettre que tu ne risqueras rien en m'accompagnant. Morne-Oeil est une terre peu hospitalière, et sera bientôt foulée par une créature terrible." Il tourna la tête vers Cheza. "Tu peux aider les Nakhus en restant ici et en prenant ma place pour déplacer le Spinosaure qui occupe les terres. Tu es fort, et nous avons mis en place beaucoup de choses pour limiter les risques. Et ce prédateur-là n'est pas d'essence divine ; Kerguelen s'est assurée qu'on puisse le neutraliser s'il devenait trop dangereux"

Il l'interrogea du regard, pour savoir ce qu'il en pensait.

Cheza

Un nom. Emilitia.
Quel jolie nom, si mélodieuse à l'oreille qui s'encre dans l'esprit facilement. Non elle n'était de blancheur immaculé, de noirceur elle était aux ailes légère et masque qui cachait son visage.
Des loups avec des masques il y en avait peu lui semblait-il ? Au moins il saura à quoi s'en tenir, hoche simplement de la tête en signe d'acquisition.

Promesse que rien ne lui fera fait sur l'île des pirates il ne pouvait promette. Car créature horrible viendra y faire carnage dans peu de temps. Puis une suggestion, celle de resté sur les terres qui l'ont vu naître et aider ceux qui la partagent avec lui. Prendre la place du Père.

À cela les yeux du jeune loup s'écarquillent de surprise, de peur ou l'hésitation se lisait dans les prunelles d'or. Lui ? Guider les autres ? En était-il seulement capable ? Il n'en savait rien faute de n'avoir jamais essayer, lui qui était l'ombre de ceux étant dans la lumière, le cœur pulse dans la poitrine, il l'entends si fort.

_... Je...Je ne sais pas... Suis-je seulement capable...? Guidée des poussins je peux mais des loups...Donner des directives...

Sa l'effraie Cheza. Pour son père ou d'autre cela semble tellement facile, en plus ici il s'agissait d' un dinosaure et non créature divine mais effrayant quand même. Il réfléchit, le regard se perd même, parce que il avait raison quelque part son père.

Si il partait, qui aiderait les Nakhus ? De force semblable à l'oracle il n'y avait que lui.

_...Comment je pourrais aider...? En plus je n'ai toujours pas de Glowstick...

Fait indéniable aussi. Mais dans l'un comme dans l'autre ne serait-il pas inutile ?

Ajani
L'Oracle lui adressa un sourire encourageant et répondit d'une voix rassurante :

"Il n'est pas encore temps de guider pour toi. D'autres seront là pour le faire et sur qui tu pourras compter. Kerguelen, Nocera, Lestat. Tu peux écouter et apprendre d'eux, et leur prêter la force qui est la tienne."

Il ne voulait pas lui mentir, lui dire qu'il pensait qu'il était prêt à prendre les rênes dans une situation qui pouvait devenir complexe. C'était un apprentissage long et difficile, lui-même avait vu s'écouler deux années entière aux côtés de Volstein avant de se présenter devant Yurai pour obtenir son glowstick et reprendre la cape blanche que son grand-oncle avait laissée vacantes. Il lui avait fallu de nombreuses réflexions, mener de nombreuses actions, comprendre qui il était et ce qui l'animait avant de pouvoir s'octroyer le droit de guider qui que ce soit.

"Je crois que tu es capable de leur apporter ton regard sur les choses également, dans le futur. Mais pour cela il te faut encore grandir, mon fils. Il te faut comprendre qui tu es et ce que tu peux apporter à ce monde. Et ceux qui te sont chers."

Il croyait sincèrement que le jeune loup était capable de se construire plus apaisé et moins tourmenté qu'il ne l'était encore. Il le ressentait, grâce à cette sensibilité accrue que lui offrait son rang de Prêtre.

"Un glowstick n'est pas gage de puissance ou de sagesse." Répondit-il à sa dernière remarque. "Choisir de servir un dieu, ou choisir de n'en servir aucun est un choix parmi ceux que tu devras faire, lorsque tu t'en sentiras prêt." Il toucha du museau la joue de son fils, premier geste ouvertement affectueux qu'il tentait vers lui maintenant qu'il avait l'impression que la glace se brisait enfin entre eux. "Peut-être aujourd'hui, peut-être demain, ou dans dix ans. Seule importe la voie que tu prendras, pas le temps qu'il faut pour la parcourir."

Cheza

Un regard encourageant mêlé à la voix bienveillante, qui lui disait qu'il n'était encore fait pour guider. Des autres il devait apprendre d'abord auprès de Kerguelen, Nocera et Lestat et dans leur tâche leur prêté force qui était sienne. Ce serait mentir si le loup ailé n'était pas heureux d'entendre ces mots et d'un coup le poids qui s'accumule disparaît, comme un ballon qu'on éclate pour que l'air contenue retrouve sa forme originel.

Si guider il n'était capable pour l'instant, son regard pouvait servir. Mais grandir il devait faire, plus que celle du physique, de l'esprit. Trouver l'identité qui le définira dans les années, se reconnaître il pourrait pour apporter ce qu'il fallait au monde et à ceux qui l'entoure.

Sur cette voie il pourrait s'engager, un autre objectif, Chausson serait content de lui il le pense. La remarque sur le glowstick qui prenait grande importance dans l'esprit des loups, n'était pas gage de puissance ni de sagesse. Choisir un Dieu pour le servir ou non était choix qui lui appartenait à lui seul, acquérir d'un quand il se sentirait prêt et non parce qu'une situation l'exige. (modifié)

Une truffe qui vint trouver sa joue si pelucheuse. Ça le surprends Cheza parce qu'après l'enfance il n'en eu d'autre de la tendresse et ce fût pour cela qu'il accepta le geste quand la langue timide lèche la babine supérieur comme quand il était enfant. Geste d'amour était-ce là, un cœur qui s'apaise un peu plus chaque seconde.

Prendre le temps de parcourir son chemin, de le façonner à sa manière, suivre des chemins pas toujours droit et savoir prendre d'autres.

_... Tu crois que...je ferai un bon Oracle...? Simple question, dénué de tout intérêt car il n'était pas prêt après tout. Curiosité de jeunesse.

Et puis...

_... Et si tu ne revenais pas...?

Devrais-je reprendre la figure paternel pour la famille ?

Ajani
Une expression amusée, sans malveillance, passa sur le visage de l'Oracle à la question de son fils. Une question à laquelle il était bien incapable de répondre. Les desseins des dieux étaient mystérieux, et les choix qu'ils faisaient n'étaient pas toujours clair au premier abord. Celui de le désigner lui avait été un choc, une surprise de taille. La Corneille peut-être aurait su l'éclairer, mais une question demeurerait toujours sans réponse : était-il devenu un loup sage parce qu'il était destiné à l'être, ou parce qu'on avait cru en lui et qu'on lui en avait simplement donné la possibilité ? Que ce serait-il passé si Volstein n'était jamais venu le chercher ? Les fils du destin l'auraient-ils tiré vers cette place inévitable, ou son chemin aurait-il été tout autre ? Ce genre de mystère n'avait pas de réponse et pouvait se méditer bien des heures durant.

"Qu'est-ce qu'un bon Oracle ?" Répondit-il, par une question.

Puis le ton de Cheza se teinta d'inquiétude alors qu'il évoquait clairement la possibilité que cette expédition un peu folle qu'il menait chez les pirates ne le garde à jamais. Il laissa s'écouler un instant pour trouver ses mots, puis dit :

"Je reviendrai. Je reviendrai dans ce corps, victorieux, ou je reviendrai en esprit auprès de notre Déesse, en souvenir auprès de vos coeurs." Il coula vers lui un regard profond. "Notre famille est solide et soudée, mais pas uniquement grâce à moi. Loin de là. Lorsque je partirai, elle existera toujours à travers vous."

Son fils craignait-il sa mort ? Ou celle de sa mère, dont l'âge avançait doucement lui-aussi ? Ajani avait eu un étrange rapport à ce concept, concernant sa famille proche. Celle de ses parents de sang avait eu moins d'impact qu'elle n'aurait dû, sans doute parce qu'il ne les avait pas beaucoup connus. Il y avait eu Limule. Le déchirement, la blessure qui ne se refermerait jamais.

Cheza

Une expression qui laissait lire l'amusement sur le visage du père, une question qui se pose ; Qu'est-ce qu'un bon Oracle ? L'ailé regarde une nouvelle fois le ciel pour y voir les oiseaux virevolter avec aisance, pour la plupart commençant déjà à migrer vers les endroits plus chaud le temps d'hiver.

_... Un bon Oracle est celui qui écoute les autres... N'hésite pas non plus à aider ceux qui en ont besoin... Dit-il dans un murmure avant de reprendre _... Celui qui guide les autres...qui prends des décisions parfois difficiles sans doute....et qui fait en sorte que tout le monde se sente bien et utile...?

Pour Cheza c'était sa être un bon Oracle. Puis réponse à son interrogations, il revient dans ce corps qui est le sien ou en esprit auprès de Yurai, mais le gros poussin ne voulait qu'il revienne en esprit mais bien en chair et en os. Parce que c'est compliqué de faire un câlin à un esprit il croit.

Le concept de Mort il s'y était très peu attarder étant petit. N'y comprenant pas grand chose en plus que c'était triste, sa mère aussi commençait à vieillir et déjà il devait se faire à l'idée qu'elle ne serait plus là un jour. Saurait-il accueillir cet événement ? Il avait un gros doute, pour le moment ils étaient encore là.

Il soupire parce que finalement il restait une question en suspens qui n'avait trouver réponse : Rester ou Partir.

Il voulais rester pour aider les autres avec le dinosaure mais en même temps, ne voulait pas laisser son père partir seul. Alors il est mitigé, ne sait pas ce qu'il doit faire.

_... J'aimerai pouvoir...me dupliqué...Comme ça je t'aide et j'aide ici aussi... Les yeux s'abaissent pour se poser sur la masse de son père, puis lentement vers le sol _... Je veux pas que tu partes....

Car la crainte de perdre est bien présente

Alors il se lève pour être plus proche, réduire le peu d'espace qu'il y avait. D'abord le museau qui se perd dans le chevelure, puis la tête plumeuse. Un enfant il restait encore malgré sa taille.

Ajani
Le grand loup laissa son fils parler sans mot dire, et sa réponse fut finalement :

"Mais alors quelle est la différence avec une simple... bonne personne ?"

La question n'appelait pas forcément de réponse immédiate ; elle ouvrait la porte à une réflexion possible. Si Cheza désirait avancer sur le chemin de la sagesse, il en arriverait sans nul doute à comprendre qu'elle résidait en grande partie en un perpétuel changement et non en des valeurs précises et énumérables. En une remise en question perpétuelle, toujours placée sous le signe de la bienveillance. Du moins était-ce ainsi que le lion blanc avait décidé de la porter, d'en faire son étendard. Il avait toujours des questions à l'esprit, il avait peu de certitudes à part celles qui constituaient les piliers de son existence. Celle qu'il aimait les siens, par exemple. Ou celle que son but était de rendre le monde meilleur pour tous.

Il entendit le jeune loup soupirer sans répondre à ses paroles, et finalement murer avec des mots compliqué ce qu'Ajani compris aussitôt comme : je ne sais pas quoi faire. Je suis perdu. L'Oracle avait payé cher certains choix qu'il avait fait, mais il était toujours parti du principe que la vie étant faite de mouvements et de choix, il fallait en faire. Et ensuite, quelles qu'en soit les conséquences, les assumer sans regretter. Les choix n'étaient ni bons ni mauvais en soi, et surtout faisaient partie de la vie. Il y avait derrière eux l'acceptation de ne jamais pouvoir tout faire en même temps, de ne pas pouvoir sauver tout le monde, métaphoriquement ou non.

"Quoi que tu fasses, ne regarde en arrière que pour comprendre tes réussites et tes échecs, et ce qu'ils t'ont appris. Les regrets sont des chaînes." Dit-il doucement. "Alors quoi que tu décides - et seul toi peut le faire - ne les laisse pas t'attacher."

Il ne lui donna pas de réponse, parce que ce n'était pas à lui de le faire. Il se contenta de poser sa large tête sur celle de Cheza en silence, savourant cet ultime instant avant qu'il ne s'en aille.

Cheza

Si c'était cela être un bon Oracle, quelles différences y'avait-il avec une bonne personne ? Comme lui par exemple ? Ou Kerguelen ? Onyx ? Loup et louves dépourvus de tout rang, finalement être Oracle n'était-ce pas qu'un simple titre ? Au même stade qu'Alpha, princes et princesses ? La réflexion se fait automatiquement et réponse il ne pouvait donner tout de suite. Une très bonne question qui fût posée là et auquel il devrait réfléchir. Non sur l'instant mais sur les années qu'il avait encore devant lui.

Un poids il sent sur le haut de sa tête, les quelques mèches blanche qui lui tombe dessus, qui se mêlent à sa crinière de plume. Ferme les yeux comme pour se reposer un peu, oreilles attentive qui écoutent, la voix qui se porte lui disant simplement de ne regarder en arrière seulement pour comprendre ses réussites et ses échecs, apprendre à faire mieux. Être celui qui comprends certaines choses, qui apprends et non celui qui éprouve les regrets pour se retrouver enchaîné par la suite.

Un choix il devait faire et c'était bien le premier auquel il était confronté. C'était si dur de choisir.

_... Je vais rester pour apprendre ici...

Parce qu'il faut grandir.

_...Je donnerai le meilleur...de moi même...

Parce qu'il faut être utile.

_...Tu me promet de revenir...hein ?

Parce qu'il veut y croire.

_...On se fera des câlins... comme les loutres après...

Parce qu'il aime.

La vue qui se brouille petit à petit, tristesse qui l'envahit. Larmes silencieuses qui perlent sur les jours joufflues.

Ajani
Finalement, il parvint à choisir. Sans que le lion blanc ne sache vraiment si c'était par résignation ou si réellement ses mots avaient eu un impact sur le jeune loup. Les pensées qui habitaient les autres étaient inconnues, nébuleuses, aussi n'aurait-il jamais la réponse à cette interrogation. Mais au fond peu importait.

Cheza avait fait le choix de rester, d'aider sa meute et d'apprendre auprès de ceux qui avaient déjà cheminé plus longtemps que lui dans la vie. Ce qu'il en ressortirait, seul le futur et peut-être leur déesse le savaient.

"Je ferai tout mon possible." Murmura-t-il, se refusant à mentir, à inscrire dans l'esprit de son fils une certitude qui pouvait être brisée.

Alors que ça, c'était la vérité. Il ferait tout son possible pour aider les Raeders et il ferait tout son possible pour revenir auprès de sa famille victorieux. Et quelle belle victoire sur la vie ce serait. Quelle belle conclusion à ce passé de haine, que le chef d'une meute continentale aider à la libération des pirates.

Il finit par se reculer d'un pas, rompant avec délicatesse leur étreinte, et essuya du bout de son large museau une larme qui coulait sur la joue de Cheza. Il se demanda s'il pleurait son départ, ou plus que cela. S'il pleurait ce temps perdu qu'ils auraient à rattraper plutôt que de l'avoir saisi. S'il pleurait sa propre peur de l'avenir. S'il pleurait sa peur d'aller de l'avant de sa propre volonté et de ne pas se contenter de regarder la vie défiler. Ajani lui lança un regard chargé de la tendresse qu'il avait à son égard et son aura répandit autour d'eux un sentiment de paix et de chaleur. Une bouffée d'encouragement contagieuse. Parce que tous deux devaient désormais marcher vers leur destin.

"Au revoir Cheza." Souffla-t-il.

Cheza

Il ferait tout son possible.

Cheza prends donc cette unique réponse car il n'avait d'autre choix que d'accepter. L'étreinte se termine, la chaleur accumulé s'évapore progressivement laissant le froid prendre place, un museau qui essuie une larme qui perlent n'ayant le temps de retrouver la terre.

Il pleure parce qu'il est triste.
Il pleure parce qu'il a peur.
Il pleure parce qu'il ne veut pas qu'il parte.
Il pleure parce que ce moment fût trop court.

Et encore tellement d'autres chose que l'ont ne peut résumer en une seule phrase. L'aurevoir déchire le cœur du jeune loup, mais il était temps pour chacun d'aller là où le destin décidait de les envoyer. Se lève à son tour, ouvre donc les ailes pour prendre de l'altitude.

_... Au revoir...papa...

Un faible sourire qui s'affiche sur le visage un peu fatigué. Et il s'en va au loin, disparaissant dans les rayons solaire.

Ajani
Il regarda la lourde silhouette de son fils s'élever à lourds battements d'ailes, gardant sur son visage une expression tranquille. Ne laissant aucune de ses propres craintes gâcher ce précieux moment, gâcher cette image que Cheza allait garder de lui le temps de son absence, jusqu'à ce qu'il lui revienne. Et finalement lorsque son fils ne fut plus qu'un point à l'horizon, il se retourna. Dans la lumière du jour désormais levé, on ne voyait presque plus la lueur du phare. Mais elle était là.
Et elle l'appelait.