Casse-tête · Solo

Eva et elle en ont discuté pendant qu'elle a progressé vis à vis de Séléné, d'aller dans le Nord. Assez pour qu'elle parle à Kerguelen de leur désir de continuer de renforcer le lien avec les Direswolves. Ce n'est pas un projet facile que de s'imaginer s'éloigner autant. Mais l'idée s'est frayée un bon chemin dans son esprit avec le temps.

Avec le deuil et sa séparation récente, elle espère juste que c'est une bonne décision.
Elle a bien réussit à s'éloigner des terres et de sa fille récemment cependant ; depuis l'Oasis aller avec Kerguelen à la pointe de l'Aube, et suivre les feu-follets ensuite. Elle doit pouvoir en être capable ; la probabilité que sa famille ai un autre accident est faible et les dinosaures, ils ont vu. De plus si elles trouvent Knut et Lyn, elles auraient une protection supplémentaire contre eux. Elle n'a pas d'arguments pour rester.

Ce voyage pourrait même être thérapeutique. reste de culpabilité, dont elle ne se trouve pas encore assez défaite. C'est juste une question de contrôle, s'est-elle répétée, bien obligée de se mettre face à la réalité qu'elle a encore été maladive à réfléchir à tous les détails. Elle suit ce qu'on lui a dit, les autres pourront être là pour Séléné. Eva est intelligente aussi et aura des idées pour tout ce voyage.

Davantage, il faut bien se lancer. Elle n'aura pas deux occasions comme celle-là. Si elle ne saisit pas l'opportunité elle ne retournera peut-être jamais revoir le jeune louvard qui a su attirer son intérêt. Kerguelen, Junlahdwiin et Vanhir ont déjà répondu à l'invitation qu'il a pu tendre dans le passé : il ne reste plus qu'elle. Alors au matin, elle se lève, et décide de ne pas y aller les pattes vides.

Un mécanisme.
Petit jouet casse-tête comme un qu'elle a élaboré pour Mido, voilà ce qu'elle va lui apporter. Ça a été le thème de leur quête, et si elle n'est pas originale pour l'objet, elle est déjà forte d'une fabrication. Elle se rend dehors assez pour du coup, aller choisir du bois. Ce ne sera pas du flottant cette fois, mais du sapin, hiver oblige.

Et hiver oblige, les sapins sont en plein repos.

Elle constate l'ennemi quand elle éclate une branche pour voir : la sève. L'ennui que cela lui cause est qu'elle va devoir ajouter une étape de fabrication pour s'en débarrasser. Le bois flotté avait le mérite de ne plus en contenir, même si beaucoup de morceaux étaient pourris à cause de l'humidité. Elle n'a pas hâte, elle a espéré cette tâche assez rapide. Pas le choix cependant, elle n'a pas envie de trop s'éloigner pour trouver autre chose.

Avec un soupir, elle rassemble ses morceaux et s'en retourne dans le dédale.

Ce sont surtout les nœuds qui la contiennent, remarque-t-elle en se penchant sur ce qu'elle a rassemblé pendant son chemin. Si elle les vide déjà, elle pourra en enlever la majorité, et aura des creux pour forger ses mécanismes. Voir des petites chambres dans lesquelles mettre des objets ? C'est un plan.

Elle est très visqueuse par le froid, elle n'a pas envie de se coller les pattes pendant qu'elle œuvre pour vider les trous, elle peut peut-être la chauffer pour l'aider à couler plus vite ? Ensuite, se protéger les pattes pendant qu'elle travaille, avec des feuilles pour tenir et en empruntant un outil à Fergus en métal pour le travailler.

Avec une moue, c'est donc là-bas qu'elle se dirige. Elle en profites pour lui raconter toutes sortes de récits sur les constellations.

Ce n'est pas si mal.

le temps passe et elle passe ses pattes dans de l'eau froide pour durcir ce qui lui reste de sève sur les pattes. Elle s'en débarrassé non sans un peu de douleur et nettoie au mieux l'espace des feuilles qu'elle a utilisé. Le pauvre instrument de taille reste couvert d'un peu de jaune, elle s'excuse auprès du forgeron avec un peu plus de promesses d'histoires. Il n'est ni mauvaise tête, ni rancunier, le bon bougre.

Avec son bois prêt, cette fois elle peut passer à la taille plus fine de chaque pièce. Pour ça elle a de l'expérience passée, au moins. Elle décide de changer un tout petit peu la forme et pour Knut décide une forme étoilée. Elle discerne à peu près l'angle dont elle aura besoin pour chaque côté. Décide quand même d'en faire une première sur une plus petite pour s'entrainer et bien vérifier si ce qu'elle visualise est juste.

Pas très loin, juge-t-elle.
Maintenant, il faut passer aux plus grandes pièces. Avec plus de patience et précaution, elle tourne un autre instrument, bien plat, place le morceau de bois dans le bon angle et cherche dans son esprit toute la retenue les petits coups à donner. Chacun d'eux est important, il ne faut pas trop enlever de matière où il faudra qu'elle retourne chercher du bois et réitère l'étape précédente.

Que serà serà.

Les pièces naissent sous ses pattes et son regard.
Parfois celui curieux de Fergus qui espionne et finit par la laisser tranquille.

Elle teste au fur et à mesure sa fabrication, et corrige si besoin est. Sa patience finit par payer quand le dernier s'imbrique avec les autres. Certes quand elle agite pour tester il y a un peu d'espace entre les morceaux et donc de jeu. Mais ce n'est pas assez pour qu'il ne soit pas faisable ou ruiner l'expérience. Expression satisfaite au visage, elle hoche la tête pour elle-même.

Elle passe une pierre rugueuse et fine pour poncer le bois et le lisser de certaines imperfections. C'est purement esthétique. La Guide sera damnée le jour où elle laissera quelque chose de moche cependant. C'est pour ça qu'après cette étape, elle dégote un peu de leur miel, d'huile et d'eau et effectue un mélange. Un peu de charbon de la forge à côté pour la couleur et elle est satisfaite de ce vernis. Il aidera aussi les pièces à mieux glisser.

Le bois absorbe le mélange comme une âme assoiffée, et brille assez maintenant pour être considéré terminé.
La louve est satisfaite : son présent est désormais complet.

Et à défaut de les contenir dedans, elle pourra toujours apporter les petites roches de l'Oasis avec elle.