Noir [PV Emilitia]

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Iris-

Ibéris et la demoiselle rose, la demoiselle rose et Ibéris,
une image qui lui tournait en tête depuis qu'elle avait appris leur relation. Mariés, elle avait dit, la solitaire. Pas en couple, pas amoureux, mariés. Comment est-ce qu'Ibéris avait-il pu merder à ce point ?

Il ne lui avait rien dit. C'était la première pensée qu'avait eu Iris lorsqu'elle était rentrée au clan, encore fébrile de la nouvelle. Il ne lui avait rien dit, et cela signifiait une chose qui la terrifiait encore plus : il tenait à elle, assez pour ne pas la mettre en danger. Maman ne savait probablement pas, le clan non plus, et il protégeait la solitaire qui se disait être sa femme. Peut-être bien qu'il l'aimait. Et cette pensée lui était insupportable.

Sa raison lui énonçait les arguments contre leur union : elle était une solitaire, se moquant de leurs frontières, affiliée à un rituel étrange l'ayant ramenée à la vie. Des amis solitaires, elle en avait au moins une, qui était elle-même amatrice de forces démoniaques. En somme, un danger pour le clan.

Et bien sûr, son coeur suivait la cadence : elle était belle, féminine et distinguée. Elle l'avait plus ou moins insultée, elle et son clan, et surtout, Ibéris l'avait mariée. Tout en elle avait eu pour don d'écraser Iris, de lui faire haïr ce qu'elle était d'autant plus, elle qui n'était ni belle, ni distinguée, ni intéressante. Et surtout pas digne de l'intérêt de son précieux frère. La rage s'était muée en haine contre celle que peu à peu elle glorifiait autant qu'elle enfonçait, tantôt jalouse tantôt dégoutée, tantôt attirée tantôt répulsée.

La réponse mit un peu de temps à venir, alors qu'une fois de plus ses nuits étaient occupées à la réflexion. Elle était, avant tout, une etelkru, et ne pouvait pas laisser un tel danger se propager. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Et si ce quelque chose était, par hasard ! De faire disparaître l'amante de son frère ... On ne pourrait pas lui reprocher d'être une bonne etelkru, non. il n'y aurait qu'Ibéris pour lui en vouloir, mais elle avait perdu tout espoir quant à leur relation. Lui aussi, elle devait le protéger.

Elle était partie au coucher du soleil. Retrouvant la trace d'Emilitia, elle avait traversé la frontière sans qu'on ne la repère, remontant la piste de son odorat affuté. Son masque posé sur son visage, les cheveux éclairés par la lune, elle avait marché dans les monts jusqu'à retrouver la silhouette de la louve-aux-ailes-noires. Paisible, elle s'avance en ôtant son masque, un sourire léger sur les babines. Le jeu commençait.

Bonsoir Emilitia.

Elle s'arrête, la salue d'un signe de tête. Examine la réaction de la solitaire qui est la seule portée d'accès vers la demoiselle rose qu'elle connait.

Emilitia

Il y avait cette petite fissure dans la montagne qui sentait la cendre. Il avait à cette endroit, une petite clairière autrefois très jolie sans doute qui avait succombé peu à peu face à la nécrose permanente. Ici, l'herbe ne pousserait plus, la terre avait été noircie,.Les pins avaient perdus toutes leurs aiguilles, leurs racines avaient pourries et leurs troncs étaient striés de marques noires au passage des ailes portant la nécrose.
Ici, c'était l'antre du démon, un endroit volontairement condamné par celle qui s'y était arrêté afin de se protéger certaines nuits trop froides de l'hiver. Ce n'était pas si grave, le reste de la montagne allait bien mais il y avait là une preuve concrète de pourquoi c'était une mauvaise idée qu'Emilitia entre dans une meute et s'arrête quelque part.

Cette nuit, Emilitia dormait dehors, devant l'antre, sur un rocher. Il faisait un peu moins froid et la louve noire voulait profiter de la pleine lune. Celle des démons n'est-ce pas? C'étaient ces nuits là qui ne t'appartenaient pas.
Endormie à demi, les pas se rapprochant lui firent rapidement ouvrir les yeux derrière le masque bien qu'elle garda la tête posée sur ses pattes avant à l'apparition de la silhouette se découpant dans le noir.

« Oh, bonsoir ! »

C'était l'etelkru du cauchemars. Emilitia s'étira, ramenant sa tête entre ses épaules pour étendre loin devant le bout de ses pattes avant, écartant les doigts avant de tout ramener à la normale en se levant. Elle sauta de son rocher, se rapprocha de l'etelkru, s'arrêtant à quelques centimètres d'elle, queue relevée dans son dos.

« Je l'avais vu la dernière fois déjà, ton masque, même si tu le retires, je devines quel genre d'objet c'est. Le miens, je le porte pour ne pas inquiéter trop vite les nouvelles rencontres, je ne voudrais pas qu'elles soient gâchées par la couleur de l'âme vue au fond du regard. Toi, que cherches à préserver ? »

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-Iris-

Les nuages se dégagent pour éclairer d'un rayon blafard la fente dans la montagne où s'était réfugiée la louve du cauchemar : la terre noircie semblait morte, aucune plante ne venait plus distraire le regard du paysage d'un autre monde. Emilitia avait-elle choisit cet endroit pour sa ressemblance avec les démons, ou bien était-ce sa présence qui avait transformé le lieu ? Iris ne saurait dire. Elle laisse la femelle aux grandes ailes noires s'approcher, s'asseyant paisiblement. Elle avait déduit, au fil de ses rencontres avec la solitaire, que celle-ci n'était pas agressive, seulement intéressante. Iris regrettait presque qu'elle ne fut pas etelkru. A sa question, elle pose son regard violacé sur le masque blanc de la louve. C'était elle qui l'avait inspirée pour son oeuvre, bien moins travaillée que le masque d'Emilitia. Elle se sentait mieux, posée derrière, anonyme. Mais elle n'avait pas encore trouvé l'occasion de vraiment l'utiliser.

Mon identité. Mais avec toi, ce n'est pas la peine.

Elle sourit, masque à l'épaule. Puis, baisse la tête, laissant ses cheveux brillants sous la lune couvrir son regard.

Je voulais m'excuser pour la dernière fois. Je n'ai pas réalisé à quel point vous m'avez été utile, en répondant à mes questions sur les plans. Personne d'autre que vous n'a été en mesure de répondre à mes questions.

Elle relève les yeux pour regarder de nouveau la solitaire. Peut-être qu'elle aurait du aller directement chercher cet Atoll, parler à la demoiselle rose, mais Emilitia était plus mesurée, plus rationnelle. Et la proximité des deux était sans équivoque : la louve noire était la clef du problème, en plus d'être plus facile à trouver.

Je voulais vous faire une nouvelle proposition. Je peux vous faire visiter les profondeurs sans risque, avec une bonne amie à moi qui a accepté de vous protéger et qui connait bien l'endroit. Tant que nous ne éternisons pas, nous ne nous feront pas prendre. En échange, toute informations que vous trouverez là-bas sur les démons, j'aimerai également les obtenir. L'échange sera plus équitable.

Elle s'excuse mentalement à Sakura, qu'elle utilise pour donner des inflexions de vérité à ses propos. Elle hoche la tête, l'air un peu contrit. Si sa proposition ne plaisait pas, il lui faudrait trouver autre chose pour se rapprocher de la demoiselle rose .... De la louve de son frère. Une pointe de regret vient lui teinter le coeur : elle perdrait dans cet échange la confiance d'Emilitia. Mais de regrets, elle n'aurait pas : face aux solitaires, elle n'avait plus de pitié.

Prenez votre temps pour me répondre. Le rendez-vous pourra être fixé à la prochaine pleine lune, je suis de garde ce jour là sur l'île avec mon amie.

Emilitia

« Ça ne doit pas valoir la peine avec beaucoup de loups. »

Puisqu'elle était membre d'un clan. Les siens la connaissait et pour tout êtres extérieurs, elle était au moins etelkru, s'ils n'étaient pas plusieurs à porter un masque, elle serait de toute façon vite reconnaissable.
Emilitia haussa les épaules aux excuses avant de s'éloigner un peu pour marcher et s'étirer à nouveau, les muscles endoloris par la journée achevée. Elle ne laissa pas savoir si elle acceptait ou non les dites excuses ou même si les événements passés avaient le moindre importance à ses yeux. Elle répondit simplement d'une voix neutre.

« C'est parce qu'il n'y a pas beaucoup de loups qui s'y intéressent. »

Sinon, il y en aurait plus pour lui répondre.
Son regard se pose à nouveau sur l'autre femelle à la proposition, Emilitia était suspicieuse. Elle l'aurait sans doute moins été si les Etelkrus ne s'étaient pas autant intéressés à elle et la Demoiselle Rose ces derniers temps et surtout, s'ils s'étaient montré moins désagréables, sans pour autant se douter du plan qui se montait derrière cette conversation.

« Je croyais que ça t'attirerait bien trop de problèmes. Pourquoi tel changement d'avis ? »

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-Iris-

La louve noire avait raison, son masque ne servait pas à grand chose. Mais la sensation de l'avoir sur sa peau, de pouvoir supporter son reflet était quelque chose à laquelle elle s'était attachée, sans vraiment savoir pourquoi. Elle ne préférait pas s'étendre sur le sujet avec la louve du cauchemar, de toute façon : elle aussi avait rencontré l'araignée, elle aussi avait vu son pouvoir. Lui donner une telle information revenait à lui laisser l'opportunité de la manipuler, et elle ne pouvait pas l'envisager. Elle reste neutre, attendant la suite : pour avoir plus d'informations sur les plans parallèles, elle comptait se rendre à la bibliothèque. Dans son clan, bien peu semblait pouvoir la renseigner.

La suite la surpris un peu plus : Emilitia était suspicieuse. Elles qui, il y a quelques temps, se montrait si avenante. Avait-elle fauté quelque part ? Elle n'était, après tout, qu'une débutante en la matière, mais les enjeux étaient déjà très élevés. Il fallait qu'elle regagne sa confiance rapidemment, tout en restant cohérente. Alors, comme tout à l'heure, elle teinte son discours de vérités, tordant seulement la réalité pour donner à sa voix des inflexions pures. Elle prend un peu de temps pour réfléchir, avant de lever lentement deux doigts de sa patte.

Il y a deux raisons. La première, c'est que les risques ont baissés. Ma mère, une des alphas, a accepté de me laisser patrouiller sur l'île avec mon amie, ce qui nous laisse une fenêtre de 24h de tranquillité pour agir. Si, en plus, vous avez des pouvoirs vous permettant de passer les frontières sans y laisser de trace, les risques sont minimisés. La deuxième, c'est que j'y gagnerait bien plus que prévu. En explorant seule, je risque de passer à côté d'énormément d'indices. Mais vous deux m'avez montré votre connaissance et votre proximité avec les plans parallèles, plus que quiconque dans mon clan : je ne peux me passer de vous.

Elle relève les yeux, toujours neutre, étudiant les réactions de la louve en face en essayant de lire à travers son masque. Elle avait l'impression d'avoir énormément parlé, beaucoup trop, et sa gorge s'était asséchée de manière accélérée. Mais elle essaye de ne rien en montrer, se contentant d'attendre le verdict. Le doute vient emplir sa poitrine, réalisant soudain qu'elle jouait là un jeu dangereux : si la louve s'apercevait du mensonge ... Mais c'était trop tard. Elle y était plongée, les quatre pattes dedans.

Emilitia

Le regard d'Emilitia se releva vers Drippir, lui qui était son guide dans ce monde... enfin, surtout en ce qui concernait les démons.

« Qu'en penses tu ? »
« C'est une décision qui ne tient qu'à toi mais je suis assez curieux de voir ce qu'est réellement ce morceau d'abîme, s'il est réellement relié à notre monde... »
« Le tiens surtout, je suis née sur celui-ci. »
« Mais tu travailles à devenir démon entièrement. »

A nouveau le regard du masque revint sur l'etelkru. La louve noir fit une moue, remua les épaules comme si elle hésitait encore, s'apprêtait à refuser mais...

« S'il y a une faille, il est sans doute important que je la vois. »

Emilitia ne pouvait pas vraiment compter sur la bibliothèque pour en apprendre plus finalement, la marque divine qui protégeait les lieux la dérangeait bien trop et ce que les livres ne pouvaient apprendre, le terrain lui en était probablement un peu plus capable. Et puis... il fallait avouer que le territoire Etelkru intéressait toujours la demi-démon mine de rien.

« La demoiselle Rose a ces capacités, pour ne pas être très inquiétée. » Présents de son Oncle. « Pour ma part, j'ai théoriquement obtenu droit de passage. Je l'avais dit que ce n'était que léger inconvénient » Le problème avait été réglé. «Je serais présente, à la prochaine pleine lune. J'en parlerais à la Demoiselle Rose si elle est encore intéressée. »

Vivons cette aventure et enfonçons nous encore un peu plus vers le royaume des ombres.

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-Iris-

La louve noire prend son temps pour réfléchir, demandant même à l'animal étrange qui la suit depuis toujours. iris regarde leur jeu, écoute le cheminement de pensées : elle a déjà vu Emilitia parler à la chose volante sans savoir ce qu'il était, mis à part qu'il répondait parfois et avait sa propre personnalité. Finalement, la curiosité sera plus forte que le danger, et elle accepte d'en parler à la demoiselle rose. Mais il y a un hic : le droit de passage. Iris se fige : depuis quand la louve au masque avait obtenu cet accord ? Cela changeait ses plans, entièrement. Elle sent une bouffée de chaleur la prendre, essaye de ne rien montrer. Emilitia viendra, c'est déjà ça ... Mais peut-être pas la demoiselle rose.

Elle doit savoir, absolument. Son esprit est en ébullition : Si la louve noire a bien un droit de passage, alors l'amener seule dans les Profondeurs serait parfait pour en apprendre plus sur ces dernières. Si la demoiselle rose vient, alors elle peut appliquer son plan initial. Si Emilitia ment, alors elle peut appliquer son plan initial. Tout ce dont elle a besoin, c'est l'information. Elle se relève, contrôlant son souffle.

Très bien. Nous nous reverrons, dans ce cas.

Comme toujours. Mais peut-être plus tôt que prévu : Iris comptait bien savoir qui viendrait sur ses terres, c'était primordial à présent. Dans tous les scénarios, elle en sortirait gagnante ... Sauf si Sakura refusait de les accompagner. Mais elle saurait se montrer convaincante. En attendant, elle devait absolument parler à maman pour vérifier ce que la louve au masque lui disait. Ce ne serait pas la première fois qu'un solitaire mentirait, après tout. Une dernière question vient percer le brouillard fébrile de ses pensées :

Savez-vous où vous rendre ?

Emilitia

La conversation pendrait bientôt fin, sans doute, puisque rendez vous était pris. Emilitia rejoignit le rocher qu'elle avait quitté plus tôt, d'un bond, avant de se coucher à nouveau dessus les pattes avant croisées, la tête posée au sommet mais le regard toujours rivé sur l'Etelkru. Elle fut rejoint par Drippir qui se posa dans ses cheveux, tournoya un instant sur lui même avant de se stopper et doucement faiblir la lumière qu'il émettait.

« C'est une information que tu n'as pas encore donné »

Emilitia aurait envisagé l'île directement si la question n'avait pas été posée.

Sujet: Re: Noir [PV Emilitia] Mar 08 Mar 2022, 20:03

-Iris-

La louve regarde un instant la mouche voletant autour de la dame au masque avant de s'avancer d'un pas. Elle tend une griffe et trace la silhouette de l'île sur le sol poussiéreux. A l'endroit approximatif où se trouvait les profondeurs, elle pose une croix. D'un côté, elle place la berge, pour donner une orientation générale à son dessin, qui s'explique seule. Elle se fend tout de même d'un point de rendez-vous acté oralement, au cas ou son dessin ne suffirait pas :

L'endroit est ici. Si vous ne trouvez pas, ne hurlez pas : je viendrai vous chercher. A bientôt, alors.

Elle salue une dernière fois la louve avant de repartir.

Sujet: Re: Noir [PV Emilitia] Mar 08 Mar 2022, 21:13

Emilitia

Si Emilitia ne bougea pas de sa position initiale, c'était parce que de sa hauteur sur le rocher, elle pouvait voir cette petite carte tracée à même la cendre des êtres nécrosés de son jardin. Seules ses oreilles en avant laissaient deviner une attention restante alors que la louve noire ne bougea pas non plus d'un poil lorsque l'Etelkru fit mine de s'en aller.

« A bientôt. »

Pour cette nouvelle rencontre promise au cœur même du territoire Etelkru, sur cette île qui était leur.

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