Noir [ Raeders ]

Son cœur battait la chamade, il battait à tout rompre, fournissant l’impulsion à chaque foulée, rythmant chacun de ses pas. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait éprouvé telle sensation, son sang venait battre ses tempes, c’était comme si une bataille venait se livrer à l’intérieure de son cœur et de son corps, des fourmillements faisant légion sous sa fourrure émeraude venant jusqu’à chatouiller ses extrémités. Entre euphorie et nervosité, elle avait traversé le bras de mer qui la séparait de l’île Raeders, sans savoir exactement ce qui l’attendrait de l’autre côté, elle savait les raeders très regardant sur les frontières, au moins autant que l’était ses ex-comparse. La louve savait qu’elle allait certainement devoir marcher sur des œufs, bien qu’elle n’était là ni pour les envahir, ni pour les voler. Malgré l’anticipation d’une supposée agression, la louve arborait un sourire radieux s’étendant entre ses babines.

Enfin.

Lorsqu’elle s’arrêta là où l’odeur se faisait la plus forte, Elle emplit sa poitrine d’air marin avant de relâcher un profond soupire de soulagement. Elle y était enfin, c’est là que tout allait se jouer une dernière fois, elle devrait certainement faire preuve de tacts et montrer patte blanche, si elle ne voulait provoquer l’escalade. Plutôt que de s’avancer d’avantage sans s’annoncer, la louve préférait avertir de sa présence. Ainsi, c’est un Hurlement claire qu’elle poussa après quelques pas vers les profondeurs de l’île. Elle espérait que cette façon d'alerter les habitants de l'île ne serait pas mal interprétée par ceux-ci.

Secrètement, elle avait espéré que l’attente de la venue des Raeders ne s’étende pas dans le temps. L’attente fut finalement d’assez courte durée, puisqu’une louve à la chevelure argentée vint à sa rencontre avant autant de grâce qu’elle même pouvait déployer parfois. La louve émeraude fut quelque peu surpris, de la venue de cette louve qu’elle ne connaissait pas et dont la démarche et la attitude se faisait des plus soutenus, ce n’était certainement par l’image qu’elle se faisait de la plupart des raeders qu’elle connaît, nous étions à mille lieu de l’ancienne maîtresse des rituels Ann, qui lui avait fait si forte impression pour des raisons toute autre.

« Bonjour, Belle dame. »

Un sourire se dessina sur les babines de la louve, il était sincère, elle était ravie de faire la rencontre des autres raeders sans savoir réellement si sa candidature recevrait suffisamment de poids pour finir de convaincre le capitaine. Si la partie semblait s’être joué entre sa seconde et la solitaire, il ne restait plus qu’à confronter celui-ci afin qu’il rende sa décision officielle. Après tout cela faisait bien des années qu’il lui devait son bandeau. C’est pour cela que la louve n’avait hésité à venir le chercher d’elle-même, posant ses pattes sur l’Île interdite, sans en ignorer les risques.

« Geeti, je suis contente de te voir. »

La louve ferma les yeux quelques secondes comme pour appuyer son expression ravie de retrouver la petite louve jaune comme un citron. La mention de la colère du capitaine, la fit sourire d’avantage. Peut-être oui, qu’il n’allait pas apprécier sa venue. Elle s’en faisait que peu de soucis, qu’il vienne à sa rencontre ou non, elle était là pour ça.

« Je souhaite m’entretenir avec votre capitaine. Votre second Edessa est venue me trouver, nous avons à parler affaire.»

Elle reprit un peu de sérieux, sans dissimuler son sourire qui ne la quittait pas.

Surprise, elle l’était. Elle n’avait connaissance que l’île raeders regorgeait de tant de jolies louves, bien loin de l’image que l’on attribuait plus communément aux forbans. À son époque, la réputation qui fut la leur, était tout autre, ils étaient comparé à de cruels brigands volants les enfants, pillant des trésors, conquérant des territoires par la force, une image bien loin de la petite louve aux cheveux d’argent qui faisait désormais face à la louve émeraude. Et même si elle n’avait jamais cru totalement aux sombres histoires concernant les pirates, que l’on racontait aux louveteaux pour les encourager à être sage et à ne jamais se rendre sur l’île de morneoeil. Elle ne pouvait totalement dissimuler sa surprise.

Les louves raeders avaient toutes un certain charme. De la seconde ornée de perles nacrées, à la louve bleues aux cheveux argentés, à la petite louve couleur de soleil qui était venu la trouvée sur la plage. Les raeders regorgeaient de surprise et ce n’était pas pour déplaire à la grande dame.

* Le Capitaine ne va pas apprécier votre venue ...*
Devait-elle craindre la venue du capitaine, celui qui elle avait abandonné les siens, celui qui n’avait totalement semblé convaincu par son retour parmi les vivants ? Non. La louve était persuadée que tout se passerait pour le mieux et dans tous les cas, elle était prête à recevoir les reproches de son capitaine, elle avait déjà affronté de bien pire confrontation pour craindre le courroux du vieux loups de mer. La grande louve ne perdit ni sa constance, ni son sourire, se voulant des plus rassurantes envers la plus jeune.

Tout ira bien.
Je m’occuperai du capitaine.

« Ravie de vous rencontrer, Dame Pandore. »

La louve se saisit délicatement de la patte tendu et y déposa en baiser tout en finesse. Si c’était ce que la louve espérait venant d’elle, ne ne souhaitait la décevoir, juste pour cette fois.

« Votre fille est une charmante enfant. Il ne fait aucun doute qu’elle la reçut la meilleure des éducations. »

L’attente ne fut pas trop longue. Elle fut même plus brève que la louve vert d’eau aurait pu l’espérer. L’arrivé précipitée du capitaine, ne passa pas inaperçu, non plus, elle fut annoncé par les cliquetis familiers des babioles qu’il avait toujours eu l’habitude de transporter où qu’il aille en tout temps. Lorsque la silhouette du capitaine apparut au loin, la louve redressa vivement la tête, comme pour mieux le distinguer, cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient croisé, à croire que leur chemin n’était fait que pour se croiser brièvement le temps d’une entrevue, une courte pause. Pourtant la louve ne tarissait pas son enthousiasme.

Son sourire s’élargit à l’approche du mâle. Sans surprise, il lui apparut préoccupé, comme accablé par les âges, bien plus qu’elle ne l’aurait jamais été elle-même. L’Océan ne devait pas préserver l’ensemble de ceux qui se trouvait sous sa protection, il lui était impossible de préserver l’ensemble de ses serviteurs aussi fidèle soient-ils, car fidèle, il n’était à n’en pas douter. La louve aurait mis sa langue à couper plutôt que de douter de la fidélité du capitaine envers l’Océan. Il était de ceux qui ne renonçait jamais et elle le savait.

La solitaire s’apprêtait à ouvrir la bouche et à combler les lacunes du capitaine, mais c’était sans compter sur l’explosion de gloussement venant de la louve bleue qui avait tenté jusque là de conserver un air digne, c’était une avalanche de reproche qui pleuvait sur la solitaire à la fourrure striée. Des reproches, mais pas seulement. Les oreilles de la louve s’agitèrent brièvement, elle aurait pu être peinée par ces informations si n’avait conscience du temps qui s’était écoulé.

Leur chemin les avait éloignés, il était normal alors qu’il eut trouvé quelqu’un pour l’accompagner dans la vie, elle n’était guère plus qu’un mirage qui s’était trouvé sur son chemin à un moment donné et lui, n’était pour elle qu’une illusion ou un rêve qu’iel s’était forgé alors qu’ils étaient jeunes.

Lorsque les reproches fusèrent, lorsqu’elle fut une nouvelle fois comparé aux continentaux, le pelage de la louve verte doubla de volume et un grondement rauque échappa brièvement de sa gueule. Il y avait des choses qu’elle n’était prête à entendre et accepter, ce n’était là qu’un avertissement, nulle manque de respect, seulement le résultat d’un agacement passager. Mais nulle bataille n’était à mener ici, et elle avait promis de se tenir à carreau parmi eux, comprenant sans mal quel lien de parenté, il existait entre elle, la seconde et le capitaine, elle se garda bien d’aller lui chercher querelle et demeura silencieuse lorsque la demoiselle passa sa colère contre son poitrail et tenta de la repousser hors de leur frontière. Elle demeura impassible, immobile, attendant que l’orage passe, comme un bloc de marbre.

« Charmante. » Ironisa la louve en aparté, tout en accompagnant du regard, la louve bleue qui s’éloignait, non sans un air courroucé qui ne détrompait pas la grande dame. Sa truffe était légèrement pincée, la colère soudait de la plus jeune l’avait surprise, et elle se demandait qu’est-ce qui pouvait provoquer une réaction aussi épidermique.

« Je ne pensais pas que ma venue provoquerait tant d’animation parmi vous. Alors c’était ici que tu te cachais. »

Elle retrouva rapidement le sourire et la sérénité de son arrivée, ce serait-ce que pour un temps. La grande louve éclaircit sa voix,

« Dame Edessa est venue à ma rencontre. »

Ce n’était qu’une épreuve de plus à ajouter à son palmarès qui ne cessait de s’élargir de jour en jour.

« Elle a accepté de se porter garante de mon intégration parmi les vôtres, même si elle dit qu’elle me tiendra à l’œil. »

Wasabi ne s’en souciait pas, c’était bien le dernier de ses problèmes.

« En absence de réponse de ta part, j’ai préféré venir te trouver par moi-même. Et me voici. »

Devant lui, elle n’était pas un fantôme, ou un revenant, elle était des plus réelles et surtout honnêtes dans sa démarche.

« Tu n’as pas oublié, tout de même, tu me dois un bandeau. Et tu me dois une visite de l’île. »

Son regard se fit exagérément sévère, entre amusement et pointe de reproche.
Elle devait reconnaître qu’elle était lassée de l’attendre, alors, elle avait pris la décision d’aller à sa rencontre. Allant de l’avant pour provoquer le changement tant désiré.

Elle ne l’avait jamais vu ainsi. Et ne le connaissait pas ainsi.
Et pourtant, elle ne bougea pas, restant proche de son flanc, aussi droite qu’elle pouvait l’être, surplombant la côte sur laquelle elle glissait un regard de jade. Elle attendit que l’orage passe, que la crête menaçante regagne sa forme initiale, et même s’il demeurait courroucé, en témoignait ses oreilles plaquées contre son crâne, la louve n’en demeura pas moins paisible. Car il y avait bien pire qu’affronter la colère d’un ami, bien pire que de se voir rouer de coup si cela avait été nécessaire une seconde fois, par lui, ou par quelqu’un d’autre.

L’émotion qui vint troubler cette pseudo béatitude de façade, ne fut autre que l’inquiétude, qui vint à lui nouer l’estomac, faisant remonter un peu d’acidité jusque dans sa gueule. Aujourd’hui si elle s’inquiétait, ce n’était plus pour elle, pour sa survie. C’était une inquiétude qu’elle ne savait si elle était justifiée et pourtant, qu’elle ne pouvait réellement effacer de son esprit.

Il avait oublié.
Peut-être devenait-il sénile avec l’âge ? Après tout, il n’apparaissait plus aussi jeune que lorsqu’ils étaient tout deux connus au manoir. Peut-être la maladie ou le vieillissement ne tarderait à l’atteindre totalement. À l’inquiétude, se mêla la peine, peine pour ces deux vies qui n’avaient de cesse de fuir l’une, l’autre, un peu comme si l’une commençait alors que l’autre arrivait à son crépuscule. Pourtant, il était hors de question de pleurer, pas ici, pas maintenant, elle ne pleurerai plus de tout façon, même si cette pensée l’effrayait, même si l’imminence d’un nouveau départ était à craindre.

Les oreilles basses, elle demeura sa expression lorsqu’il évoqua le fanion qu’elle porterai bientôt.

Lorsqu’il l’invita à le suivre pour aller boire un verre, elle eut du mal à cacher ses hésitations. Il y eut comme un instant de flottement pendant lequel un air dur resta figé sur son visage. Lorsqu’elle se rendit compte de son absence, la louve se contenta d’esquisser un sourire et de hocher la tête, avant de se joindre à son sillage.

La louve s’émerveilla au côté du capitaine, observant les différentes habitations qui parsemaient l’île avec attention. Enfin, elle découvrait son/leur mode de vie, ce n’était plus que des histoires, des contes, dont elle ne savait plus s’ils étaient le fruit de son imagination, tout se faisait plus réel.

Jusqu’à enfin pouvoir poser patte sur le pont du Navire, la sensation fut grisante et un sourire des plus satisfait pointa enfin sur les babines de la désavouée. Elle en avait rêvé pendant tant d’année, bien avant que ce rêve ne lui soit arraché. Pourtant, ne pouvant se laisser distancer par le capitaine, elle trotta à sa suite en prenant soin de ne pas endommager le plancher avec ses griffes, c’est sans bruit qu’elle glissa derrière lui.

En franchissant la porte de la cabine, son regard se perdit une nouvelle fois sur les boiseries, les moulures, les formes courbes, elle n’avait jamais vu si beau vaisseau – à vrai dire, elle n’avait jamais vu autre vaisseau que celui de Chimaera. La louve d’émeraude prit place à la table du capitaine, posant l’une de ses pattes sur celle-ci avant de s’asseoir, les pattes repliées sous elle, dans une position qui lui semblait confortable et lui assurait une certaine stature et un certain équilibre. Elle l’observa.

« Tu veux que je fasse le service ? » Hasarda-t-elle, les oreilles en avant, faisant tomber quelques mèches sombres devant ses yeux par mégarde.

Au moins pourrait-elle se rendre utile à quelque chose aujourd’hui autrement que déranger l’île toute entière.

« Je ne suis peut-être plus si jeune que lorsqu’on s’est connu jadis, mais je ne suis pas devenue sourde pour autant, rassures-toi, je sais encore écouter de mes deux oreilles. »


Entendre, Écouter, Se souvenir.
C’est une chose qu’on ne lui avait pas encore volé. Un sourire se dessina sur ses babines, il s’élargit d’avantage quand il sortit de son tiroir un morceau d’étole neuf et demeura même lorsqu’il tenta de la narguer.

Ses yeux en amande s’étaient tout deux posés sur le foulard noir qu’il venait d’apposer sur la table juste entre eux. Elle feint le désintérêt quand il vint à la taquiner. Il l’avait posé bien en évidence entre eux, pourtant, elle ne précipita pour s’en saisir, elle n’était guère pressée et puis, elle n’était venu pour dérober ce qui est était sien désormais.

«  Les couleurs ont changés... »

Elle prit une gorgée qu’elle dégusta lentement avec délicatesse, avant de relever les yeux et de finir sa phrase.

« Et c’est pour le mieux. Tu fais toujours d’excellent choix. »

Ce n’est pas comme si elle n’avait pas remarqué le changement de pavillon qu’il portait lui-aussi et ce dés leur retrouvailles dans le nord. Les temps avaient bien changer. Et elle se félicitait d’avoir à porter la couleur rouge sang que l’on pouvait rapprocher à ce traite d’Aka, le dieu rouge. Elle ne souhaitait plus rien avoir à faire avec cet énergumène qui la répugnait désormais, hors de question de porter une couleur semblable à la sienne.

T'es prête?

«Bien évidemment.»

Elle reposa la coupelle dans un bruit de bois, patientant sans pour tant décrocher son regard de la vaisselle. Une griffe se posa sur la coupelle et en fit le tour sans en renverser la moindre goutte, sans émettre le moindre bruit de vaisselle.

Une seconde fois, elle porta la coupole à ses lèvres, laissant glisser le rhum dans sa gorge, sentant sa chaleur envahir et réchauffer son corps. Elle ne pouvait réellement dire si cette sensation lui était plaisante ou non, l’alcool venait rapper son palais raffiné, bien plus habitué au poisson cru qu’aux boissons alcoolisées dont les pirates se délectaient.

Les ténèbres, la mort, la peur…
Les raeders semblaient prêts à emprunter des chemins bien sombres.

Par imitation, la louve termina sa coupe d’une traite, sans rien dire. Ce n’est qu’un peu après que sa tête commença à lui tourner.

Les oreilles de la louve se plaquèrent légèrement en arrière. Il avait bien changer le jeune loup plein d’espoir qu’elle avait rencontré au manoir, celui qui avait encore la prétention de croire que certains puissent être différent. Ils avaient changé tout deux, et elle ne saurait tranché à l’instant et avoir la certitude qu’ils avaient tout deux changés pour le meilleur. Peut-être bien, ou alors, c’était ce qui attendait tous les Readers. Toute fois, elle camoufla ses doutes, les enterra dans un recoin de son esprit, sans toute fois, parvenir à s’en détacher pleinement. Alors elle hasarda :

« Rassures-moi Mon Mignon, il est quand même pas question d’reprendre les assassinats et les sacrifices, les meurtres, les enlèvements. »

La liste était longue et elle aurait pu énuméré plus d’élément passé encore, mais elle se contenta de ceux-ci qu’elle compta sur le bout de ses griffes. Puis lorsqu’elle se rendit compte, qu’il aurait pu croire à tord à un manquement de zèle de sa part, elle se justifia alors.

« J’ferai ce que tu m’demandes, là n’est pas la question, crois-le ou non. MAIS … Cela m’enchante pas trop, tu sais … L’meurtre…Le sang, ça m’ferai un peu de peine d’avoir à Zigouiller des gens...»

La louve s’appuya brusquement sur la table, avant de relever sa croupe, manquant de peu de débarrasser la vaisselle par la même occasion, elle vint poser sa paume sur sa joue, le jugea d’un peu plus près. Elle fronça d’autant plus les sourcils qu’elle se rapprochait de plus en plus près comme pour mieux l’observer.

« Tu ne me semblait pas aussi grincheux avant. »

Une nouvelle fois, elle vint lui fouler la joue, bougonne.

« Tu n’as pas à t’en faire pour eux, j’boufferai l’cul de tous ceux qui poseront une patte sur l’île. » Littéralement. « Y aura pas un artefact de continentaux à sévir par ici, j’te l’promet. Les Dieux peuvent bien aller s’faire foutre. »

La louve fit la moue une nouvelle fois, elle n’avait plus que l’Océan dans le cœur, les Dieux n’y avaient plus leur place, concernant le roi et le capitaine, c’était différent, elle leur réservait une petite place.

«  Que comptes-tu faire pour … tu sais…. La louve ? »

Cette charmante louve qui l’avait accueilli, Wasabi restait persuadée qu’elle n’en resterai pas là et que cette histoire allait connaître quelques rebondissements.

Je ne suis pas grincheux.
Ha. Ce n’est pas tout à fait ce qu’elle avait constaté, un sourire amusé se dessina brièvement sur les babines de la louve qui fit mine d’admirer la verrerie. Il avait bien changé le petit loup aventureux qui traquait des araignées dans le manoir. Il était devenu vieux. Les rêves dont il débordait jadis semblait avoir disparu, mais la louve n’aurait su dire si c’est parce qu’ils avaient été accompli ou parce qu’il les avait mis de côté pour faire face à des responsabilités plus grandes. Comme être parent.

Elle, elle ne l’avait jamais été et désormais, elle ne vivait que pour elle et une poignée d’autres qui lui étaient encore inconnus, les Raeders. À cette pensée, le sourire disparu brièvement. Peut-être ne le serait-elle jamais, Parent, après tout ce que son corps avait traversé, elle ne pouvait en ignorer les stigmates qui venaient couturer l’ensemble. De toute façon, elle n’était pas sûre de le vouloir.

Elle resta silencieuse un moment, le laissa s’exprimer quant à sa façon de voir le monde désormais. Non, elle n’était pas une barbare, et elle ne le serait jamais. Voler oui, piller sans doute, tuer, c’était une autre paire de manche.

« Je préférerai exercer la médecine plutôt que ... Le pillage, les meurtres, tu sais. »

De qui tu parles?
Les deux oreilles de la louve se redressèrent pointée vers le capitaine, il n’avait donc pas remarqué que sa propre enfant lui lançait des éclairs.

« La louve bleue » Répondit-elle du tac au tac avant de continuer à exprimer le fond de sa pensée.

« Celle qui s’est présentée comme ta fille, elle avait l’air sacrément remontée, je pe pensais pas que ma présence parmi les nôtres causerait autant de grabuge. Elle m’a lancé un de ces regards, je connais ces regards-là, elle ne laissera certainement pas les choses aller ainsi. Je pense que je peux m’attendre à des représailles de sa part. »

Lesquelles elle l’ignorait encore.

« D’ailleurs j’ignorais que tu avais eu des enfants, quelle est la glorieuse élue  de ton cœur, capitaine ? »

Leur regard se croisèrent, le capitaine semblait confus, ayant perdu le fils de la conversation et ne parvenant pas à le retrouver, la louve décida de se répéter afin de lui permettre de retrouver ses esprits.

« Je te disais que je préférerai exercer un rôle de panseur au sein de ton équipage. Si cela ne te déranges pas.»

Après tout, elle s’était exercé, avait étudié à la bibliothèque pour combler un temps soit peu ses lacunes et ne pas arriver, les mains liées face au capitaine. Elle n’était peut-être pas la plus studieuse, mais elle était appliquée et agile de ses pattes, elle se savait capable de recoudre les blessures et d’apporter des soins. Et puis surtout, elle connaissait bien les plantes du continent, serait capable de concocter des remèdes efficaces pour soigner les petits ou grands bobos. Oui, elle était sûre d’elle. Et cette fois, voulait trouver une place à elle parmi les membres de l’équipage.

Alors je serais médecin au sein de ton équipage. Et j’agirait au mieux pour soigner ceux qui sont des nôtres.

« Je n’y manquerai pas, tu as ma parole. »

Elle avait conscience de ses lacunes, de celles qu’elles devraient s’évertuer de combler pour être un médecin digne de ce nom. Et d’ailleurs, elle avait déjà commencé son apprentissage après son passage à la bibliothèque lorsqu’elle avait décide de se présenter aux raeders pour réclamer son dû. Il n’avait aucune inquiétude à avoir, elle ferai de son mieux pour le contenter et contenter ses patients quel qu’ils soient des plus sages au plus pénibles. Un sourire se dessina sur son visage à cette pensée fugace. Elle avait bien conscience que tous les patiences n’étaient pas faciles, mais elle était prête à toutes les éventualités et saurait y faire face.

« Merci à toi Capitaine Chimaera, »

Elle leva sa coupe une dernière fois, un sourire au coin des lèvres. Oui, elle était ravie.

« Et longue vie au capitaine et aux raeders, si je puis dire. »