Malade d'esprit et de coeur [Libre]

Brisé

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Yersine 7/7
Plante 2/10

De nouveau ses dents se plantèrent dans la chair meurtrie, libérant un flot de sève fraîche. La senteur d'aloe vera le prit à la truffe, l'éveillant de plus belle dans ses succès carnassiers. Oui, il avait réussi. Avant même que la plante ne frémisse son attaque, avant même qu'elle ne se replie totalement pour se détendre tel un ressort menaçant et sifflant, il l'avait attrapé. Ses griffes farouchement plantées dans sa chair, harponnant sa proie comme jamais, il l'avait découpé. Les veines ouvertes, le flot de sève incessant se répandit sur le sol, tandis que la plante rugissait de désarroi. Oui. Il y avait de la faiblesse dans son cri.

Elle était sienne.

Toujours agrippé de toute sa maigre force au corps litigieux de l'ennemi, il la vit se cabrer, rouler sur elle même, comme pour l'ensevelir sous son poids, l'écrasant comme un anaconda. Mais là encore, trop vif, il s'esquiva à la tentative désespérée, reculant d'un pas.

Pour mieux tomber dans sa gueule.

Etait-ce l'épuisement qui la faisait ainsi agir ? Il ne savait pas. Mais une épiphanie semblait l'avoir frappé, et, dans un élan d'intelligence, elle avait feinté l'écrasement pour que, non seulement, il la lâche, puce véreuse qu'il était, mais aussi pour qu'il esquive. Qu'il recule. Qu'il ne fasse que s'approcher du reste de son corps meurtris et meurtrier.
A seulement quelques mètres de sa proie, elle ouvrit sa gueule, cherchant à déverser un jet d'acide en dernier recours. Le digérer sur place. N'en faire qu'une maigre bouillie de poils et de chairs liquéfiées. Tant pis pour le repas. Il valait mieux le tuer le ventre vide que de le laisser plus longtemps en vie.

Brisée

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Yersine 7/7
Plante 1/10

Sa bouche largua un tel jet d'acide que Yersine ne put que courir pour y échapper. Il sentit quelques éclaboussures sur son pelage, laissant une légère brûlure sur ce dernier. Mais rien n'effleura sa peau. A vrai dire, il profita même de ce soudain regain de vitesse et d'adrénaline pour contourner la plante par derrière, sautant par delà la tige malmenée. Elle voulait se battre jusqu'au dernier souffle. Très bien.

Tandis que le vomi se termina, libérant une âpre douceur de miel et de roche fondue, le loup, lui, se tenait derrière la monstrueuse tête qui se refermait doucement, cherchant le corps de l'animal. Avait-il été dissous ? Ou bien était-ce encore une esquive ? Rien à droite. Rien à gauche. Elle souleva même une partie de son corps rongé. Mais il resta introuvable. Profitant de la confusion, il planta de nouveau ses crocs à la base de la tête. Comme pour la cueillir. Un immense tournesol.

La plante rugit. Ou plutôt, couina. Car sa voix, faible, écrasée par les crocs du loup, se gargarisa dans un horrible son étouffé. On aurait dit qu'elle se noyait. Dans sa propre sève.
Alors, couchée au sol, comme quémandant la mort, Yersine chercha à mordre plus profond encore. Ou bien n'était-ce qu'un prétexte pour l'occuper ? Pour l'empêcher de bouger ? Etait-ce des sursauts de mort qui convulsaient en elle, ou bien ramassait elle sur elle-même ses lianes pour frapper dans le dos l'animal ? Avait-elle un dernier souffle, un dernier espoir, de renverser la situation ?
Yersine ne put regarde en arrière, trop profondément ancré dans la chair fruitée. Il ne pouvait s'en remettre qu'a sa chance. A sa seule force imbriquée dans sa mâchoire, dans ses crocs. A sa nature lupine. A son instinct.

Brisée

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Yersine 6/7
Plante 1/10

Mais alors qu'il croquait la chair juteuse, quelque chose lui coupa le souffle. Un choc dans le dos. Cinglant. Vibrant. L'obligeant à lâcher. Oui, un piège. Un dernier sursaut de vie dans son corps. La plante s'était baissée pour mieux le pousser à plonger. Et alors qu'il sentait se rompre la tête, elle en avait profité, excès de zèle, pour le fouetter de l'une de ses dernières lianes.

La saloperie.

Yersine roula à terre, comme pour esquiver une rafale de coup. Mais rien ne vint. Non. La plante se contenta de s'appuyer sur ce dernier reliquat de membre pour soulever sa lourde tête pendante, retenue que par quelques fibres. Elle tomberait à un moment où à un autre. Ce n'était qu'une question de temps. Il n'avait plus qu'a attendre la lente agonie de la plante. Esquivant ses quelques attaques si elle daignait en porter. Mais il avait gagné. Dans son for intérieur, il savait qu'il avait gagné.

David contre Goliath.
Animal contre Végétal.

La puissance brute contre l'agilité.
Et il était fier. Car de sa marche, il n'avait eut que pensées douteuses, confusion et, bien que parfois une bougie semblait s'allumer dans son espoir, l'obscurité continuait de l'emplir comme une boue tenace et infertile. Et maintenant. Maintenant, il avait des certitudes. Il était capable de péter la tronche à une guerrière etelkrus. A une tueuse d'enfants. Et maintenant à une plante géante.

Il ne se laisserait pas faire désormais.
Il était capable de bien plus.
Tout le monde le sous-estimait, et c'était sa plus grande force. Si on avait peur du loup qui grogne, on avait bien plus peur du mignon lapin qui rugit.

Pourtant, la plante, elle, n'était pas effrayée.
Bien au contraire. Un dernier souffle de vie pour lancer une attaque.
Et lui, un dernier atout à jeter.

Brisée

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Yersine 6/7
Plante 1/10

Les tentacules giclèrent sur le sol, sans le moindre effet. Le sol lui-même ne trembla pas sous l'impuissance de l'attaque. Etait-elle si fatiguée qu'elle en oubliait son espoir de broyer le jeune adulte ? Ou bien, de sa tête se balançant tel un pendule, ne pouvait elle plus le voir ? Ni le sentir ? Car les lianes cherchaient, tel d'immondes serpents grouillants, tâtant le sol, écoutant les vibrations que les pattes de l'animal faisait.
Mais il ne bougea pas, laissant la plante dans la plus grande obscurité.

Aveugle désormais, n'est-ce pas ?
Peut être qu'en la faisant un peu danser, en la contournant de nouveau, cela la forcerait à tourner son corps. A renforcer le balancement létal. Et peut être même à rompre les derniers liens qui unissaient tête et corps. Vie et mort. Alors, doucement, il posa, avec une légèreté incroyable, ses pattes, se déplaçant en crabe sur le sol graveleux, sans que les lianes ne puissent le détecter. Pourtant, elles cherchaient avec ardeur, se répandant comme une masse verte visqueuse sur les environs de la reine fleur. Mais rien. Rien ne fut à broyer. Rien ne fut à éviscérer.

Jusqu’à ce qu'il saute sur le sol, le faisant vibrer. Juste derrière la tête branlante.
Et les membres tentaculaires, tels des ressorts, foncèrent sur lui, obligeant toute la plante à se retourner.

Brisée

★ Yersine
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Yersine 6/7
Plante 1/10

Il esquiva sans mal les tentacules qui vinrent heurter l’éboulis. D'instinct, elles saisirent les rochers, les broyant de toute leur hargne, avant, de nouveau, de tâtonner. Aveugles, oui, mais vives. Elle utilisait de toute évidence la vitesse pour alimenter sa force, sans quoi ses coups, bien que surprenant, n'étaient que coups de fouet. Cinglant. Piquant. Mais loin d'être mortels. Même pour Yersine.

La tête branlante s'était cependant retournée vers lui, hochant à en faire grincer les dernières fibres. Pourtant, elles tinrent bon, comme muée par l'envie, les pulsions de colère, d'écraser l'insecte qu'il était. Tenir bon encore un peu, juste pour le saisir et le presser. Lui faire cracher sang et organes par tous les orifices. Et après, seulement après, se faner, pour mieux revivre de sa carcasse explosée.

Dans tes rêves.

Il esquissa un bref sourire, tandis qu'il approchait à pas, eh bien, de loup, le titan, qui désormais ne lui offrait plus qu'un simple frisson de plaisir amusé. C'était comme jouer avec un enfant stupide. Adorable dans ses actions. Mais passablement énervant dans ses coups maladroits.
Alors, seulement proche de son torse, il bondit contre, petite pirouette digne d'une chèvre des montagnes, avec l'espoir que les tentacules s'écrasèrent contre le tronc. Le choc alors, pourrait faire tomber la tête. Et la bête serait finie.

Brisée

★ Yersine
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Yersine 4/7
Plante 1/10

La putain de toi Yersine. Sur la première page tu me faisais des trucs de fifou, et maintenant qu'elle est a un pv, un pv bordel, tu la laisses te malmener ? Cesses donc de jouer mon garçon. Tu es face à un boss. Tu peux y rester. Alors concentres toi.

La petite voix dans sa tête avait vu juste. Encore. Sa pirouette, bien qu'élégante, fut un peu trop prétentieuse. Et les lianes, profitant de sa cabriole aérienne, le saisirent, vives comme l'éclair.
Il fut broyé. Oh, elles ne serraient pas bien forts. A vrai dire, il eut plus l'impression qu'elles cherchaient à le laisser agoniser un peu avant d'en finir avec lui. Comme pour s'amuser. Comme ce qu'il avait fait avec elle durant les derniers instants. Une douce vengeance. Ou un karma un peu rancunier.

Ses os, déjà fragilisés par la montagne et sa chute vertigineuse, craquèrent.
Alors, il chercha à mordre, à attraper. Qu'elles le lâchent. Mais plutôt que de continuer leur étreinte sordide, elles le menèrent jusqu'à la base du tronc, juste sous la tête de la bête. Oui, prévisible. Il était un parfait engrais pour la renaissance de la bête.

Mais il en était hors de question.

Survivant

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
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C'était terminé.
Enfin.

La plante s'écrasa lourdement au sol, tandis que lui restait là, penaud, devant un tel spectacle. Pourtant il ne lui fallut que quelques instants pour reprendre ses esprits, et surtout, son but premier. Celui qui l'avait mené ici. Sur les terres Nakhus.
Car s'il avait chuté, blessé mortellement, c'était uniquement pour récupérer des présents à offrir aux dieux courroucés ; et c'est donc avec précipitation qu'il galopa jusqu'à la plante, récoltant de ses besaces emplies de fioles et d'autres ingrédients collectés lors de ses explorations, sève et chair, acide et pétales.
La tâche fut ardue, tant il tremblait d'excitation et de fatigue, ses muscles menaçant de lâcher à tout moment. Mais il parvint à remplir ce qu'il escomptait comme suffisant au vu de la quantité d'affaires qu'il devait déjà supporter, et d'un, geste lent, il s'allongea finalement, éreinté.

Il commença alors, doucement, à lécher ses plaies et son poil encrassé, et à bander ce qui devait être bandé.