> Anita - 13 Pv

Il y eut dans ses oreilles le sifflement du vent et les éclairs qui tonnaient, alors qu'elle s'éloignait pour regagner les nuages.

Puis le fracas de mouvements immenses et rapides en contrebas lorsque le dragon s'agita.
Un sifflement différent d'une bourrasque qui montait droit vers elle.
Une douleur qui explosa.

De rapide et déterminé, son vol passa à erratique et difficile.
La gueule ouverte et les yeux hagards, Anita savait très bien ce qu'il venait de se passer même si elle peinait à l’enregistrer. Des images datant de nombreuses années venant se superposer au mélange flou de couleurs qu'elle voyait actuellement, le souvenir d'une mâchoire qui claque se réverbérant dans ses tympans en écho à la griffe qui comme une faux, avait sectionné l'une de ses pattes avec une facilité déconcertante.
Elle tombait - sa patte aussi, suivie par un ruban de sang qui comme un fil rouge accroché à un objet perdu la défiait de pouvoir le rattraper - mais elle devait se ressaisir.
Elle tombait, mais -

Une présence venue s'enrouler l'a rattrapée.

Elle l'identifia sans effort et comme par réflexe, dans la réponse automatique à la totale confiance qu'elle lui portait, son corps déjà s'apaisait. Les muscles cessèrent de lutter, son esprit nébuleux se trouva calmé d'une vague de clarté, la douleur commençait même à refluer et à se faire secondaire.
Parce que...

Ça ira, Anita.

Ses yeux venus trouver les siens, la Prêtresse sourit.

Oui.

—   Je sais.

Sa voix était douce et encore tenue, mais empreinte de tout son amour et sa reconnaissance.
Entre ses pattes, elle ne courrait plus de danger.
Ils étaient maintenant au sol et elle observait la magie de sa maîtrise opérer, les crocs serrés sur ses lèvres pincées par l'inconfort. Sous ses pupilles, la patte qu'elle avait vue perdue faisait de nouveau partie d'elle, et pendant que son ami finalisait son œuvre, les yeux de l'Alpha se levèrent vers le champ de bataille et l'agitation qui y régnait.
De là où elle était, elle ne voyait presque rien, ayant perdu l'avantage de la hauteur. Elle sentait néanmoins le sang d'autres qui avait coulé en abondance, entendait des cris guerriers et d'autres paniqués.
Son cœur battait la chamade et n'attendait qu'une chose : y retourner, que ce soit pour aider un loup en difficulté ou faire tomber le dragon.

Son museau se tourna vers Dez, la patte non endommagée se leva pour se poser sur le cou du corps à demi-transformé entre le loup et le reptile.

— Restons ici pour récupérer quelques instants en attendant son prochain mouvement, puis nous regagnerons le ciel. Ne laissons pas Axie seule.

Du bout des doigts, Anita commença d'ores et déjà à agiter avec douceur les griffes de son membre sauvé.

Résumé:

> Grimalk - 11 PV
Utilisation du lot Cookies de Noël lui conférant +1 END sur la durée du RP ; -2 PVs du Maelstrom.

Son corps est prêt pour la guerre, son esprit est encore propulsé ailleurs à chaque battement de cils dans ce bref moment où l'obscurité remplace sa vision.
Il ne peut se le retirer de la tête, ce qui l'a éloigné d'ici pour il ne sait combien de mois ; ce qui l'a mené en-dehors pour tenter de le submerger.
Mais là, il est ici.
Il s'en rappelle avec chaque souffle autour de lui, chaque odeur pour l'ancrer au moment, chaque éclat de lumière et chaque couleur du tableau vivant qui se dresse de part et d'autre.
Il tente de s'en souvenir et de s'y raccrocher pour cesser de laisser ses pensées vriller.

Grimalk s'est à peine soucié de qui l'accompagne et de qui dirige son groupe. Il a seulement enregistré l'essentiel et le laisse tourner en boucle en tâche de fond, comme un moteur pour propulser ses mouvements et déclencher l'énergie au moment venu. Il a écouté et compris la mission, et il a maintenant bien du mal à détacher son regard du dragon qui déchire l'espace et fracasse corps et terre.
Son regard doré s'en trouve captivé, hypnotisé par la grâce sauvage de la créature et les éclairs qui dansent en harmonie sur le dragon.
Le dragon. Et l'azur de ses écailles.
Un sourire déchire ses lèvres et Grimalk sent une puissante excitation envahir ses entrailles.

Il sait ce qu'il va en faire, de cette énergie brûlante, puisque peu de temps après résonne l'ordre de fondre en avant.
L'essentiel est enregistré, le mâle laisse son corps le piloter quand s'enclenche l'exécution sommaire de la mission, dans ce contrôle qu'il a entièrement sacrifié à la cause de cette confrontation.
Il sera Un dans la masse, mais Un qu'il veut voir exceller.
Un qu'il veut voir reprendre pouvoir sur cette terre qu'on tenta de lui faire abandonner.

Viser l'aile.
Vif, rapide.
Un seul coup, et à couvert.

Il s'élance et son regard balaie les quelques silhouettes connues sans leur accorder de pensée. Son objectif est clair, il est droit devant lui.
D'un geste mille fois répété, Grimalk profite d'une impulsion qui lance son corps en avant pour tordre le cou et se saisir d'un de ses couteaux de lancer.
Il court un peu plus, calibre son tir, verrouille la cible.
Puis plante les quatre pattes dans le sol humide pour stabiliser au mieux son regard et profiter de la dernière poussée de son corps qui glisse dans la boue et tourne sa trajectoire sur l'axe idéal.

Ses mâchoires relâchent l'arme qui siffle en direction des doigts du dragon, tandis que le loup bondit dans une autre direction pour regagner espace et recul.

Résumé:

> Mildred - 9 PV

Depuis qu'ils se sont séparés et que chacun a du rejoindre son groupe, Mildred tentait de ne penser à rien, les yeux rivés sur ses pattes tandis qu'elle suit en silence les inconnus auxquels on l'a rattachée.
Les questions pressaient pourtant aux portes de son esprit.
Pourquoi ne sont-ils pas restés ensemble ? N'était-ce pas ce qu'il avait promis ?

Son cœur battait fort, enfermé dans la poitrine qui ne le laissait s'échapper pour pouvoir se calmer.

Elle voulait ne penser à rien, à rien, à rien.

Pas au fait que lui était parti dans la troupe de diversion, ceux qui avaient littéralement pour rôle de se montrer en premier face au dragon pour concentrer tout sa rage sur leurs corps si frêles et misérables en comparaison.
Pas au fait qu'elle-même faisait bien pâle figure, au milieu de si nombreux loups qui semblaient avoir vu la guerre et être prêts à en découdre.
Pas au fait que ses pattes tremblaient et avaient du mal à la porter, que son souffle n'allait pas chercher assez loin dans sa poitrine pour qu'elle puisse correctement respirer.
... De toute évidence, elle n'arrivait pas du tout à penser à rien.

Mais quand le monstre se leva et fit trembler la terre comme les airs, tout disparut de son esprit pour un instant afin de n'y laisser qu'un grand vide.
Un espace béant qui se remplit immédiatement de terreur.

Le poil hérissé et les yeux écarquillés, pétrifiée dans une position proche du sol pour tenter vainement de se soustraire au souffle et au regard de l'immense dragon, Mildred réussit bel et bien à ne penser à rien pendant des secondes qui lui parurent être une éternité.
Pendant ce temps l'action avait commencé à se dérouler, l'échiquier se mettait en place et chaque pion endossait son rôle. Elle ne réalisa même pas que déjà, la diversion avait accompli son rôle et qu'aucun des coups qui avait plu ensuite n'avait touché cette équipe.
Elle ne réalisa pas non plus qu'en revanche, dans l'élan général qui avait lancé l'attaque y compris pour son groupe, la cheffe guerrière du sien avait avancé et été balayée.

Son regard, verrouillé sur la menace qui l'immobilisait, était aveugle à tout le reste.

Mais qu'est-ce qu'elle foutait là.
Qu'est-ce qu'elle foutait là.
Qu'est-ce qu'elle...

Il n'y eut qu'une couleur pour la tirer de sa torpeur. Un éclat suffisamment fort pour décrocher ses pupilles dilatées de la vision d'horreur aux grandes mâchoires, et les diriger ailleurs, vers les silhouettes qui vaillamment se jetaient à l'assaut, quand elle était restée plantée en retrait.
Le Gardien de Moiro.
Le Tigre était là, fier représentant du rose sur le champ de bataille si morose.
Sa Déesse était avec elle.
Mildred déglutit et cligna enfin des yeux, des larmes d'irritation s'échappant de ses paupières.

Elle ne pouvait pas rester là, à ne rien faire.
Il était hors de question de décevoir sa Déesse, de se défiler, de laisser passer une nouvelle fois l'occasion de se prouver qu'elle n''était pas inapte. Elle avait manqué tous les grands combats de sa vie et n'avait du se satisfaire que de vulgaires escarmouches, indignes de son héritage.
Aujourd'hui... Elle devait se rattraper.

Les yeux plissés et brillant maintenant d'autre chose que de la peur, Mildred s'élança enfin à son tour. Mais sa torpeur l'avait séparée de son groupe initial, dont elle voyait encore l'ombre de quelques silhouettes sans certitude de leur appartenance, trop loin d'elle pour qu'elle ne puisse les rejoindre à temps.
Plus proche, en revanche, brillait la couleur de sa Déesse. Le Tigre divin, un porteur du glowstick qu'elle ne connaissait pas, et même une louve dont le seul lien avec Moiro était la teinte de son pelage.
Ça lui suffisait.
Mildred n'avait pas besoin de davantage de signe, et rassemblant finalement la force d'attaquer, elle se dirigea vers le monstre dont les yeux étaient menacés avec la ferme volonté d'aider à les crever ; appelant à elle la force de la Tigresse.

Résumé:

Ceux qui dansent avec la Foudre


       

Dragon Bleu, adulte.
PVs inconnus
Constitution (via Stendhal) :
Force :
Agilité :
Ingéniosité :

La charge est lancée. Avant même qu'il ne puisse réagir, empêtré dans son filet, vous l'acculez. Son flanc, le cuir de son aile, ses yeux ; vous vous acharnez. Mais sa peau écailleuse est rude à percer, et malgré vos assauts répétés, vos crocs ne font que broyer quelques étincelles cyan. Un maigre filet de sang âpre coule le long de sa cuisse et de ses paupières secondaires ; mais rien qui ne l'empêchera de bouger, de vous voir.
Pire encore, il s'énerve. Dans un grondement rauque, il brise le filet, gonfle sa poitrine d'un air vicié, et rugit.

L'orage s'abat sur vous en une puissante onde de choc, tandis que s'ébat ses ailes pour vous empêcher d'atteindre son flanc lacéré.

La bourrasque vous emporte pour les plus fragile, bien plus loin ; tandis que les étincelles naissant de vos blessures rejoignent son corps, et semblent apaiser ses maux.