Embellissons cette terre, mon frère [Lucian]

Comme une anguille, il plia, s’extirpa des liens qui les maintiennent attachés à la fois l’un à l’autre, mais aussi à leur lourd fardeau. Il n’avait chercher à les démêler, s’étaient simplement glissé hors de leur étreinte en courbant son corps fluet et en s’arrachant quelques plumes par la même occasion qui tombèrent au sol. Il apparaissait alors ébouriffé, mais libre de tout mouvement, savait qu’au retour, il n’aurait qu’à se glisser une nouvelle fois entre les cordages pour de nouveaux êtres en mesure de tirer l’attelage. Un gain en temps que de laisser les liens au sol dans l’attente de leur utilisation futur tandis que son frère semblait éprouver plus de difficulté à parvenir à se libérer.

Le corbeau pencha un regard vers lui, dans l’attention, jusqu’à ce que celui-ci l’invite à lui apporter son aide, alors, il ne fut plus simple spectateur, il se fit acteur, passant derrière son adelphe, afin d’identifié quel corde était responsable de sa mise en difficulté. Il n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour identifier le nœud responsable et pas beaucoup plus pour que ses crocs ne trouvèrent à desserrer le nœud et ainsi libérèrent le frère jusqu’alors retenu.

« Tu es libre à présent. »

lorsqu’ils purent tout deux profiter de leur liberté retrouvé, il abandonna son frère quelques seconds pour se pencher au dessus du traineau qu’ils avaient amené jusqu’ici.

« Nous pourrions préparer la terre pour accueillir les plants. »

L’oiseau s’approcha de la carcasse, jetant un œil à ses abords, pour jauger une nouvelle fois l’étendue de la tâche qui les attendait, mais alors qu’il s’attendait à y trouver une zone de travail nue de toute activité, il ouvrit de grand yeux, invitant son frère à son joindre à son observation.

« Regardes, quelques créatures sont venues déranger son repos. »

ou nous apporter leur aide.

Il désigna la carcasse du dragon – ou ce qu’il en restait, d’un mouvement de museau, la terre y avait été labouré, retourné et cela n’était pas de leur fait. Une créature ainsi était-elle intervenu pour leur apporter une aide précieuse. Il était étrange pour le corbeau de croire que ce fut par un quelconque hasard qu’une telle intervention eut lieu ici, d’autant qu’il n’avait souvenir qu’ils eurent enjoint quelqu’un à venir les aider.

« La terre ne serait que plus meuble à travailler, doit-on creuser une tranchée pour y déposer un lit d’humus pour nourrir les plants ? »

un projet commun et une réflexion qui se devait d’être commune elle-aussi.

Stendhal était de ceux qui semblait se ranger du côté de la bonne fortune, ou de la fatalité, voyant présage dans ce qui lui semblait découler du hasard. Bien moins enthousiaste que son frère, Lucian était plus terre à terre, s’étira avant de se mettre au travail. Creuser une tranchée, cela ne semblait pas si difficile à première vue, il suffisait de savoir se servir de ses pattes et même s’il n’était guère le plus agile de leur communauté, il l’était suffisamment pour mener à bien une telle tâche. Du moins, c’est ce qu’il cru, alors qu’il s’agitait vaillamment, couvrant ses pattes de terre et de gadoue sans prendre soin de menager ses plumes ou bien son pelage monochrome, il ne se rendit rapidement compte de ce qui allait en le menaçant, lui et sa personne. Il s’était contenté de répondre au interrogation de son frère portant plus d’attention à la conversation et à l’échange qu’à la tâche pour laquelle il œuvrait.

« Bien sûr que nous pouvons user de tous ces artifices afin de mener à bien notre projet. Pourquoi abandonner un idée en si bon chemin. »

Il ne voyait pas vraiment pourquoi il y renoncerai, il n’était pas du genre à laisser tomber, ou à oublié les décisions qui avaient été prises et les conclusions qui avaient été sienne. Il était égale à lui-même. Sérieux, perfectionniste et particulièrement entêté. Mais lorsqu’il porta son attention sur ses pattes, il se rendit rapidement compte que le sol se faisait mouvant, dévorant les figures sur ses pattes. Le voici bientôt embourbé jusqu’au cou, s’enfonçant dans la vase colorant se pelage de brun et de cendré le faisait ressembler un peu plus à son frère.

« Le sol est plus limoneux que je ne l’eut pensé, il doit y avoir un rivière souterraine là dessous pour sûre. Sinon comment autant eau ruissellerait jusqu’ici dans cette terre des plus arides. »

il cessa de se débattre, Stendhal trouverai bien un moyen de l’en dépêtrer et paniquer ne ferai que l’embourber plus vite encore.
Les aigrettes pivotèrent vers son frère, il attendit sans précipitation qu’il lui apporte son aide afin de se sortir de cette maladresse. Ses sourcils se froncent alors qu’il se retrouvât empêtré dans plus de vases encore. Son silence fut ponctué de quelques vocalises inaudibles à son frère, simple marqueur de réflexion. Réflexion qu’il poussa plus loin, brièvement tout en redressant la tête afin de ne pas la couvrir d’avantage de saletés – car il aurait été fâcheux de boire une gorgée de cette eau saumâtre qui déferlait ainsi sous leurs pattes.

« Peut-être que nous n’aurons pas besoin de faire dévier la rivière après tout, nos plants trouveront bien chemin par leur racine afin d’amener la fraîcheur jusqu’ici. Seulement de purifier les abords de l’étang afin de s’assurer que l’eau ne soit pas saturée de toxicité et d’impureté. »

Il fallait s’assurer qu’elle soit potable pour les créatures de la zone afin que chacune puisse y trouver désaltération. Ravi, il sembla, nombreux efforts pourraient alors être économisés et moult secondes aussi – plus qu’il n’aurait su décompter à l’instant.