Coupe printanière [Potiron]

-J'suis blessée moussaillon ! On va devoir rentrer ...

... ?

Avait-elle bien entendu ?

« Captaine Geeti ! Fais voir ! »

L’évènement lui donna un regain d’énergie, elle sautilla à sa suite, lui attrapa délicatement la patte et tenta de voir sous le bandeau avant d’ouvrir de grand yeux émerveillée

« How est-ce qu’on va devoir te couper la patte ? »

ça avait l’air d’une sacrée blessure de guerre qu’elle s’était faite, sans doute que le capitaine Chimaera allait lui offrir une récompense glorieuse pour son sacrifice héroïque.

« Je suis Jalouse, moi aussi j’aurai bien aimé avoir une patte de bois. Peut-être qu’on peut demander pour en avoir des assorties ?»

Elle releva son visage face à elle, attendant son approbation.

C’est vrai, ça, c’est la classe les pattes de bois, ça fait poc poc quand on marche sur le pont de navire, elle avait déjà essayé la manœuvre en coinçant son cul dans un seau qu’elle avait traîné sur une milles au moins avant que le bois usé ne finisse par céder.

Mais toutes les bonnes choses avaient une fin et désormais, il était temps de rentrer au bercail.

« Hop hop hop » Glapit la louve rousse.

La louvette fit un nœud sommaire et s’amarra au bout du bout prête à tirer.

« Oui oui oui. Et faut pas oublier le cache-œil Pour avoir l'air de héroïnes des mers et des océans. »

Elle ferma un oeil et y apposa sa patte comme pour faire illusion. Puis tira la langue à Geeti en signe de provocation.

Lorsqu'elle fermait les yeux, elle les imaginaient déjà toutes deux, fières comme des mouettes posée sur la figure de proue de navire, comme dans le remake d'un vieux film. Ensemble. Par delà les mers, vivant de leurs aventures et de leur pillage. Oui, elle aurait certainement donné tout ce qu'elle possédait pour voir ce moment arriver le plus vite possible tant l'impatience lui brûlait les pattes.

« J’pense qu’on a tout. » Fit-elle en reprenant la faucille en bouche pour ne pas la laisser sur place – sait-on jamais que les voleurs soient volé à leur tour, ce serait que pur désordre et déshonneur pour les pirates qu'elles étaient. Elle dût d'ailleurs tenir sa tête bien haute pour ne pas se prendre les pattes dans la lame qui menaçait ses coussinets de son tranchant. une blessure de guerre était bien suffisante pour aujourd'hui, il était temps de rentrer et Geeti aurait bien du mal à la ramener sur dos en portant leurs deux fardeaux.