Entre sensibles [Feat.Sushi]

Saqqarah était juste allé le voir, parce que père Ptah lui avait dit d’apprendre à se sociabilisé. C’était quelque chose de difficile pour lui. Il ne voulait pas trop de lien. Déjà ses frères commençaient à prendre trop de place en lui, et à le rendre fou. La cohue générale de son clan était assourdissante quand il y pensait. Le calme de l’extérieur était un rêve. Comme lorsqu’il avait la truffe plongée dans l’un des vieux ouvrages qu’il avait emprunté à Reaper. Il avait même réussi a retenir quelques plantes, en plus elles pouvaient soigner. La nature était si bien faite. Il savait qu’il y trouverait tout ce qui lui permettrait de survivre si un jour il se perdait trop loin de la maison.

Il observa le jeune, que venait-il faire lui après tout ? Il pencha doucement la tête, avant de voir le par terre de fleures. Un sourire aux babines. Il zappa le petit loup de son âge et observa les plantes, plissant la truffe et fronçant les sourcils. Il cherchait la plante, celle du livre, approchant sa truffe pour les humer avant de lâcher un soupir de bien être. Il entendit le loup qui lui demander ce qu’il faisait là. Mon mignon ? Saqqarah releva la tête, se recula et s’observa avant de laisser son train arrière tomber dans la pelouse fraîche.

« Mi… Mignon ? Moi ? Oula, non je ne crois pas »

Répondit –il calmement un peu perplexe avant de lancer un regard aux fleurs. A il n’avait pas eus le temps de bien tout observer. Il reposa ses yeux sur le jeune mâle. Qu’est ce qui lui vaut le plaisir ? Hum… Saqqarah agita nerveusement les oreilles, il ne voulait pas créer de lien, mais au moins un, ça devait être gérable non ? Un qui durera ? Peut être.. S’il ne blesse pas son camarade avant d’avoir pu le tisser.

« Je… Mon père m’a dit d’essayer de me sociabiliser… »

Avoua-t-il en soupirant fortement. Il ne savait pas comment ce sociabilisé. Il n’avait pas les codes, et il ne les aurait jamais. Il était têtu, fier, légèrement arrogant, et en plus il était d’un râleur extrême. Il ne savait faire que ça, râler à la truffe des gens. Parce qu’il voulait les éloignés. Parce qu’il avait vu ce que le loup pouvait faire s’il était vraiment trahit… Hors, pour ne pas trahir, il ne faut pas aimer…

Saqqarah le fixa, comme si son congénère était une espèce rare et disparu, quelque chose d’unique en son genre qu’il ne comprenait pas encore. Il remuait doucement et nerveusement sa queue. Il n’était pas plus intéressé par les fleurs, il voulait seulement s’entraîner. Mais aussi apprendre à connaître sa meute, une tâche plus complexe et dangereuse pour lui qui découvrait peut à peu qu’il ressentait de temps à autre le mal d’autrui. Il entendit le jeune loup lui dire de ne pas se dénigrer de la sorte alors qu’il s’approchait.

Le jeune reptilien leva une patte, fixant son collègue en observant cet inconnu fort étrange. Il allait devenir l’un de ces mystères que l’on ne résout jamais dans la vie. Les originaux ne manquaient en soit pas à l’appel de la meute. Mais celui là avait soit fumé les plantes qu’il observait, soit était dans son propre univers et cela était presque une raison de le jalouser pour Saqqarah.

« Je ne me dénigre pas, je ne suis pas mignon, et je ne désire pas l’être. »

Le mâle observait son collègue qui le déroutait complètement, suivant son mouvement de tête pour avoir lui-même la tête pencher sur le côté. L’entendant lui demander s’il se sociabiliser avec les fleurs, Saqqarah ria de bon cœur avant de secouer la tête.

« Pardon, non je cherchais à savoir si certaines d’entres elles pouvaient servir à la médecine. Mais je veux bien t’aider à en ramasser. Avec plaisir même »

Le jeune loup allait s’avancer pour aider, quand il vit le mâle le contourner et passer une patte au dessus de ses omoplates. Se raidissant au possible, Saqqarah n’arrivait ni à réagir, ni à réfléchir, encore moins à bouger la moindre parcelle de son corps. Il était comme statufier. Il sentit son pouls s’emballer alors que la gêne et l’envie de fuir le dévoraient tout deux de l’intérieur.

Il écouta ce que lui disait son camarade tout en parvenant à s’asseoir pour ne pas faire souffrir ses muscles des pattes arrière déjà trop tendues pour qu’il n’ai pas du tout de douleur. Il agita les oreilles, les dressant et les agitant lentement.

« Je… Hum… vais t’aider »

Réussit-il à bafouiller maladroitement avant que le loup ne le relâche enfin ce qui lui fit pousser un énorme soupir alors qu’il laissait glisser ses quatre pattes, se retrouvant couché sur le ventre dans une position étoile, la truffe dans les hautes herbes. Il avait presque disparu dans la pelouse. Il ferma une seconde les yeux, reprenant ses esprits. Il se releva après un instant et s’approcha du par terre de fleur, observant son camarade habillé tout en écoutant sa consigne.

« Certaines herbes sont utiles à la médecine, ce ne sera donc pas du gâchis si elles ne sont pas utilisés dans ton bouquet. »

Observa-t-il calmement. Il secoua son pelage avant de se mettre au travail. Faisant attention à ne ramasser que les fleurs les plus épanouies et les plus belles, tout en les cueillant avec quelques unes de leurs feuilles pour que les couleurs soient parsemées de touches de vert. Il les glissait dans son collier ou dans son écharpe, se créant sans le savoir un véritable collier de fleur. Il prenait soin de séparer celles qui seraient utile au fleuriste et celle qui serait utile aux Panseurs ou à son apprentissage.