Promenade émotive |Feat. Sushi

Inconscience enfantine, qualité qui se faisait défaut lui qui se jouait des lits de feuilles que l’automne semblait avoir laissé après son passage. Se jouant des amas, les dispersant à la volée d’un bond, d’une roulage, d’un souffle. Elles volent et virevoltent parfois s’attardent dans sa fourrure longue et épaisse. Comme cela avait été le cas tout au long du chemin qu’ils avaient parcourut ensemble.

Ne faisant que peu cas de ce qui s’était passé plus tôt, le loup vert d’eau n’avait qu’une idée en tête, s’amuser et profiter de cette sortie en terre automnale. La nature se faisait habillée de tellement de couleur qu’il ne savait plus où donner de la tête. Chaque nuance se faisait nouvelle fraîcheur pour son art, bientôt en ferait l’étalage sir ses toiles naturelles qu’était le territoire des Etelkrus. Il aimait ce monde en couleur, joyeux et remuant, il l’était, à l’inverse du reptilien qui ne faisait que ruminer à l’arrière, lui allait de l’avant. Prenant de l’élan parfois, le dépassant, courant vers un bosquet avant de revenir au pas de course couvert de feuilles et de branchages. Il voulait tout voir, tout sentir, autant le vent entre les branches, que l’odeur d’humus, que la fraîcheur sous l’abri que leur offrait les arbres. Formidable découverte, qui lui avait redonné du baume au cœur après ces dernières semaines où le doute l’avait rongé. Des préoccupations autres que celles du reptilien, mais qui pourtant semblaient avoir pris de l’importance. Peut-être plus qu’elles ne l’auraient du. Ici, il s’en sentait libéré, et il aurait aimé qu’il en soit de même pour son comparse à la mine rongée depuis quelques temps sans qu’il ne comprenne l’origine de ses maux.

À cela, il n’avait trouvé qu’une solution, sourire toujours en gardant ce même air benné qui le caractérisait parfois.  C’était là sa solution à tous les problèmes, celle qui simplement accompagnait ses pas lorsque le cœur ne se faisait pas trop lourd et que ne disparaissait son expression derrière un visage plus sombre. C’était chose rare de le voir inquiet ou attristé, les plaies s’étaient refermées, l’optimisme dominait désormais dans sa caboche de moineau.

L’approchant par l’arrière, il freina subitement se replaçant à sa hauteur, lui soufflant presque dans les oreilles. La queue en panache, il s’avança à nouveau sans l’entendre, trottant droit devant avant de faire demi-tour une nouvelle fois.

« Cet endroit est magnifique, tu ne trouves pas ? »

Allant de gauche et de droite, s’attardant sur les feuilles  remuant légèrement dans le vent une nouvelle fois. Il ne faisait que peu attention aux marmonnements du loup gris. Il caracole à gauche et à droite une nouvelle fois. Avant de revenir à la vue de l’étendue d’eau immobile. Sans hésitation, il prend son élan et franchit la distance le séparant de celui-ci en quelques bonds. Le loup vert plongea parmi les carpes colorées éclaboussant le reptile ronchonnant par mégarde, avant de revenir vers lui, le bout de sa langue pincé entre ses incisives. Taquin.

« Alors tu viens ? »

Une cavalcade tumultueuse qui soulève le tapis de feuilles alors que déboule sous le couvert des arbres le grand gibier orné de sa ramure sublime.