La prédiction de Mido

Une fin de journée tranquille, à peine teintée d'une touche de fébrilité chez les Nakhus. Les préparatifs pour se débarrasser du Spinosaure et enfin poser les pattes dans leur nouveau-chez eux touchaient à leur fin. Bientôt une page se tournerait dans leur histoire.
Ils étaient bien loin de penser qu'elle ouvrirait un bien étrange chapitre.

Comme à son habitude, l'Oracle s'était éclipsé du dédale pour s'en aller en direction de l'Île Chuchotante et des côtes qui s'étendaient sur toute une partie de leur territoire. Durant le trajet, il avait refait dans son esprit le déroulement de leur plan pour évacuer le dinosaure, songé également à tout ce que les Reader lui avaient révélé et à la manière dont ils pourraient leur venir en aide. Il devait convoquer un Conseil rapidement pour en deviser avec les autres, car la menace était grande pour le peuple de la mer.
Mais pour celui de la terre aussi.

Alors qu'il s'approchait de la plage en ralentissant le pas, une odeur étrange lui picota la truffe. Comme si l'air était chargé d'une senteur incongrue, qui lui hérissait l'échine et le faisait se mettre sur ses gardes. Pendant un temps, ce ne fut qu'un parfum un peu âcre en fond de l'air marin. Puis soudain, la vision s'ajouta à ce que son nez ressentait, et son regard se posa sur les premières volutes de fumées qui montaient dans le ciel depuis l'Île. Son coeur manqua un battement, et sans hésiter il se jeta à l'eau. A renfort de puissantes poussées, il traversa sans peine le bras de mer - coup de chance, il ne s'était pas équipé de sa cape ce jour-là. Il ne prit même pas la peine de s'ébrouer et bondit en avant dès qu'il fut sur la terre ferme.

Désormais, l'air était lourd, sec, et un crépitement de mauvais augure enflait à ses oreilles à mesure qu'il couvrait la distance le séparant de sa destination évidente. La Bibliothèque. Lorsqu'il s'arrêta en un dérapage devant la porte ouverte de la construction, il eut a la sensation qu'un bloc de glace lui tombait dans l'estomac. Devant lui s'étendaient les allées silencieuses, étrangement calmes. Et tout au fond, un brasier. Une boucher infernale qui dévorait le savoir que portaient ces lourdes étagères. Durant un instant, son glowstick s'illumina et éclaira les alentours, alors qu'il ne pouvait retenir une bouffée de panique.

Puis il reprit la main sur ses émotions, et son regard se fit plus déterminé. Il rejeta sa tête en arrière et lança un hurlement terrible. Il écorcha sa voix, espérant qu'elle porterait jusqu'au coeur des terres qui entouraient l'île, pour tâcher de faire venir un maximum de secours. Puis il secoua la tête et s'élança sans plus tard. Dès qu'il posa les pattes dans la Bibliothèque, la chaleur le prit à la gorge et sa ouche s'assécha. Il plissa les yeux et fonça le long de l'allée. Laissant libre court à ses sens de Prêtre et à son pouvoir, il chercha à repérer et prévenir toutes les âmes qui pouvaient se trouver dans les environs. Pour une fois, il ne cherchait pas à calmer, mais à faire réagir, à faire s'extirper de là ceux qui ne réalisaient peut-être pas. Il franchit comme dans un rêve la distance qui le séparait de l'endroit où la pierre devenait presque trop chaude sous ses coussinets, mais il avait besoin de savoir. Il fallait voir ce qui se passait, d'où était parti le feu, et par où il risquait d'aller. Les livres qui s'étaient fait torches devant lui ne pouvaient plus être sauvés. Tout ceux derrière, si.

[Lancer ING - Ajani essaye de repérer des endroits où arrêter les foyers pour que le reste de la Bibliothèque ne brûle pas ]

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F A E I

Plongé dans sa lecture du jour, récitant mentalement les lignes sous sa truffe, Dag commença à tousser. Sa gorge était sèche et irritée. L'odeur vint aussitôt après et tout son corps se mit en mouvement. Le feu. Il y avait le feu dans le temple du savoir. Il y avait un danger qui menaçait l'histoire et les connaissances du monde. Si le Viking n'était pas de ces loups forts ou endurants, il était pourtant parmi les braves et les réactifs. S'il y avait incendie, vies et transmission du savoir étaient en périls. Le beige ne prit pas la peine d'emporter ses affaires, dans son sac, rien d'utile pour éteindre un feu. C'était une besace lourde pleine de plantes, de carnets, médecines et autres pots d'onguents, qui l'aurait ralentit. Beaucoup trop. Dévalant les allées, ventre à terre pour vérifier que personne n'était coincé nulle part, il se rapprocha petit à petit de la zone plus chaude, plus atteinte. Le bois hurlant comme des os se brisant, des éclats de lumières et des vagues de chaleur lui indiquaient vers quelle aile se diriger pour aller au devant de l'incendie avec une seule idée en tête, s'assurer d'être là pour aider ceux qui en aurait besoin. Alors il appela fréquemment, écoutant au travers des ravages du feu s'il entendait des voix, des gémissements, n'importe quoi. Mais ses oreilles ne captèrent rien. Rien qui indiquait un blessé pour l'instant du moins... Il l’espérait.

Réussite sur ING - Trouver quelqu'un dans le besoin

Oh merde.
Y'avait la bibliothèque qui cramait.
Elle avait d'abord senti l'odeur de fumée, alors qu'elle s'baladait tranquillou sur l'Ile Chuchotante, comme elle aimait bien l'faire des fois. Elle avait même croisé son nouveau pote Cheza, et ça c'était quand même super cool, elle était bien contente de l'revoir ! Puis elle l'avait vue, rougeoyante, incendiée.
Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser ce qu'il se passait, et pas longtemps non plus pour réagir.
Sa patte vint se poser sur l'épaule de son ami ailé et, sur son dos, apparu un immense récipient.

- Faut l'remplir ! On aura besoin d'eau pour éteindre le feu !!

Par chance, elle maitrisait d'mieux en mieux son pouvoir, à force de l'utiliser, de chercher à l'comprendre, comme Maman l'avait incitée à faire.
Ignorant la sensation d'écrasement sur son propre dos, elle emboita le pas du loup blanc, bien décidée à rester à ses côtés pour maintenir son pouvoir activé.

[Onyx crée un contenant pour l'eau, sur Cheza]

Il ne dormait nulle part ailleurs que dans ce lieu, Noé.
Cette nuit là, il ne fut pas éveillé par les quelques rayons du soleil qui passaient à travers les rideaux, mais par ces lueurs chaudes, par la chaleur et par l'impression que quelque chose n'allait pas. Et c'était peu dire : La bibliothèque brûlait.
Le cri d'Ajani lui fit remuer les oreilles.
Lui, était déjà sur place et bien déterminé à y rester, afin de préserver ce savoir si ancien, si rare. Il remonta son écharpe, couvrant son nez et sa gueule.

- BAISSEZ VOUS VERS LE SOL !

C'était là qu'ils trouveraient le plus d'air frais.
Son regard fouilla les alentours. Désormais, il lui faudrait trouver de quoi étouffer l'incendie, ou du moins, les quelques foyers encore maitrisables.
Pour éviter qu'il ne se répande, en attendant la venue de plus de monde, avec des moyens plus gros.

Les couvertures, les rideaux, tout cela devrait suffire.

[Noé cherche des couvertures et des rideaux pour étouffer les foyers maitrisables : PC ING 3]

Pourquoi y’avait toujours une embrouille tous les six mois dans ce pays ? C’était plus calme à Descna quand même, pourtant y’avait des hordes de démons là-bas… Non ici, c’était soit un dieu, soit un loup qui s’emballait. Puis alors bonjour le dieu que tout ce savoir représentait. Mido. Le dieu de Nugget. Celui qui avait mis en place le dôme et avait balancé son raptor pour le pot de départ des Lazulis… très sympathique le garçon quand même.
Y’avait déjà du monde sur place, notamment sa famille. Par précaution, Leikn prend garde à ne toucher personne, encore moins les trois étrangers là. Le museau est à quelques centimètres du sol, histoire d’avoir le plus d’air pur possible. La Licorne dégrafe sa cape alourdie par l’eau qu’elle n’avait pas eu le temps d’essorer.

Du sable. Voyait du sable lui là entre deux encyclopédies ? Y’en a qui en avaient de biens bonnes quand même.

« — Certains livres sont déjà perdus, on doit penser à ceux qui restent. »

Leikn se redressent, déchirant un morceau de sa cape pour s’en couvrir le museau.

« — Ne respirez pas de fumée et tentez de couvrir votre museau. »

Ok en attendant fallait trouver les autres sources du feu. La Licorne redresse la tête pour chercher les endroits où la fumée était plus dense et la chaleur plus lourde. Avec le vent qu'ils brassaient avec les couvertures et l'eau qui avait quand même pour premier effet d'accentuer les flammes avant de les éteindre... fallait pas trop plaisanter.
Les balades dans le coin plus jamais.

(Dé ING pour identifier les autres foyers du feu)

Alors que sa position risquée lui permettait d'entrevoir ce qui se passait, de capter par onces la raison de ce feu vorace, une voix résonna dans son esprit. Plusieurs présences même, semblaient s'y être connectées. Il reconnut le timbre de Lestat, et la proximité du loup noir, de Kerguelen et de Nocera. Son coeur bondit - ils étaient donc tous ici ? Déjà ? Il déglutit et prit le risque de fermer les yeux un instant pour ne laisser son esprit envahi que par ce qu'il venait de voir. Il ne fut pas capable de le transmettre en mots, mais il espérait que l'image suffirait car tous connaissaient bien la Bibliothèque. L'endroit était assez précis après tout.

Le chemin était possible à barrer à l'Est. Mais il ne pouvait pas le faire seul.

Il entendit la voix de Kerguelen qui parlait d'amener un tonneau de sable, alors qu'il se concentrait pour garder la maîtrise sur ses propres pensées. La combinaison du Lien, de son pouvoir et de sa sensibilité de Prêtre créaient avec les trois autres une relation intense et dans laquelle il craignait de déverser les émotions qui l'habitaient. La lumière vacillante et irrégulière de son glowstick en était un bon témoin.

Il fit volte-face à contrecoeur, tournant le dos à l'incendie pour pouvoir mieux y revenir. Contrairement à sa première traversée, cette fois-ci il croisa de nombreuses silhouettes. Il ne prit pas le temps de tous les reconnaître, et se contenta d'espérer qu'ils étaient avec eux dans l'effort. Il rugissait de sa voix enrouée, presque sans discontinuer :

"Il faut amener du sable de la berge ! N'amenez pas d'eau ! Mettez du sable sur les foyers ! La plage, du sable !"

Ils étaient sur une Île qui n'était pas si grande et ils avaient déjà accompli bien plus que simplement ramener des tas de sable et de terre dans un endroit. Alors qu'il crachotait et était forcé de ralentir pour baisser la tête, la voix de Kerguelen résonna à nouveau dans son esprit. Il se força à courir aussi vite que possible et fut bientôt en vue de la petite louve grise. Sans un mot mais d'un regard entendu - et sans doute aussi avec le Lien dessiné entre eux - il prit sa place derrière le tonneau.

Alors qu'il tirait sur ses muscles puissants, difficilement oxygénés par la fumée qu'il ne pouvait s'empêcher de respirer, il eut l'impression de plonger dans un état second. Le spectre de ses pensées se réduisit à presque rien, à la seule détermination qu'il avait de pousser ce tonneau jusqu'au foyer pour l'arrêter, pour qu'il ne se répande pas plus. Il grognait et ses grondements se perdaient dans le vacarme ambiant. L'adrénaline le poussait, et au-delà de ses pensées, il se mit à prier la Corneille. Sans mots, parce qu'il n'avait pas la force de pensée à cet instant, parce que tout était si flou autour de lui. Il se laissa envahir par toute la foi qu'il avait en leur déesse, alors que son pouvori répandait autour de lui des vagues oscillantes de ce qu'il ressentait. Mais il ne se préoccupait pas de parasiter les pensées des autres avec sa détermination et sa foi sans failles.
Pour le moment, il devait pousser cette saleté de tonneau.

[Dé FOR pour Ajani, pour emmener le tonneau jusqu'à l'endroit où il a repéré le barrage possible pour endiguer l'incendie]

Fut-ce la force de la Corneille ou la sienne qui parvint à amener le tonneau jusqu'à l'endroit demandé ? Lui-même l'ignorait. Il ne savait plus non plus si c'étaient ses pensées qui galvanisaient ceux avec qui il les partageait, ou l'inverse. Mais peu importait au fond. Ses lourdes pattes déversèrent le contenu du tonneau à l'endroit nécessaire pour barrer la route aux flammes de ce côté, et préserver l'une des ailes du bâtiment. Il vit au même moment la silhouette de Freya dans la fumée, qui l'avait suivi et qui vint lui prêter main-forte. Une vague de gratitude le traversa, contagieuse, impossible à maîtriser.

Il crispa le visage et s'efforça à nouveau de se concentrer pour transmettre le message aux autres.
Grâce au Lien de Lestat, au tonneau de Kerguelen, à la force de l'Oracle, à l'aide de Freya, l'un des côtés serait épargné du feu.

Mais il restait tant à faire encore. Ses pensées se firent interrogatives à travers le lien. Il fallait repérer les autres endroits où faire de même, pour protéger les loups et les livres, pour que leur précieuse Bibliothèque ne se consume pas.

La fumée rend l’odorat difficile à utiliser. Narcisse doit se fier à la dernière position où il avait vu Dag, ainsi qu’à tout le bruit qui s’était fait entendre jusque-là. Pour finalement entendre le passeur parler via la fumée. C’était pas supposé être un poltron de première classe lui ? Tss, qu’importe. Narcisse bondit aux côtés du sans-glowstick.

« — À quoi tu joues ?! »

Narcisse n’a d’attention que pour le loup, ne se préoccupe pas des autres. Le regard est menaçant, alors qu’une aura dorée vient entourer le loup. Tout cet agacement, ça plaisait au Phénix qui en profitait pour faire un peu de mise en scène.
M’enfin là, le disciple de Kiro n’en avait clairement rien à faire de son pouvoir.

« — C’est terminé, on rentre. Toi et Méridor vous n’êtes plus en sécurité je vous ramène. »

De grès ou de force.
Les cours d’accrupressures n’auront pas servi à rien au moins.
Le poil de l’échine se gonfle légèrement. Narcisse lève une patte, prêt à frapper comme la Nakhus leur avait montré des années auparavant.