Sobieski - Raison [TERMINE]

On était bien d'accord là-dessus !

Alors... Verdit ? Quel serait notre dernier œuf.

Peut-être une plateforme ou un œuf brûlant.
Ou encore une ruche de frelons...

Je sentais mes membres me picoter, un peu, s'agiter dans mon soleil. Je refaisais connexion avec mon moi, allongé quelque part, qui cherchait doucement son éveil. On en avait plus pour longtemps, hein. On marchait actuellement vers notre trentième et dernier œuf et après...Après tout serait terminé. Tu me proposes une ballade et je hoche la tête, joignant mes deux ailes devant moi pour nouer mes plumes entre elle, abordant une marche pleine de sagesse à tes côtés.
Où allons nous, comme ça ?
Là où nous porte tant le vent que le rêve qui prend fin.

Je t'écoute, toujours avec le sourire.

Je partage beaucoup des choses que tu dis, tu sais ? Et je m'empresse de te répondre, pour te faire part de ces sentiments.

« Je ne pensais pas non plus, pouvoir voler, pouvoir courir, pouvoir me glisser ainsi entre les ronces d'un buisson sans que me frôle les épines. C'est pour ça que c'est bien, de rêver.
C'est s'évader. »

Faire ce que l'on ne pouvait pas faire dans notre réalité, et nous satisfaire autrement. Je regarde cette herbe trop verte, quand bientôt nous retrouverions celle plus terne, cachée par la brume, des terres Nakhus. Le ciel d'un bleu éclatant qu'on aurait dit une immense peinture d'un turquoise immaculé, dont seules les plateformes venaient lui donner consistance. Oh, ces plateformes... Pourtant blanches, elles nous en auront fait voir de toutes les couleurs.
Je me souviens de la première, lorsque je resta coincé dessus et que tu dû établir une descente. Puis la dernière, ou je chuta et mourut, m'obligeant à réapparaître bien loin et à traverser en courant la distance, immense.

« Oooh, que oui ! Mentions spécial à l’œuf électrique et aux plateformes, niveau dangerosité ! »

Ceux là, c'étaient genre vraiment les pires. C'est ceux qui ne me manqueraient pas, lorsque l’œuf qui roule fut bien plus amusant. De te voir porter ces œufs si lourds, aussi, avec tes biscoteaux de lapin !
Ou ces petits oeufs posés à même l'herbe, aussi, comme si on les avait oublié là. Je me demande s'il y en avait d'autres. Des dés que nous n'aurions pas vu, caché dans des parties que nous n'avions exploré. Nous avions trouvé toujours les même, et quelque chose me disait que nous aurions pu en avoir d'autre. Rencontrer plus qu'un chocodile, au tout début de l'aventure.
Des poules ou des lapins, peut-être, comme nous ? Y avait-il des rêves à 4, ou tout seul ? Devait être bien triste, celui qui seul devait faire cette aventure.
Tu parles du réveil, et ça me fait redresser la tête.

« Oh oui, moi aussi. J'espère me souvenir de tout ça. Je veux ne rien oublier, de ce rêve qui est sans doute le meilleur de toute ma vie !
Merci, Raison. »

Ainsi s'achevait notre quête, face à la chaleur de cet œuf tant rencontré qui serait le dernier. Tu connais la chanson, Raison, chantons toi et moi ce même refrain.
De l'eau et de l'air, que l'on projette de mes ailes chassant les gouttes de tes poils.

L'oeuf s'éteint.

Et se rêve aussi.

« Raison, on l'a fait on l'a faaait ! »

Et on ne s'était même pas réveillé !
Une brèche s'ouvre et on a le choix. Se réveiller, ou rester ici. J'ai bien envie de continuer encore un peu... Pas toi ? Je te regarde, Raison.

« ...On rêve encore un peu ? »

« Ca serait drôle de retrouver une carapace ou une baie qui pique huhue ! »

Pour l'envoyer sur ED.

« La baie qui pique je l'avais offert à Noci et ça l'avait bien aidé, c'est pour ça ! Et la carapace... Parce que j'aime bien les tortues ! »

Parce que ça fait chié les gens aussi.

Est-ce qu'on allait en retrouver du moins, on ne trouver plus que des oeufs ?